le réalisme en littérature

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par lavana » 21 Août 2009, 12:13

(artza @ vendredi 21 août 2009 à 11:34 a écrit :

Pour expliquer un peu, j'ai uniquement réagi épidermiquement à l'histoire des "spectateurs" émise par lavana, qui m'a semblé bien significative d'une attitude "paternalo-petite-bourgeoise-brechto-stalinomerdique" bien méprisante vis-à-vis de l'ouvrier, le spectateur, car c'est bien de lui qu'il s'agit, non?
Et c'était l'occasion de tenter une malheureuse vanne qui se veut insicive.

Mais je me serai donc mal exprimé ou tu auras lu trop vite afin de pouvoir t'amuser.

Il ne s'agit pas des spectateurs en général mais des militants (au sens large) qui se réclament du marxisme et mettent en avant comme argument essentie, face à des spectacles douteux et critiquables et face des critiques émises, exclusivement leur "plaisir" devant ces spectacles.

mais personne n'est obligé de lire et de comprendre/
lavana
 
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Message par Vérié » 21 Août 2009, 14:53

a écrit : Convidado
Je m'excuse Vérié mais il n'y a pas de définition dans ton message.

Ces commentaires permettent tout de même de comprendre, en gros, ce qui distingue un roman "noir" d'un roman policier du style Navarro ou Agatha Christie.
Il n'y a pas de définition parfaite, car, encore une fois, les frontières entre les genres ne sont pas étanches. Exemple : Crime et châtiment (Dostoievsky), Une étrange affaire (Balzac) ou La bête humaine (Zola) peuvent être considérés comme des romans noirs et pourtant personne ne nient qu'ils appartiennent à la "Littérature" - appartenance qui est souvent niée pour les "polars".

Donc, ce qui caractèrise le roman "noir", qui est apparu aux Etats Unis après la prmeière guerre mondiale (et non lors de la crise de 29 comme on le dit parfois), c'est son encrage dans le réalisme social, par rapport aux romans de détection à la Agatha Christie où le meurtre est conçu comme un jeu de société. Parmi les grands prédécesseurs, on compte Chandler et Hamett (membre du PC américain qui n'a pas capitulé devant le maccarthysme). Difficile de te donner une définition plus précise.
Le genre n'est pas "chimiquement pur".
a écrit : Convidado
En fait, les marchands de polars et autres produits "noirs"

Dans cette société, tous les artistes, auteurs, réalisateurs etc sont contraints de vendre leur production. Les cinéastes sont même obligés de la vendre à l'avance pour financer leurs films - ce qui leur demande souvent plus de temps et d'énergie que la réalisation des films ! Donc cette remarque un peu méprisante sur le mercantilisme supposé des auteurs de romans noirs pourrait s'appliquer à tous les auteurs... Je ne crois pas du tout que les auteurs de romans "blancs" soient plus désintéressés que ceux de romans "noirs". L'enjeu financier est d'ailleurs bien plus important dans la littérature blanche, par exemple pour obtenir les grands prix : Goncourt, Renaudot etc. Bien des candidats au Goncourt fabriquent des produits "goncourables", avec l'aide des éditeurs, comme on prépare un match. Il y a toutes sortes de règles à respecter pour avoir ses chances etc. Le roman "noir" a été pendant longtemps beaucoup plus libre de ces exigences, même si elles existent aussi, par exemple dans le roman de serial killer, le roman destiné à un public féminin bourgeois etc.
a écrit : Convidado
Bref, du Zola en moins littéraire, comme je m'avais permis de le définir. Les italiens avaient fait de cela un genre précurseur (et accompagnateur) du fascisme, le Vérisme, qui pour une âme naïve peut passer pour "social" et même de critique social.

Le fascisme... tu pousses un peu !
Du "Zola en moins littéraire". Nombre de romans noirs sont beaucoup moins réacs et méprisants pour les travailleurs que Zola ! Quant au caractère plus ou moins "littéraire", c'est tout à fait subjectif. Certains passages de Zola sont excellents, d'autres frisent le ridicule, par exemple la fin de La débacle, quand le Communard mourant confesse ses torts à son frère versaillais. Il faut éviter d'établir des hiérarchies arbitraires entre les genres.
Vérié
 
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Message par Vérié » 21 Août 2009, 18:23

a écrit : Convidado
Entre la dérangeante critique de classe et le "suspens" d'une épisode criminel, qui peut se tromper de choix?


Tu sais, Convive, l'humanité a pris plaisir à la lecture ou à l'écoute d'aventures mêlant crimes et suspense bien avant l'apparition du roman noir. Que penser d'Homère et de l'Odyssée ? Ulysse n'est pas un héros vraiment positif, quant à sa conscience de classe, n'en parlons pas...

Les éléments de définition du "roman noir" que j'ai essayé de te donner ne te conviennent pas. Mais on pourrait écrire des pages sur le sujet que tu ne serais pas satisfait ! Tout simplement, millième édition, parce que les frontières du genre ne sont pas étanches. C'est comme les "bons" et les "méchants" : qui est intégralement bon ou intégralement méchant ? Même le plus pur héros de classe bardé de médailles de stackanoviste par Staline ou Mao a toujours un petit quelque chose à se reprocher. Que l'on découvre comme par hasard quand on veut se débarrasser de lui.

Tout n'est pas blanc ou noir. Tous les romans ne sont pas intégralement commerciaux ou intégralement sur des positions de classe. Les meilleurs expriment la vie, qui est faite de contradictions, suscitent l'émotion, l'amusement, interpellent parfois les lecteurs, ce qui est déjà pas mal.

Peux-tu nous citer quelques romans qui trouvent grâce à tes yeux ?
Vérié
 
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Message par Gaby » 21 Août 2009, 18:39

(El convidado de piedra @ vendredi 21 août 2009 à 17:39 a écrit : la tendance à faire passer son plaisir devant la critique communiste.
La critique catholique tu veux dire.

Vive le droit au plaisir. Ca c'est du communisme.
Gaby
 
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