Belles feuilles

Marxisme et mouvement ouvrier.

Belles feuilles. Engels (1877) perspective d'une guerre

Message par com_71 » 08 Fév 2021, 21:46

« … Et enfin, il n’y a plus pour la Prusse-Allemagne d’autre guerre possible qu’une guerre mondiale, et, à la vérité, une guerre mondiale d’une ampleur et d’une violence encore jamais vues. Huit à dix millions de soldats s’entr’égorgeront ; ce faisant, ils dévoreront toute l’Europe comme jamais ne le fit encore une nuée de sauterelles. Les dévastations de la guerre de Trente ans, condensées en trois ou quatre années et répandues sur tout le continent : la famine, les épidémies, la férocité générale, tant des armées que des masses populaires, provoquée par l’âpreté du besoin, la confusion désespérée dans le mécanisme artificiel qui régit notre commerce, notre industrie et notre crédit, finissant dans la banqueroute générale. L’effondrement des vieux États et de leur sagesse politique routinière est tel que les couronnes rouleront par douzaines sur le pavé et qu’il ne se trouvera personne pour les ramasser ; l’impossibilité absolue de prévoir comment tout cela finira et qui sortira vainqueur de la lutte ; un seul résultat est absolument certain : l’épuisement général et la création des conditions nécessaires à la victoire finale de la classe ouvrière ».


(“Introduction de décembre 1887 à la brochure de Sigismund Borkheim, À l’intention des patriotards allemands de 1806-1807.)
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Belles feuilles, André Breton, B. Péret, etc. Hongrie

Message par com_71 » 16 Mai 2021, 19:27

Un parallèle lumineux entre juin 1848, la Commune, l'insurrection hongroise de 1956, etc.
André Breton, nov. 1956 a écrit :Hongrie, Soleil levant
Tract du Groupe Surréaliste à propos de l’insurrection de Budapest - Novembre 1956

La presse mondiale dispose de spécialistes pour tirer les conclusions politiques des récents événements et commenter la solution administrative par quoi l’O.N.U. ne manquera pas de sanctionner la défaite du peuple hongrois. Quant à nous, il nous appartient de proclamer que Thermidor, juin 1848, mai 1871, août 1936, janvier 1937 et mars 1938 à Moscou, avril 1939 en Espagne, et novembre 1956 à Budapest, alimentent le même fleuve de sang qui, sans équivoque possible, divise le monde en maîtres et en esclaves. La ruse suprême de l’époque moderne, c’est que les assassins d’aujourd’hui se sont assimilé le rythme de l’histoire, et que c’est désormais au nom de la démocratie et du socialisme que la mort policière fonctionne, en Algérie comme en Hongrie.

Il y a exactement 39 ans, l’impérialisme franco-britannique [1] tentait d’accréditer sa version intéressée de la révolution bolchévique faisant de Lénine un agent du Kaiser ; le même argument est utilisé aujourd’hui par les prétendus disciples de Lénine contre les insurgés hongrois, confondus, dans leur ensemble, avec les quelques éléments fascistes qui ont dû, inévitablement, s’immiscer parmi eux.
Mais en période d’insurrection, le jugement moral est pragmatique : LES FASCISTES SONT CEUX QUI TIRENT SUR LE PEUPLE. Aucune idéologie ne tient devant cette infamie : c’est Gallifet lui-même qui revient, sans scrupule et sans honte, dans un tank à étoile rouge.

Seuls de tous les dirigeants « communistes » mondiaux, Maurice Thorez et sa bande poursuivent cyniquement leur carrière de gitons de ce Guépéou qui a décidément la peau si dure qu’il survit à la charogne de Staline.

La défaite du peuple hongrois est celle du prolétariat mondial. Quel que soit le tour nationaliste qu’ont dû prendre la résistance polonaise et la révolution hongroise, il s’agit d’un aspect circonstanciel, déterminé avant tout par la pression colossale et forcenée de l’État ultranationaliste qu’est la Russie. Le principe internationaliste de la révolution prolétarienne n’est pas en cause. La classe ouvrière avait été saignée à blanc, dans sa totalité, en 1871, par les Versaillais de France. À Budapest, face aux Versaillais de Moscou, la jeunesse - par-delà tout espoir rebelle au dressage stalinien - lui a prodigué un sang qui ne peut manquer de prescrire son cours propre à la transformation du monde.

Anne Bédouin, Robert Benayoun, André Breton, Adrien Dax, Yves Elléouët, Charles Flamand, Georges Goldfayn, Louis Janover, Jean-Jacques Lebel, Gérard Legrand, Nora Mitrani, Benjamin Péret, José Pierre, André Pieyre de Mandiargues, Jacques Sautès, Jean Schuster, Jacques Sénelier, Jean-Claude Silbermann.

[1] Qui vient de donner sa mesure en Égypte, selon ses techniques les plus éprouvées.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Belles feuilles, Heine, pain, roses et petits pois

Message par com_71 » 24 Mai 2021, 11:33

Heine, Conte d’Hiver

C’était au triste mois de novembre,
Les jours se faisaient sombres,
Le vent arrachait les feuilles des arbres,
Et j’ai fait le voyage en Allemagne.

Et quand je suis arrivé à la frontière,
Alors j’ai senti un battement plus fort
Dans ma poitrine, j’ai même cru
Que les larmes me venaient aux yeux.

Et quand j’entendis la langue allemande,
Je fus pris d’une humeur étrange ;
C’était tout comme si mon cœur
Se mettait délicieusement à saigner.

Une petite harpiste chantait.
Elle chantait avec un vrai sentiment
Et une voix fausse, mais je fus très
Touché de son chant.

Elle chantait l’amour et le chagrin d’amour,
Le sacrifices, les retrouvailles,
Là haut, dans ce monde meilleur,
Où disparaissent toutes les peines.

Elle chantait la terrestre vallée de larme,
Les joies qui vite se dissipent,
Et l’au-delà, où l’âme se délecte
Transfigurée en d’éternels délices.

Elle chantait la vieille chanson du renoncement,
L’épopée du ciel,
Dont on berce, quand il pleurniche,
Le peuple, ce grand malotru.

Je connais la musique, je connais le texte,
Je connais aussi Messieurs les auteurs,
Je sais qu’ils buvaient du vin en douce,
Et prêchaient l’eau en public.

Une nouvelle chanson, une meilleure chanson,
Amis, je veux vous chanter !
Nous voulons ici sur terre
Bâtir le royaume des cieux.

Nous voulons être heureux sur terre,
Et ne voulons plus faire pénitence ;
Le gros ventre ne doit plus dévorer
Ce qu’a produit le labeur des mains.

Il pousse ici bas assez de pain
Pour tous les enfants des hommes,
Aussi les roses et les myrtes, la beauté, le désir,
Non moins que les petits pois sucrés.

Des petits pois sucrés pour tout le monde,
Dès que les cosses éclateront !
Nous laisserons le ciel
Aux anges et aux moineaux.

Et nous nous ferons pousser les ailes une fois morts,
Alors nous vous rendrons visite
Là haut, et nous, nous mangerons avec vous
Les bienheureuses tartes et les gâteaux.

Un nouveau chant, un meilleur chant !
Il sonne comme flûtes et violons,
Le miserere est passé,
Le glas ne sonne plus.

La vieille fille Europe est fiancée
Avec le beau Génie
De la liberté, ils gisent embrassés,
Ils jouissent de leur premier baiser.

Et s’il leur manque l’amen des curés,
L’union n’en est pas moins légitime –
Vive le marié ! Vive la mariée,
Et vivent leurs futurs enfants !

Un chant de mariage, voilà mon chant,
Le chant meilleur et nouveau !
Dans mon âme s’élèvent
Les étoiles de la suprême consécration –

Des étoiles enthousiastes, elles flamboient,
Se déversent en ruisseaux de feu –
Je me sens étrangement fortifié,
Je pourrais briser des chênes !

Depuis que j’ai pénétré en terre allemande
Des sucs enchantés coulent dans mes membres –
Le géant enfin a retrouvé sa mère,
Et ses forces de nouveau grandissent.

Seit ich auf deutsche Erde trat,
Durchströmen mich Zaubersäfte –
Der Riese hat wieder die Mutter berührt,
Und es wuchsen ihm neu die Kräfte

Im traurigen Monat November war’s,
Die Tage wurden trüber,
Der Wind riß von den Bäumen das Laub,
Da reist ich nach Deutschland hinüber.

Und als ich an die Grenze kam,
Da fühlt ich ein stärkeres Klopfen
In meiner Brust, ich glaube sogar
Die Augen begunnen zu tropfen.

Und als ich die deutsche Sprache vernahm,
Da ward mir seltsam zumute;
Ich meinte nicht anders, als ob das Herz
Recht angenehm verblute.

Ein kleines Harfenmädchen sang.
Sie sang mit wahrem Gefühle
Und falscher Stimme, doch ward ich sehr
Gerühret von ihrem Spiele.

Sie sang von Liebe und Liebesgram,
Aufopfrung und Wiederfinden
Dort oben, in jener besseren Welt,
Wo alle Leiden schwinden.

Sie sang vom irdischen Jammertal,
Von Freuden, die bald zerronnen,
Vom jenseits, wo die Seele schwelgt
Verklärt in ew’gen Wonnen.

Sie sang das alte Entsagungslied,
Das Eiapopeia vom Himmel,
Womit man einlullt, wenn es greint,
Das Volk, den großen Lümmel.

Ich kenne die Weise, ich kenne den Text,
Ich kenn auch die Herren Verfasser;
Ich weiß, sie tranken heimlich Wein
Und predigten öffentlich Wasser.

Ein neues Lied, ein besseres Lied,
O Freunde, will ich euch dichten!
Wir wollen hier auf Erden schon
Das Himmelreich errichten.

Wir wollen auf Erden glücklich sein,
Und wollen nicht mehr darben;
Verschlemmen soll nicht der faule Bauch,
Was fleißige Hände erwarben.

Es wächst hienieden Brot genug
Für alle Menschenkinder,
Auch Rosen und Myrten, Schönheit und Lust,
Und Zuckererbsen nicht minder.

Ja, Zuckererbsen für jedermann,
Sobald die Schoten platzen!
Den Himmel überlassen wir
Den Engeln und den Spatzen.

Und wachsen uns Flügel nach dem Tod,
So wollen wir euch besuchen
Dort oben, und wir, wir essen mit euch
Die seligsten Torten und Kuchen.

Ein neues Lied, ein besseres Lied!
Es klingt wie Flöten und Geigen!
Das Miserere ist vorbei,
Die Sterbeglocken schweigen.

Die Jungfer Europa ist verlobt
Mit dem schönen Geniusse
Der Freiheit, sie liegen einander im Arm,
Sie schwelgen im ersten Kusse.

Und fehlt der Pfaffensegen dabei,
Die Ehe wird gültig nicht minder –
Es lebe Bräutigam und Braut,
Und ihre zukünftigen Kinder!

Ein Hochzeitkarmen ist mein Lied,
Das bessere, das neue!
In meiner Seele gehen auf
Die Sterne der höchsten Weihe –

Begeisterte Sterne, sie lodern wild,
Zerfließen in Flammenbächen –
Ich fühle mich wunderbar erstarkt,
Ich könnte Eichen zerbrechen!

Seit ich auf deutsche Erde trat,
Durchströmen mich Zaubersäfte –
Der Riese hat wieder die Mutter berührt,
Und es wuchsen ihm neu die Kräfte.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Belles feuilles, «Ne visitez pas l’Exposition coloniale»

Message par com_71 » 29 Mai 2021, 08:21

« Ne visitez pas l’Exposition coloniale » : le manifeste du groupe des surréalistes en 1931

A la veille du 1er mai 1931 et à l’avant-veille de l’inauguration de l’Exposition coloniale, l’étudiant indo-chinois Tao est enlevé par la police française. Chiappe [préfet de police de 1927 à 1934], pour l’atteindre, utilise le faux et la lettre anonyme. On apprend, au bout du temps nécessaire à parer à toute agitation, que cette arrestation, donnée pour préventive, n’est que le prélude d’un refoulement sur l’Indo-Chine (*). Le crime de Tao ? Etre membre du Parti communiste, lequel n’est aucunement un parti illégal en France, et s’être permis jadis de manifester devant l’Elysée contre l’exécution de quarante Annamites.

L’opinion mondiale s’est émue en vain du sort des deux condamnés à mort Sacco et Vanzetti. Tao, livré à l’arbitraire de la justice militaire et de la justice des mandarins, nous n’avons plus aucune garantie pour sa vie. Ce joli lever de rideau était bien celui qu’il fallait, en 1931, à l’Exposition de Vincennes.

« Carnaval de squelettes »


L’idée du brigandage colonial (le mot était brillant et à peine assez fort), cette idée qui date du XIXe siècle est de celles qui n’ont pas fait leur chemin. On s’est servi de l’argent qu’on avait en trop pour envoyer en Afrique, en Asie, des navires, des pelles, des pioches, grâce auxquels il y a enfin, là-bas, de quoi travailler pour un salaire, et cet argent, on le représente volontiers comme un don fait aux indigènes. Il est donc naturel, prétend-on, que le travail de ces millions de nouveaux esclaves nous ait donné les monceaux d’or qui sont en réserve dans les caves de la Banque de France. Mais que le travail forcé – ou libre – préside à cet échange monstrueux, que des hommes dont les mœurs, ce que nous essayons d’en apprendre à travers des témoignages rarement désintéressés, des hommes qu’il est permis de tenir pour moins pervertis que nous et c’est peu dire, peut-être pour éclairés comme nous ne le sommes plus sur les fins véritables de l’espèce humaine, du savoir, de l’amour et du bonheur humains, que ces hommes dont nous distingue ne serait-ce que notre qualité de blancs, nous qui disons hommes de couleur, nous hommes sans couleur, aient été tenus, par la seule puissance de la métallurgie européenne, en 1914, de se faire crever la peau pour un très bas monument funéraire collectif – c’était d’ailleurs, si nous ne nous trompons pas, une idée française, cela répondait à un calcul français – voilà qui nous permet d’inaugurer, nous aussi, à notre manière, l’Exposition coloniale, et de tenir tous les zélateurs de cette entreprise pour des rapaces. Les Lyautey, les Dumesnil, les Doumer qui tiennent le haut du pavé aujourd’hui dans cette même France du Moulin-Rouge n’en sont plus à un carnaval de squelettes près. On a pu lire il y a quelques jours, dans Paris, une affiche non lacérée dans laquelle Jacques Doriot était présenté comme le responsable des massacres d’Indo-Chine. Non lacérée.

Le dogme de l’intégrité du territoire national, invoqué pour donner à ces massacres une justification morale, est basé sur un jeu de mots insuffisant pour faire oublier qu’il n’est pas de semaine où l’on ne tue, aux colonies. La présence sur l’estrade inaugurale de l’Exposition coloniale du président de la République, de l’empereur d’Annam, du cardinal archevêque de Paris et de plusieurs gouverneurs et soudards, en face du pavillon des missionnaires, de ceux de Citroën et Renault, exprime clairement la complicité de la bourgeoisie tout entière dans la naissance d’un concept nouveau et particulièrement intolérable : la « Grande France ». C’est pour implanter ce concept-escroquerie que l’on a bâti les pavillons de l’Exposition de Vincennes. Il s’agit de donner aux citoyens de la métropole la conscience de propriétaires qu’il leur faudra pour entendre sans broncher l’écho des fusillades lointaines. Il s’agit d’annexer au fin paysage de France, déjà très relevé avant-guerre par une chanson sur la cabane-bambou, une perspective de minarets et de pagodes.

« Les peuples coloniaux, alliés du prolétariat mondial »

A propos, on n’a pas oublié la belle affiche de recrutement de l’armée coloniale : une vie facile, des négresses à gros nénés, le sous-officier très élégant dans son complet de toile se promène en pousse-pousse, traîné par l’homme du pays – l’aventure, l’avancement.

Rien n’est d’ailleurs épargné pour la publicité : un souverain indigène en personne viendra battre la grosse caisse à la porte de ces palais en carton-pâte. La foire est internationale, et voilà comment le fait colonial, fait européen comme disait le discours d’ouverture, devient fait acquis.

N’en déplaise au scandaleux Parti socialiste et à la jésuitique Ligue des droits de l’homme, il serait un peu fort que nous distinguions entre la bonne et la mauvaise façon de coloniser. Les pionniers de la défense nationale en régime capitaliste, l’immonde Boncour en tête, peuvent être fiers du Luna-Park de Vincennes. Tous ceux qui se refusent à être jamais les défenseurs des patries bourgeoises sauront opposer à leur goût des fêtes et de l’exploitation l’attitude de Lénine qui, le premier au début de ce siècle, a reconnu dans les peuples coloniaux les alliés du prolétariat mondial.

Aux discours et aux exécutions capitales, répondez en exigeant l’évacuation immédiate des colonies et la mise en accusation des généraux et des fonctionnaires responsables des massacres d’Annam, du Liban, du Maroc et de l’Afrique centrale.

Signataires : André Breton, Paul Eluard, Benjamin Péret, Georges Sadoul, Pierre Unik, André Thirion, René Crevel, Aragon, René Char, Maxime Alexandre, Yves Tanguy, Georges Malkine.

(*) Nous avons cru devoir refuser, pour ce manifeste, les signatures de nos camarades étrangers.
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Re: Belles feuilles

Message par Gayraud de Mazars » 16 Août 2021, 10:59

Salut camarades,

Marceau Pivert, de la défense des conquêtes laïques à la République sociale

« [La laïcité]…En elle se réfugie le véritable optimisme humain, réaliste et scientifique, diamétralement opposé au pessimisme chrétien qui ne peut pas imaginer l'homme en dehors d'un gendarme pour le punir ou d'un prêtre pour l'absoudre.

En face d'une société corrompue, d'une classe bourgeoise qui revient à la religiosité et au mysticisme, qui n'a plus confiance dans la valeur de l'intelligence humaine et qui se blottit peureusement, abdiquant toute dignité, à l'ombre des églises et des hiérarchies ecclésiastiques, oui, la classe ouvrière demeure le seul support de la laïcité, la seule sauvegarde du libre examen. »

L’église et l’école, Perspectives prolétariennes, Editions Figuière (1932)

Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
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Belles feuilles, pour sourire un peu : French Revolution...

Message par com_71 » 17 Sep 2021, 14:07

...Spartacist No. 12, September-October 1968
Les camarades de Voix Ouvrière sont la seule organisation se prétendant trotskiste qui a pratiqué une ligne ouvrière. Initialement, leurs cadres étaient concentrés dans les usines au point qu'ils manquaient d'une base adéquate dans les arènes étudiantes et petites-bourgeoises. Ils ont cependant pu établir des comités de liaison permanents avec les organisations pablistes, leur permettant de coordonner leur intervention avec les étudiants radicaux des JCR. Une telle augmentation des contacts entre ces organisations pourrait à l'avenir permettre aux camarades de VO d'aider les jeunes pablistes à rompre avec le révisionnisme dans leur mouvement et à s'orienter résolument vers une perspective prolétarienne révolutionnaire.

Cependant, l'axe sur lequel repose l'unité d'action V.O.-Pablistes est faux. La déclaration commune a appelé « toutes les organisations se prétendant trotskystes à se joindre à cette initiative ». Les camarades de VO estiment que les événements récents constituent « le 1905 français ». Rappelons-nous que la suite de la Révolution russe de 1905 fut une unification des bolcheviks et des mencheviks ! Il a fallu plusieurs années à Lénine pour rompre cette unité trop fraternelle. Ce qui a été mis en évidence en France par la dernière trahison de la CGT et du PC, ce n'est pas la nécessité d'un "regroupement trotskiste" mais la nécessité d'un nouveau parti révolutionnaire basé sur la revendication du programme bolchevik, unissant tous ceux, même de tendances telles que les maoïstes ou des syndicalistes, qui sont en faveur du pouvoir des comités ouvriers. Nous espérons que V.O., les bolcheviks français, n'ont pas été désorientés comme l'étaient les Russes en 1905.
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Re: Belles feuilles

Message par Kéox2 » 17 Sep 2021, 18:59

Etonnant... Et ?
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Re: Belles feuilles

Message par Zorglub » 17 Sep 2021, 19:49

Ce qui est amusant c'est ce que l'article préconise qui était la politique de VO, non ? Un parti large de l'extrême-gauche pouvant attirer, être crédible face au PC et pouvant permettre d'affirmer et éprouver les politiques de chacun. Ce que la revue reproche à VO était justement l'attitude de la LCR, non ?
Zorglub
 
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Belles feuilles. L. Frankel, lettre à Becker (12-6-1871)

Message par com_71 » 05 Oct 2021, 09:46

...cela ne nous empêche pas de continuer à vouer notre liberté personnelle et notre vie à la cause du prolétariat. Nos ennemis auront beau s’en prendre à nous en redoublant de fureur, ils auront beau prendre plaisir à nous écharper, nous ne reculerons pas. La masse tout entière des lâches et des paresseux d’esprit qui se nourrissent de la sueur du peuple a conclu une alliance visant à étouffer les revendications du prolétariat par l’emprisonnement, la poudre et le plomb. Eh bien, les dés sont jetés. Vous voulez le combat, vous l’aurez. Votre fureur ne peut qu’endurcir notre ardeur, votre haine renforcer notre parti et j’entrevois déjà les temps où ne s’opposeront que deux partis, et où il ne pourra être question que de « rose rouge ou blanche372 ». La lutte opposera le nouvel État libre, regorgeant de vie, reposant sur le travail et fondé sur un savoir positif, au vieil État exploiteur, vermoulu et monarco-curaillon. Le camp qui remportera la victoire ne fait aucun doute ; un puissant coup de tout le prolétariat abrégera les souffrances de votre monde.
Cette race qui ne se montre qu’en l’absence de danger et ne se risque à donner des coups de sabot d’âne que quand le lion gît à terre, cette race se terrera à l’approche de la tempête. Elle le fit en 1789, en 1830, en 1848. La tempête vient-elle à se calmer et la lutte du parti révolutionnaire a-t-elle été couronnée de victoire, il faut dès lors s’attendre à ce que cette race, incapable de s’enthousiasmer pour une idée sublime et encore moins de se battre pour elle, refasse lentement surface pour profiter de la victoire. Là, elle ne tarit pas d’éloges pour le même peuple qu’elle couvrait hier encore de boue, là on lit comme dans le National après les journées de 1830 : « Voilà le peuple qui a tout accompli depuis trois jours ; il était puissant, il était splendide ; c’est le peuple qui a vaincu, c’est à lui que reviennent tous les succès du combat » ; ou comme dans une proclamation du gouvernement provisoire de 1848, quatre jours après la révolution : « La révolution, faite par le peuple, doit être faite pour lui », le temps est venu d’imposer des limites aux longues et iniques souffrances des travailleurs, « qu’il faut aviser sans le moindre retard à garantir au peuple les fruits légitimes de son travail, etc. ».
Et l’on poursuit la rengaine jusqu’à spolier la victoire au peuple crédule. Gare alors à quiconque, une fois cette race fermement installée, ose réclamer ses droits, car elle a puisé entretemps dans toutes les provinces pour rassembler une armée à même d’écraser l’« anarchie », et l’on fait parler les canons pour répondre à la « canaille ». Chercher à justifier la Commune face à cette race revient à vouloir parler d’esthétique avec des cochons.
Les actes « barbares » dont elle nous accable, nous les soumettons sans crainte à l’incorruptible jugement de l’histoire. Elle se montrera en revanche moins clémente en constatant qu’au moment où les troupes versaillaises entrèrent dans Paris, nous n’avons pas su leur barrer la route rue après rue, renonçant à faire sauter casernes, églises et palais chaque fois que nous devions battre en retraite...


Un lien pour retrouver cette lettre et d'autres :
https://transfert.free.fr/download/0LEq ... 0nzkiu2smQ
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Belles feuilles, René Maran

Message par com_71 » 16 Oct 2021, 23:16

Son introduction à son roman, Batouala (1921) :
PRÉFACE
Henri de Régnier, Jacques Boulenger, tuteurs de ce livre, Je croirais manquer de cœur si, au seuil de la préface que voici, je ne reconnaissais tout ce que je dois à votre bienveillance et à vos conseils.
Vous savez avec quelle ardeur je souhaite la réussite de ce roman. Il n’est, à vrai dire, qu’une succession d’eaux-fortes. Mais j’ai mis six ans à le parfaire. J’ai mis six ans à y traduire ce que j'avais, là-bas, entendu, à y décrire ce que j'avais vu.
Au cours de ces six années, pas un moment, je n’ai cédé à la tentation de dire mon mot. J’ai poussé la conscience objective jusqu’à y supprimer des réflexions que l’on aurait pu m’attribuer. Les nègres de l'Afrique Equatoriale sont en effet irréfléchis. Dépourvus d’esprit critique, ils n’ont jamais eu et n’auront jamais aucune espèce d’intelligence. Du moins, on le prétend. A tort, sans doute. Car, si l’inintelligence caractérisait le nègre, il n'y aurait que fort peu d’Européens.
Ce roman est donc tout objectif. Il ne tâche même pas à expliquer : il constate. Il ne s’indigne pas : il enregistre. Il ne pouvait en être autrement. Par les soirs de lune, allongé en ma chaise-longue, de ma véranda, j’écoutais les conversations de ces pauvres gens. Leurs plaisanteries prouvaient leur résignation. Ils souffraient et riaient de souffrir.
Ah! Monsieur Bruel, en une compilation indigeste et savante, Vous avez pu déclarer que la population de l’Oubangui-Chari s’élevait à 1.350.000 habitants. Mais que n’avez-vous dit, plutôt, que dans tel petit village de l’Ouahm, en 1918, on ne comptait plus que 1.080 individus sur les 10.000 que l’on avait recensés, sept ans auparavant? Vous avez parlé de la richesse de cet immense pays. Que n’avez-vous dit que la famine y était maîtresse?
Je comprends. Oui, qu’importe à Sirius que dix, vingt ou même cent indigènes aient cherché, en un jour d’innommable détresse, parmi le crottin des chevaux appartenant aux rapaces qui se prétendent leurs bienfaiteurs, les grains de maïs ou de mil non digérés dont ils devaient faire leur nourriture!
Montesquieu a raison, qui écrivait, en une page où sous la plus froide ironie, vibre une indignation contenue : « Ils sont noirs des pieds jusqu'à la tête et ils ont le nez si écrasé qu’il est presque impossible de les plaindre. »
Après tout, s’ils crèvent de faim par milliers, comme des mouches, c’est que l’ont met en valeur leur pays. Ne disparaissent que ceux qui ne s’adaptent pas à la civilisation.
Civilisation, civilisation, orgueil des Européens, et leur charnier d’innocents, Rabindranath Tagore, le poète hindou, un jour, Tokio, a dit ce que tu étais !
Tu bâtis ton royaume sur des cadavres. Quoi que tu veuilles, quoi que tu fasses, tu te meus dans le mensonge. A ta vue, les larmes de sourdre, et la douleur de crier. Tu es la force qui prime le droit. Tu n’es pas un flambeau, mais un incendie. Tout ce à quoi tu touches, tu le consumes...
Honneur du pays qui m’a tout donné, mes frères France, écrivains tous les partis; vous qui, souvent, disputez d’un rien, et vous déchirez à plaisir, et vous réconciliez tout à coup, chaque fois qu’il s’agit de combattre pour une idée juste et noble, je vous appelle au secours, car j’ai foi en votre générosité.
Mon livre n’est pas de polémique. Il vient, par hasard, à son heure. La question nègre est   « actuelle ». Qui a voulu qu'il en fût ainsi? Mais les Américains. Mais les campagnes des journaux d’outre-Rhin. Mais Romulus Coucou, de Paul Reboux, Le Visage de la Brousse, de Pierre Bonardi et l’Isolement, de ce pauvre Combette. Et n’est-ce pas vous, « Eve », petite curieuse, qui, au début de cette année, alors que vous étiez encore quotidienne, avez enquêté afin de savoir si une blanche pouvait épouser un nègre?
Depuis, Jean Finot a publié dans la Revue des articles sur l'emploi des troupes noires. Depuis, le Docteur Huot leur a consacré une étude au Mercure de France. Depuis, Les Lettres ont dit leur martyre, aux Etats-Unis. Enfin, au cours d’une interpellation à la Chambre, le Ministre de la Guerre, M. André Lefèvre, ne craignit pas de dire que certains fonctionnaires français avaient cru pouvoir se conduire, en Alsace-Lorraine reconquise, comme s’ils étaient au Congo Français.
De telles paroles, prononcées en tel lieu, sont significatives. Elles prouvent, à la fois, que l’on sait ce qui se passe en ces terres lointaines et que, jusqu’ici, l'on n’a pas essayé de remédier aux abus, aux malversations et aux atrocités qui y abondent. Aussi « les meilleurs colonisateurs ont-ils été, non les coloniaux de profession, mais les troupiers européens, dans la tranchée ». C’est M. Diagne qui l'affirme.
Mes frères en esprit, écrivains de France, cela n’est que trop vrai. C’est pourquoi, d’ores et déjà, il vous appartient de signifier que vous ne voulez plus, sous aucun prétexte, que vos compatriotes, établis là-bas, déconsidèrent la nation dont vous êtes les mainteneurs.
Que votre voix s’élève! Il faut que vous aidiez ceux qui disent les choses telles qu’elles sont, non pas telles qu’on voudrait qu’elles fussent. Et, plus tard, lorsqu'on aura nettoyé les suburres coloniales, je vous peindrai quelques-uns de ces types que j'ai déjà croqués, mais que je conserve, un temps encore, en mes cahiers. Je vous dirai qu’en certaines régions, de malheureux nègres ont été obligés de vendre leurs femmes à un prix variant de vingt-cinq à soixante-quinze francs pièce. Je vous dirai... Mais, alors, je parlerai en mon nom et non pas au nom d’un autre; ce seront mes idées que j’exposerai et non pas celles d’un autre. Et, d’avance, des Européens que je viserai, je les sais si lâches, que je suis sûr que pas un n’osera me donner le plus léger démenti.
Car, la large vie coloniale, si ton pouvait savoir de quelle quotidienne bassesse elle est faite, on en parlerait moins, on n’en parlerait plus. Elle avilit peu à peu. Rares sont, même parmi lès fonctionnaires, les coloniaux qui cultivent leur esprit. Ils n’ont pas la force de résister à l'ambiance. On s’habitue à l'alcool. Avant la guerre, nombreux étaient les Européens capables d’assécher à eux seul plus de quinze litres de pernod, en l'espace de trente jours. Depuis, hélas, j'en ai connu un, qui a battu tous les records. Quatre-vingts bouteilles de whisky de traite, voilà ce qu’il a pu boire, en un mois.
Ces excès et d’autres, ignobles, conduisent ceux qui y excellent à la veulerie la plus abjecte. Cette abjection ne peut inquiéter que de la part de ceux qui ont charge de représenter la France. Ce sont eux qui assument la responsabilité des maux dont souffrent, à l'heure actuelle, certaines parties du pays des noirs. C’est que, pour avancer en grade, il fallait qu’ils n’eussent « pas d’histoires ». Hantés de cette idée, ils ont abdiqué toute fierté, ils ont hésité, temporisé, menti et délayé leurs mensonges. Ils n’ont pas voulu voir. Ils n’ont rien voulu entendre. Ils n’ont pas eu le courage de parler. Et, à leur anémie intellectuelle l'asthénie morale s’ajoutant, sans un remords, ils ont trompé leur pays.
C’est à redresser tout ce que l'administration désigne sous l'euphémisme « d’errements » que je vous convie. La lutte sera serrée. Vous allez affronter des négriers. Il vous sera plus dur de lutter contré eux que contre des moulins. Votre tâche est belle. A l'œuvre donc, et sans plus attendre. La France le veut!
Ce roman se déroule en Oubangui-Chari, l’une des quatre colonies relevant du Gouvernement Général de l'Afrique Equatoriale Française.
Limitée au sud par l’Oubangui, à l'est par la ligne de partage des eaux Congo-Nil, au nord et à l’ouest par celle du Congo et du Chari, cette colonie, comme toutes tes colonies du groupe, est partagée en circonscriptions et en subdivisions.
La circonscription est une entité administrative. Elle correspond à un département. Lès subdivisions en sont les sous-préfectures.
La circonscription de la Kémo, est l’une des plus importantes de l’Oubangui-Chari. Si l'on travaillait à ce fameux chemin de fer, duquel on parle toujours et que l'on ne commence jamais, peut-être que le poste de Fort-Sibut, chef-lieu de cette circonscription, en deviendrait la capitale.
La Kémo comprend quatre subdivisions : Fort-de-Possel, Fort-Sibut, Dekoa. et Grimari,
Les indigènes, voire les Européens, ne les connaissent respectivement que sous les noms de Kémo, Krébedgé, Combélé et Bamba. Le chef-lieu de la circonscription de la Kémo, Fort-Sibut, dit Krébedgé, est situé à environ cent quatre-vingt-dix kilomètres au nord de Bangui, ville capitale de l’Oubangui-Chari, où le chiffre des Européens n’a jamais dépassé cent cinquante individus.
La subdivision de Grimari, ou encore de la Bamba ou de la Kandjia, du double nom de la rivière auprès de laquelle on a édifié le poste administratif, est à cent vingt kilomètres environ à l'est de Krébedgé.
Cette région était très riche en caoutchouc et très peuplée. Des plantations de toutes sortes couvraient son étendue. Elle regorgeait de poules et de cabris.
Sept ans ont suffi pour la ruiner de fond en comble. Les villages se sont disséminés, les plantations ont disparu, cabris et poules ont été anéantis. Quant aux indigènes, débilités par les travaux incessants, excessifs et non rétribués, on les a mis dans l'impossibilité de consacrer à leurs semailles, même le temps nécessaire. Ils ont vu la maladie s’installer chez eux, la famine les envahir et leur nombre diminuer.
Ils descendaient pourtant d’une famille robuste  et guerrière, âpre au mal, dure à la fatigue. Ni les razzias senoussistes, ni de perpétuelles dissensions intestines n’avaient pu la détruire. Leur nom de famille garantissait leur vitalité. N’étaient-ils pas des « bandas » ? Et « bandas » ne veut-il pas dire « filets »? Car c’est au filet qu’ils chassent, à la saison où les feux de brousse incendient tous les horizons.
La civilisation est passée par là. Et dacpas, dakpas, m’bis, maroubas, lartgbassis, sabangas et n’gapous, toutes les tribus bandas ont été décimées...
La subdivision de  Grimari est fertile, giboyeuse et accidentée. Les bœufs sauvages et les phacochères y pullulent, ainsi que les pintades, les perdrix et les tourterelles.
Des ruisseaux arrosent en tous sens. Les arbres y sont rabougris et clairsemés. A cela rien d’étonnant : la sylve équatoriale s’arrête à Bangui. On ne rencontre de beaux arbres qu’au long des galeries forestières bordant les cours d'eaux.
Les rivières serpentent entre des hauteurs que les « bandas », en leur langue, appellent « kagas ».
Les trois qui sont les plus rapprochés de Grimari sont : le kaga Kosségamba, le kaga Gobo et le kaga Biga.
Le premier se dresse à deux ou trois kilomètres au sud-est du poste, et borne, dans cette direction, la vallée de la Bamba. Le Gobo et le Biga sont en pays n’gapou, à une vingtaine de kilomètres au nord-est...
Voilà, décrite en quelques lignes, la région où va se dérouler ce roman d’observation impersonnelle.
Maintenant, ainsi que disait Verlaine tout à la fin des « terza rima » liminaires de ses Poèmes Saturniens,
Maintenant, va, mon livre, où le hasard te mène.
Bordeaux, le 5 Novembre 1920.
R. M.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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