A nos camarades tombés sous les plis du drapeau de la 4 !

Marxisme et mouvement ouvrier.

Re: A nos camarades tombés sous les plis du drapeau de la 4

Message par com_71 » 11 Août 2022, 19:00

Un passage du livre d'André Calvès "Sans bottes ni médailles". A. Calvès était un militant trotskyste, un de ceux qui, en Bretagne, participa à un travail vers l'armée allemande d'occupation, création de cellules de soldats, publication d'un journal "Arbeiter im Westen". La répression fut dure, des soldats allemands et des militants français furent exécutés. Avant la Libération, Calvès, appliquant la politique de son organisation, est entré dans la Résistance, il est FTP :
André Calvès a écrit :Pour Carhaix, il y a un tortillard. Des wagons ancien modèle. A l’arrière, il y a une plateforme qu’on ne voit pas du compartiment, car les vitres sont des planches. Il semble qu’il y ait pas mal de gars qui vont chercher des patates ou des haricots. Un soldat allemand dort dans la paille d’un wagon de marchandises. Un officier est seul avec moi sur la plate-forme. Il est très absorbé par la contemplation de la nature. On pourrait parfois toucher les branches.
J’ai laissé le lourd P.08 à Paris et emporté un des petits 6,35 qu’on nous avait remis au début. Tournant le dos à l’officier, je regarde aussi la nature, tout en jetant un coup d’œil de temps en temps en direction de la gaine du gars. Je suis certain que c’est un Herstall, avec une hausse et quatorze balles dans le chargeur. Elles ont beau être en quinconce, la crosse est tout de même assez épaisse.
Ce pistolet me fait grosse impression. J’envisage de tuer l’officier, de tirer son pistolet et de faire basculer le corps qui est déjà un peu penché à l’extérieur. Un coup de 6,35 fera un bruit négligeable dans le boucan du tortillard. Quand on est jeune (du moins à cette époque) on envisage assez facilement de tuer. Après, on réfléchit davantage, sauf bien des militaires qui restent toujours de grands enfants.
Je me retourne doucement. Je vise la tête du type à un mètre. Je tire. Et je n’entends rien. Plein de panique, je rentre mon 6,35. Les balles ont dû être enterrées longtemps. Je sens une pointe au cœur et je mets quelque temps pour retrouver le calme. L’Allemand regarde toujours la nature. (...)
Le train s’arrêtera quatre ou cinq fois dans la nature, pour je ne sais quelle raison. Tout le monde va s’asseoir sur l’herbe. L’officier est installé près de moi. Il sort son pistolet. C’est bien un Herstall. Il ôte le chargeur, rabat le chien et appuie sur la détente. Le chien ne bouge pas. Ça l’intrigue. Il me dit quelques mots en français. Il est docteur (j’aurais dû voir le galon). Il vient de toucher cette arme et ne la connaît pas. Je lui suggère de remettre le chargeur. Il appuie. La percussion se fait. Il me remercie avec un petit sourire surpris.
Nous remontons dans le train. II réalise que la majorité des gens a emporté des grosses valises pour faire un peu de marché noir et s’étonne de voir que j’en ai une petite.
Je lui explique que je vais voir des parents. Il me demande ce que je pense de l’occupation allemande. C’est sûr qu’il ne s’attend pas à ce que j’approuve. Je le lui dis. Il est tout à fait compréhensif. Maintenant, je ne tuerais pas cet homme, même pour cinq Herstall.
Il me serre la main à Carhaix : « Au revoir monsieur le patriote. »
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: A nos camarades tombés sous les plis du drapeau de la 4

Message par Gayraud de Mazars » 21 Août 2022, 19:28

Salut camarades,

Politique militaire prolétarienne : le cadavre sort du placard. Tant mieux !
Par Vincent Presumey
Date : 21 août 2022
Article édité par Aplutsoc

Voici un article qui a la dimension d’une brochure et pourrait donc en devenir une, si suffisamment de camarades le permettent, pour qu’elle soit diffusée et, surtout, discutée.

Comme le rappelle son préambule, il a été suscité par une discussion mettant en relation la guerre de Poutine contre l’Ukraine, la seconde guerre mondiale et l’orientation politique méconnue que Trotsky avait commencé à formuler dans celle-ci, et qui ne fut pas celle des trotskystes : la politique militaire du prolétariat (PMP, bien que ce sigle soit en réalité une création de James P. Cannon qui ne l’avait pas comprise).

Il se trouve que j’y porte la dernière main ce 21 août 2022, jour anniversaire de la mort de Léon Trotsky suite au coup de piolet qui, la veille, a mis fin à son activité politique. Or, il avait juste auparavant écrit quelques lignes fort intéressantes sur cette « PMP » qui sont sa dernière contribution. Voyons, en cela, un hasard objectif digne de nous inspirer.

Ceci n’est pas une contribution de nature en premier lieu historique. La conclusion de cet article en donne la raison d’être politique. La voici :

« Une politique militaire prolétarienne n’a de sens et ne peut finalement exister qu’orientée sur la question du pouvoir, comme Trotsky le notait, quelques heures avant son assassinat : il ne s’agit pas de s’auto-congratuler dans le rôle de l’opposition d’extrême-gauche de l’ordre existant, il s’agit d’être candidats au pouvoir, c’est-à-dire d’aider le mouvement réel du prolétariat à s’emparer du pouvoir. Lorsque ce mouvement en vient à réclamer des armes, à s’en procurer, à imposer qu’on lui en distribue, cette question est à l’horizon. C’est pourquoi la grande leçon de la PMP, c’est aussi la mise en relation de la question des armes avec celle de la démocratie, des mots d’ordre démocratiques posant la question du pouvoir, de quelle classe dirige, tel que l’assemblée constituante. Plus la guerre ukrainienne sera une guerre populaire, plus les véritables internationalistes l’aideront à se développer en ce sens en combattant pour son armement, plus elle aboutira à la question de la nature de l’Etat à l’issue de la guerre, la question du pouvoir.

Ni monde « multipolaire », ni statu quo « occidental » : révolution prolétarienne démocratique et écosocialiste de la majorité du genre humain pour sauver la possibilité d’un avenir. La signification de l’engagement de militants et de courants de diverses provenances dans le soutien à la résistance « armée et non armée » du peuple ukrainien, c’est cela. L’internationalisme aujourd’hui, c’est donc leur regroupement. »

Mais c’est bien la compréhension de l’histoire qui nourrit nos moyens d’action présents. Cet article y revient à un double niveau : il comporte une relecture de la seconde guerre mondiale avec des faits connus et d’autres qui le sont moins ou pas du tout et qui en font, non pas seulement une guerre impérialiste, mais une guerre prolétarienne de libération qui poussait sous et contre la guerre officielle ; et il examine le contraste entre cette situation, l’analyse qu’en avait dessinée Trotsky lorsqu’il fut assassiné, et l’action des trotskystes, ce qui conduit à une réflexion sur la réalité de ce « trotskysme », que je poursuis dans quelques lignes traitant du retour malsain de ce qui a été alors refoulé, par exemple dans la « révolution-guerre » d’un certain Michel Pablo puis dans la « ligne de la guérilla » en Amérique latine. Cette réflexion est nécessaire mais on ne refait pas l’histoire après coup : elle est nécessaire pour le présent, et donc pour l’avenir.

J’ose espérer que le lecteur curieux apprendra bien des choses, allant de la nature des rares mouvements de masse prenant la défense des Juifs contre les nazis, à la façon dont Natalia Sedova-Trotsky a commencé à s’opposer à ses camarades, en passant par l’histoire du grand chinois Chen Duxiu jusqu’au rôle de telle ou telle figure tutélaire de courants trotskystes futurs alors dans son jeune âge. Je ne me fais pas d’illusions, ceci dit, sur ceux qui à présent nous traitent au mieux de militaristes et au pire d’agents de la CIA : de poids morts de l’histoire, ils sont en train de devenir des partisans du repartage impérialiste et barbare du monde.

Nous ne sommes pas des militaristes, et c’est pourquoi nous appelons à comprendre pourquoi « le fusil » est une nécessité :

« Eh bien non, pour les révolutionnaires prolétariens, même militaristes, le pouvoir n’est pas au bout du fusil, et c’est absolument capital. Le pouvoir dépend du degré d’organisation, de conscience et de lutte du prolétariat dont l’émancipation ne peut être que l’auto-émancipation. Ceci implique, malheureusement, le fusil et les armes. Mais le pouvoir n’est pas au bout. Le pouvoir, fusil compris, est au bout de la conscience, de la lutte et de l’organisation. Croire que le pouvoir est au bout du fusil, c’est exproprier les masses, les prolétaires, les êtres humains. C’est le contraire de la révolution. »

Que ce travail, avec ses insuffisances, soit lu et discuté, et soit dédié à nos jeunes camarades ukrainiens antimilitaristes engagés dans la résistance populaire armée et non armée, dont ceux et celles qui ont pris le fusil, qui sont tombés ou sont aux mains de l’ennemi. Ils ont agi sous la nécessité, ils forcent les révolutionnaires du monde à remettre leurs pendules à l’heure, ils sont notre avenir, celui de l’humanité en guerre pour son avenir. Le proche avenir.

VP, le 21/08/2022.


Accéder au texte au format PDF (62 pages)

https://aplutsoc.files.wordpress.com/20 ... -08-21.pdf

Sommaire
Présentation

La « PMP » de Trotsky.

Pourquoi Trotsky ?
Les prémisses.
Les documents de la PMP, été 40.
Le dernier jour.
Ce qu’il en était.
Questions.
Sous la seconde guerre mondiale, la guerre révolutionnaire du prolétariat.

Avant juin 40.
40 en Grande-Bretagne, c’est 36 !
Grèce, Albanie, Yougoslavie.
Barbarossa.
Les PC des Balkans prennent une place à part.
Maquis et partisans.
La question de la défense des Juifs et de l’autodéfense juive.
Darlan, Giraud, De Gaulle … Badoglio.
La révolution italienne contenue et ses leçons.
L’implosion des forces italiennes d’occupation.
L’armée grecque du Caire : avertissement.
Front Est.
Le III° Reich craque mais tient.
Le débordement par le Sud-Est.
Le versaillais Churchill aidé par Staline en Grèce.
La libération de la France.
Guerre sociale en Italie.
Lutte armée, stalinisme, constituantes : Grèce, Italie et France.
Belgique et Luxembourg.
Libérations et secondes occupations dans les mémoires collectives.
Apocalypse allemande.
Derniers actes et vrai début de la guerre d’Algérie.
Conclusion sur l’Europe.
Quelques mots sur l’Asie.
Les trotskystes dans la guerre.

Pour appréhender la question.
En Europe continentale : le paradigme français. Sa documentation.
Le paradigme français : de juin 40 à juin 41.
Le paradigme français : après le tournant de juin 41.
La formation du Secrétariat européen.
Les cellules clandestines dans la Wehrmacht.
Et la lutte armée ?
En 1944.
De sacrés militants …
Le paradigme français : conclusion politique.
Quelques mots sur le reste de l’Europe continentale : Grèce et Italie.
Norvège, Allemagne, Autriche.
Les guerres qui s’intégrèrent à la seconde guerre mondiale.
Chen Duxiu et les trotskystes chinois.
La question que nous pose Chen Duxiu : être pour la victoire des alliés. Evidemment !
Le Socialist Workers Party des Etats-Unis pendant la seconde guerre mondiale : la PMP version Cannon.
Le procès de Minneapolis.
La tendance Goldman-Morrow (et Van).
Natalia Sedova-Trotsky contre Cannon.
L’extension de la lutte de tendances.
Les trotskystes britanniques.
Dans les armées du désert.
Où Ted Grant se fait traiter de social-patriote et (à juste titre) le prend fort mal.
Où survient un tandem …
Quelle Internationale ?
D’un secrétariat international … à un autre.
Suite de cette histoire, ou le refoulé qui fait coucou.

Considérations sur l’union sacrée, le défaitisme et le fétichisme de 14-18.

Encore un coup d’œil sur juin 40 …
La fétichisation d’août 14.
A propos du « défaitisme révolutionnaire » de Lénine.
A nouveau sur les différences de 39-45 par rapport à 14-18.
L’ « internationalisme au-dessus de la mêlée » tend au final vers l’union sacrée.
Prendre parti dans les guerres.

Avant le 24/02/2022.
Depuis le 24/02/2022.


Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
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Re: A nos camarades tombés sous les plis du drapeau de la 4

Message par com_71 » 21 Août 2022, 23:29

Vincent Presumey a écrit :Accéder au texte au format PDF (62 pages)
https://aplutsoc.files.wordpress.com/20 ... -08-21.pdf


Bref un florilège de contre-vérités sur les positions de Trotsky, à qui l'on prête des formulations qu'il n'a pas utilisées, voire qui disent le contraire de ce qu'il avançait. Notons que VP n'ose quand même pas les présenter entre guillemets, ce qui constitue un quasi-aveu de culpabilité.
Des exemples :
...Les larges masses préfèrent la paix à la guerre, mais elles détestent les envahisseurs...
...Trotsky pose que la haine des masses, dans le monde entier, contre Hitler, est un sentiment sain, LE sentiment sain, sur lequel il faut miser...
...fonction des situations, celle de l’année 1940 en Europe conduit clairement, pour Trotsky, à des positions bellicistes visant l’impérialisme allemand et le nazisme...
...ces constantes s’intègrent désormais pour lui à une orientation pour la guerre et non pas « contre la guerre »...
...l’orientation qui apparaissait très légitimement comme pacifiste en 14 ne saurait être telle en 40...
...parce que s’est produite la défaite de 1933 donnant naissance à la forme nazie de l’impérialisme...
... Le même internationalisme doit donc à présent être défensiste et belliciste...
...Trotsky allait jusqu’à préconiser l’intervention militaire américaine en Europe...
...Oui, les américains doivent débarquer en Europe ! Oui, il faut aider l’Angleterre !
...la « démocratie américaine » vaut manifestement d’être défendue, c’est très clair ici :...
...Avant les Etats-Unis à propos desquels Trotsky soulève la question de l’appel à une intervention...
...Si Trotsky ne l’a pas posée ainsi, ou n’a pas eu le temps de la poser, rappelons qu’en juin 1940 il se prononce de fait en faveur d’une agitation pour une intervention américaine en Europe occupée !


Ci-après le texte sur lequel se base principalement VP pour construire sa "démonstration" :
Trotsky, 13/08/1940 a écrit :Chers Amis,
Il faudrait selon moi renforcer et approfondir notre campagne contre les préjugés et les mensonges des tendances pacifistes.
Libéraux et démocrates disent : “ Il faut aider les démocraties, par tous les moyens, sauf une intervention directe en Europe. ” Pourquoi cette limitation stupide et hypocrite ? S'il faut défendre la démocratie, nous devrons la défendre aussi sur le sol européen, d'autant plus que c'est le meilleur moyen de défendre la démocratie en Amérique. Aider l'Angleterre — à écraser Hitler — par tous les moyens, y compris l'intervention militaire, signifierait le meilleur moyen de défendre “ la démocratie américaine ”. Cette limitation purement géographique n'a aucun sens, ni politique, ni militaire.
Ce que nous considérons comme valant d'être défendu, nous sommes prêts à le défendre les armes à la main — en Europe comme aux États‑Unis. C'est l'unique possibilité d'assurer la défense des libertés civiles et autres bonnes choses en Amérique.
Mais nous refusons catégoriquement de défendre les libertés civiles à la manière française : les ouvriers et les paysans donnent leur sang pendant que les capitalistes concentrent entre leurs mains les leviers de commande. L'expérience Pétain devrait former maintenant le nouveau centre de notre propagande de guerre. Il est, bien sûr, important d'expliquer aux ouvriers avancés que le véritable combat contre le fascisme est la révolution socialiste. Mais il est plus urgent, plus impératif, d'expliquer aux millions d'ouvriers américains que la défense de leur “ démocratie ” ne peut être confiée à un maréchal Pétain américain — et il ne manque pas de candidats à ce rôle.
L'article de Carl O'Shea dans le Socialist Appeal du 10 août est excellent. https://www.marxists.org/history/etol/n ... 0-1940.pdf
Nous pouvons de cette façon développer une campagne très efficace contre William Green aussi bien que John L. Lewis qui rejette purement et simplement la conscription en faveur d'une armée de volontaires serviles.
L'Institut d'Opinion publique a établi que plus de 70% des ouvriers sont en faveur du service militaire obligatoire. C'est un fait d'une immense importance ! Les ouvriers prennent au sérieux toutes les questions. S'il faut défendre la patrie, on ne peut pas abandonner cette défense à l'arbitraire des individus. Il faut une attitude commune. Cette conception réaliste montre combien nous avions raison de rejeter d'avance les attitudes pacifistes ou demi‑pacifistes purement négatives. Nous nous situons sur le même terrain que 70% des ouvriers — et sur cette base nous commençons à développer une campagne afin d'opposer les ouvriers à leurs exploiteurs sur le terrain militaire. Vous, ouvriers, vous souhaitez défendre et améliorer la démocratie. Nous, de la IV° Internationale, nous voulons aller plus loin. Mais nous sommes prêts à défendre la démocratie avec vous, seulement à la condition que ce soit une vraie défense, pas une trahison à la manière de Pétain.
Sur cette route, je suis sûr que nous pouvons avancer.

https://www.marxists.org/francais/trots ... 400813.htm

Il paraît que toutes ces prétentions théoriques sortent un cadavre [la "PMP"] du placard. Il y a aussi un loup qui sort du bois, et à de nombreuses reprises, notamment dans le paragraphe de conclusion :
Ni monde « multipolaire », ni statu quo « occidental » : révolution prolétarienne démocratique et écosocialiste de la majorité du genre humain pour sauver la possibilité d’un avenir. La signification de l’engagement de militants et de courants de diverses provenances dans le soutien à la résistance « armée et non armée » du peuple ukrainien, c’est cela. L’internationalisme aujourd’hui, c’est donc leur regroupement.

Il s'agissait donc de justifier l'alignement d'une partie - importante - de l'extrême-gauche derrière les dirigeants ukrainiens et derrière l’impérialisme des Biden & Cie.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: A nos camarades tombés sous les plis du drapeau de la 4

Message par com_71 » 21 Août 2022, 23:37

Au passage, des naïvetés sidérantes :
Avec le risque de guerre nucléaire, survient une nouvelle équation, celle de la barbarie absolue : la révolution prolétarienne passe par les fusils, mais pas par la bombe A ou H, et pas par les armes de destruction massive. Elle vise à la liquidation de telles armes, la revendique sans délai, et s’oppose à leur emploi y compris en tant que riposte. Par contre, logiquement, s’il existe des parades technologiques à leur emploi – missiles anti-missiles, boucliers lasers ...- elle ne peut avoir la même attitude et les assimiler purement et simplement, comme l’ont fait pratiquement tous les pacifistes russophiles, avec les armes nucléaires proprement dites.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: A nos camarades tombés sous les plis du drapeau de la 4

Message par com_71 » 22 Août 2022, 17:59

En français la réponse finale de LO à D. Guérin, en 1970 ("le cadavre sort du placard" en 2022 n'est-ce pas ?). Page 23 : https://presse.lutte-ouvriere.org/media ... o-0087.pdf

Une discussion avec Trotsky de juin 1940, dans le SWP :
https://www.marxists.org/francais/trots ... 00612b.htm
On pourra remarquer spécialement le paragraphe suivant :
La militarisation se poursuit actuellement à une échelle formidable. On ne peut s'y opposer par des phrases pacifistes. Cette militarisation rencontre un large soutien des masses ouvrières. Ces dernières portent à Hitler une haine sentimentale mêlée à des sentiments de classe confus. Elles haïssent les brigands victorieux. La bureaucratie utilise cela en disant qu'il faut aider à vaincre le gangster. Nos conclusions sont tout à fait différentes. Mais ce sentiment-là est la base inévitable pour la dernière période de préparation. Il nous faut trouver des bases réalistes pour elle, il nous faut nous opposer à l'envoi de nos garçons sur le champ de bataille. Les syndicats doivent, non seulement protéger les ouvriers et protéger leur qualification en temps de paix, mais aussi exiger aujourd'hui de l'État la possibilité d'étudier l'art militaire.
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Re: A nos camarades tombés sous les plis du drapeau de la 4

Message par com_71 » 22 Août 2022, 19:56

Et encore :
Pour créer une situation révolutionnaire, disent les sophistes du social-patriotisme, il faut porter un coup à Hitler. Pour remporter une victoire sur Hitler, il faut soutenir les démocraties impérialistes. Mais si, pour sauver “ les démocraties ”, le prolétariat renonce à une politique révolutionnaire indépendante, qui, au juste, utiliserait une situation révolutionnaire naissant de la défaite de Hitler ? Il n'a pas manqué de situations révolutionnaires dans le dernier quart de siècle. Mais il a manqué un parti révolutionnaire capable d'utiliser une situation révolutionnaire. Renoncer à préparer un parti révolutionnaire sous prétexte de provoquer une “ situation révolutionnaire ”, c'est conduire les ouvriers au massacre, les yeux bandés.

Du point de vue d'une révolution dans un pays donné, la défaite de son gouvernement impérialiste est incontestablement un “ moindre mal ”. Les pseudo-internationalistes refusent cependant d'appliquer ce principe aux démocraties vaincues. En revanche, ils interprètent la victoire de Hitler comme un obstacle, non pas relatif, mais absolu sur la voie de la révolution en Allemagne. Ils mentent dans les deux cas.
[...]
En conséquence, la tâche du prolétariat révolutionnaire ne consiste pas à aider les armées impérialistes à créer une “ situation révolutionnaire ” mais à préparer, fondre et tremper ses rangs internationaux pour des situations révolutionnaires qui ne manqueront pas.

La nouvelle carte de guerre d'Europe n'invalide pas les principes de la lutte de classe révolutionnaire. La IV° Internationale ne change pas son cap.

https://www.marxists.org/francais/trots ... 400630.htm
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Re: A nos camarades tombés sous les plis du drapeau de la 4

Message par com_71 » 17 Déc 2022, 19:45

On peut aussi se rappeler de ce texte. (La position de la IVème Internationale contre la guerre et le fascisme, mars 1939)
https://www.marxists.org/francais/trots ... 390307.htm
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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