TA THU THAU (1906-1945), professeur, animateur de La Lutte, en front unique avec les courants stalinien et nationaliste, de 1933 à 1937, qui devient ensuite un organe trotskyste. Assassiné par le Vietminh dans la région de Quang ngai en septembre 1945.
TRAN VAN THACH (1903-1945), professeur. Expulsé de France avec Ta thu Thau en mai 1930, dirigeant nationaliste, membre de La Lutte , rallie le trotskysme en 1937. Déporté à Poulo-Condor de 1940 à 1944, assassiné par les staliniens à Bên suc, Thu dâu mot, en octobre 1945, avec vingt à trente autres personnes.
PHANH VAN CHANH (1906-1945), professeur, membre de La Lutte. Déporté à Poulo-Condor de 1940 à 1943, assassiné par les staliniens en octobre 1945 à Bên suc, Thu dâu mot.
PHAN VAN HUM (1902-1945), professeur, poète, membre de l’Op¬ position de gauche en France et du groupe La Lutte à Saigon. Déporté à Poulo-Condor pendant la guerre, assassiné par les staliniens en octobre 1945. ,
HUYNH VAN PHUONG (1906-1945), avocat, membre de La Lutte. Assassiné par le Vietminh en octobre 1945.
TRAN VAN SI (1907-1945), membre de la Ligue communiste en France et du groupe trotskyste vietnamien à Paris, en 1935. Participe à Saigon au groupe La Lutte , déporté à Poulo-Condor pendant la guerre. Assassiné par le Viet¬ minh en 1945.
NGUYEN VAN SO (1905-1945), employé et enseignant, membre de La Lutte. Déporté à Poulo-Condor pendant la guerre. Assassiné par les staliniens en octobre 1945 à Bên suc, Thu dâu môt.
LE NGOC (1920-1945), ouvrier, membre de la LCI et de la milice des Tramways de Go vâp. Assassiné par le Vietminh en novembre 1945 dans la région de Hoc mon, Gia dinh.
LE KY (1925-1945) et LE VAN HUONG (1925-1945), ouvriers, membres de la Milice de Go vâp. Assassinés dans les mêmes conditions.
NGUYEN VAN LINH, dit René, (1910-1951 ), professeur, membre de l’Opposition de gauche en. France et de la LCI à Saigon. Tombé dans un guet-apens tendu par le Vietminh dans la région de Bien hoà en 1951. THINH (1918-1951), employé, membre de la LCI, auteur de l’Histoire de la milice ouvrière des Tramways dans la résistance au Sud-Vietnam. Assassiné par le Vietminh, en 1951, dans les mêmes conditions.
L’étendue de ces crimes, dont sont victimes un nombre bien plus important de trotskystes et d’opposants politiques de toutes nuances au Parti communiste, perpétrés dans diverses régions, dénotent une volonté délibérée de la direction de ce parti. Ces méfaits sont du reste pris en compte dans l’ouvrage officiel la Révolution d’août en langue vietnamienne (Cach mang Thang Tarn), paru à Hanoï en 1960, qui reproduit des rapports très précis sur des liquidations de « trotskystes » entreprises dans plusieurs provinces, liquidations présentées comme des actes très naturels et légitimes.
On y relate, en ce qui concerne la région de Saigon : « Après notre prise du pouvoir, les trotskystes ont publié un journal, ayant pour titre Dôc Idp (Indépendance), [...] tendant à saboter notre politique. Ils demandèrent la confiscation de toutes les rizières et terres pour les partager entre les paysans. Nous avons décidé de saisir le jour¬ nal Dôc lâp, de démasquer les saboteurs devant le peuple ; en même temps, nous avons donné l’ordre d’arrêter les chefs de la bande trotskyste qui s’étaient cachés à Di an, Thu duc [à 18 km au nord de Saigon (n.d.t.)]. Parmi eux, Nguyen van Sô, Phan van Hum, Phan van Chanh, Tran van Thach, etc. » Précisons que les trois auteurs présumés de ces exécutions sont des cadres importants du PC : Kiêu dâc Thang fut un responsable syndicaliste, Nguyen van Tran a séjourné à Moscou et était responsable du travail paysan en 1936 ; quant à Nguyen van Tay, il fut l'un des ministres communistes dans le Comité exécutif provisoire présidé par Tran van Giau, en août 1945. Tran et Tay furent les proches collaborateurs de Duong bach Mai, chef de la sûreté et principal dirigeant avec Giau du PC en Cochinchine. Ce dernier avait publiquement menacé Tran van Thach à une assemblée élargie du Comité exécutif provisoire du Sud-Vietnam, le 30 août 1945, déclarant : « Quant à ma réponse politique, je vous rencontrerai en un autre endroit », en portant ostensiblement sa main à son révolver. L’assemblée fut frappée de stupeur, comme si le sort de Thach était déjà scellé par ce révolver, rapporte un témoin.
La responsabilité de la direction du PC vietnamien est entière et l’on voit ce qu’il en est de la prétendue tradition de ce parti qui ne se livrerait pas à des éliminations individuelles. Il n’est n’est possible de mettre en doute cette responsabilité qu’en prenant les paroles de Ho chi Minh - qui vouait déjà, en 1939, les trotskystes à « l’extermination politique » — et de ses pareils pour argent comptant.
Sa fille a entrepris une biographie de son père Trân Van Thach qui redonne vie à un courant nationaliste et révolutionnaire vietnamien – notamment au trotskisme – peu connu car éliminé physiquement par le Parti communiste : son père, comme beaucoup d’autres, sera exécuté en 1945.
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