Notion de mouvement social

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par Barikad » 18 Fév 2004, 15:09

Quelle petition? et pourquoi lui donner un nom, ca peut pas etre tout simplement une petition d'une revue bobo branchoille?
Mais tu donne de l'eau à mon moulin: Si ça c'est le mouvement social et que le mouvement de grave de mai juin c'est aussi le mouvement social, alors ce terme sert bien à generaliser la confusion, mettre tout sur un pied d'egalité. C'est donc un terme à bannir (du moins dans cette acceptation) du vocabulaire d'un marxiste conséquent.
Barikad
 
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Message par Louis » 18 Fév 2004, 18:47

la pétition "pour exemple"

a écrit :Appel contre la guerre à l'intelligence

 
Pour fédérer les mobilisations de plus en fortes, mais encore très éparses et éclatées, émanant des secteurs de la culture et du savoir, face aux attaques régulières, aux coupes budgétaires et aux menaces dont ils font l'objet de la part de l'actuel gouvernement, l'hebdomadaire culturel Les Inrockuptibles lance un "Appel contre la guerre à l'intelligence".

Vous trouverez ci-après le texte de cet appel qui sera publié le 18 février dans nos colonnes.
Les Inrockuptibles

Signer à l'adresse suivante avec vos nom, prénom et qualité : [url=mailto:appel@inrocks.com]appel@inrocks.com[/url]



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Appel contre la guerre à l'intelligence
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Rien de plus proche aujourd'hui d'une université sans crédit qu'un laboratoire scientifique en panne, rien de plus proche d'un intermittent du spectacle qu'un doctorant précaire, d'un urgentiste en alarme qu'un juge débordé par les dossiers et les affaires, d'un psychanalyste interdit d'exercice qu'un archéologue privé de fouilles, rien de plus proche d'un architecte qu'un avocat ou qu'un médecin dont la liberté d'exercer est de plus en plus encadrée, rien de plus proche d'un ch?r en fin de droit qu'un artiste au Rmi, rien de plus proche, dans des salles vétustes et bondées, qu'un prof et ses étudiants.

Tous ces secteurs du savoir, de la recherche, de la pensée, du lien social, producteurs de connaissance et de débat public font aujourd'hui l'objet d'attaques massives, révélatrices d'un nouvel anti-intellectualisme d'Etat. C'est à la mise en place d'une politique extrꭥment cohérente que nous assistons. Une politique d'appauvrissement et de précarisation de tous les espaces considérés comme improductifs à court terme, inutiles ou dissidents, de tout le travail invisible de l'intelligence, de tous ces lieux o?société se pense, se r궥, s'invente, se soigne, se juge, se répare. Une politique de simplification des débats publics, de réduction de la complexité : pour ou contre le voile ? Psychiatres ou charlatans ? Un policier dans chaque école ou des professeurs laxistes ? Juges de gauche ou flics sévères ? France d'en bas contre élites savantes ? Les artistes : fainéants ou profiteurs ? Depuis deux ans, la liste est longue des compétences et savoirs pratiques méprisés, des débats raccourcis, amputés de leur épaisseur et de leurs contradictions fécondes.

Le gouvernement Raffarin fait un usage simpliste et terrifiant des fameuses le篮s du 21 avril : en pleine crise de l'Etat-Providence, dans ces secteurs les plus sensibles que sont l'hôpital et la santé, l'école et l'université, la justice et le travail social, la culture et l'audiovisuel public, au moment d'une fracture urbaine sans précédent entre des centre-ville riches et paisibles et des périphéries abandonnées, à l'heure d'une décentralisation culturelle accélérée et sans filet et d'une industrie de la culture qui modifie en profondeur le paysage intellectuel, que fait le gouvernement ? Il livre l'architecture, l'urbanisme et la construction d'un nouvel espace public aux grands groupes de BTP. Il dégraisse les corps intermédiaires de la communauté éducative en supprimant emplois-jeunes, aide-éducateurs, infirmières, surveillants. Il fragilise le monde du spectacle au nom d'une réforme nécessaire du régime de l'intermittence. Il démoralise les professions de santé et accélère la "fuite des cerveaux" dans les universités étrangères. Il profite du départ à la retraite des générations du baby-boom pour faire disparae des secteurs de recherche, des spécialités médicales, des disciplines éducatives.
Il procède à des coupes sombres dans les budgets du savoir et de la recherche. Et il résout la prise en charge des "vieux" par la culpabilisation des familles, le rappel à l'ordre paternaliste des plus jeunes et la suppression d'un jour férié.

Cette guerre à l'intelligence est un fait sans précédent dans l'histoire récente de la nation. C'est la fin d'une exception fran硩se : un simple regard chez quelques-uns de nos voisins européens, dans l'Angleterre post-thatchériene ou l'Italie berlusconienne permet pourtant de voir ce qu'il advient des écoles, des h?aux, des universités, des théⴲes, des maisons d'édition au terme de ces politiques qui, menées au nom du bon sens économique et de la rigueur budgétaire, ont un coût humain, social et culturel exorbitant et des conséquences irréversibles.

Loin de constituer un mouvement d'humeur corporatiste, ce sursaut des professions intellectuelles concerne l'ensemble de la société. D'abord parce que la production et la diffusion des connaissances nous est aussi indispensable que l'air que nous respirons. Ensuite, parce qu'au-delà de nos métiers, de nos savoirs, de nos pratiques, c'est au lien social qu'on s'en prend, reléguant davantage encore dans les marges les ch?rs, les précaires, et les pauvres.

Et maintenant ? Fort de cette prise de conscience, il s'agit de partager les luttes et les mobilisations, de fédérer nos inquiétudes, d'échanger ces expériences alarmantes, et d'adresser au gouvernement une protestation solidaire, unifiée, émanant de tous les secteurs attaqués par cet anti-intellectualisme d'Etat qu'aucun parti politique, de droite comme de gauche, n'a encore entrepris de dénoncer. Chacun d'entre nous doit continuer à porter ses propres revendications, à élever ses propres défenses, mais nous devons aussi interpeller collectivement nos concitoyens sur ce démantèlement des forces vives de l'intelligence.

Pour signer (avec vos noms, prénoms et qualité) : [url=mailto:appel@inrocks.com]appel@inrocks.com[/url]

N'hésitez pas à faire circuler


une remarque préliminaire : je trouve des tas de limite a cette initiative, et a priori je ne la soutiendrais pas ! Cela dit, elle a le mérite de poser le probleme qui nous agite ! soit on pense que cette initiative est confusianiste (pourquoi pas) et on indique dans son champ d'application quelle initiative on soutiens (en expliquant pourquoi cette derniere est bien plus claire et plus efficace que l'initiative en question) soit on essaye de COMPRENDRE ce dont elle est le signe ! Et d'abord de l'incapacité du mouvement ouvrier "traditionnel" de lancer de telles initiatives ! Pour le momment, je suis juste au domaine du constat ! Et que doit faire le "mouvement ouvrier traditionnel" (dont la rédaction des inrock ne fait pas a priori parti) : mépriser (nous on a les constats de tout marx, de tout lénine, de tout trotsky) ou essayer de s'impliquer dans ce mouvement, de le POLITISER ? Pour ma part, je suis partisan de la seconde solution, et je pense que ce sera aussi l'avis majoritaire de la ligue !
Louis
 
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Message par Barikad » 18 Fév 2004, 19:55

D'accord avec Wolf
Et moi aussi je serait curieux de savoir comment tu vas politiser (et dans quel sens) ce machin.
Tu sais on a assez de boulot serieux à faire sans courrir derriere tout ce qui bouge (en lui collant l'etiquette magique "mvt social" pour donner du sens)
Barikad
 
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Message par Louis » 18 Fév 2004, 20:27

"Et pourtant, elle tourne" ! Mais de cela, wolf, barikad et caupo s'en moquent ! De toute façon, c'est pas dans leur manuel de marxisme, alors....
Louis
 
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Message par stef » 18 Fév 2004, 20:40

Dans leur manuel, il est écrit qu'un parti ouvrier révolutionnaire ne se construit pas en courant après toutes les lubies de la petite bourgeoisie... qu'ils regardent effectivement avec un certain recul....

Ils se souviennent même qu'à force d'avoir les yeux rivés sur la petite bourgeoisie, cetrtains ont fini par voter Chirac...

PS. Pardon à Caupo & Barikad pour avoir parlé pour eux.
stef
 
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Message par Barikad » 19 Fév 2004, 00:48

Louis, rejouis toi, vous serez au moins deux signataires: http://forumlo.cjb.net/index.php?showtopic...t=0&#entry50456
;-)
Barikad
 
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Message par Louis » 19 Fév 2004, 10:25

ouf ! :hinhin: Mais il y a pire compagnie que sudiste, sur ce forum ! Heureusement que Mael monnier n'a pas encore commis un de ses célèbres "copier/coller" :sygus:

sinon, la seule question qui vaille est : s'agit il SEULEMENT d'une lubie de la petite bourgeoisie, ou bien d'une question véritablement politique et qui doit obtenir réponse ? La question a mon avis c'est le 2 ! Et c'est bien le silence l'absence des marxistes révolutionnaires qui laisse le champ libre a des réponses politiques de la "petite bourgeoisie" ! :altharion:

Et l'autoproclamé "mouvement social" nait de la ! De l'espace politique QU'ON LEUR LAISSE ! C'est comme quand on proclame que les problemes de l'écologie sont "par nature" petites bourgeoises ! :247:

La construction d'un mouvement révolutionnaire qui puisse PESER (et pas uniquement gloser sur le respect des textes des grands ancétres) passe bien par la ! Par le fait qu'il ne refuse absolument pas de se confronter au mouvement réel de la classe réelle ! Sinon, on est pas des révolutionnaires, mais des bibliothéquaires...
Louis
 
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