Un résumé universitaire (argument d'autorité ?) qui vaut ce qu'il vaut mais pour eux les classes sociales existent toujours chez Bourdieu.
a écrit :1) La persistance d’une analyse en termes de classes sociales chez Pierre Bourdieu
http://www.ac-limoges.fr/bleucl/SES/cours/.../structure.html.
Si pour Pierre Bourdieu, les classes sociales existent toujours, il réfute cependant une lecture des classes les présentant comme quelque chose de permanent dans un mode qui change ; il propose ainsi une clé d’analyse de la structure sociale contemporaine. La construction des classes doit prendre en compte la profession, le niveau d’instruction, le sexe, l’âge, la résidence, mais surtout le volume et la structure du capital possédé et la trajectoire sociale des agents composant cette classe.
Pierre Bourdieu distingue quatre types de capitaux :
le capital économique, que l’on peut assimiler à la richesse (revenu et patrimoine),
le capital culturel, qui prend diverses formes (tableaux, livres, disques, diplômes) qui se manifeste également dans l’habitus,
le capital social est l’ensemble des ressources liées à l’appartenance à un groupe qui assure des liaisons permanentes et utiles que l’on peut mobiliser. Il se matérialise dans des clubs sélects, des rallyes, des cercles, des réceptions, etc.,
le capital symbolique, qui peut prendre diverses formes : l’apparence physique, la réputation, le nom, les décorations, …
Les classes sociales se définissent non seulement par le volume global de capital possédé mais aussi par sa structure. Si l’on compare les «gros commerçants » aux «professeurs », les premiers sont mieux dotés en capital économique mais moins bien dotés en capital culturel que les seconds.
Pierre Bourdieu s’efforce de montrer l’existence de rapports de domination entre les classes sociales ; encore aujourd’hui, les classes dirigeantes cherchent à asseoir leur domination grâce à la possession d’un capital économique, social et culturel.
2) Le rejet de l’analyse
D’autres auteurs rejettent le schéma de la lutte des classes soit en lui opposant la montée des classes moyennes soit en estimant qu’elle ne permet plus de décrire la réalité sociale contemporaine.
Et le paragraphe de l'auteur canonique.
a écrit :Au moyen âge, les bourgeois étaient contraints de s'unir, dans chaque ville, contre la noblesse campagnarde pour défendre leur peau; l'extension du commerce, l'établissement des communications amenèrent chaque ville à connaître d'autres villes qui avaient fait triompher les mêmes intérêts en luttant contre la même opposition. Ce n'est que très lentement que la classe bourgeoise se forma à partir des nombreuses bourgeoisies locales des diverses villes.
L'opposition avec les rapports existants, et aussi le mode de travail que cette opposition conditionnait, transformèrent en même temps les conditions de vie de chaque bourgeois en particulier pour en faire des conditions de vie qui étaient communes à tous les bourgeois et indépendantes de chaque, individu isolé.
Les bourgeois avaient créé, ces conditions, dans la mesure où ils s'étaient détachés de l'association féodale, et ils avaient été créés par ces conditions dans la mesure où ils étaient déterminés par leur opposition avec la féodalité existante.
Avec la liaison entre les différentes villes, ces conditions communes se transformèrent en conditions de classe. Les mêmes conditions, la même opposition, les mêmes intérêts devaient faire naître les mêmes moeurs partout. La bourgeoisie elle-même ne se développe que petit à petit en même temps que ses conditions propres; elle se partage à son tour en différentes fractions, selon la division du travail, et elle finit par absorber en son sein toutes les classes possédantes préexistantes (cependant qu'elle transforme en une nouvelle classe, le prolétariat, la majorité de la classe non-possédante qui existait avant elle et une partie de la classe jusque-là possédante dans la mesure où toute la propriété existante est convertie en capital commercial ou industriel.
Les individus isolés ne forment une classe que pour autant qu'ils doivent mener une lutte commune contre une autre classe; pour le reste, ils se retrouvent ennemis dans la concurrence.
Par ailleurs, la classe devient à son tour indépendante à l'égard des individus, de sorte que ces derniers trouvent leurs conditions de vie établies d'avance, reçoivent de leur classe, toute tracée, leur position dans la vie et du même coup leur développement personnel; ils sont subordonnés à leur classe. C'est le même phénomène
que la subordination des individus isolés à la division du travail et ce phénomène ne peut être supprimé que si l'on supprime la propriété privée et le travail lui-même. Nous avons maintes fois indiqué comment cette subordination des individus à leur classe devient en même temps la subordination à toutes sortes de représentations, etc.