Le mythe d’une Europe libérée

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par shadoko » 10 Juin 2009, 14:21

a écrit :
Au débarquement, ils ont matraqué solide les lignes allemandes et les arrières et ils avaient à peu près la maitrise en mer et dans le ciel, ça aide... Plus les actions de la Résistance sur les arrières qui a retardé les renforts

Oui, mais pourquoi tu rappelles ça?
shadoko
 
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Message par yannalan » 10 Juin 2009, 17:25

Oh sûrement par vice...

Non, c'est juste pour expliquer comment ils arrivent à minimiser les pertes. Ils n'ont pas débarqué juste comme ça.
yannalan
 
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Message par bennie » 10 Juin 2009, 17:43

J'ai vu sur Arte il y a moins d'un mois une émission sur ce sujet. Il est vrai que l'armée rouge de Staline a vaincu, mais les débuts étaient catastrophiques.
Le documentaire montre bien que staline et sa clique se fichaient pas mal des soldats russes, pensait surtout à fermir son pouvoir. En revanche, la propagande était bien au point.
bennie
 
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Message par lavana » 10 Juin 2009, 20:53

(yannalan @ mercredi 10 juin 2009 à 14:16 a écrit :
Pour épargner les hommes, il y a la technique Cassino, tu envoies les polonais et les arabes, tu leur donne l'appui d'artillerie et d'aviation.


???? Là je n'ai pas compris.

a écrit :Au débarquement, ils ont matraqué solide les lignes allemandes et les arrières et ils avaient à peu près la maitrise en mer et dans le ciel, ça aide... Plus les actions de la Résistance sur les arrières qui a retardé les renforts


Pour le débarquement c'est 6 semaines de bombardements. Il faut avoir l'industrie pour cela. Et c'est ça qui est déterminant et pas le souci de l'Etat-major, selon moi.

A moins que les américains (les dirigeants) ne considérent que leur "réservoir humain" n'est pas suffisamment important et soient donc contraints d'utiliser d'autres techniques. Un calcul et rien d'autre.

Le 6 juin c'est 10 000 "pertes".

Mais c'est un débat sans fin.

Quant aux actions de la résistance, c'est un autre sujet de polémique.
lavana
 
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Message par com_71 » 10 Juin 2009, 22:17

(lo a écrit :L'anniversaire du débarquement en Normandie - Guerre pour la «démocratie» ou pour les intérêts impérialistes ?

Comme tous les présidents américains, de Jimmy Carter à George Bush, l'ont fait avant lui, Barack Obama est venu en France participer aux cérémonies de commémoration du débarquement allié en Normandie du 6 juin 1944, en compagnie de Sarkozy et du prince Charles qui représentait la Grande-Bretagne. À cette occasion, on a pu entendre les traditionnels discours sur le sacrifice des soldats alliés, américains, anglais et canadiens, qui avaient perdu la vie pour libérer l'Europe de la dictature nazie et y restaurer des régimes démocratiques.

Le 6 juin 1944, des milliers de jeunes vies furent effectivement sacrifiées. C'était un choix délibéré des états-majors alliés : sans base arrière, avec juste l'aviation et la marine pour les soutenir, il leur fallait, pour prendre pied sur le continent, envoyer plus d'hommes que les armes allemandes ne pouvaient en abattre dans le même laps de temps. 132 000 soldats débarquèrent ainsi en vagues ininterrompues durant toute la journée, en sachant que les premiers qui touchaient le sol avaient peu de chances de survivre. Dans les rangs alliés, 2 500 soldats furent ainsi tués dans une seule journée. Du côté allemand, les pertes furent similaires, sinon supérieures. Le débarquement allié fut une boucherie - comme il y en eut bien d'autres au cours de cette guerre.

Pour les peuples d'Europe qui subissaient depuis des années une oppression féroce exercée par le régime nazi, le débarquement allié sur les côtes normandes apportait évidemment l'espoir d'en finir avec la guerre, l'occupation militaire, les massacres de populations, à commencer par celui des Juifs, les arrestations et exécutions de tous les opposants à ce régime de terreur, dont les communistes allemands furent les premières victimes, les camps de concentration, le travail forcé et les privations endurées.

Depuis 65 ans, les dirigeants des États alliés de 1944, Obama et Sarkozy aujourd'hui, continuent de prétendre que la Seconde Guerre mondiale fut d'abord le combat pour la liberté et la démocratie contre la dictature, et non un affrontement entre deux groupes de brigands impérialistes.

Les soldats américains prêts à laisser leur vie dans cette guerre croyaient eux aussi, dans leur grande majorité, qu'ils défendaient un idéal de démocratie. Depuis la fin de l'année 1941 où, après l'attaque de Pearl Harbour, le gouvernement américain s'était engagé dans la guerre, une intense propagande avait été menée en ce sens aux États-Unis. Le gouvernement de Roosevelt se présentait comme le défenseur des libertés démocratiques volant au secours des nations opprimées.

Pourtant, en fait de droits démocratiques, les gouvernements alliés les foulaient aux pieds, y compris aux États-Unis où les Noirs américains étaient une minorité privée des droits civiques, et même de celui de travailler dans des usines se rapportant au domaine militaire, comme l'aviation. Pendant le débarquement, ils furent pour l'essentiel confinés dans des tâches de ravitaillement ou de logistique, le gouvernement américain craignant de leur donner des armes. Quant aux Américains d'origine japonaise vivant sur la côte Ouest, ils étaient internés dans des camps depuis 1942.

Les autres alliés ne brillaient guère plus par le respect de la « démocratie » : la Grande-Bretagne et la France possédaient un empire colonial dont elles pillaient les richesses, et à qui elles refuseraient d'accorder l'indépendance des années après la fin de la guerre.

Les alliés avaient d'ailleurs attendu bien longtemps avant de déployer la bannière « démocratie ». Durant les années trente, la terreur exercée par le régime nazi était connue. Les gouvernements occidentaux connaissaient parfaitement les assassinats commis par les fascistes, les arrestations et l'existence de camps. Ils savaient que les Juifs avaient perdu tous leurs droits et étaient pourchassés. Mais on n'avait guère entendu qu'une discrète désapprobation. États-Unis, France et Grande-Bretagne cherchaient avant tout à composer avec Hitler. Il en avait été de même quand les armées allemandes envahirent la Tchécoslovaquie en 1938 et 1939.

Plus tard, dans les années 1944-45, les dirigeants américains et britanniques, entre autres, montrèrent quel cas ils faisaient des populations civiles, en bombardant massivement les grandes villes allemandes et japonaises pour terroriser les peuples et prévenir toute rébellion contre l'ordre mondial qu'ils comptaient établir.

En fait, la défense des libertés démocratiques et le respect de la volonté des peuples n'avaient rien à voir dans les choix des dirigeants alliés. Il s'agissait, d'abord, de défendre les intérêts économiques des gros capitalistes et de l'élite fortunée de leur pays. Les États-Unis étaient entrés dans le conflit mondial en 1941 parce que l'impérialisme allemand, qui dominait l'Europe, ainsi que l'impérialisme japonais, qui s'étendait en Asie, étaient pour eux des concurrents dangereux.

Après que les impérialismes français et britannique eurent montré leur faiblesse devant les forces militaires allemandes, ils n'étaient plus des rivaux pour l'impérialisme américain. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, celui-ci allait seulement devoir composer avec un autre de ses alliés, l'URSS, dont l'effort militaire et le sacrifice de près de vingt millions d'hommes allaient peser d'un poids énorme dans la défaite de l'impérialisme allemand.

En juin 1944, une grande partie des populations européennes pouvait voir l'arrivée des forces alliées en Normandie avec un soulagement bien compréhensible. Mais la fin de la Seconde Guerre mondiale n'allait déboucher sur rien d'autre qu'un nouvel ordre impérialiste. Depuis ce moment, les États-Unis et leurs alliés poursuivent leur domination économique et politique de la planète en empêchant toute remise en cause par les peuples de cet ordre établi. Et ils le font y compris par la guerre, même si c'est toujours au nom de la défense de la « démocratie » qu'ils ont mené des guerres en Corée et en Indochine, en Algérie et au Vietnam, en Irak et maintenant en Afghanistan.

Marianne LAMIRAL
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par shadoko » 10 Juin 2009, 23:39

a écrit :
Oh sûrement par vice...

Ils n'ont pas débarqué juste comme ça.

Ah bon? Tiens, moi qui croyait qu'ils étaient arrivés en tongs...

a écrit :
Non, c'est juste pour expliquer comment ils arrivent à minimiser les pertes.

Je ne vois pas les choses pareil. Quand ils peuvent éviter de décimer leurs armées, et ils le peuvent souvent, vu leur supériorité militaire, on ne voit pas pourquoi ils massacreraient leurs hommes pour rien. Mais comme le rappelle Lavana, plus de 10 000 morts en une journée, c'est énorme, et "minimiser" n'est pas le premier mot qui me vient à la bouche. C'est une des batailles les plus coûteuses en hommes par heure de l'histoire. On voit bien que quand ils doivent poser des têtes de ponts à tout prix, ce n'est plus vraiment le moment de "minimiser".

Alors oui, bien sûr, en général, les américains ont beaucoup moins de morts que les autres, c'est normal, c'est la super-puissance mondiale.

Du coup quand tu dis ça:
a écrit :
Les US ont toujours fait gaffe à la vie de leurs propres soldats, [...] Ils ont eu des morts, certes,mais comme les soldats étaient aussi des électeurs, ils essayaient de compter un peu.

je serais intéressé de savoir sur quoi tu bases.
shadoko
 
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Message par eno 2 » 11 Juin 2009, 06:20

a écrit :Les pertes soviétiques furent en effet énormes; environ 25 millions de morts , soit la moitié des victimes de la 2ème guerre mondiale.


Disons plutôt 1/3, vue que la Chine a elle aussi compté 20 millions de morts, dont on ne parle quasiment jamais d'ailleurs...
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Message par lavana » 11 Juin 2009, 07:45

(shadoko @ mercredi 10 juin 2009 à 23:39 a écrit : Mais comme le rappelle Lavana, plus de 10 000 morts en une journée, c'est énorme, et "minimiser" n'est pas le premier mot qui me vient à la bouche. C'est une des batailles les plus coûteuses en hommes par heure de l'histoire. On voit bien que quand ils doivent poser des têtes de ponts à tout prix, ce n'est plus vraiment le moment de "minimiser".

Alors oui, bien sûr, en général, les américains ont beaucoup moins de morts que les autres, c'est normal, c'est la super-puissance mondiale.


Sur le nombre de morts. C'est 2 500 comme le souligne l'article de LO. 10 000 c'est le chiffre des "pertes". Sachant qu'être blessé n'est souvent pas anodin.

Bref une boucherie (j'aurais mieux fait de lire la LO).

Cela n'empêche qu'il faudrait en finir avec la légende ((à mon avis) de " l'Armée américaine qui se soucie de ses soldats".

Légende colportée par Hollywood. Mais on doit pouvoir en discuter et trouver des arguments.
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Message par Ottokar » 11 Juin 2009, 08:31

sur le premier site qui parle du débarquement (Google est mon ami) on trouve :
a écrit :Les pertes alliées s'élèvent à 3000 soldats morts, tués, disparus ou prisonniers dont 2500 à Omaha Beach.
En voyant Soldat Ryan, j'aurais dit plus, tellement Omaha est une boucherie...
le lien
Ottokar
 
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Message par yannalan » 11 Juin 2009, 08:35

Des batailles comme ça, il n'y en a pas eu des centaines pendant la guerre et il y a des moments où il faut y aller de toute façon
Pour le coup des polonais et des arabes, jej pensais à la bataille de Cassino, ou ce sont ces troupes qui ont brisé les lignes allemandes avec de lourdes pertes.
Sur l'analyse générale de la guerre, je suis d'accord avec l'article cité par Com.
Pour le reste, je cherche pas à faire un polémique idiote, si les USA économisent leurs hommes quand ils peuvent, quitte à massacrer les civils alliés, c'est par rapport à leur opinion publique aussi. C'est plus difficile de faire avaler un grand nombre de morts quand son pays n'est pas envahi ou en danger de l'être.
Je sens qu'il y e na qui vont essayer de me' déguiser en partisan des USA. Non, je vous rassure....
yannalan
 
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