par bradley » 15 Oct 2017, 14:42
Le problème c'est que ce n'est plus depuis longtemps de simples crises cycliques, conjoncturelles, mais les phases aiguës d'une crise structurelle, irréversible, définitive....crise historique finale et donc agonie permanente tant que la classe ouvrière dans les principaux pays et au niveau mondial (avec ses partis révolutionnaires et la Quatrième Internationale, parti mondial de la révolution socialiste) n'expropriera pas les capitalistes.
La crise des subprimes de 2007-2008 est l'aboutissement sans précédent des différentes phases de décomposition par lequel est passé le système capitaliste depuis un siècle confirmant le pronostic du Marxisme de la nécessité du Socialisme (et pas une simple possibilité comme l'expliquait Mandel!), le système capitaliste étant borné historiquement, tout comme les modes de production précédents avec l'esclavage, le servage, les corporations.
L'anéantissement violent de capital est LA CONDITION de son propre maintien, "est la forme la plus frappante sous laquelle avis lui est donné d'avoir à s'en aller et à céder la place à un stade supérieur de la production sociale" (Marx, Grundisse, pages 634-636).
Le capitalisme ne peur survivre qu'au prix de destructions chaque fois plus gigantesques des forces productives.
Comme le dit Marx ( "l'Idéologie allemande"), "il arrive un stade où naissent des forces productives et des moyens de circulation qui ne peuvent être que néfastes dans le cadre des rapports existants et ne sont plus des forces productives mais des forces destructrices (le machinisme et l'argent)" auxquelles Rosa Luxemburg (début du vingtième siécle) ajoute l'économie d"armement.
D'août 2007 à août 2008, le montant des valeurs détruites est supérieur au PIB mondial (plus de 50000 milliards de dollars), supérieur au coût d'une guerre mondiale généralisée selon l'économiste bourgeois L.Carroué, directeur de recherche à l'Institut français de géopolitique)!
L' économie d'armement comme force destructrice, qui tend de plus en plus à se transformer en guerres permanentes et généralisées...Trump et l'Otan appelant à augmenter tous les dépenses d'armement et de défense ((ou d'attaque!!) à un niveau minimum de 2% du PIB.
L'argent comme force destructrice, la constitution d'une véritable industrie de la spéculation financière et
boursière qui alimente des montagnes (en constante expansion) de capitaux (fictifs pour une bonne part) afin de contourner la difficulté à valoriser le capital dans l'extorsion de la plus-value ( baisse tendancielle du taux de profit, loi fondamentale dégagée par Marx)....La masse des capitaux parasitaires et spéculatifs dépasse la somme faramineuse de 700000 milliards de dollars ! Ces travailleurs, ces moyens de production, ces capitaux...le système ne peut se les incorporer sans pour cela encore plus faire baisser le taux de profit, accumuler encore plus de marchandises, de capitaux qu'il ne peut réinvestir de façon rentable, qu'il ne peut vendre: il faut les éliminer!
Le machinisme comme forces destructrice: A l'époque de Marx, la destruction était massive....mais temporaire.
Aujourd'hui, Internet et l'informatique joue un rôle grandissant dans la destruction des emplois, la déqualification et le démantèlement des garanties collectives arrachées par la lutte de classe, dans le seul but de faire baisser ce que les capitalistes appellent "le coût du travail" qui n'est rien d'autre que la valeur de la force de travail que la classe ouvrière a imposée par sa lutte de classe dans des conditions historiques déterminées.
Exemple de l'informatique utilisée pour favoriser les délocalisations vers les pays à bas coût, le transfert et l'externalisation d"activités telles que les plates-formes téléphoniques, le télétravail...
Plus généralement, l'informatique, la robotique, la "révolution numérique" se substituent au travail humain, développent la substitution du travail mort au travail vivant, alourdissant la composition organique du capital et accentuant la tendance à la baisse du taux de profit.
S'y ajoute le développement des petits boulots et des"nouvelles formes" d'emplois notamment le travail dit "collaboratif"qui atomise les travailleurs, les sort du salariat et diminue le coût du travail.
Chômage de masse et précarité de masse, c'est à dire la destruction de la principale force productive, la force de travail, mais aussi les conquêtes sociales, les conquêtes ouvrières, les régimes de sécurité sociale, les garanties démocratiques....
Non pas les signes de la crise qui vient mais les signes d'une accélération de la crise permanente du système capitaliste.