(logan @ mercredi 24 mars 2004 à 22:31 a écrit : (...) Mais une agence d'intérim qui fournit des contremaitres les fournit comme on fournit des marchandises, en échange de capital-argent. Or ce capital-argent profite à la boite d'interim qui va le réinvestir dans son capital. On peut donc dire que les contremaitres sont productifs puisqu'ils sont des marchandises, et que la plus value réalisée sert à l'accumulation du capital de l'agence d'interim. Il y a donc bien extraction de la plus value grace aux contremaitres du point de vue de la boite d'interim.
Non?
Non. :hinhin:
C'est ce que j'essayais d'expliquer dans le post précédent : Marx montre que dans le capitalisme, un certain nombre de choses se passent
comme si il y avait vente de marchandises, et
comme si il y avait extraction de plus-value. Mais ce ne sont que des apparences, et en réalité, le profit tiré de ce genre d'activité vient d'un
transfert de plus-value produite ailleurs, et pas d'une création de plus-value nouvelle.
C'est le cas du capital investi dans le commerce ou dans la banque, c'est aussi le cas des agences d'intérim (de contremaîtres ou d'autre chose). Les capitalistes de ces secteurs réalisent certes un profit, mais un profit formé exclusivement par de la plus-value créée ailleurs (via le mécanisme de la fameuse "péréquation du taux de profit").
D'ailleurs, lorsque tu en viens à dire que "
les contremaitres sont productifs puisqu'ils sont des marchandises", tu commets une erreur même du point de vue formel. Ce ne sont
jamais les marchandises qui sont productives (de quoi ? de plus-value ?) mais seulement les travailleurs qui les fabriquent. Or, qui diantre fabriquerait les contremaîtres ?
Sur toute cette affaire, le mieux est encore de lire - ou relire - les chapitres correspondants du Capital, car Marx explique tout cela bien mieux que moi (et pour cause).