http://www.forumamislo.net

(Zelda @ jeudi 21 février 2008 à 11:30 a écrit :
T'as fait du trou ? Avec tes semblables ? Vous étiez combien en cage ?

Oui. Mais même avant 68, c'était pas inhabituel. Y'avait les manifs Vietnam, souvent interdites, du PC ou des JCR ou des maos. on montait parfois dans les cars de flics directement en sortant du métro.

Le jour de Charléty il avaient installé des barrages sur les ponts. Plusieurs centaines ont manqué Mendès-France à Charléty.
(to be continued)

a écrit :Son témoignage sur l'extrême-gauche de Nanterre est fidèle, je crois, mais ne parle pas de la nuit du 22 mars. (to be continued)

Ca devait être horrible cette idéologie hippy :swoon: ... Ca a l'air pire qu'aujourd'hui ? :33:

Bon, le début de la nuit du 10 mai, je suis est en haut du bd Saint-Michel à l'angle de la rue Gay-Lussac. Des manifestants, beaucoup de discussions. Qu'est-ce qu'on fait ? Je vois une figure connue, décédée depuis, fils d'un des premiers "anti-pablistes", s'emparer (mais était-ce le premier ?) avec ses petits bras musclés, d'une grille d'arbre (de ces couronnes en fonte, même 1/4 de couronne, ça fait lourd) et s'en servir, en utilisant un angle aigu comme marteau-piqueur, pour desceller des pavés. Quelques minutes plus tard une chaîne s'était formée et les pavés commençaient à s'entasser. Ces pavés, ils étaient à peu près propres en dessus, mais en dessous, du goudron partout. Dur-dur à laver, et dur-dur à cacher à la fin de la nuit quand... Mais on n'en est pas là. Je vois dans la chaîne une camarade jeune et blonde (à l'époque les camarades, sauf exception, je les trouvais plutôt âgées, va savoir pourquoi) qui, protégeant ses mains, avaient des gants en cuir. Jeune, blonde et délicate... Et fatiguée, elle sort de la chaîne, recule de quelques pas, retire ses gants, sort de sa poche un poudrier, rectifie son maquillage, et va reprendre ses activités barricadières dans la chaîne. Et hop, une image inoubliable... (to be continued)

L ' ,idéologie hippy c 'était surtout aux Usa ..

Je me rappelle les trois tables , côte à côte :
à l 'entrée les JC , au centre Voix ouvrière , à droite j ' ai oublié

Une anecdote marrante : il paraît que le comité d 'occupation avait téléphoné au Kremlin pour savoir quoi faire .. je doute qu 'on leur ait répondu ..

un autre épisode : la venue de Sartre : alors là c 'était complêtement différent : vous auriez vu tous ces "bobos " ( c 'est comme ça qu 'on dirait aujourd' hui ), se rendre en costard cravate , au grand amphithéâtre de la Sorbonne .. C 'était tendance ..

L ' UEC se faisait interpeller .. grosses discussions avec eux , ,enguelades ..

Et dans les amphis , c 'était le debat permanent


Et toujours cette sono qui envoyait sans cesse des messages ...

La Sorbonne , c 'était " chez nous" . On y vivait .. certains , nuit et jour ..
Ne serait -ce que pour "garder "

Ce qui donna lieu à des abus : ce fut le cas des" Katangais " , des types à la limite de la délinquance , qu 'on dut expulser plus tard et qui squattaient en quelque sorte .

Non je parlais juste de la partie de duteuil je crois (c'est lui le texte?) où il parle de meetings pour protester contre la tenue des examens, qui entretiendrait le frustration sexuelle ... ca, c'est hippy enfin, au sens générique.

Le soir du 10 mai, un vendredi je suis allé faire un tour à la Mutualité pour jeter un coup d'oeil au meeting de proclamation de la Fédération des étudiants révolutionnaires (lambertistes).

A la fin du meeting l'assistance fut informé que des étudiants étaient massivement regroupés tout autour de la Sorbonne ne sachant trop quoi faire car sans direction révolutionnaire (sic).

Ca tombait bien la FER venait d'être proclamée pour pallier cette carence.

Nous fûmes invités à les rejoindre en cortége encadrés par le service d'ordre.

Arrivés à la hauteur de la librairie Gibert à l'angle de la rue de l'Ecole de Médecine et de la rue de Ecoles, la foule était dense, on ne pouvait plus avancer en cortège.

Au bout d'un moment, Chisserey jeune leader étudiant de l'OCI appela à la dispersion pour éviter la provocation, ce qui lui fut beaucoup reproché, et de préparer une grande manf unitaire pour libérer la Sorbonne fermée par les autorités "500 000 au quartier latin" (sic) mot- d'ordre opératoire et clairvoyant.

Le 13 mai c'était fait.

Ensuite j'ai remonté le boulevard avec le vendeur et un client habitué d'une petite librairie devenue depuis tristement célèbre.

Les barricades rue Gay-Lussac était déjà bien avancées.

D'après "le client" ce fut un JCR, ancien JC de Cannes, un pabliste donc qui prit l'initiative de la 1ère barricade.

Cette position de la FER n'a pas été suivie par toutes les troupes. Les lambertistes melunais qui étaient venus avec moi ont participé aux barricades

(Puig Antich @ vendredi 22 février 2008 à 03:47 a écrit : Non je parlais juste de la partie de duteuil je crois (c'est lui le texte?) où il parle de meetings pour protester contre la tenue des examens, qui entretiendrait le frustration sexuelle ... ca, c'est hippy enfin, au sens générique.

C'était un sujet de contestation à l'époque. Le ministre Missoffe avait été interpellé quelques semaines avant par Cohn-Bendit à ce sujet :

http://www.ecologielibidinale.org/fr/miel-nanterre68-fr.htm

et lui avait répondu qu'en cas de problème il pouvait toujours aller se rafraîchir dans la piscine...
(to be continued)

Une scène malheureuse à laquelle j 'ai assisté : si je me souviens bien , il y avait dans un amphi bondé , Stephane Just , dirigeant de l' OCI à l 'époque : il développe un long laïus habituel avec tous les thèmes de l ' OCi, : " front unique ouvrier , que sais -je encore : mais c'était tellement long , ça apparaissait comme ,donneur de leçon , que les étudiants excédés , ( il devait y avoir aussi quelques maos i ) ont littéralement physiquement expulsé le pauvre Stephane Just .. en le poussant par les épaules ..
Pas drôle .

Autre chose qui m ' amusa c 'est quand la Fer proposa une grande manif à l ' Assemblée Nationale et pour ce faire essaya de tranformer une manif à laquelle elle n'avaitt pas appelé ..
En fait la F. E. R est souvent apparue hors du coup à vouloir imposer ses " mots d' ordre"

Je crois que la" force " d 'un Cohn Bendit ( démagogie en grande partie ) était de s 'adapter au milieu , d' exprimer ce que les gens voulaient entendre ..

Dans ma ville, à Melun, ils étaient nombreux et bien organisés.
Pour les contrebalancer et parce que c'était notre ligne, nous avons constitué des comités d'action.je vendais à la criée plus de 50 journal ACTION par jour .