a écrit :Est-il juste de considérer le capital que s'il produit ?
Non.
Le capital, c'est une valeur qui s'accroît. La production est un des moyens de gagner de l'argent, où le capitaliste s'approprie le travail non payé du salarié qui produit les marchandises.
Mais le capitaliste peut aussi employer son capital pour des opérations commerciales (faire changer les marchandises de mains) ou financières (faire changer l'argent de mains). Dans ce cas, son capital ne "produit" rien (ni marchandises, ni plus-value). Mais il rapporte tout de même du profit, parce que ces activités sont indispensables au fonctionnement de l'économie capitaliste. Ce profit est donc constitué d'une partie de la plus-value créée dans la production de marchandise, et captée par le capital commercial ou financier.
Le capital commercial ou financier ne possède donc pas les mêmes caractéristiques que le capital industriel. Mais c'est tout de même du capital.
a écrit :
L'argent mort qui dort dans les bas de laine des grands-mères (par exemple) est-il à proprement parlé du capital ?
Non.
L'argent qui dort n'est pas du capital, c'est... de l'argent.
Seul l'argent qui "travaille" (c'est-à-dire qui fait travailler les prolétaires !) est du capital.
a écrit :Et peut-on également dire qu'il y aurait deux sortes de capital : le capital technique (les moyens de production) et le capital social (pour les actionnaires qui apportent un certaine somme d'argent en échange d'un droit à la propriété de la société) ?
Pas facile de répondre simplement à cette question à tiroirs. Je ne sais pas si on peut dire qu'il ya deux "sortes" de capital, mais il y a deux aspects d'un même capital qui vont ensuite vivre leur vie plus ou moins indépendamment l'un de l'autre.
Lorsque des bourgeois fondent une société, ils apportent une certaine somme d'argent. Cette somme d'argent va être convertie en machines, bâtiments, etc. et chaque bourgeois se voit remettre un titre correspondant à la somme d'argent qu'il a effectivement apportée.
Donc au départ, la valeur du capital "technique" est la même que celle du capital "social".
Par la suite, l'entreprise va user des machines, en acheter d'autres, et la valeur de son capital technique va forcément se modifier. Quant aux actions (les titres dont je viens de parler), elles aussi vont circuler de main en main, et changer de valeur. Donc, il peut y avoir divorce - et parfois, très gros divorce - entre les deux, même s'il existe certains mécanismes - très imparfaits - qui agissent pour que l'écart ne soit pas trop grand.