
On n'est pas obligé de perdre son sens critique quand c'est la jeunesse qui bouge. Voilà un exemple qui fera l'unanimité. Donc, raison garder.
Attention, je ne dis pas que c'est ce qui se passe en France. Le contexte est différent. Juste que ce n'est pas parce que des jeunes bougent que c'est positif.
Attention, je ne dis pas que c'est ce qui se passe en France. Le contexte est différent. Juste que ce n'est pas parce que des jeunes bougent que c'est positif.
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L'Allemagne se mobilise contre la violence de son extrême droite
Néonazis, skinheads : 9 000 personnes potentiellement violentes
Article paru dans l'édition du 09.08.00
Néo-nazis et skinheads ont trouvé dans le désarroi de l'ex-RDA un terrain de prédilection pour recruter chez les jeunes. Pour 21 % de la population allemande, les cinq Etats régionaux de l'ancienne Allemagne de l'Est comptent plus de la moitié des crânes rasés, selon l'Office de protection de la Constitution (renseignements intérieurs). C'est le Land de Rhénanie du Nord-Westphalie, le plus peuplé du pays, qui détient la triste palme des actes de violence extrémiste. Mais, si l'on rapporte ces chiffres au nombre d'habitants, l'Est l'emporte largement : 2,19 agressions d'étrangers et autres incendies criminels antisémites pour 100 000 personnes dans l'ex-RDA en 1999, avec une pointe à plus de 3 en Saxe-Anhalt, contre 0,68 dans les Länder de l'Ouest.
Le chômage, qui frappe dans certaines zones de désert industriel plus de 25 % de la population contre moins de 10 % à l'échelle nationale, n'arrange pas les choses. Toutefois, le malaise semble sourdre de plus lointaines profondeurs. La dictature est-allemande a laissé des traces dans les mentalités que seul le passage des générations peut effacer. « La RDA était un Etat fort qui faisait régner un ordre absolu », explique le député européen néo-communiste Andre Brie, dans le quotidien Berliner Zeitung. Obéissance à l'autorité, respect de la hiérarchie et nostalgie d'un monde sans surprise offrent selon lui un « terreau » idéal pour les néo-nazis.
LA MISSION DU NPD
L'amertume aussi, lorsqu'après dix ans de réunification les richesses restent très inégalement réparties. En 1999, les renseignements intérieurs ont constaté une progression de la violence imputée à l'extrême droite (+5,4 % par rapport à l'année précédente), alors même que le nombre de sympathisants et militants d'extrême droite diminuait (52 400), une tendance qui ne fait que s'affirmer depuis 1996. Cela dit, parmi ces derniers, la proportion de personnes potentiellement violentes a augmenté : elles étaient de 9 000 fin décembre, soit 10 % de plus qu'un an auparavant.
Les skinheads en composent l'écrasante majorité. Pour l'Office de protection de la Constitution, ils se distinguent des néonazis par leur appartenance à une « sous-culture qui les place en marge de la société. Un comportement martial, une musique aggressive et une consommation excessive d'alcool en sont quelques manifestations ». Les chansons d'une centaine de groupes aux textes imprégnés de haine servent largement à diffuser leurs idées, de plus en plus souvent grâce à l'Internet.
Les néonazis, eux, ne présentent souvent aucun signe extérieur d'appartenance politique. Ils étaient 2 200 en 1999, éparpillés entre quarante-neuf organisations souvent régionales, voire locales. Le plus radical des partis d'extrême droite, le NPD - qui n'est pas interdit - dit s'être fixé pour mission la « politisation des skinheads ». Les renseignements intérieurs notent effectivement l'engagement régulier de chefs de bande skinheads dans le NPD ou dans son organisation de jeunesse, les Jeunes nationaux-démocrates, souvent suivis de leurs troupes. Il n'est pas rare non plus que le NPD mette des locaux à leur disposition, les invite à des concerts ou organise le transport vers le lieu de manifestations, pour lesquelles les skins se chargent de faire la publicité. - (Intérim.)