Juin 36

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par logan » 03 Avr 2006, 09:15

Je n'ai ai pas trouvé de fils traitant le sujet alors j'ai ouvert celui-ci.

Voilà le contexte :
Des millions de petits-bourgeois plongent dans la misère suite à la crise de 1929. Le chomage explose (et à l'époque il n'est pas indemnisé) et des millions de travailleurs se retrouvent sans rien. Il y a une hécatombe de faillites d'entreprises, il n'y a plus de travail.

Les classes moyennes ruinées se mobilisent, et en 1934 les ligues fascistes comme l'Action Française et la Ligue des patriotes rassemblent au bas mot 150 000 membres. Et ça sans compter les associations d'anciens combattants très à droite (900 000 membres).
A l'appel des ligues fascistes des milliers et des milliers de manifestants armés manifestent le 6 Février 1934 et vont place de la Concorde. Les heurts entre la police et les fascistes feront 16 morts et 2000 blessés. :ohmy:

Pour répondre au danger fasciste la classe ouvrière se mobilise.
La grève générale éclate, SFIO et PC se rejoignent enfin le 12 Février où on compte 4,5 Millions de grévistes sur une population active de 19 millions, en grande majorité des ouvriers. :prosterne:

La grève générale a donc déjà eu lieu avant juin 1936.
Des dizaines de milliers de travailleurs affluent vers la SFIO et le PC.
La classe ouvrière reprend confiance en elle-même et les ligues fascistes sont reléguées au placard.
Leçon : Pour vaincre le fascisme la lutte des travailleurs est préférable au bulletin de votes.
logan
 
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Message par Gaby » 03 Avr 2006, 14:42

J'ai posté cette réponse dans le forum d'à-côté, pour le même message... alors je vais copier à mon tour :

(logan @ lundi 3 avril 2006 à 09:57 a écrit : Des dizaines de milliers de travailleurs affluent vers la SFIO et le PC.
Trotsky est donc fondé à dire que la situation est objectivement révolutionnaire.

Un détail de l'affaire, qui en vaut d'autres mais qui est quand même sacrément révélateur, lors de l'occupation à Renault des ateliers, le nombre de syndiqués passe de 700 à 25000 (sur 30000 travailleurs) pour la CGT. En juin la CGT au niveau national voit ses rangs se multiplier 5 fois. Dans la métallurgie à l'Est et au Nord, c'est l'explosion, de 4000 à 200000.

Et ce n'était pas la fonction publique ou les étudiants qui formaient l'avant-garde du mouvement. En réalité ils étaient plutôt contents du Front Populaire et ils lui faisaient confiance au point de ne pas trop se mobiliser. Pour les ouvriers, non, ca n'allait pas. C'était la guerre sociale. Et c'est en réponse à cette situation exceptionnelle, cette poussée de la classe ouvrière, que Trotsky voyait dans la direction politique du prolétariat une responsabilité critique.
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Message par Jacquemart » 03 Avr 2006, 19:51

Une précision sur le post de Logan :
a écrit :La grève générale éclate, SFIO et PC se rejoignent enfin le 12 Février où on compte 4,5 Millions de grévistes sur une population active de 19 millions, en grande majorité des ouvriers.

La "grande majorité des ouvriers" se rapporte aux grévistes, pas à la population active. En 1936, il n'y avait selon mes chiffres que 8,8 millions de salariés, dont 6,8 qui ne travaillaient pas dans l'agriculture.
4,5 millions de grévistes, ce serait donc plus de la moitié des salariés.
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