Appel pour une rue Alexandre Marius Jacob à Amiens

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par Louis » 26 Juil 2006, 22:58

Appel pour une rue Alexandre Marius Jacob à Amiens
jeudi 29 juin 2006

Amiens ne fut pas toujours, et peut-être jamais, cette cité éternellement endormie et repus qu'on nous dépeint, où n'auraient vécu, comme personnalités, comme moteurs, que les bourgeois Jules Verne et Gilles de Robien. A travers Les Vies d'Alexandre Jacob, Bernard Thomas, journaliste au Canard Enchaîné, trace en filigrane un autre portrait de notre ville: «Carrefour de la subversion», écrirait le JDA. Au moins le temps d'un procès...

«Vive Jacob! Vive la révolution! Vive l'anarchie!»
1905. Devant le palais de justice, des cris saluent l'arrivée des voitures à chevaux. Enchaînés, les prisonniers descendent des carrioles et entonnent une Carmagnole: «Ah ça ira ça ira ça ira, les aristocrates à la lanterne...» que le public reprend en choeur.
C'est que ce mercredi 8 mars 1905 s'ouvre, devant la cour d'assises de la Somme, un procès prodigieux, qui rassemble toute la grande presse – Le Figaro, Le Temps, L'Aurore, etc.: celui d'Alexandre Marius Jacob et de ses «travailleurs de la nuit», eux qui comptent plus de cent cinquante cambriolages à leur actif, eux qui volent aux riches tantôt pour redonner aux pauvres tantôt pour financer les feuilles anarchistes.

En cet hiver, Amiens est devenu le coeur de la subversion. Depuis novembre dernier, déjà, un brûlot paraît, Germinal – tellement incendiaire qu'à côté, Ch'Fakir, c'est du Paris Match. Les conférences d'orateurs libertaires se succèdent, attirent jusqu'à des milliers de personnes, s'achèvent parfois en des manifestations où L'Internationale résonne rue des Trois Cailloux, avec des échauffourées, des blessés, des heurts devant la prison.
Une semaine durant, les audiences retracent les méfaits (ou les exploits, selon le point de vue) de cet aventurier au grand coeur, arrêté à Abbeville, et qui fut marin, pirate, gardien de phoques, fondeur d'or. L'homme ne se défend pas, il attaque.

Sa popularité grandit tant qu'elle trouble l'ordre public amiénois – et au-delà. L'Etat s'en inquiète, mais comment agir? Rien de plus simple: à mi-procès, le procureur réclame «l'expulsion des accusés», une faveur que le président lui accorde volontiers. Voilà qui, pour condamner, facilite la tâche. Et même le verdict sera rendu en l'absence de Jacob: les travaux forcés à perpétuité pour le chef, et des peines guère moins lourdes pour ses compères.

A l'annonce du délibéré, une foule immense se tient massée devant le Palais. Alexandre Marius Jacob roule déjà vers ses nouvelles prisons, Orléans, puis La Rochelle, et enfin Cayenne. Il ne sait pas encore qu'il restera un quart de siècle en Guyane, qu'il tentera de s'évader dix-sept fois, qu'il en sortira finalement vivant, et libre, et grand. Il ne sait pas non plus que, trois mois plus tard, Maurice Leblanc – qui était l'envoyé spécial de Gil Blas au procès – fera paraître le premier épisode d'Arsène Lupin, le gentleman cambrioleur...

Alors, comment expliquer que ce «roman vrai» à lui tout seul ne possède même pas un nom de rue, ou d'impasse à Amiens? Qu'une pétition circule et qu'on débaptise, d'urgence, le square Jules Bocquet... celui devant le tribunal!

Retrouvez l'article complet dans notre édition de juillet-août 2006. Et lisez le passionnant livre de Bernard Thomas, Les Vies d'Alexandre Jacob, éditions Mazarine, 1998 que nous avons largement pillé.

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Louis
 
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