Lutte Ouvrière

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par com_71 » 22 Fév 2009, 16:51

Sous le titre "Qui sommes-nous ?" le nouveau site internet de Lutte Ouvrière présente un résumé de ses positions sur des sujets divers. D'abord la présentation :

a écrit :Présentation

Lutte Ouvrière est une organisation communiste.

Pour nous, le communisme n’a évidemment rien à voir avec les caricatures sanglantes qu’ont été les régimes de Staline, de Mao, ou de la Corée du Nord. tre communiste aujourd’hui signifie défendre l’idée d’un renversement révolutionnaire de la société capitaliste par le prolétariat, pour bâtir un monde dirigé par la population elle-même.

Les maux dont souffre la société humaine – exploitation, oppression, chômage, crises économiques, famine, guerres, racisme, épuisement des ressources... – ne sont dus ni à la fatalité, ni à une impossibilité technique de les résoudre, mais à une organisation économique fondée sur la recherche du profit.

Pour ceux qui dirigent aujourd’hui la planète, les taux de profit sont plus importants que la vie et la mort des millions d’êtres humains. La faim peut frapper des continents entiers ; la guerre peut décimer des populations ; les génocides peuvent faire disparaître des pans entiers de l’humanité ; l’épuisement des ressources peut menacer la survie même de la planète et de ses habitants... qu’importe aux capitalistes, pourvu que d’une année sur l’autre, augmentent leurs profits !

L’état catastrophique dans lequel se trouve la société humaine n’est pas dû à une mauvaise gestion du capitalisme, ou au fait que le capitalisme serait mal contrôlé. Il est dû à l’existence du capitalisme lui-même. Le capitalisme est une société inégalitaire, qui se nourrit de l’exploitation. Même son fonctionnement « normal » représente un gâchis permanent de ressources et surtout de travail humain (le chômage). Et ce gâchis devient catastrophique avec les crises et les guerres.

Comment y mettre fin ? En arrachant le pouvoir économique à ceux qui le possèdent aujourd’hui. Toute autre solution est vouée à l’échec – notamment celles qui passent par la volonté de « convaincre » les maîtres du monde, par de lentes réformes, de se transformer en philanthropes.

Seule une révolution pourra guérir notre société des maux qui la rongent : une révolution, avec ce qu’elle recèle d’élan, d’énergie, d’enthousiasme, de générosité, sera capable de briser la propriété privée des moyens de production ; c’est-à-dire d’arracher des mains des capitalistes la gestion des usines, des banques, des mines, des terres, de l’énergie et des transports. Et de faire en sorte qu’ils appartiennent à la collectivité et soient gérés par elle.

Alors, seulement, il deviendra possible de commencer à réfléchir collectivement à la meilleure manière de gérer l’économie – non plus en fonction des profits et du marché, mais uniquement en fonction des besoins de l’humanité.

Nous ne sommes ni utopistes ni irréalistes : nous ne pensons pas que la révolution va se produire du jour ou lendemain ni éclater comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. Mais nous estimons qu’il faut, dès aujourd’hui, réfléchir à la possibilité que se produisent demain de tels événements – pour être non de simples spectateurs de la misère du monde, mais des acteurs conscients de sa transformation.

Lutte Ouvrière est une libre association de femmes et d’hommes, jeunes ou anciens, travailleurs manuels ou intellectuels, qui ne se résignent pas à l’idée que le capitalisme serait le seul avenir possible pour l’humanité. Qui n’acceptent pas les idées reçues selon lesquelles l’individualisme serait le seul comportement responsable, et la loi de la jungle, le chacun pour soi, la règle normale de fonctionnement de l’humanité. Qui ne se résignent pas à l’idée qu’il serait impossible de mettre les fantastiques possibilités offertes par la science et la technique au service de toute l’humanité. Qui ne se résignent pas, en somme, à l’idée que la société inhumaine et barbare dans laquelle nous vivons serait le fin mot de centaines de milliers d’années d’évolution de l’humanité.

Nous voulons changer le monde. Nous restons profondément convaincus que le communisme est l’avenir du genre humain.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 22 Fév 2009, 16:55

Puis, "nos idées" :

Le communisme

a écrit :Le communisme

Nous sommes communistes. Pour débarrasser la planète de la misère grandissante, des crises économiques à répétition et des guerres, il n’y a pas d’autre solution que d’en finir avec les causes profondes de ces maux : le système capitaliste.

Aujourd’hui, l’économie est aux mains d’une petite minorité de possédants. Pour la mettre au service de la population, il faut leur arracher les moyens de production et les collectiviser pour les faire fonctionner sous le contrôle de la population. Le communisme, c’est un système économique débarrassé de la propriété privée, de la concurrence, de la recherche du profit individuel. Un système économique où la population peut décider collectivement de ce qu’il faut produire et comment il faut le produire pour préserver aussi bien la planète que les êtres humains.

Cela impliquera donc de parvenir au meilleur équilibre possible entre les ressources humaines et naturelles dont nous disposons, et les besoins essentiels de l’humanité : alimentation, logement, santé, éducation, etc. Et, à la différence de la répartition à laquelle procède le capitalisme, de façon profondément inégale, anarchique, aveugle, une société communiste planifiera tant la distribution des biens de consommation que la production et l’exploitation des ressources.

Cette planification permettra d’en terminer avec les crises qui secouent périodiquement l’économie mondiale. Elle ne signifiera pas, tant s’en faut, la fin du progrès technique et scientifique, mais permettra que celui-ci profite effectivement à tous, et non à une petite minorité.

La suppression de la propriété privée des moyens de production entraînera à plus ou moins long terme aussi la disparition des différentes classes sociales (bourgeoisie, prolétariat…). Une société communiste sera donc fondée sur d’autres rapports entre les êtres humains, non seulement sans que certains peuples en dominent d’autres, mais elle sera également débarrassée du racisme, du sexisme et de toutes les formes d’oppression qui caractérisent la société capitaliste.

Le communisme sera mondial ou ne sera pas. Il s’appuiera en effet sur les ressources techniques et naturelles de toute la planète, sur ce que chaque région du monde a de plus avancé. Les États-nations, avec leurs rivalités économiques, leurs rapports de domination, voire leurs guerres, n’auront plus lieu d’être. Comme le disait Karl Marx pour expliquer ce changement, « le gouvernement des hommes cèdera la place à l’administration des choses ».

Etre communiste, c’est donc rester confiants dans l’avenir de l’humanité. « La vie est belle. Que les générations futures la nettoient de tout mal, de toute oppression et de toute violence, et en jouissent pleinement » (Léon Trotsky, 1940).
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 22 Fév 2009, 19:29

Pourquoi sommes-nous trotskystes ?

a écrit :Pourquoi sommes-nous trotskystes ?

Etre trotskystes, c’est d’abord rester fidèles aux idées communistes : Léon Trotsky a continué à défendre les idées du communisme révolutionnaire après que, dans les années 1920, avec la bureaucratisation croissante de l’Union soviétique, ses nouveaux dirigeants les eurent trahies une à une, entraînant dans la dégénérescence le Parti bolchévik puis l’ensemble des autres partis communistes.

En URSS, dès les premiers signes de bureaucratisation du régime et d’étouffement de la démocratie ouvrière, les deux principaux dirigeants de la Révolution d’Octobre, Lénine et Trotsky, engagèrent une lutte politique contre ces dangers mortels. Après la mort de Lénine en 1924, les militants groupés autour de Trotsky dans l’Opposition de gauche ont continué ce combat, mais se sont trouvés progressivement isolés, d’abord par des campagnes de calomnies et des exclusions, puis éliminés par les meurtres et la terreur physique.

Seul Trotsky donna au mouvement ouvrier révolutionnaire une analyse du processus de dégénérescence et de ses causes d’un point de vue communiste. Ce n’était ni le bolchevisme, ni la nature humaine qui étaient en cause. Le stalinisme s’expliquait par l’isolement de la Russie après la révolution, ainsi que son arriération économique et sociale. Dès avant sa déportation (1928) puis son expulsion d’URSS (1929), et jusqu’à son assassinat sur ordre de Staline (1940), Trotsky, dernier représentant des idées communistes non frelatées par le stalinisme, a analysé les bouleversements politiques provoqués par l’exacerbation de la lutte des classes, dans les années 1930.

Trotsky nous a transmis une analyse du nazisme et du fascisme comme étant des formes de dictatures particulièrement féroces utilisant la rage de la petite bourgeoisie ruinée par le capitalisme pour détruire les organisations ouvrières et encadrer toute la société au service de la grande bourgeoisie. Phénomène social et politique qui permet de juger les dangers et les limites des poussées électorales de l’extrême droite que nous connaissons à l’époque actuelle.

À la même époque, Trotsky a aussi dénoncé la politique de Front populaire, revenant à mettre la classe ouvrière à la remorque des partis petits-bourgeois défendant au fond les intérêts de la bourgeoisie. Depuis, c’est cette même politique qui, en 1973, a désarmé le prolétariat chilien sous Allende et l’a rendu impuissant face au coup d’État de Pinochet. C’est aussi cette politique qui, en France, avec les différents gouvernements d’union de la gauche, a entraîné la démoralisation politique des travailleurs.

Face à la menace de guerre mondiale, Trotsky rédigea son Programme de Transition, en 1938, dans l’espoir que des événements révolutionnaires se produiraient, débarrassant l’humanité de l’exploitation et de la barbarie. Aujourd’hui où le monde capitaliste s’enfonce à nouveau dans la crise, l’ensemble de ce capital politique transmis par Léon Trotsky, et bien des objectifs de combat proposés aux travailleurs en lutte dans le Programme de Transition sont pleinement d’actualité.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 22 Fév 2009, 23:23

Renverser le capitalisme

a écrit :Renverser le capitalisme

Nous militons pour le renversement du capitalisme.


Le capitalisme est un régime économique dans lequel les capitaux (usines, banques, exploitations agricoles ou pétrolières, grands moyens de transport et de communication...) appartiennent à des personnes privées, constituant la bourgeoisie. Les artisans, les petits patrons, les commerçants, les petits actionnaires, l’ensemble de la petite bourgeoisie, n’a ni poids ni influence réelle dans le système capitaliste. La grande bourgeoisie, ce sont ceux qui possèdent les capitaux des grandes entreprises et de leurs filiales, ce sont quelques dizaines ou centaines de milliers de familles dans le monde. En France par exemple, quelques grands bourgeois – Arnault, Bettencourt, Bolloré, Dassault, Lagardère, Pinault, Peugeot, etc. – possèdent des fortunes de plusieurs milliards d’euros.

Ces grands bourgeois ont le droit d’ouvrir et de fermer leurs entreprises à leur guise. Ils en contrôlent le fonctionnement et la production, décident s’ils doivent produire du lait ou des missiles, des vaccins ou des chars d’assaut. Les capitalistes sont libres – libres d’exploiter des ouvriers et de les jeter à la rue quand cela les arrange, de ruiner des régions entières, de ne pas répondre aux besoins de l’humanité, d’investir dans les secteurs les plus nuisibles, de polluer et de détruire...

Ils disent que le capitalisme, « c’est la liberté ». Oui... mais pour eux, et pour eux seuls. Ils accusent les communistes d’être des ennemis de la liberté. De leur liberté d’entreprendre et d’exploiter ? Oui ! Parce que celle-ci ne s’exerce jamais en fonction des intérêts de l’humanité mais en fonction du seul profit. C’est pourquoi nous pensons qu’il est serait tout à fait légitime de restreindre la « liberté d’entreprendre » en retirant aux capitalistes les moyens de nuire.

C’est pour cela que Lutte Ouvrière ne se bat pas seulement pour une amélioration des conditions de vie des travailleurs – ce qui est une nécessité – mais milite surtout pour mettre fin au capitalisme et au salariat.

Capitalistes et politiciens à leur service répètent sans fin que c’est impossible. Empêcher les usines de fermer ? « Impossible ! » Empêcher les crises, les délocalisations, la baisse du pouvoir d’achat, l’aggravation de l’exploitation ? « Impossible ! » Empêcher des millions d’hommes, de femmes, d’enfants, de mourir de faim alors que le monde croule sous les richesses ? « Impossible ! », encore !

Eh bien ! puisqu’il est « impossible » que ce système génère autre chose que de la misère, qu’il passe la main ! Les exploités, aux commandes de la société, feront bien mieux. Comme l’écrivait Trotsky : « Si le capitalisme est incapable de satisfaire les revendications qui surgissent des maux qu’il a lui-même engendrés, qu’il périsse ! »
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Message par com_71 » 22 Fév 2009, 23:25

Qu’est-ce que l’internationalisme ?

a écrit :Qu’est-ce que l’internationalisme ?

Lutte Ouvrière se revendique de l’internationalisme. Le capitalisme s’est développé à l’échelle internationale, étendant le marché et la division internationale du travail au niveau mondial. De ce fait, la classe ouvrière sur laquelle repose l’exploitation capitaliste est une classe internationale.

Les frontières sont indispensables à la bourgeoisie parce que les États nationaux qu’elles délimitent lui servent d’instruments politiques pour défendre ses intérêts. La patrie qu’elle voudrait nous voir vénérer résulte, dans bien des cas, de marchandages sanglants, de spoliations éhontées, faits sur le dos des peuples.

La classe ouvrière a les mêmes intérêts, à l’échelle du monde, opposés à ceux de la bourgeoisie de son propre pays. « Les prolétaires n’ont pas de patrie », constatait déjà le Manifeste du Parti Communiste écrit par Marx et Engels à la veille de la révolution de 1848. L’internationalisme prolétarien repose sur l’idée fondamentale que le prolétariat ne peut s’émanciper, renverser définitivement le pouvoir de la bourgeoisie et réorganiser l’économie qu’à l’échelle internationale.

C’est d’autant plus vrai aujourd’hui. A l’heure où le capitalisme domine le monde entier, il est nécessaire de construire une société supérieure, égalitaire, sur d’autres bases que celles du marché et de la course au profit. Une telle société socialiste ne peut exister qu’à l’échelle de la planète.

Sous le règne du capital, la mondialisation signifie la domination sur la planète des grandes puissances et de leurs capitaux, c’est-à-dire l’impérialisme. Celui-ci impose à tous les pays pauvres une véritable dictature économique et la plupart du temps des régimes corrompus et dictatoriaux. Les courants nationalistes des pays pauvres veulent, au mieux desserrer l’étau des grandes puissances. Mais les peuples opprimés ne peuvent s’émanciper de l’emprise politique directe de l’impérialisme, et de son emprise économique que par la destruction du système impérialiste dans son ensemble, c’est-à-dire par le renversement de l’organisation de l’économie capitaliste à l’échelle de la planète : la révolution mondiale.
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Message par com_71 » 22 Fév 2009, 23:26

Pourquoi faut-il un parti révolutionnaire ?

a écrit :Pourquoi faut-il un parti révolutionnaire ?

La société capitaliste peut être renversée pour laisser place à une organisation nouvelle et supérieure de la société, le communisme. Cette transformation profonde ne pourra se faire qu’au travers d’une révolution de l’ampleur de la révolution russe. La bourgeoisie elle-même, en France, a eu besoin d’une révolution qui dura plusieurs années pour asseoir son pouvoir face à celui de l’ancien régime.

Pour arracher durablement les moyens de production aux capitalistes, les réorganiser et les développer pour satisfaire les besoins de l’humanité, la classe ouvrière aura besoin du pouvoir politique. Les révolutions ouvrières du passé ont toutes été combattues avec acharnement par la bourgeoise qui utilisait à la fois tous les moyens de l’appareil d’État pour exercer une répression d’une extrême violence, et aussi toutes les forces politiques à son service pour tromper et désarmer les travailleurs mobilisés.

Pour surmonter ces obstacles et vaincre, les exploités auront besoin d’un parti qui se fixe cet objectif et dont l’ensemble de la politique tende vers la préparation de ces périodes d’affrontement contre la bourgeoisie. Il devra regrouper des militants dévoués aux intérêts des travailleurs et ayant tiré les leçons des échecs et des succès du mouvement ouvrier. Le parti révolutionnaire devra avoir de profondes ramifications dans la classe ouvrière et dans l’ensemble des couches exploitées de la société pour pouvoir en exprimer les intérêts communs, les aider à s’organiser pour détruire l’État de la bourgeoisie et prendre le pouvoir.

S’il est certain qu’un parti révolutionnaire ne peut prendre de l’ampleur que pendant les périodes révolutionnaires, le passé a montré qu’un tel parti ne pouvait surgir de rien. Il faut qu’il y ait déjà un noyau de militants révolutionnaires s’étant fixé comme objectif la construction d’un tel parti pour que celui-ci puisse réellement émerger et jouer un rôle décisif. C’est le but que nous nous fixons.
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Message par com_71 » 22 Fév 2009, 23:27

L’URSS et le stalinisme

a écrit :L’URSS et le stalinisme

Nombreux sont ceux qui, sincèrement ou de mauvaise foi, assimilent le communisme et la dictature instaurée par Staline en Union soviétique.

Pourtant, les premiers à lutter contre Staline et ses partisans - à commencer par Trotsky - furent des militants communistes restés fidèles aux idéaux de la révolution de 1917 qui avait donné naissance à l’État soviétique.

En 1917, des millions d’ouvriers et de paysans se sont soulevés dans ce qui était alors l’Empire russe, renversant le Tsar qui était le représentant d’une classe de quelques dizaines de milliers de nobles et de gros propriétaires terriens qui maintenaient dans la misère et l’arriération plus de cent millions de paysans.

Mais ces ouvriers et ces paysans ne se sont pas contentés de mettre fin à ce régime féodal et réactionnaire, ce qui était déjà un énorme progrès. La révolution russe a mis à l’ordre du jour le renversement de la bourgeoisie. Le parti communiste (ou bolchevik), le parti fondé et dirigé par Lénine, a pris le pouvoir en octobre 1917 en s’appuyant sur la mobilisation des ouvriers et des paysans pour tenter de bâtir un État qui soit réellement celui de tous les travailleurs et des classes pauvres. Organisés dans des conseils, soviets en russe - d’où le nom d’Union soviétique – les travailleurs intervenaient dans tous les domaines de la vie politique, économique et sociale avec la volonté de mettre fin à toutes les formes d’oppression et d’exploitation.

S’inspirant de cet exemple, des révolutions ouvrières éclatèrent dans d’autres pays d’Europe plus industrialisés, notamment en Allemagne. Elles furent impitoyablement noyées dans le sang.

L’URSS s’est retrouvée isolée. La bourgeoisie avait été totalement et durablement expropriée par la révolution, mais celle-ci s’était produite dans un pays sous-développé, ravagé par des années de guerre. Les travailleurs, épuisés par les années de lutte révolutionnaire, par les conditions de vie difficiles, par la misère et la famine, désertèrent les soviets, laissant le pouvoir à une bureaucratie qui envahissait tous les organes de l’État.

Après la mort de Lénine en 1924, Staline parvint à s’imposer à la tête de l’État soviétique en se faisant le représentant des intérêts de cette nouvelle couche de privilégiés et en éliminant toute la génération des dirigeants révolutionnaires de 1917.

Entre les mains de la bureaucratie stalinienne, le pouvoir soviétique a dégénéré en une odieuse dictature et la bureaucratie a joué un rôle franchement réactionnaire en URSS, comme dans les autres pays en transformant le mouvement communiste international en partis staliniens. Cette évolution a été combattue par des milliers de bolcheviks regroupés autour de Trotsky.

Mais, en développant une économie fondée sur la propriété collective des moyens de production, de l’industrie, des banques, dans une période – les années 1930 – où le capitalisme connaissait une crise dévastatrice, l’Union soviétique démontra la possibilité de substituer à l’économie de marché une organisation économique et sociale représentant un formidable progrès pour l’humanité.

En cela, cet État demeurait l’héritier de la révolution, malgré la dictature de la bureaucratie stalinienne qui, loin d’avoir été le continuateur des espoirs et des perspectives de la révolution d’octobre 1917, en a au contraire été le fossoyeur.
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Message par com_71 » 22 Fév 2009, 23:29

Lutte Ouvrière et les élections

a écrit :Lutte Ouvrière et les élections

L’élection au suffrage universel a été acquise par des luttes. Lutte Ouvrière tient compte de ces acquis et présente des candidats aux élections. Mais si les élections permettent aux différents partis politiques de s’exprimer, elles n’ont jamais transformé la société ; par conséquent nous combattons les illusions électoralistes.

Même si Lutte Ouvrière remportait un grand nombre de suffrages populaires, son programme ne pourrait pas être appliqué uniquement au travers des mandats électifs. Car fondamentalement, derrière la façade du régime parlementaire se dresse la dictature des grandes entreprises capitalistes et de leurs nombreux serviteurs – hauts fonctionnaires non-élus, armée, police, prisons – qui constituent l’ossature de l’appareil d’État de la bourgeoisie.

Par ailleurs, même dans les pays développés où la richesse de la bourgeoisie lui a permis d’acheter la paix sociale en ne recourant que partiellement aux formes les plus brutales de la domination, les lois électorales déforment le suffrage universel et écartent habituellement des postes élus les petites formations qui contestent l’ordre social.

Les mandats électifs devraient être courts (renouvelés chaque année par exemple) et ne donner lieu à aucun privilège (pas d’indemnisation supérieure au salaire d’un travailleur qualifié). Les élus devraient être révocables à tout moment par les électeurs.

Le programme de transformation sociale ne peut pas être mis en application dans le cadre des institutions d’une société dominée par la grande bourgeoisie et son État. Il ne pourra commencer à s’appliquer que lorsque les classes laborieuses mises en mouvement en arriveront à la volonté de contester la direction de l’économie à la bourgeoisie. C’est-à-dire quand la lutte quittera le terrain du parlementarisme, que la classe ouvrière s’organisera démocratiquement en créant ses propres organes de représentation et que la révolution ouvrière commencera.
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Message par com_71 » 22 Fév 2009, 23:30

L’Europe

a écrit :L’Europe

Cela fait au bas mot 50 ans que les principaux États européens tentent d’unifier leur territoire en un espace économique commun.

Ils n’y sont arrivés que très partiellement, en unifiant surtout ce qui était utile au mouvement des capitaux et des marchandises.

Les frontières des États européens sont pourtant dépassées depuis bien longtemps par l’ampleur mondiale des échanges économiques. Une Europe réellement unie serait un progrès. Elle est une nécessité.

Pour les bourgeoisies européennes, le fait que l’économie des États-Unis, grâce à un vaste territoire unifié et surtout à un État central, surclasse celle des pays européens, a été un aiguillon pour qu’elles essayent de surmonter leurs divisions nationales. Mais, d’un autre côté, les grands groupes capitalistes français, britanniques ou allemands restent attachés à leur propre État national dont ils obtiennent en permanence soutiens et appuis de toutes formes – y compris au détriment de leurs concurrents européens – comme des commandes, des subventions, une aide diplomatique pour remporter des marché à l’étranger ou encore le soutien politique et militaire à des dictatures bien disposées à leur égard.

Cette contradiction explique la lenteur et les nombreux rebondissements de la construction de l’Union européenne. Cette Union même est le cadre d’une coopération des États impérialistes européens contre leurs rivaux nord-américains et japonais tout autant que de leurs propres rivalités nationales.

Le nombre de pays membres a augmenté, l’euro a été mis en place en 2002 mais ces évolutions restent fragiles. La profonde crise économique actuelle renforce l’intervention de chaque État au service de sa propre bourgeoisie. Des politiques de plus en plus protectionnistes pourraient ramener loin en arrière la laborieuse construction européenne.

Les révolutionnaires sont favorables à tout ce qui va dans le sens de l’unification des nations, de l’effacement des frontières nationales, de la libre circulation des hommes. Mais ce n’est même pas cela qu’ont réalisé les bourgeoisies en Europe. La Constitution européenne, rejetée en 2005 et resservie par Sarkozy en 2007, traduit surtout la domination des pays européens les plus puissants (France, Allemagne, Grande-Bretagne, Italie) sur les plus faibles. L’Europe cherche également à être une forteresse, fermée aux immigrés des pays pauvres.

Seuls les travailleurs, en se débarrassant du capitalisme, peuvent mettre en place une Europe véritablement unie et fraternelle : les États-Unis socialistes d’Europe. Et cette Europe-là ne pourra être que le début d’une union de tous les peuples à l’échelle mondiale.
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Message par com_71 » 22 Fév 2009, 23:30

Nos filiations : les Internationales ouvrières

a écrit :Nos filiations : les Internationales ouvrières

Les militants de Lutte Ouvrière s’inscrivent dans une filiation politique, c’est-à-dire un ensemble de combats, d’idées et de traditions. Cette filiation commence avec Karl Marx et Friedrich Engels qui ont établi leur conception du socialisme sur l’idée que la lutte des classes est le moteur de l’histoire et que le prolétariat doit renverser la bourgeoisie.

1. L’Association Internationale des Travailleurs (1864-1876)

L’histoire du mouvement ouvrier et du mouvement socialiste nous a transmis un certain nombre d’expériences et d’acquis politiques. Dès la deuxième moitié du XIX° siècle, les militants ouvriers comprirent la nécessité pour les travailleurs de s’organiser au-delà des frontières nationales et d’œuvrer à leur indépendance politique.

Cette première organisation internationale des travailleurs fut le cadre au sein duquel toutes les tendances du socialisme s’exprimèrent et parmi elles les idées de Marx et d’Engels. La conscience de la nécessité du renversement de la société capitaliste émergea, et permit le développement ultérieur du mouvement ouvrier sur cette base.

2. La Deuxième Internationale (1889-1914)

La IIe Internationale représenta un nouveau pas en avant, en regroupant des partis sur la base des idées marxistes, qui furent alors diffusées pour la première fois dans les couches les plus profondes du prolétariat.

L’émergence d’un courant réformiste en son sein amena cependant la trahison de la plupart de ses dirigeants en août 1914, ceux-ci se rangeant derrière leurs bourgeoisies nationales respectives en votant les crédits de guerre.

La IIe Internationale permit cependant de faire progresser l’idée que la classe ouvrière devait s’organiser dans des partis se fixant pour objectif non seulement la défense de ses intérêts au quotidien, mais aussi le renversement de la société capitaliste.

3. La Troisième Internationale (1919-1943)

Créée dans le sillage de la révolution russe et de la vague révolutionnaire qui la suivit, la IIIe Internationale posait le problème du type de parti nécessaire pour diriger une révolution ouvrière en même temps qu’elle armait le prolétariat d’idées plus précises sur l’Etat bourgeois et sa nécessaire destruction.

À partir des années 1920 cependant, la mainmise de la bureaucratie stalinienne sur l’Etat ouvrier s’étendit à la IIIe Internationale qui perdit son caractère d’état-major de la révolution mondiale pour devenir une courroie de transmission des intérêts de la bureaucratie stalinienne.

Les bases politiques développées au cours des quatre premiers congrès de la IIIe Internationale restent cependant les nôtres : lutte contre l’impérialisme pour le renversement du capitalisme à l’échelle mondiale ; nécessité d’un parti organisant les travailleurs en vue de la prise du pouvoir ; destruction de l’État de la bourgeoisie et son remplacement par un État ouvrier – dont le pouvoir soviétique avait donné un exemple vivant.

4. La Quatrième Internationale (fondée en 1938)

C’est en réaction à la dégénérescence stalinienne de la IIIe Internationale et à la politique, désastreuse pour le prolétariat mondial, menée par la bureaucratie stalinienne, que Léon Trotsky proclama en 1938 la fondation de la IVe Internationale. Alors que la deuxième guerre impérialiste mondiale était sur le point d’éclater, il espérait en faire le drapeau indispensable au prolétariat révolutionnaire.

En tant qu’Internationale révolutionnaire, la IV Internationale n’a eu de réelle existence politique que du vivant de Léon Trotsky. Au cours du combat qu’il mena contre le stalinisme et la bureaucratie, au nom du communisme et des intérêts mêmes de l’Etat ouvrier issu de la révolution d’Octobre, Léon Trotsky caractérisa les mécanismes de la dégénérescence de la Révolution russe, dénonça les impasses politiques dans lesquelles les partis communistes staliniens précipitaient la classe ouvrière. C’est également son analyse qui permit d’appréhender le nazisme et le fascisme comme une forme particulièrement féroce de la dictature de la bourgeoisie dans une période de crise sociale, du fait de l’embrigadement des masses de petits bourgeois désespérés et enragés contre la classe ouvrière. Trotsky dénonça aussi la politique des Fronts populaires comme une subordination des intérêts de la classe ouvrière à ceux de la bourgeoisie.

Toutes ces caractérisations et ces analyses nous servent encore aujourd’hui pour nous orienter, alors que la construction de partis révolutionnaires et d’une direction internationale restent totalement d’actualité.
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