Maitron en ligne

Marxisme et mouvement ouvrier.

Re: Maitron en ligne

Message par Kéox2 » 25 Sep 2019, 11:43

Mdr je ne suis pas dans le Maitron. Nan j'déconne. En tout malgré des erreurs comme celle citée c'est un bel ouvrage. :)
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Re: Maitron en ligne

Message par artza » 07 Juil 2020, 08:48

On trouve un peu de tout dans le Maitron, mais c'est pas comme dans le cochon.

Au hasard, Henri Célié jouit de deux bio l'une dans le dico général l'autre dans la partie dite dictionnaire des anarchistes où on peut relever

Henri Célié et la majorité du bureau fédéral de la CFDT- cheminots défendent l'auto-organisation des travailleurs, la souveraineté des assemblées générales, et cette nouveauté que constituait l'apparition des coordinations...


Le meilleur est à venir

En revanche ils contestèrent la légitimité de la Coordination nationale intercatégories (CNI), vue comme une manipulation de Lutte Ouvrière.
Un militant de LO, Daniel Vitry représenta quelques temps la CFDT-cheminots à la CNI.
Puis quand ses camarades lui demandèrent de cesser, il continua tout de même et l'ensemble du bureau fédéral, dont Henri Célié, décida de le démettre de son mandat fédéral. Cela déclencha une violente polémique de LO contre l'UTCL et la LCR;


Laissons la conclusion vingt ans après à H. Célié , toujours cité par ce dictionnaire.

"Mais il n'était pas question d'entretenir la confusion au nom d'on ne sait quel copinage d'estrême-gauche."


L'année suivante, Henri Célié devint permanent chargé de la formation des bureaucrates, euh pardon syndicale! Toujours d'après le Maitron.
Toutes mauvaises actions méritent leur récompense.

Je relève une erreur (volontaire?) Vitry était membre de la direction de LO. Il a donc obéi à lui-même.
Et une façon tout à fait anarcho-bureaucratique de comprendre et de présenter les choses.
Vitry ne représentait pas le bureau fédéral dans cette coordination mais les grévistes dont la grande majorité même pas syndiquée ignorait l'existence!
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Re: Maitron en ligne

Message par com_71 » 07 Juil 2020, 10:27

artza a écrit :Vitry ne représentait pas le bureau fédéral dans cette coordination mais les grévistes dont la grande majorité même pas syndiquée ignorait l'existence !
Je suppose que tu veux parler de l'existence du bureau fédéral CFDT, et non pas de la coordination CNI. ;)
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Maitron en ligne

Message par Kéox2 » 07 Juil 2020, 11:36

Merci com_71 d'avoir publié ces 2 textes de Trotski adressé aux rédactions de la Vérité et de la Lutte de classes. Toujours très pertinents aujourd'hui. Quelqu'un pourrait m'expliquer l'origine de la rupture d'Alfred Rosmer avec la Ligue Communiste dans les année 30 ? Je sais qu'il avait des différents avec les frères Molinier notamment sur leurs pratiques... Mais cela me parait un peu léger comme explication et je n'ai rien trouvé sur internet.
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Re: Maitron en ligne

Message par Duffy » 07 Juil 2020, 13:35

Kéox2 a écrit :Merci com_71 d'avoir publié ces 2 textes de Trotski adressé aux rédactions de la Vérité et de la Lutte de classes. Toujours très pertinents aujourd'hui. Quelqu'un pourrait m'expliquer l'origine de la rupture d'Alfred Rosmer avec la Ligue Communiste dans les année 30 ? Je sais qu'il avait des différents avec les frères Molinier notamment sur leurs pratiques... Mais cela me parait un peu léger comme explication et je n'ai rien trouvé sur internet.


Paul Galois dans sa présentation d'Alfred Rosmer, en 2017, en préface à son "Mouvement ouvrier pendant la Première Guerre mondiale" :

En novembre 1930, lassé de l’atmosphère confinée de cette petite organisation, des querelles de personnes et des ambitions dérisoires Rosmer se retirait de l’Opposition, suscitant la déception et la colère de Trotsky. Ce dernier, dans une lettre privée, caractérisa alors Rosmer de la façon suivante : « En France est très répandu cette sorte de cercle où on se réunit une fois par semaine, on s’entretient de toutes choses, on se sépare sans rien décider, on fait paraître une fois par mois une petite revue dans laquelle chacun écrit ce qui lui vient par la tête. » Cela décrivait des cercles d’oppositionnels parisiens, autour de Paz, de Souvarine ou d’autres, mais pouvait paraître injuste vis-à-vis de Rosmer. La déception, voire l’incompréhension de Trotsky vis-à-vis du retrait de Rosmer était à la mesure de son estime. Rien ne pouvait décourager les révolutionnaires comme Trotsky sortis du chaudron de la Russie tsariste et rien non plus sans doute ne les prédisposait à comprendre le découragement des autres.
Les relations entre Trotsky et Rosmer s’interrompirent pendant quelques années, sans que, visiblement, leur estime réciproque ne s’estompe. Rosmer dès lors fut un militant sans organisation, mais pas sans activité. Il donna des articles à diverses revues, dont, évidemment, celle de Monatte. Il rassembla la documentation nécessaire à la rédaction du Mouvement ouvrier pendant la guerre, il acheva et publia le premier volume de cet ouvrage en 1936.
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Re: Maitron en ligne

Message par Duffy » 07 Juil 2020, 15:10

Ça n'en dit pas beaucoup plus dans le détail, mais je ne sais pas s'il faut aller chercher un fait précis, même s'il y a cette histoire avec Molinier (voir la lettre de Rosmer ci-dessous).

En 1930-31, il n'est pas tout à fait minuit dans le siècle, mais en quelques années les coups sont rudes : l'écrasement de la révolution en Chine, le renforcement de la bureaucratie en URSS, la répression brutale qui s'abat sur l'Opposition soviétique, l'expulsion de Trotsky, les défections dans l'Opposition -Smirnov, Smilga, Preobrajenski en 29, par exemple-, les conséquences de la "3e période", spécialement en Allemagne... et l'état effectivement de l'Opposition de gauche en France (voir l'extrait de Barta ci-dessous).

Je crois que l'on peut imaginer, malgré ses grandes qualités personnelles et les épreuves déjà surmontées, que Rosmer ait fini par être touché lui-aussi par une forme d'usure, par le poids de l'isolement, par le recul général... et qu'il n'ait pas trouvé les ressources pour mener le combat au sein de l'Opposition elle-même, en plus des combats que l'Opposition avait à mener.

Alors, il ne fut pas à la hauteur, à ce moment-là, d'une tâche immense, et d'une portée historique plus immense encore. Il a préféré, il me semble, se mettre en retrait des divers (petits) groupes oppositionnels et se "retirer" dans l'activité littéraire, c'est-à-dire, tout de même, dans une forme de lutte politique (et aujourd'hui encore, son "Mouvement ouvrier pendant la Première guerre mondiale" nous est bien utile). L'existence de l'Opposition trotskiste en France a donc reposé sur les Naville et Molinier-Frank, avec leurs graves défauts... et leurs qualités, ne serait-ce que celle d'avoir existé. Tout ça est certainement très regrettable (mais les regrets ne mènent pas loin). Au moins, contrairement à bien d'autres (Souvarine par exemple), Rosmer est resté fidèle à ses idées, à la révolution russe, au communisme, jusqu'au bout.

Impossible de dire ce qu'aurait été l'Opposition en France si Rosmer avait eu la force d'y mener, et s'il y avait gagné, une difficile bataille contre cette "atmosphère" dont parle Paul Galois (avec un Albert Treint par exemple, l'agent avec Suzanne Girault de la "bolchevisation" du PC, dirigée notamment contre Rosmer, Monatte et Souvarine, qui s'était rapproché de Molinier-Frank vers 1930-31, si je ne fais pas erreur...), contre les tendances dilettantes des Naville, Paz et compagnie que Trotsky a dénoncées dans plusieurs lettres et, au fond, contre l'isolement de l'Opposition vis-à-vis de la classe ouvrière.

Cette tâche, il a fallu encore une dizaine d'années supplémentaires pour qu'elle soit franchement posée, en France en tout cas (quant à la mener à bien, c'est encore une autre affaire...).

La dernière lettre (apparemment) de Rosmer à Trotsky avant la reprise de leurs liens en 1936 :
21 avril 1931

Cher ami, J’apprends de divers côtés qu’au cours de diverses réunions de la Ligue Communiste qui viennent d’avoir lieu, Raymond Molinier a déclaré, à plusieurs reprises, que « la première direction de la Ligue a dilapidé le fonds du camarade Trotsky ».
Comme, à tort ou à raison, R[aymond] M[olinier] passe maintenant ici pour être votre porte-parole, pour jouir de votre pleine confiance et ne rien faire sans s’être mis au préalable d’accord avec vous, je suis sûr que vous penserez comme moi qu’il convient de régler cette question sans délai, d’une façon définitive, et que vous trouverez le moyen le meilleur pour atteindre ce but.
Ce n’est pas la première fois que, par suite de la confiance d’hommes ou d’organisations, j’ai participé à l’administration d’un fonds de propagande, mais c’est la première fois qu’une attaque de cette sorte est dirigée contre moi. Et, dans la période présente, où les sujets de me réjouir ne sont pas particulièrement nombreux, c’est pour moi une tristesse nouvelle de constater que ma collaboration avec vous, plus étroite encore qu’elle n’avait été dans le passé, puisse aboutir à me mettre dans une aussi insupportable situation.

Bien à vous

A. R.

Vous avez vu sans doute que la question de votre admission en Angleterre a été de nouveau posée à la Chambre des Communes, et d’une manière assez adroite, au moment de l’arrivée d’un autre « réfugié politique », par un membre de l’I.L.P., Jenny Lee. Je vous envoie inclus la coupure du Times de ce jour relatant l’incident pour le cas où vous ne l’auriez pas déjà reçue.


https://bataillesocialiste.wordpress.co ... ky-rosmer/

Barta ("rapport sur l'organisation") :
La composition petite-bourgeoise des groupements de la IVème Internationale en France a été prouvée par l'attitude qu'ils ont prise après Juin 1940 devant l'occupation impérialiste du pays. La grande majorité de ces éléments groupés dans les « Comités français de la IVème Internationale » (actuellement POI) ont alors abandonné la position internationaliste en faveur d'un « front commun avec tous les éléments pensant français » . D'autre part certains membres en vue sont passés à des positions nettement fascistes. Ainsi se justifie définitivement la rupture avec tous ces éléments, rupture que nous avons accomplie en octobre 1939 pour nous délimiter d'un milieu petit bourgeois, dont les pratiques organisationnelles étaient social-démocratiques et non communistes.
Cette situation désastreuse du mouvement de la IVème en France s'explique de la manière suivante :

Les idées de l'Opposition russe, qui furent la base de la naissance du courant de la IVème Internationale, n'ont pas pu pénétrer dans un milieu ouvrier en France. Le prolétariat se trouvait dans ce pays sous l'emprise de deux partis prolétariens opportunistes, dont l'un, le PC, se parait du prestige de la révolution d'Octobre. Le fait que ces idées ont été adoptées surtout par des intellectuels manquant de véritables traditions communistes, qui pendant des années (de 1928 à 1933) n'ont pas eu la possibilité de militer sur le terrain des luttes ouvrières, a conféré à l'Opposition communiste en France un caractère petit-bourgeois qui a rendu aléatoire tout développement ultérieur du mouvement de la IVème Internationale en France au moment où la situation objective (les luttes prolétariennes de 1934 à 1939) fournissait une base solide à la propagation des idées de la IVème Internationale.
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Re: Maitron en ligne

Message par Kéox2 » 07 Juil 2020, 21:34

Merci Duffy pour cette réponse.
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