La conscience de classe selon Wilhelm Reich

Marxisme et mouvement ouvrier.

La conscience de classe selon Wilhelm Reich

Message par Cyrano » 28 Avr 2020, 14:13

"Qu'est-ce que la conscience de classe ?", Wilhelm Reich
Avec un sous-titre :
"Contribution au débat sur la reconstruction du mouvement ouvrier"
Traduction française et édition : Constantin Sinelnikoff, 1971, 98 pages (première édition : Verlag fûr Sexualpolitik, 1934).

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Le S.A.P,( Parti ouvrier socialiste) et les Communistes internationalistes veulent une "nouvelle Internationale". Mais il y a déjà de grandes divergences sur les modalités de ce nouveau parti. Trotzky a déjà réclamé la fondation de la Quatrième Internationale, le S.A.P. y est en principe favorable, mais il veut que la nouvelle Internationale soit un résultat du rassemblement de la classe ouvrière, et non la créer d'emblée comme le veut Trotzky et réaliser le rassemblement avec ce mot d'ordre. Dans le mouvement de politique sexuelle, nous posons la question de la façon suivante : doit-on fonder immédiatement une organisation et recruter sur la base de son programme, ou doit-on d'abord laisser l’idéologie et le programme se diffuser partout, et ne réaliser le rassemblement organisationnel que plus tard sur une base plus large ? Nous avons choisi la seconde voie, et nous disons qu'une "organisation préparatoire plus lâche" présente de nombreux avantages : pas d'exclusive prématurée, élimination du danger de repliement sectaire, meilleure possibilité de pénétration dans d’autres organisations, et bien d’autres. […]

Que nous voulons exproprier le capital, socialiser les moyens de production, établir le pouvoir des travailleurs, soldats, employés et paysans, sur le capital, que nous voulons la véritable démocratie du peuple travailleur, qu'à cette fin la conquête du pouvoir, non par des bulletins de vote, mais par les armes, est nécessaire, etc., nous le savons déjà. Se contenter de proférer cela à nouveau, d’en faire un programme, n'aurait pas grande valeur, car cela a déjà été fait assez souvent. La grande question est de savoir pourquoi nos organisations se sont sclérosées, pourquoi la bureaucratie nous a étouffés, pourquoi les masses ont agi contre leur propre intérêt en portant Hitler au pouvoir. […]

Un facteur essentiel, sinon exclusif, de l'échec du socialisme sous tous ses aspects, facteur qu'on ne peut plus négliger ou considérer comme secondaire, c'est l'absence d'une psychologie politique marxiste utilisable. Cette absence ne provient pas seulement du fait qu'une telle psychologie reste à élaborer, mais aussi du fait que dans le mouvement ouvrier on est très effarouché par le point de vue psychologique, par une psychologie pratique et délibérée. Cette lacune de notre part a été un avantage considérable pour l’ennemi de classe, elle a été l’arme la plus puissante du fascisme. Tandis que nous proposions aux masses de vastes analyses historiques et exposés économiques sur les conflits impérialistes, elles s'enthousiasmaient pour Hitler sous l'effet de motivations affectives profondes. Nous avions, pour parler comme Marx, laissé la pratique du facteur subjectif aux idéalistes, nous étions devenus des matérialistes mécanistes. […]

LES DEUX ESPECES DE CONSCIENCE DE CLASSE

La lutte d'un héroïsme inouï menée par les ouvriers autrichiens du 12 au 16 février 1934 prouve qu'il peut exister certainement une spontanéité révolutionnaire sans conscience de la "lutte finale". La spontanéité révolutionnaire et l’idée de la "lutte finale" sont deux choses différentes.
[…]

En Allemagne, il y avait quelque 30 millions de travailleurs animés de sentiments an ti ca pi t al is tes , ce qui était en nombre plus que suffisant pour la révolution sociale, mais c'est la fascisme qui vint au pouvoir précisément à l'aide des sentiments a n t i capitalistes de ses partisans, Les sentiments anti -capitalistes sont-ils déjà la conscience de classe, ou bien une simple disposition à la conscience de classe ou seulement une condition de sa formation ? Lénine créa la notion d'avant-garde et de parti, ainsi que l'organisation elle-même, en vue de compléter ce que la masse ne pouvait réaliser elle-même spontanément :
«Nous avons dit que les ouvriers ne pouvaient pas non plus avoir une conscience social-démocrate, Celle-ci ne put leur être apportée que de l'extérieur. L'histoire de tous les pays montre que la classe ouvrière réduite à ses propres forces, ne peut acquérir qu'une conscience trade-unioniste, c'est-à-dire se convaincre de la nécessité de s'unir syndicalement, de mener une lutte contre l'entrepreneur, d'exiger du gouvernement telle ou telle loi sociale, etc » (Lénine) […]

Aucune direction ne pourra jamais introduire dans les masses ce que l'on appelle conscience de classe, s’il ne se trouve déjà dans le prolétariat quelque chose qui y ressemble. Car que doit-on apporter aux masses ? La connaissance hautement spécialisée du processus sociologique et de ses contradictions ? Ou la connaissance compliquée des lois de l'exploitation capitaliste ? Les partisans de la Russie révolutionnaire avaient-ils ce savoir lorsqu'ils combattaient avec enthousiasme, ou bien n’en avaient-ils pas besoin ? Etaient-ils des ouvriers et paysans "doués de conscience de classe", ou simplement des rebelles ? Nous posons ces questions pour montrer à quel point elles sont sans issue.

On discutait fort, dans un groupe politique, récemment, de la consciencede classe et de la nécessité de "l’éveiller massivement". Les participants durent, pour la première fois, se poser la question : de quoi parle-t-on exactement ? Que veut-on dire en parlant de conscience de classe ? L'un d'entre eux* en effet, qui avait jusque là gardé le silence, pria un dirigeant, zélé défenseur de la conscience de classe du prolétariat allemand, de bien vouloir énumérer cinq éléments de la conscience de classe, et éventuellement cinq facteurs contriarant son développement.
[* Note de bas de page sur "L'un d'entre eux" :
Il s'agit de Wilhelm Reich lui-même, lors d'une réunion de trotskistes allemands à Paris en 1933; c'est à la suite de,cette réunion qu'il jeta sur le papier la première ébauche de cette brochure. N.d.T.]
Le responsable interrogé fut d'abord quelque peu étonné, hésita un moment, puis répondit avec assurance:
– « Mais la faim, naturellement »
– « Est-ce que le membre de la S.A. affamé est doué de conscience de classe ?», lui répliqua-t-on aussitôt.»
Est-ce que le voleur qui, poussé par la faim, vole une saucisse, ou le chômeur qui pour deux marks accepte de participer à un défilé réactionnaire, ou l'adolescent qui lors d’une manifestation jette des pierres sur la police, sont doués de conscience de classe? […] En quoi la liberté socialiste diffère-t-elle de la liberté nationale que promet Hitler ? […]

La conception selon laquelle la classe opprimée peut d'elle-même, sans direction, par une volonté révolutionnaire spontanée, assurer la victoire de la révolution, n'est pas moins fausse que la conception inverse selon laquelle cette victoire ne dépen -drait que de la direction, qui n'aurait qu’à créer la conscience de classe. La direction ne pourrait jamais y parvenir, si cette conscience n'était pas en quelque façon déjà là, quoique sous une forme spontanée.

"Qu'est-ce que la conscience de classe" ?. Si l'on objecte ici que la question est superflue, car l'on a toujours affirmé devoir s'appuyer sur les "besoins quotidiens", nous demandons alors: est-ce "développer la conscience de classe" que de réclamer l'installation de ventilateurs dans une entreprise ? Et qu'en est-il lorsque le conseil d'entreprise N.S.B.O. le fait aussi, et peut-être même avec plus de talent ? S'est-il ainsi gagné le personnel ? Où est la différence entre la défense des "petits intérêts” par les socialistes et cette même défense par les fascistes, entre notre slogan de liberté et le slogan "la force par la joie" ? [Organisation de loisirs allemande] […]

On dit que la conscience des masses doit être haussée au niveau de la conscience de classe révolutionnaire; si l'on entend par là la connaissance spécialisée du cours de l’histoire que le dirigeant révolutionnaire doit posséder, on poursuit une utopie. On ne parviendra jamais dans le capitalisme, par quelque moyen de propagande que ce soit, à infuser ce savoir très spécialisé dans les larges masses qui doivent mener à bien l'insurrection et la révolution. Etant donné que dans les réunions électorales on se contentait de proférer des slogans ou bien, comme cela fut souvent le cas au Palais des Sports, de faire disserter un responsable pendant des heures sur la politique financière de la bourgeoisie ou les antagonismes américano-japonais, on étouffait à tout coup l'excitation et l'enthousiasme initiaux, on prêtait aux masses l'intérêt et les aptitudes nécessaires pour l'analyse économique objective, et l'on détruisait chez des milliers d’auditeurs ce qu'on appelle à juste titre le sentiment de classe. […]

Il y aurait donc concrètement deux sortes de conscience de classe: celle de la direction révolutionnaire et celle de la masse; il faut que les deux s'accordent. La direction n'a pas de tâche plus pressante, outre la connaissance précise du processus historique objectif, que celle de comprendre:
a. Quelles idées et quels désirs progressistes existent selon les couches, professions, classes d'âge et sexes;
b. Quels désirs, angoisses et idées entravent le développement de l'aspect progressiste ("fixations traditionnelles").
[…]

Le contenu de la conscience de classe du dirigeant révolutionnaire n'est pas de type personnel; dans la mesure où les intérêts personnels (ambition, etc...) s'y mêlent, ils entravent son action. En revanche, la conscience de classe des larges masses (à l’exception de l'infime minorité de travailleurs consciemment révolutionnaires) est entièrement de type personnel. Celle-là comporte la connaissance des contradictions de l'économie capitaliste, des possibilités inouïes de la planification socialiste, de la nécessité de la révolution sociale en tant qu’adaptation de la forme d'appropriation à la forme de production, des forces historiques d'orientation progressiste ou réactionnaire. La seconde est bien éloignée de ce savoir et des vastes perspectives, elle est faite du petit, du quotidien, du banal. La première saisit le processus objectif, historique, socio-économique, les conditions extérieures de nature économique et sociale auxquelles les hommes sont soumis; […]

La seconde, ne s'intéresse absolument pas .aux antagonismes russo-japonais ou anglo-américains, ni non plus au progrès des forces productives; elle n'est orientée que vers les reflets, incrustations et effets de ce mécanisme objectif dans la subjectivité, sous forme de multiples petites questions de la vie quotidienne; son contenu est donc l'intérêt pour la nourriture, le vêtement, la mode, les relations avec les proches, les possibilités de satisfaction sexuelle au sens étroit, les jeux et plaisirs sexuels au sens large, tels le cinéma, le théâtre, les festivités et la danse, et aussi l'intérêt pour les difficultés de l'éducation des enfants, l'aménagement de la maison, la durée et le contenu des loisirs, etc. […]

Lénine promit aux paysans la terre des grands propriétaires, bien qu'il sût que le partage des terres favorisait la "mentalité petite-bourgeoise"; il réalisa la révolution essentiellement avec ce mot d'ordre, avec les paysans, et non contre eux; il avait ainsi incontestablement enfreint un grand principe de la politique et de la théorie socialistes, celui du collectivisme. Les révolutionnaires hongrois avaient en revanche des principes élevés, mais aucune notion du facteur subjectif; ils savaient bien ce qu’exige l'histoire, mais pas ce qu'exige le paysan, ils socialisèrent immédiatement la grande propriété, et perdirent la révolution.

Cet exemple parmi tant d'autres suffira à prouver que l'on ne peut atteindre le but final du socialisme qu'en passant par l'accomplissement des objectifs mineurs et immédiats des individus, par un fort accroissement de leur satisfaction. C'est alors seulement que l'héroïsme révolutionnaire peut gagner les larges masses.
Il y a peu d'erreurs aussi graves que de concevoir "la conscience de classe" comme une notion éthique. La conception ascétique de la révolution n'a jusqu'à présent conduit qu'à des difficultés et des défaites. […]

On peut considérer comme facteurs de la conscience de classe tout ce qui contredit l'ordre bourgeois, tout ce qui contient le germe de la révolte; et inversement, comme obstacles à la conscience de classe, tout ce qui lie à l’ordre bourgeois, le soutient et le renforce . On dit qu'au cours de la révolution de novembre, lorsque les masses se déployaient dans le jardin zoologique, les manifestants prirent grand soin de ne pas piétiner les pelouses. Cette anecdote, qu'elle soit vraie ou seulement bien trouvée, résume ce qui fait en grande partie le tragique du mouvement révolutionnaire: l’embourgeoisement de l'acteur de la révolution.
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Re: La conscience de classe selon Wilhelm Reich

Message par com_71 » 28 Avr 2020, 15:20

Ça nous rajeunit. Qu'en disait Boris Fraenkel à son jeune élève Michel ?
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: La conscience de classe selon Wilhelm Reich

Message par Cyrano » 28 Avr 2020, 18:12

Ça nous a donné de quoi sourire durant cette campagne présidentielle, avant que Chirac ne terrasse "frisouille" (Les Guignols lui avaient donné un pseudo moins mystérieux que Michel).

Pierre Broué, de son lit d'hôpital hurlait contre la vague du vote Chirac au deuxième tour mais tout en disant «Il faut dire à Michel qu'on l'aime»
Cyrano
 
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Re: La conscience de classe selon Wilhelm Reich

Message par Byrrh » 28 Avr 2020, 19:00

Cyrano a écrit :Pierre Broué, de son lit d'hôpital hurlait contre la vague du vote Chirac au deuxième tour mais tout en disant «Il faut dire à Michel qu'on l'aime»

C'est une boutade ? Broué en avait encore quelque chose à cirer de Jospin en 2002 ?
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Re: La conscience de classe selon Wilhelm Reich

Message par Cyrano » 28 Avr 2020, 21:56

Je cite de mémoire, mais je crois bien me souvenir de ça, à peu près. C'est en le lisant que j'ai découvert que Michel, c'était Jospin.

Je ne retrouve pas le texte intégral sur internet.
J'ai trouvé un site rendant hommage à Pierre Broué et dans cet hommage on trouve un passage citant ce texte de 2002, très partiellement:
http://www.luttedeclasse.org/service/broue1.htm
Ma maigre trouvaille:

Avril 2002 : sa colère face au vote Chirac

Ainsi, lorsqu’il [Pierre Broué}] nous a communiqué sa déclaration sur le second tour des élections d’avril 2002, épouvanté qu’il était de la position de nombre de ses amis. Sa déclaration fut publiée intégralement et tout naturellement dans notre journal La Commune (n°21 mai 2002). Il est bon, à l’heure où certains sont frappés d’amnésie et n’hésitent pas effectivement à se présenter comme les « fils spirituels » de Pierre Broué, de rappeler ce qu’il avait écrit alors :
« Entré à l’hôpital pour une opération au lendemain du premier tour, je découvre en sortant que des camarades que j’estime ont jeté par-dessus bord idées et principes et appellent à voter Chirac ! J’avoue avoir reçu ce coup en plein visage et en tituber encore. Mon fils Michel m’offre de m’aider matériellement à exprimer mon point de vue. J’accepte. Je vais être brutal. Ces derniers jours, dans un état semi-comateux, ne me récupérant que par morceaux, je me suis cru en août 14. Je ressens l’attitude de ces camarades, et notamment ceux de la Gauche socialiste (dont je ne suis pas et n’ai jamais été) comme un coup de schlague, une humiliation, une initiative très grave (...) ».
Il est curieux de noter que ce texte qui fut en partie publié dans Le Monde n’est pas repris par les actuels laudateurs de Pierre Broué, qui ont la mémoire bien courte et sélective.
Cyrano
 
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Re: La conscience de classe selon Wilhelm Reich

Message par Byrrh » 28 Avr 2020, 22:02

Il y a "Michel" et Michel : Pierre Broué a effectivement un fils qui s'appelle Michel...

[url]http://fr.m.wikipedia.org/wiki/Michel_Broué[/url]
(pff... les caractères accentués dans les URL...)
Byrrh
 
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Re: La conscience de classe selon Wilhelm Reich

Message par Cyrano » 28 Avr 2020, 22:20

Si je retrouve la lettre intégrale, tu payeras ta bière à la fête, je ne sais quand?
Et si tu ne trouves pas, inversement, tu payeras ta bière à la fête, je ne sais quand?
Cyrano
 
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Re: La conscience de classe selon Wilhelm Reich

Message par Byrrh » 28 Avr 2020, 22:24

Allez, tu y avais déjà fait allusion il y a 15 ans... ;)
viewtopic.php?p=153987#p153987

J'avoue que je ne comprends pas trop ce que Broué veut exprimer en citant celui qui lui a déclaré "Il faut dire à Jospin qu'on l'aime". Ou je ne le comprends que trop : il considérait que le PS et ses dirigeants, c'était encore le mouvement ouvrier ? :|
Byrrh
 
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Re: La conscience de classe selon Wilhelm Reich

Message par com_71 » 28 Avr 2020, 23:56

...faire un Premier Mai grandiose, aider la jeunesse à renouer avec les traditions qu'elle cherche.

Pour ça on a été servi, jamais vu autant de drapeaux tricolores dans les rues...
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: La conscience de classe selon Wilhelm Reich

Message par artza » 29 Avr 2020, 04:42

Broué n'était pas une tronche politique.

Ex: affirmer en 1974 que la candidature Mitterrand à la présidence était l'expression du front unique ouvrier imposé au PC et à la bureaucratie du Kremlin par les masses.
Que la victoire électorale de Mitterrand au 1er tour (?sic) sera une victoire pour la classe ouvrière, un boulevard ouvert...

Avec l'âge bien que toujours vert, il ne s'était pas amélioré à cet égard.
artza
 
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