Vive la Commune !
Je suis franc et sans souci ;
Ma foi, je m'en flatte !
Le drapeau que j'ai choisi
Est rouge écarlate.
De mon sang, c'est la couleur
Qui circule dans mon cœur.
Vive la Commune !
Enfants,
Vive la Commune !
Oui, le drapeau rouge est bien
Le plus bel emblème
De l'ouvrier-citoyen ;
C'est pourquoi je l'aime.
L'étendard du travailleur
Sera toujours le meilleur.
Vive la Commune !
Enfants,
Vive la Commune !
Je n'aime point les méchants,
Ni les bastonnades ;
Mais j'aime tous les enfants,
Pour mes camarades
Lorsque je joue avec eux,
Nous chantons, le cœur joyeux :
Vive la Commune !
Enfants,
Vive la Commune !
La Commune, savez-vous,
Petits téméraires,
Ce que c'est ? Ecoutez tous :
C'est de vivre en frères.
Et lorsque nous serons grands
Nous combattrons les tyrans.
Vive la Commune !
Enfants,
Vive la Commune !
Afin d'affirmer les droits
De la République,
Il nous faut vaincre les rois
Et toute leur clique.
Plus de bon Dieu, de Jésus !
Des prêtres… Il n'en faut plus !
Vive la Commune !
Enfants,
Vive la Commune !
Quand les temps seront venus,
Aucune famille
N'aura plus d'enfants pieds-nus,
Traînant la guenille.
Tout le monde aura du pain,
Du travail et du bon vin.
Vive la Commune !
Enfants,
Vive la Commune !
Les journaux de l'ex-préfecture,
Les flibustiers, les gens tarés,
Les parvenus par l'aventure,
Les complaisants, les décorés
Gens de Bourse et de coin de rues,
Amants de filles au rebut,
Grouillent comme un tas de verrues,
Sur les cadavres des vaincus.
Nous voilà rendus aux jésuites
Aux Mac-Mahon, aux Dupanloup.
Il va pleuvoir des eaux bénites,
Les troncs vont faire un argent fou.
La deuxième partie des Historiens contre la Commune est intitulée En finir avec le « grand récit marxiste » et reprend, « avec » (ou plutôt contre) les historiens du cent-cinquantenaire, un certain nombre de points, les salaires, les loyers, le décret sur les ateliers, le rôle de l’Internationale, le peuple et les prolétaires… et ce qu’en ont fait ou dit les hommes et les femmes de la Commune.
Trotsky a écrit :« Le philistin, surtout s'il est éloigné de l'arène de la lutte dans l'espace et le temps, se croit au-dessus des camps en conflit, ne serait-ce que parce qu'il n'en comprend aucun. Il prend sincèrement sa cécité devant le travail des forces historiques pour l'impartialité suprême, de même qu'il a coutume de croire qu'il est, lui, la mesure normale des choses. (...) Émousser les angles vifs, répartir également la lumière et les ombres, moraliser sur un ton conciliant, en masquant scrupuleusement les sympathies politiques de l'auteur, voilà ce qui assure sans peine à un travail historique une haute réputation d'"objectivité". Si l'objet de la recherche est un phénomène qui se concilie aussi mal avec le bon sens que la révolution, l'"objectivité" historique dicte par avance ses conclusions immuables : la cause des secousses réside dans le fait que les conservateurs étaient trop conservateurs, les révolutionnaires trop révolutionnaires ; ces excès historiques qui s'appellent "guerre civile" peuvent être évités à l'avenir si les propriétaires sont plus généreux et les affamés plus modérés. Un livre qui suit de telles tendances a une bonne influence sur les nerfs [...] »
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