J'avais lu il y a longtemps de Sandor Kopàcsi [préfet de police de Budapest en 1956], Au nom de la classe ouvrière aux éditions Robert Laffont...
On croyait tout savoir sur la révolution hongroise écrasée. Sandor Kopácsi, qui était en 1956 le préfet de police de Budapest, nous la fait découvrir. Il est au centre des événements : chargé de réprimer la révolte, il sera bientôt aux côtés des insurgés dans l'équipe gouvernementale d'Imre Nagy. En fait, avec Kopácsi, c'est tout un itinéraire que nous suivons. Ouvrier tourneur, jeune maquisard, il devient, presque malgré lui, au nom de ses idéaux, colonel et préfet de police. Le voici au coeur du cercle des dirigeants, et lui, l'ancien ouvrier, découvre le cynisme des Russes.
Entre la visite des camps qu'il dirige et les sauteries en compagnie de l'ambassadeur Andropov, l'actuel chef du KGB, dauphin de Brejnev, le colonel Kopácsi expérimente la manière dont le Kremlin gouverne ses satellites. Puis survient la rupture, l'insurrection de 1956. Le général Serov, président du KGB, son ennemi personnel, se promet de le « pendre à l'arbre le plus haut de Budapest ». Kadar intervient auprès de Khrouchtchev et réussit à sauver la tête de Kopácsi. Mais, en compagnie du Premier ministre Imre Nagy, exécuté plus tard, l'ancien tourneur est condamné à perpétuité. Parmi les rares survivants du procès Nagy, il est le premier qui ait pu — récemment (note de l'éditeur en 1979) — s'enfuir de Hongrie. Témoin capital du drame de 1956, il révèle ce que fut ce procès — « L'Aveu » sans les aveux — et le rôle des Russes avant, pendant et après la révolution. Ecrits avec brio, verve, humour et émotion, les Mémoires du colonel Kopácsi sont uniques. Un « dissident » met en scène l'intimité quotidienne des dirigeants de l'Est. Abstraits dans tant d'ouvrages, Russes et officiers haut gradés de la police secrète apparaissent ici dans la réalité quotidienne mêlés aux justes — Imre Nagy, son secrétaire « Yochka », Pal Maleter — qui vont mourir condamnés, comme tout un peuple, « au nom de la classe ouvrière ».
Hongrie 1956 : mensonge anti-ouvrier
Brève de Lutte Ouvrière
Le 25/10/2021
https://www.lutte-ouvriere.org/breves/h ... 84002.html
En campagne électorale, Victor Orban a organisé un grand rassemblement le 23 octobre, prétendant commémorer « l'insurrection antisoviétique de 1956 ».
Les conseils ouvriers mis en place par les travailleurs hongrois insurgés en 1956 se battaient contre le régime de terreur imposé par l’appareil d’État hongrois aux ordres de la bureaucratie soviétique. L’insurrection ouvrière résista à l’armée envoyée par l’URSS qui la réprima dans le sang.
Aujourd’hui, l’extrême droite d’Orban tout comme ses opposants politiques cherchent à s’annexer politiquement l’insurrection de 1956 en la vidant de son caractère essentiellement ouvrier et en occultant que c’est du côté des idées communistes et socialistes que le mouvement cherchait une issue contre la dictature stalinienne. Une falsification de l’histoire que ne renierait pas Staline.
Fraternellement,
GdM