Thèses sur la morale communiste... A. Kollontaï

Marxisme et mouvement ouvrier.

Thèses sur la morale communiste... A. Kollontaï

Message par Gayraud de Mazars » 25 Nov 2022, 21:08

Salut camarades,

Les premières années de la Russie soviétique avaient donné de réelles avancées pour les femmes, Alexandra Kollontaï en était une des fers de lance féministe, mais son combat fut anéanti par la réaction stalinienne, à laquelle pourtant, elle a survécu !

Dans la présentation de l'article je n'aime pas la phrase : "Comme si, menaçant de subvertir un ascétisme bolchevique qui n’avait pas tardé à s’imposer... Quelle est cet ascétisme bolchévik dont il serait question ?

Cet article pose le débat de la morale communiste au début de la Révolution en 1921, loin du féminisme petit - bourgeois progressiste, qui domine de nos jours...

Thèses sur la morale communiste dans le domaine des relations conjugales (1921)
Par Alexandra Kollontaï
Traduit du russe par Fabien Rothey

De la théoricienne et militante féministe russe Alexandra Kollontaï (1872-1952), on connaît généralement les thèses sur l’amour libre (« amour-camaraderie ») et la décomposition de la famille (bourgeoise).

Bien qu’on voie communément en elle une chantre de l’émancipation des femmes sous le communisme, force est de constater que ses positions féministes sont rarement mises en relation avec son profond engagement – marqué par son rôle capital au sein de l’Opposition ouvrière – dans le projet global de transformation des rapports sociaux inauguré par la révolution d’Octobre.

Comme si, menaçant de subvertir un ascétisme bolchevique qui n’avait pas tardé à s’imposer, le féminisme de Kollontaï avait dû se tapir dans l’ombre de la révolution. la réalité est plus complexe, comme en témoigne l’article dont nous proposons ici la traduction.

Il fut publié en 1921 dans la revue Kommunitska, organe de presse du Département des femmes (zhenotdel) du Parti communiste russe, dont Kollontaï assumait à cette période la direction. Les « thèses sur la morale communiste » de Kollontaï révèlent la puissance utopique de sa conception de la libération sexuelle et de la nouvelle communauté amoureuse, via la socialisation quasi intégrale des tâches reproductives, mais aussi toute l’ambiguïté de l’hygiénisme et du bio-productivisme qui en sont chez elle le corollaire, menaçant d’introduire une nouvelle police de la sexualité guère moins répressive que celles qui l’avaient précédée.


Pour lire l'article :

https://www.marxists.org/francais/kollo ... ugales.pdf

Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
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Re: Thèses sur la morale communiste... A. Kollontaï

Message par Byrrh » 25 Nov 2022, 21:59

Gayraud de Mazars a écrit :Salut camarades,

Les premières années de la Russie soviétique avaient donné de réelles avancées pour les femmes, Alexandra Kollontaï en était une des fers de lance féministe, mais son combat fut anéanti par la réaction stalinienne, à laquelle pourtant, elle a survécu !

En tant que bureaucrate stalinienne elle-même, il convient de le préciser.
Byrrh
 
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Re: Thèses sur la morale communiste... A. Kollontaï

Message par com_71 » 26 Nov 2022, 01:06

Ce texte de Kollontai, et donc aussi sa présentation anti-bolcheviks, a été cité en note à un article 'La « grande famille prolétarienne ». Sur Alexandra Kollontaï' mis en ligne le 19 nov. sur le site de Révolution Permanente.
https://www.revolutionpermanente.fr/La- ... -Kollontai
On retiendra notamment de cet article la face cachée et sombre de sa conclusion, riche de "ramifications multiformes" :
« ...Elle [la Femme] est en somme au service de la collectivité, et son corps “produit” un nouveau membre pour la république ouvrière ». Si ces lignes contiennent une reconnaissance de la reproduction (de l’espèce) comme travail, fût-ce encore entre guillemets, elle pose dans le même temps les linéaments d’un bio-productivisme qui incarne la face cachée, sombre, du projet de communisation de la nature promu par Kollontaï et qui s’avère inséparable d’un processus de (re)naturalisation de la communauté. Ce n’est qu’en se saisissant résolument de ces ambivalences, et peut-être apories, en se refusant à porter un regard unilatéral, positif ou négatif, élogieux ou réprobateur, sur le parcours et l’œuvre de Kollontaï, qu’on pourra mesurer ce que celle-ci a encore à nous dire et nous apprendre des contradictions du monde dans lequel nous vivons.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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