Hugo Blanco est mort...

Marxisme et mouvement ouvrier.

Hugo Blanco est mort...

Message par Gayraud de Mazars » 26 Juin 2023, 11:30

Salut camarades,

Le dirigeant et militant trotskyste Hugo Blanco du Pérou, vient de mourir, il me semblait dans mes souvenirs, qu'il avait participé à un meeting à la Fête de Lutte Ouvrière avec Arlette à la fin des années 1980, à Presles...

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Hugo Blanco es muerto !
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Re: Hugo Blanco est mort...

Message par com_71 » 26 Juin 2023, 14:07

Non, Hugo Blanco, militant qui fût toute sa vie du côté des exploités, ne se revendiquait plus du trotskysme depuis de nombreuses années. Sa disparition me touche notamment en ravivant d'anciens souvenirs (j'y reviendrai), mais l'article d'Inprecor d'il y a une vingtaine d'années, où il disait renoncer à l'organisation de la classe ouvrière (pour les "peuples opprimés"), m'avait déjà attristé.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Hugo Blanco est mort...

Message par Gayraud de Mazars » 27 Juin 2023, 15:21

Salut camarades,

Un camarade m'a transmis cet article plutôt bien fait de la LIT - CI, traduit par Bernard Fischer...

En commentaire il précise - "Il manque des développements sur 1978, le Focep, la crise du SU de 79-80 puis la rupture Lambert Moreno de fin 1981 et l’épisode Sentier Lumineux qui a bien compliqué les choses au Pérou"...

On notera cependant le respect et l’aura conservés par Blanco auprès de ses anciens camarades morénistes

Qui était Hugo Blanco Galdos ?
Vendredi 23 Juin 2023

Nahuel Moreno a déclaré qu'Hugo Blanco était le plus grand leader de masse trotskyste après Léon Trotsky et, à ce jour, c'est toujours vrai. Il était le leader incontesté de la révolution agraire péruvienne, qui était centrée dans la province de la Convención dans les années 1960. Tout au long de ce processus, il a fait partie de notre courant et de la lutte pour la construction du parti révolutionnaire au Pérou. Il travaillait toujours dans le mouvement indigène et il continue d'être une référence importante pour les militants et les sympathisants paysans indigènes d'Amérique Latine.

Hugo Blanco Galdós est né à Cuzco, au Pérou, en 1934. Son père était un avocat qui défendait les paysans, ce qui signifiait que, dès son plus jeune âge, il apprit leurs misères et il apprit la langue quechua au contact des vieux leaders paysans et indigènes qui visitaient son père.

En 1954, il se rend à la Plata, en Argentine, pour étudier l'agronomie. Il rejoint l'organisation dirigée par Nahuel Moreno connue sous le nom de son journal, Palabra Obrera. Il décrit cette étape de sa vie de la manière suivante, « en 1954, je suis allé à la Plata, en Argentine, alors qu'il y avait une dictature au Pérou. Les exilés péruviens militants de l'Alianza Popular Revolucionaria Americana (APRA) sont arrivés, comme Melgar et Villanueva. Mes frères, âgés de dix-sept et de dix-neuf ans, ont été emprisonnés parce qu’ils étaient des militants de l’APRA. A cette époque, être militant de l’APRA, ou communiste, était un crime au Pérou. À mon arrivée, j’ai appris que mon frère était secrétaire général de la cellule de l’APRA de la Plata. Il n'y avait pas de répression à la Plata. Je n'ai pas aimé l'APRA. Mon frère était chargé d'éloigner les communistes de moi. Je cherchais des militants du Parti Ouvrier Révolutionnaire (POR) et/ou des trotskystes dont je connaissais l'existence, car je savais que, à Lima, il y avait de la répression contre le POR et, dans leur journal, ils avaient publié leur programme, que j'aimais bien. Nous étions dans la chambre de mon frère, qui se trouvait dans les locaux de l’APRA. La direction était tombée, pour la première fois, entre les mains de la gauche, mon frère m'a dit que Pavón avait amené un trotskyste à l’union des étudiants péruviens, j’ai arrêté d'écouter et mon autre frère lui a dit que je cherchais des trotskystes. Il y a eu une mobilisation en faveur des étudiants péruviens, j'ai rencontré le péruvien Carlos Salguín et je lui ai dit que je cherchais des militants oppositionnels de l’APRA, des militants du POR ou bien des militants trotskystes. Il m'a répondu qu’il était un militant trotskiste du POR péruvien et il m’a mis en contact avec le POR argentin. C'est ainsi que j'ai rencontré Nahuel Moreno, c'était le leader du POR. C'était en 1956. Moi et d'autres étudiants, nous avons quitté l'université et nous sommes allés travailler dans des usines. Il y a eu une ouverture au Pérou, nous voulions rentrer et nous nous sommes demandé comment faire. Nous étions des sympathisants, mais nous avons eu le privilège de participer aux réunions de la direction du parti de Nahuel Moreno ».

Le voyage d’Hugo Blanco au Pérou n'était pas pour rejoindre le mouvement paysan mais, comme il le dit si bien, pour construire le parti révolutionnaire. Dans cet objectif, il rejoint le POR, « au Pérou, j'ai essayé d'entrer dans des usines, mais c'étaient de petites usines sans syndicats et nous avons essayé de les construire, jusqu'à ce que je réussisse enfin à entrer dans une usine pétrolière, qui avait un syndicat. A ce moment, Richard Nixon, qui était alors vice-président des Etats-Unis, est venu au Pérou et une manifestation a été préparée contre sa visite à laquelle a participé le POR péruvien et qui a été réprimée. C'est alors que nous avons décidé d'aller à Cuzco, où il y a eu un grand soulèvement et où a commencé une autre histoire, la lutte de la Convencion ».

Hugo Blanco est allé à Cuzco où il a travaillé comme vendeur de journaux et où il a fondé un syndicat. Il rejoint les paysans de la Convención. Il a été emprisonné pour avoir participé à une mobilisation à Cuzco. Il a été libéré sous la pression de la Fédération des Travailleurs de la Convención et, avec leur soutien, il a réussi à surmonter les obstacles que le Parti Communiste Péruvien (PCP) mettait sur son chemin pour participer aux assemblées de la Fédération des Travailleurs de Cuzco et de la Fédération des Paysans. Il s'installe dans la vallée de la Convención et, en promouvant l'organisation syndicale paysanne, il devient un grand leader du soulèvement agraire qui éclate en 1961 et qui avait son centre dans la province de la Convención, en même temps qu'il gagne des leaders paysans à la construction du parti révolutionnaire, dès son adhésion au POR.

Le cri de Tierra o Muerte parcourra les vallées dans la bouche de dizaines de milliers de paysans. Lorsqu’Hugo Blanco est arrivé à Cuzco, il n'a trouvé que six syndicats organisés. A la fin de sa campagne, il y avait cent quarante-huit syndicats.

Au mois de juillet 1961, Hugo Blanco était déjà un leader paysan de la Convención et il se battait contre le PCP pour la direction de la Fédération des Travailleurs de Cuzco (FTC).

Pendant un an, le processus de syndicalisation, l'occupation des haciendas et les affrontements armés contre la police se sont poursuivis. La politique du Secrétariat Latino-Américain du Trotskysme Orthodoxe (SLATO) de promotion de l'organisation paysanne dans la lutte contre les grands domaines agricoles intégrait la défense des indigènes en tant que nation opprimée.

« L’indigène est une nationalité opprimée. Bien que le mur qui le sépare des métis et des blancs ne soit pas aussi solide que dans le cas des États-Unis, les humiliations et les écrasements dont il est victime sont plus grands. Leur langue, leur musique, leurs vêtements, leurs goûts et leurs coutumes sont moqués, écrasés et dénigrés. Sans aucun doute, la lutte à la campagne est celle du paysan contre le propriétaire, mais la justification de l’indigène et de la nationalité opprimée est un ingrédient fondamental. C'est pourquoi nous avons toujours parlé en quechua tout au long de la lutte, nous avons toujours exalté l'indigène », a écrit Hugo Blanco dans Tierra o Muerte.

Comme le disait Nahuel Moreno, « le grand problème qui se pose est de savoir comment combiner cette lutte pour la terre et le vote pour la paysannerie, qui est une lutte qui intéresse les masses rurales, avec les problèmes qui affligent ou qui inquiètent les masses et surtout la classe ouvrière de Lima ».

Malheureusement, cette combinaison n'a pas été réalisée. Les efforts pour trouver une solution à l'étranger n'ont pas donné de résultats. Palabra Obrera de Argentina a envoyé l'un de ses leaders à Cuba pour demander un soutien matériel, mais cette aide n'est pas arrivée. Ainsi, l'insurrection paysanne a été isolée et la répression, notamment la persécution d'Hugo Blanco, s’est intensifiée.

Au mois d’août 1962, Hugo Blanco, avec un groupe de camarades, a été contraint de former un groupe de guérilla pour se défendre.

« Ce qui était prévisible est arrivé. Une forte répression a provoqué l'effondrement de tout, sauf de la seule chose solide qui existait, le mouvement paysan. Bien que, en raison de sa protection, ils ne pouvaient pas m'emprisonner, mon action était très limitée. C'est précisément l'isolement qui nous a obligés à passer de la milice à la guérilla. Ce détachement armé fut approuvé par les assemblées paysannes, le soutien de la paysannerie était presque absolu, excitant. Il nous nourrissait, nous vêtait, nous guidait et nous protégeait. Comme notre estomac et notre sac à dos avaient une capacité limitée, nous recevions un peu de chacun, pour que personne ne se sente offensé. Toute allusion au paiement aurait été une insulte », a écrit Hugo Blanco dans Tierra o Muerte.

Hugo Blanco et son détachement armé ont continué à sillonner les différentes zones et à signer, en tant que secrétaire de la réforme agraire de la fédération départementale, les résolutions approuvées par les assemblées paysannes. Ils ont eu trois affrontements armés. Enfin, le 15 mai 1963, Hugo Blanco est arrêté. Il a été sauvé de l'assassinat parce qu'il y a eu une discussion entre ses ravisseurs qui n'ont pas accepté de le tuer.

Une grande campagne internationale réussit à faire commuer sa condamnation à mort en une peine de vingt-cinq ans de prison. Il a été amnistié après huit ans de prison et il a été déporté au Mexique. Il a quitté le Mexique pour aller en Argentine, où il a été de nouveau emprisonné et une nouvelle campagne internationale a obtenu sa libération.

Le grand soutien de masse qu'il a eu a été mis en évidence par le fait qu'il a été élu à la direction de la Fédération des Paysans pendant toutes les années où il a été emprisonné, mais pas seulement. C'était très émouvant de l'écouter dans une conférence qu'il a donnée aux militants du Parti Socialiste des Travailleurs (PST) à la Plata quand il nous a dit que, lorsqu'il a été persécuté, dans chaque maison paysanne de la Convención, il y avait un lit supplémentaire, c'était le lit d'Hugo Blanco. Il a également parlé de l'importance pour lui, lorsqu'il était au secret, de voir chaque nuit, à travers une petite fenêtre qui donnait sur une colline, « liberté pour Hugo Blanco » écrit avec des torches.

La même relation avec le mouvement de masse s'est manifestée au retour d'exil en tant que militant du front ouvrier, paysan et populaire (FOCEP). Il s’est présenté aux élections à l’assemblée constituante péruvienne de 1978 et il a été l'un des candidats qui a été élu avec le plus de voix.

Hugo Blanco n'était pas un leader de la guérilla. Bien que ce soit ainsi que de nombreux secteurs le présentent, cela n'a rien à voir avec la réalité. Hugo Blanco continue d'être un grand défenseur de la démocratie de base et des assemblées, ce qui est à l'opposé de l'action de tous les leaders de la guérilla, qui n'ont jamais tenu compte de l'avis des bases ouvrières et paysannes.

Nahuel Moreno l'explique lorsqu'il polémique contre Ernest Mandel sur les actions d'Hugo Blanco au Pérou, « Ernest Mandel oublie que tout ce qu'Hugo Blanco a fait a été fait à partir des syndicats paysans et que cela n’a pas été fait par une armée révolutionnaire créée par le parti. Ernest Mandel oublie que la lutte armée est apparue comme une nécessité du mouvement paysan syndiqué par Hugo Blanco pour se défendre contre la répression déchaînée du régime contre l'occupation massive des terres. Cette lutte armée, fruit d'un moment de la lutte des classes au Pérou, n’a rien à voir avec la stratégie de lutte armée de la majorité du Secrétariat Unifié de la Quatrième Internationale dans toute l’Amérique Latine et pour chaque moment de la lutte des classes ».

Nous avons déjà vu l'explication d'Hugo Blanco sur les raisons pour lesquelles il a dû recourir à la méthode de la guérilla mais, pour qu'il n'y ait aucun doute sur sa position sur le sujet, voyons ce qu'il en dit en 1970, dans une interview réalisée par Imprecor et reproduite dans Revista de América, « il est très triste que Fidel Castro soutienne ce gouvernement bourgeois, pro-impérialiste, à cause de sa politique de développement du pays et de sa démagogie anti-impérialiste. C'est le gouvernement qui a massacré les paysans, qui se tient aux côtés de la bourgeoisie nationale et des impérialistes dans leurs conflits avec les travailleurs péruviens et qui réprime les étudiants. Pourquoi Fidel Castro accorde-t-il sa confiance à un gouvernement qui lutte contre les paysans ? Pourquoi ne fait-il pas confiance à cette camarade qui s'est battue pour sa terre et qui a nourri, habillé et protégé, les guérilleros combattant dans les montagnes ? Fidel Castro croit-il que seuls les guérillas et les armées bourgeoises sont capables de faire une révolution ? Ce seront les masses du Pérou qui feront la révolution et elles n'utiliseront la guérilla que comme une de leurs armes. D'après les réponses que nous avons données aux autres questions, il est clair que nous ne considérons pas la guérilla comme une stratégie, mais seulement comme une tactique à utiliser à certains moments et dans certaines circonstances. Élever la guérilla rurale comme une stratégie générale pour tous les pays d'Amérique Latine a été une grave erreur de la part de Fidel Castro et d’Ernesto Guevara. Cela a été une expérience très douloureuse pour toute l'Amérique Latine. Heureusement, la dure réalité oblige de nombreux camarades à reconsidérer leur position. Ils commencent à comprendre que le choix n'est pas entre l'opportunisme ou la guérilla, mais entre l'opportunisme ou la révolution ».

Hugo Blanco a pris ses distances avec le trotskysme, il n'appartient à aucune organisation politique et il dirige la revue Lucha Indígena. Contrairement à tant d'autres leaders, il n'est pas allé des tranchées aux palais. Au contraire, à partir de sa vision indigéniste actuelle, il a poursuivi la lutte contre l'impérialisme et le capitalisme, défendant les intérêts des exploités et des opprimés, défendant toujours la démocratie de base des assemblées paysannes et indigènes.

Hugo Blanco était une gloire de notre courant. Les différences politiques, programmatiques et idéologiques, que nous avons maintenant ne changent rien à ce passé glorieux ni à notre grand respect pour lui et son combat permanent.


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Re: Hugo Blanco est mort...

Message par com_71 » 27 Juin 2023, 16:42

L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Hugo Blanco est mort...

Message par com_71 » 27 Juin 2023, 23:11

Mercredi 14 décembre 1966, manif pour Hugo Blanco devant l'ambassade du Pérou à Paris. La plupart de ceux amenés par VO croyait se rendre à la répétition d'une manifestation...
Il y a eu aussi le meeting du 10 avril 1967.
En 1979 (ou 1980 ?) un meeting mémorable à la Mutualité - organisé par la LCR ? - avec prise de parole de Hugo Blanco, Arlette Laguiller et ??. Les prises de paroles (surtout celles des "pablistes") étaient copieusement chahutés par les lambertistes présents qui demandaient au SU une "Conférence mondiale ouverte". Hugo Blanco, visiblement ulcéré par leur attitude, avait choisi de le manifester par une longue accolade à Arlette.
Il y a eu également une intervention de Hugo Blanco - plus ou moins impromptue - à une fête de LO (à Mériel je crois, pas à Presles), juste après un score remarquable du FOCEP. Arlette avait fait une déclaration-réponse, qui aurait méritée d'être archivée, sur la relativité des scores électoraux, qui ne sont pas toujours liés à une implantation réelle. Je me souviens que Hugo Blanco l'avait remerciée...
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Re: Hugo Blanco est mort...

Message par artza » 28 Juin 2023, 08:56

Le meeting de 1980 était-il un meeting commun LCR-OCI-LO ? C'est ce que je crois me souvenir.
Le tohu-bohu lambertiste était d'autant plus ridicule et irritant.

La fameuse conférence mondiale qui n'eut pas lieu concernait en vue d'une unification le SU, l'OCI et les morenistes.
Un peu plus tard 200, 300 ou 400 adhérents de la ligue rejoignirent l'OCI après avoir proclamé une éphémère L C Intrenationaliste menés par quelques infiltrés de l'OCI. L'entrisme n'est pas toujours réservé au PS ou au PC !
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Re: Hugo Blanco est mort...

Message par Byrrh » 28 Juin 2023, 09:16

artza a écrit :La fameuse conférence mondiale qui n'eut pas lieu concernait en vue d'une unification le SU, l'OCI et les morenistes.

Il y avait donc eu, à cette époque, un réchauffement des relations entre SU et lambertistes...

Je comprends mieux pourquoi j'étais tombé sur une réédition commune PEC-La Brèche/SELIO (les librairies respectives des deux courants), datée de 1984, des Thèses, manifestes et résolutions des quatre premiers congrès mondiaux de l'Internationale communiste.
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Re: Hugo Blanco est mort...

Message par com_71 » 28 Juin 2023, 09:24

artza a écrit :Le meeting de 1980 était-il un meeting commun LCR-OCI-LO ?

Je ne crois pas, plutôt Ligue-LO. Les lambertistes étaient en plein entrisme à la Ligue, et avec LO il n'y avait aucune relation depuis 1974 (les candidatures propulsés par la bourgeoisie). Il n'y a eu discussions qu'après, pour l'organisation en juin 82 d'une manif commune OCI-Ligue-LO pour la visite de Reagan à Paris. Le tract était imprimé mais n'a pas été distribué (retrait de l'OCI au dernier moment).

https://presse.lutte-ouvriere.org/media ... o-0729.pdf
https://presse.lutte-ouvriere.org/media ... o-0730.pdf
https://presse.lutte-ouvriere.org/media ... o-0731.pdf
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Re: Hugo Blanco est mort...

Message par Byrrh » 28 Juin 2023, 18:19

Dans Lutte ouvrière n° 2865 du 30 juin 2023 :

Hugo Blanco : un militant trotskyste

28 juin 2023

Hugo Blanco, militant péruvien longtemps lié au Secrétariat unifié de la Quatrième Internationale, vient de mourir le 25 juin à l’âge de 88 ans.


Né en 1934 dans la région de Cuzco, d’un père avocat et d’une mère petite propriétaire terrienne, il partit en 1954 à Buenos Aires pour y faire des études d’agronomie où il se lia avec les militants trotskystes du courant moréniste, ce qui l’amena à abandonner ses études. Il alla militer comme ouvrier dans les « frigorificos », où était conservée la viande argentine avant d’être expédiée vers le marché mondial, un secteur où il fallait affronter les syndicalistes péronistes qui se comportaient parfois comme des gangsters.

Rentré ensuite au Pérou pour tenter d’y poursuivre la même activité à Lima au sein du groupe trotskyste local, la répression le ramena à Cuzco où le système d’exploitation des paysans, hérité de l’époque coloniale, était au bord de l’explosion. Il y intégra un syndicat de paysans et devint, en 1962, secrétaire général de la Fédération des travailleurs paysans du département. Une grève dure commença contre les salaires de misère, les mauvais traitements, et déboucha sur un mouvement d’occupation des terres. Face à la répression militaire, Blanco organisa l’autodéfense armée des paysans. Lors d’une fusillade avec la police, il tua un policier. Emprisonné en mai 1963, il échappa à la peine de mort grâce à une campagne internationale qui mobilisa les organisations trotskystes et des intellectuels comme Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir.

En prison, Hugo Blanco subit la torture et des conditions de détention difficiles. Gracié, il partit en exil en Argentine, au Chili et en Suède. Au Chili, pendant la présidence d’Allende (1970-1973), il milita au sein des cordons industriels qui mobilisèrent des travailleurs contre la menace d’un coup d’État militaire.

Revenu au Pérou à la fin de la dictature militaire en 1978, il fut élu député ou sénateur à plusieurs reprises avant que la présidence Fujimori n’instaure un nouveau régime autoritaire. Le groupe trotskyste qu’il dirigeait, le PRT, dut aussi affronter les attaques du Sentier lumineux.

Certains des choix politiques d’Hugo Blanco étaient pour nous contestables, mais il a été un militant luttant toute sa vie du côté des exploités et nous avions été heureux de le rencontrer en France, notamment lors d’une fête de Lutte ouvrière.

Jacques FONTENOY

https://journal.lutte-ouvriere.org/2023 ... 25254.html
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