La charte d'Amiens

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par redspirit » 15 Oct 2006, 15:28

Salut lohen,

j'ai bien peur que tu amalgames ici trade-unionisme et syndicalisme (révolutinnaire). Le premier est une vision réformiste du syndicalisme (pour ne pas dire un détournement) : il ne s'inscrit que dans le seul cadre du capitalisme, une sorte de gestion de la misère, des conditions d'exploitation. Le second est un mode d'auto-organisation des travailleurs, qui vise à établir un lien justement entre mots d'ordre "conservateurs" (revendications immédiates dans le cadre du capitalisme) et mots d'odre révolutionnaire. La défense des interets des travailleurs passe par l'articulation entre transformation révolutionnaire et actions immédiate : la prise de conscience de classe se fait en prise avec leur situation quotidienne, pas à partir de discours abstrait et des termes tel exploitation, hierarchie....prennent leur sens dès lors qu'ils sont liés à une expérience conrète.
redspirit
 
Message(s) : 0
Inscription : 25 Mars 2006, 19:07

Message par lohen » 15 Oct 2006, 16:20

(redspirit @ dimanche 15 octobre 2006 à 16:28 a écrit :Salut lohen,

j'ai bien peur que tu amalgames ici trade-unionisme et syndicalisme (révolutinnaire). Le premier est une vision réformiste du syndicalisme (pour ne pas dire un détournement) : il ne s'inscrit que dans le seul cadre du capitalisme, une sorte de gestion de la misère, des conditions d'exploitation. Le second est un mode d'auto-organisation des travailleurs, qui vise à établir un lien justement entre mots d'ordre "conservateurs" (revendications immédiates dans le cadre du capitalisme) et mots d'odre révolutionnaire. La défense des interets des travailleurs passe par l'articulation entre transformation révolutionnaire et actions immédiate : la prise de conscience de classe se fait en prise avec leur situation quotidienne, pas à partir de discours abstrait et des termes tel exploitation, hierarchie....prennent leur sens dès lors qu'ils sont liés à une expérience conrète.

Salut.
Je ne sais pas qui confond quoi.
Si je comprends bien ton post :
le syndicalisme révolutionnaire est un mode d'auto-organisation des travailleurs, qui vise à établir un lien justement entre mots d'ordre "conservateurs" (revendications immédiates dans le cadre du capitalisme) et mots d'odre révolutionnaire.

Plusieurs remarques :
1) le syndicalisme révolutionnaire n'est pas in mode d'auto-organisation des travailleurs. Il explique que
a écrit :le syndicat sera dans l'avenir le groupement de production et de répartition, base de réorganisation sociale.
.
Il ne s'agit nullement d'auto-organisation, il reste entendu que l'adhésion à un syndicat reste un acte volontaire. L'auto-organisation viendra avec les soviets, les comités, les conseils d'usine, c'est 1917 qui amène dans ses bagages l'auto-organisation, et c'est un des sens de la fondation de la III° Internationale: le premier rapport à l'ordre du jour du premier Congrès de l'Internationale Communiste ce sont " les thèses de Lénine sur la démocratie bourgeoise et la dictature prolétarienne".
Question à part: que penser de l'abandon de la dictature du prolétariat par la LCR, car c'est un élément fondateur du communisme.

2) Pour moi, il n'existe pas de mots d'ordre "conservateurs" et de mots d'ordre révolutionnaire. La programme de transition explique :

a écrit :Il faut aider les masses, dans le processus de leurs luttes quotidiennes, à trouver le pont entre leurs revendications actuelles et le programme de la révolution socialiste. Ce pont doit consister en un système de REVENDICATIONS TRANSITOIRES, partant des conditions actuelles et de la conscience actuelle de larges couches de la classe ouvrière et conduisant invariablement à une seule et même conclusion : la conquête du pouvoir par le prolétariat.


a écrit :L'Internationale communiste est entrée dans la voie de la social-démocratie à l'époque du capitalisme pourrissant, alors qu'il ne peut plus être question de réformes sociales systématiques ni de l'élévation du niveau de vie des masses; alors que la bourgeoisie reprend chaque fois de la main droite le double de ce qu'elle a donné de la main gauche (impôts, droits de douane, inflation, "déflation", vie chère, chômage, réglementation policière des grèves, etc.); alors que chaque revendication sérieuse du prolétariat et même chaque revendication progressive de la petite bourgeoisie conduisent inévitablement au-delà des limites de la propriété capitaliste et de l'État bourgeois.


a écrit :La tâche stratégique de la IV° Internationale ne consiste pas à réformer le capitalisme, mais à le renverser. Son but politique est la conquête du pouvoir par le prolétariat pour réaliser l'expropriation de la bourgeoisie. Cependant, l'accomplissement de cette tâche stratégique est inconcevable sans que soit portée la plus grande attention à toutes les questions de tactique, mêmes petites et partielles.

Toutes les fractions du prolétariat, toutes ses couches, professions et groupes doivent être entraînés dans le mouvement révolutionnaire. Ce qui distingue l'époque actuelle, ce n'est pas qu'elle affranchit le parti révolutionnaire du travail prosaïque de tous les jours, mais qu'elle permet de mener cette lutte en liaison indissoluble avec les tâches de la révolution.

La IV° Internationale ne repousse pas les revendications du vieux programme "minimum", dans la mesure où elles ont conservé quelque force de vie. Elle défend inlassablement les droits démocratiques des ouvriers et leurs conquêtes sociales. Mais elle mène ce travail de tous les jours dans le cadre d'une perspective correcte, réelle, c'est-à-dire révolutionnaire. Dans la mesure où les vieilles revendications partielles "minimum" des masses se heurtent aux tendances destructives et dégradantes du capitalisme décadent - et cela se produit à chaque pas -, la IV° Internationale met en avant un système de REVENDICATIONS TRANSITOIRES dont le sens est de se diriger de plus en plus ouvertement et résolument contre les bases mêmes du régime bourgeois. Le vieux "programme minimum" est constamment dépassé par le PROGRAMME DE TRANSITION dont la tâche consiste en une mobilisation systématique des masses pour la révolution prolétarienne.

( http://www.marxists.org/francais/trotsky/l...rans/tran3.html )

Pour moi, c'est ça. Je ne vois pas aujurd'hui de revendications "conservatrices"... En inventer c'est se condamner à l'échec, l'alternative ce n'est pas trade-unionisme ou ultra-gauchisme.

Défendre les salaires alors que nos tauliers ne rêvent que de les baisser, c'est révolutionnaire.
Se bagarrer pour des syndicats démocratiques, c'est une tâches pour un trotskiste aujourd'hui.
Lutter pour que nos buros syndicaux ne fricotent pas avec Parisot, Kessler, Gauthier-Sauvagnac, c'est un bon combat.
Lutter pour des AG , Oui! Pour des comités de grève, c'est encore mieux.
C'est un post qui mériterait d'être ouvet, qu'est-ce qu'on fait dans les syndicats?
lohen
 
Message(s) : 0
Inscription : 18 Oct 2002, 16:00

Message par redspirit » 15 Oct 2006, 16:54

Juste sur :

a écrit :le syndicat sera dans l'avenir le groupement de production et de répartition, base de réorganisation sociale.


C'est justement ce que je critiquais dans mon précédent post ! Ce n'est pas du tout ma vision du syndicalisme. Je reproche à cette vision du syndicat de faire de ce-dernier une nouvelle forme d'avant-garde. Concept que je rejette (je lui préfère l'idée de "minrotié agissante" comme disent les anars) ,parce que "la conscience n'est pas éxogène à la classe" et parce qu'il substitue aux interets de la classe les interets de l'organisation d'avant-garde.

Quand Trotsky demande candidement :


a écrit :En un mot, qui dirigera le mouvement ?


Je réponds les travailleurs ! C'est au peuple de faire la révolution : le parti ne doit pas se substituer aux masses, ce n'est pas à lui de guider le prolétariat.


Sinon sur l'utilisation du mot "conservateur", c'était pour faire écho à ce que disait Marx. Je crois être d'accord avec toi sur ce point.
redspirit
 
Message(s) : 0
Inscription : 25 Mars 2006, 19:07

Message par lohen » 17 Oct 2006, 13:54

Mias justement, à l'époque de Marx, on peut encore faire coexister 2 programmes, celui des jours de fête et celui de la semaine à venir (voir le programme du Parti Ouvrier Francais écrit par Marx pour Lafargue), mais à l'époque de l'impérialisme ces petites manies ne sont plus de mises...

Pour un syndicaliste anglais après 1916, c'est le programme du syndicat : le beeef-steak ou défendre la révolution irlandaise, eh bien c'est les DEUX. Et ne pas défendre la révolution irlandaise l'a amené à sa triste trajectoire de "syndicalisme bourgeois".

Pour un syndicaliste en France aujourd'hui, c'est défendre les salaires et militer pour organiser la force qui empêchera que les réunions Syndicats-Parisot ou Syndicats et Gouvernement, qui doivent organiser une co-décision syndicale sur les lois qui les concernent, ne se passent bien...

Pour la notion de la "minorité agissante" le meilleur exemple c'est la FAI et la CNT qui n'a pas empêché la participation gouvernementale de la CNT ou le Manifeste des Trente, tenant du vrai syndicalisme.

a écrit : Je réponds les travailleurs ! C'est au peuple de faire la révolution : le parti ne doit pas se substituer aux masses, ce n'est pas à lui de guider le prolétariat.

Tu confonds les 2 notions que tu utilises : "se substituer aux masses" et "guider le prolétariat".
lohen
 
Message(s) : 0
Inscription : 18 Oct 2002, 16:00

Message par artza » 18 Nov 2006, 08:45

(lohen @ dimanche 15 octobre 2006 à 15:53 a écrit :
(redspirit @ samedi 14 octobre 2006 à 19:23 a écrit :





- Les trade-unions agissent utilement en tant que centres de résistance aux empiétements du capital. Elles manquent en partie leur but dès qu'elles font un emploi peu judicieux de leur puissance. Elles manquent entièrement leur but dès qu'elles se bornent à une guerre d'escarmouches contre les effets du régime existant, au lieu de travailler en même temps à sa transformation et de se servir de leur force organisée comme d'un levier pour l'émancipation définitive de la classe travailleuse, c'est-à-dire pour l'abolition définitive du salariat.


Bien dit et Trotsky dans son temps développait tout ça ainsi (Les syndicats à l'époque de la décadence impérialiste, Août 1940).

a écrit :Des syndicats démocratiques dans le vieux sens du terme, c'est à dire des organismes dans le cadre desquels différentes tendances s'affrontent plus ou moins librement au sein d'une même organisation de masse ne peuvent plus exister longtemps. Tout comme il est impossible de revenir à l'Etat démocratique bourgeois, il est impossible de revenir à la vieille démocratie ouvrière. Le sort de l'un reflète le sort de l'autre. Il est un fait certain que l'indépendance des syndicats, dans un sens de classe, dans leur rapport avec l'Etat bourgeois, ne peut-être assurée, dans les conditions actuelles que par une direction complètement révolutionnaire, qui est la direction de la IVème internationale. Cette direction, naturellement, peut et doit être rationnelle et assurer aux syndicats le maximum de démocratie convenable dans les conditions concrètes actuelles. Mais sans la direction politique de la IVème internationale, l'indépendance des syndicats est impossible
artza
 
Message(s) : 2420
Inscription : 22 Sep 2003, 08:22

Message par artza » 18 Nov 2006, 09:22

(lucien @ samedi 18 novembre 2006 à 09:59 a écrit :
a écrit :sans la direction politique de la IVème internationale, l'indépendance des syndicats est impossible

quelle IVème Internationale?

Je l'attendais un petit peu celle-là :D

mais j'espérais, optimisme (?) que personne n'aurait la ...... (je laisse libre le choix de l'expression) de la faire. :D

Qui disait?
a écrit : le doigt montre la lune. L'idiot regarde le doigt
artza
 
Message(s) : 2420
Inscription : 22 Sep 2003, 08:22

PrécédentSuivant

Retour vers Histoire et théorie

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 4 invité(s)