fil "interventions de La Riposte, tendance du PCF"

Re: fil "interventions de La Riposte, tendance du PCF"

Message par Gayraud de Mazars » 11 Août 2025, 16:23

Salut camarades,

Loi Duplomb, le poison de l’agro-industrie
2 août 2025
Article publié sur le site de La Riposte
Par CS

https://www.lariposte.org/2025/08/loi-d ... industrie/

La loi Duplomb, majoritairement co-écrite avec le syndicat agricole majoritaire, la FNSEA, suscite aujourd’hui de vives réactions aussi bien de la part des partis politiques, des agriculteurs, des syndicats, des scientifiques, des associations de santé publique et environnementales et des citoyens. Elle illustre parfaitement le rapport de force exercé par la classe capitaliste et les défenseurs du modèle agro-industriel. Et pour cause, derrière le but officiel de cette loi, censée répondre à la colère des agriculteurs qui s’est exprimée début 2024 et « lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » (voir notre article sur le sujet), il s’agit plutôt en réalité de « lever les contraintes environnementales et sanitaires qui entravent le développement de l’industrie agro-alimentaire et l’enrichissement des propriétaires des grandes entreprises agro-industrielles ».

En effet, défendue par des élus et des défenseurs du modèle capitaliste agro-industriel, et dans la continuité des mesures proposées par le Premier ministre Gabriel Attal fin janvier 2024, cette loi prévoit un cocktail de mesures de régressions environnementales et sanitaires plus dévastatrices les unes que les autres.

La mesure la plus controversée est notamment celle du recul de la réglementation avec l’autorisation de recours à l’acétamipride, ce pesticide de la famille des néonicotinoïdes, interdit en France depuis 2018. Cette interdiction faisait suite à des avis scientifiques, notamment de la Task Force on Systemic Pesticides, fondée sur la revue de plus de 1000 articles scientifiques pointant les effets dévastateurs de ces pesticides sur la santé humaine et l’environnement, mais toujours autorisé en Europe jusqu’en 2033. Ce pesticide est réclamé entre autre par les producteurs de betteraves (la France était le premier producteur de sucre de betterave et bioéthanol en Europe jusqu’en 2022) qui estiment n’avoir aucune alternative contre les insectes ravageurs suite à l’interdiction de l’acétamipride et subir une concurrence déloyale de la part des autres pays producteurs qui utilisent ce pesticide et exportent leurs productions vers la France. Par ailleurs, la filière de la betterave, stratégique pour le marché français, est actuellement fragilisée par l’importation massive de sucre ukrainien dont les volumes ont considérablement augmenté sur le marché européen depuis 2022, avec la levée des droits de douane et des quotas d’importation par l’Union Européenne en soutien à l’économie ukrainienne. Ou plutôt en soutien, non pas aux petites exploitations familiales ukrainiennes, mais à une dizaine d’agroholdings.

De son côté, la filière de la noisette avec sa coopérative Unicoque, leader du secteur en France, demande aussi la réintroduction du pesticide, afin de pouvoir tripler sa production d’ici 2030 face à une demande en hausse des grandes entreprises de l’agro-industrie qui produisent de la pâte à tartiner, du chocolat, de la confiserie et de la biscuiterie. Au-delà des enjeux sur le marché de la betterave et de la noisette, cette loi ne vise pas à répondre au malaise des exploitations les plus vulnérables, mais bien à la défense et aux intérêts premiers des grandes exploitations agricoles et des propriétaires français de l’agro-industrie, dont notamment ceux de l’industrie des pesticides. En effet, la France est le premier producteur européen de pesticides et le quatrième exportateur mondial, derrière la Chine, les États-Unis et l’Inde, principalement à destination de l’Europe, avec un excédent commercial largement positif (1,4 milliard d’euros). Aujourd’hui, quatre sociétés contrôlent 70 % du marché mondial : Syngenta (Suisse), Bayer (Allemagne), Corteva (États-Unis) et BASF (Allemagne), toutes implantées en France, principalement dans des activités de recherche, de production et de distribution. Phyteis, le lobby des pesticides en France mène un combat sans relâche contre l’interdiction de produire, stocker et faire circuler en France des pesticides interdits dans l’Union européenne en raison de leur toxicité. Le lobby œuvre depuis plusieurs années pour affaiblir les mesures prises dans l’évaluation et la réévaluation sur la dangerosité des pesticides sur la santé et la biodiversité. Il a par ailleurs déjà fait l’objet en 2023 d’une mise en demeure par le Président du Sénat notamment en raison d’un « chantage à l’emploi » et pour avoir transmis aux parlementaires « une estimation très exagérée du nombre d’emplois menacés » .

D’autres mesures en faveur de l’agro-industrie sont également incluses dans la loi facilitant la construction de méga-bassines, en présumant leur intérêt général majeur pour accélérer les procédures d’autorisation, favorisant le développement de l’élevage intensif en permettant l’agrandissement ou la création de bâtiments d’élevage intensif et affaiblissant l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) et l’Office Français de la Biodiversité (OFB). Face à cette situation où la colère légitime des agriculteurs, pris au piège du marché concurrentiel capitaliste, qui les oppose entre eux et les oblige à augmenter leur rendement et leur productivité ; face à cette contradiction flagrante du mode de production capitaliste où l’agriculture qui a pour but de nourrir les humains, est en réalité détournée de sa fonction première, au service du profit et de l’enrichissement d’une poignée de grands propriétaires, au détriment de la santé humaine, animale et des écosystèmes ; face à ce rapport de force inéquitable exercé par ceux qui possèdent le pouvoir économique comme les firmes de production de pesticides ; plusieurs voix se lèvent.

Une lettre ouverte a été signée par 1279 médecins et chercheurs à l’adresse des ministres de la Santé, de l’Agriculture, du Travail et l’Environnement dans le cadre du débat parlementaire pour affirmer que « l’Impact des pesticides sur le vivant n’est plus à démontrer » et pour refuser « une mise sous tutelle de la science ». Ils dénoncent notamment la dépendance des agences placées sous la tutelle de l’État telle que l’ANSES « aux données fournies par les industriels sans pouvoir réaliser de contre-expertise ». Selon eux, ce texte, qui veut « lever les contraintes du métier d’agriculteur », ne repose sur aucune base scientifique solide, et met en danger la santé des agriculteurs, de la population et des écosystèmes. « Et pour cause, rarement les politiques ont aussi peu écouté les chercheurs», déplore Sylvie Nony, historienne des sciences associée au CNRS. Les partis de gauche et écologistes dénoncent quant à eux un recul majeur en matière de santé et d’environnement, annonçant des recours au Conseil constitutionnel. À la colère des scientifiques s’ajoute une mobilisation citoyenne, à travers la pétition « Non à la loi Duplomb – Pour la santé, la sécurité, l’intelligence collective » lancée par une étudiante dénonçant « une attaque frontale contre la santé publique, la biodiversité, la cohérence des politiques climatiques, la sécurité alimentaire et le bon sens ». La pétition revendique l’abrogation immédiate de la loi Duplomb, la révision démocratique de ses conditions d’adoption, et une consultation citoyenne sur les sujets qu’elle soulève. À la date du 28 juillet 2025, la pétition a dépassé les deux millions de signataires, témoignant d’une forte opposition citoyenne. Bien plus que les 500 000 signatures nécessaires pour pouvoir envisager par la Conférence des présidents de l’Assemblée nationale, l’organisation d’un débat en séance publique sur cette pétition. C’est la première fois qu’une pétition citoyenne suscite autant de réactions. Ce succès a renforcé la pression sur le gouvernement et le Parlement, et conduit à la possibilité d’un débat en séance publique à l’Assemblée, qui pourrait avoir lieu après la rentrée parlementaire, mais sans vote final.

En complément de cette pétition, la Confédération Paysanne a déposé le 18 juillet une contribution extérieure auprès du Conseil Constitutionnel dénonçant le fait que cette loi ne sert ni l’intérêt des agriculteurs ni l’intérêt général. Malgré ces lettres de doléances, le gouvernement affirme que même s’il y a un nouveau débat, la loi sera promulguée. Le président de la République a même affirmé à l’issue d’un Conseil des ministres qu’il est dans l’obligation de promulguer la loi.

La loi Duplomb illustre une tension profonde entre deux visions de l’agriculture : l’une dont l’objectif premier n’est pas de nourrir mais de réaliser le maximum de profits, basée sur la monoculture, consommatrice en produits chimiques, qui pollue les milieux, s’accapare les ressources (eau, surfaces agricoles…), est inadaptée au changement climatique, qui contribue à l’effondrement de la biodiversité, à l’apparition de maladies chez les populations tant au niveau de la production que de la consommation, tout cela au service de l’enrichissement toujours plus insatiable d’une minorité d’individus, propriétaires de grandes exploitations ou des grandes entreprises qui dominent l’économie mondiale ; l’autre plus résiliente, plus adaptée au changement climatique, plus promotrice de santé, basée sur des modèles agroécologiques locaux, sobres, qui reposent sur la diversification des cultures, la réduction des intrants chimiques, la protection des sols vivants et le retour à des cycles agricoles plus naturels, mais dont le développement est aujourd’hui largement entravé dans le cadre de la société capitaliste.

La loi Duplomb ne répondra pas à la détresse des petits exploitants agricoles pris au piège au sein d’un modèle agro-industriel qui les appauvrit et les rend malades, ni à la principale revendication commune, celle d’avoir la garantie d’un revenu juste et digne. Mais elle met en lumière les contradictions entre les intérêts des firmes et des grandes exploitations agricoles, défendus de façon flagrante par l’ensemble des partis de droite, contre l’intérêt général qui s’exprime par la population pour le moment à travers notamment la pétition et les prises de positions des scientifiques. Compte tenu des enjeux de santé publique et des adaptations nécessaires pour faire face au changement climatique, il y a une urgence à débloquer tous les moyens nécessaires pour développer une alternative agroécologique de l’agriculture.

Mais cela ne pourra se faire sur les bases de la production capitaliste. Les firmes capitalistes vendent des semences, engrais, et produits « phytosanitaires ». Par ce biais, elles maintiennent sur les agriculteurs une relation de dépendance et de domination à leur encontre dans le seul et unique objectif de réaliser le maximum de profits. Telles sont les causes de la crise agricole et non les normes environnementales.

Tôt ou tard, toutes les expérimentations qui vont dans le sens d’une alternative au modèle agricole dominant se heurteront aux intérêts capitalistes. Les problèmes de santé publique, d’adaptation au changement climatique, de préservation de la biodiversité et de sécurité alimentaire ne devraient pas être suspendus aux intérêts des firmes. Les firmes prétendent se préoccuper de ces questions, avec des campagnes mensongères de « greenwashing », mais ne font qu’accélérer la crise agricole. En tentant de nous maintenir dans le mensonge, elles et leurs représentants politiques démontrent qu’ils nous font vivre dans une société déconnectée des réalités matérielles de la nature.

Cela doit cesser !

À l’ensemble des revendications portées par la confédération paysanne, les scientifiques, les associations, les ONG, les fédérations, les partis et les citoyens, une revendication indispensable doit être intégrée, celle de l’expropriation des propriétaires des grandes entreprises de l’agro-industrie, au regard des crimes contre le vivant et les écosystèmes qu’ils commettent.


Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
Avatar de l’utilisateur
Gayraud de Mazars
 
Message(s) : 2817
Inscription : 23 Avr 2014, 12:18

Re: fil "interventions de La Riposte, tendance du PCF"

Message par Gayraud de Mazars » 24 Août 2025, 20:17

Salut camarades,

Le site internet de La Riposte fait peau neuve, voici la nouvelle version, seule la partie shop n'est pas totalement finalisée mais devrait fonctionner prochainement, mais beau travail à voir les ami(e)s ...

https://www.lariposte.org/

Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
Avatar de l’utilisateur
Gayraud de Mazars
 
Message(s) : 2817
Inscription : 23 Avr 2014, 12:18

Re: fil "interventions de La Riposte, tendance du PCF"

Message par Gayraud de Mazars » 29 Août 2025, 19:15

Salut camarades,

Des stèles anti-communistes pour réécrire l’histoire
Vendredi 29 août 2025
Article publié sur le site de La Riposte
Par David NOËL PCF Méricourt

https://www.lariposte.org/2025/08/des-s ... lhistoire/

Le 23 août dernier, Frédéric Masquelier, le maire LR de Saint-Raphaël, dans le Var, inaugurait une stèle en hommage « aux victimes du communisme » à l’occasion de la Journée européenne du souvenir, proclamée en 2009 par le Parlement européen afin de commémorer les victimes du stalinisme et du nazisme. La date du 23 août a été choisie pour coïncider avec celle du pacte Molotov-Ribbentrop qui fixait un accord de non-agression entre l’Allemagne nazie et l’URSS, avec des clauses secrètes sur le partage de la Pologne.

À l’autre bout de la France, à Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais, le maire RN, Steeve Briois, a trouvé l’idée excellente et promis d’en faire de même. L’anticommunisme de la droite et de l’extrême droite ne surprendra évidemment personne.

Le PCF a vivement condamné l’initiative du maire de Saint-Raphaël et organisé une contre-manifestation dans la commune du Var le jour de l’inauguration du monument, qui a rassemblé plusieurs centaines de personnes. Ian Brossat, sénateur de Paris et porte-parole du PCF, a rappelé qu’« En France, les seules victimes du communisme, ce sont les nazis et les collaborateurs, et c’est notre plus grande fierté ».

À Hénin-Beaumont, le secrétaire de section du PCF et conseiller municipal d’opposition, Gianni Ranieri, a interpellé la Préfecture du Pas-de-Calais, avec l’appui de Cathy Apourceau-Poly, sénatrice PCF du département et de son collègue Jean-Pierre Corbisez (divers-gauche).

Dénonçant « une manœuvre idéologique visant à diaboliser une idéologie progressiste », Gianni Ranieri fait observer que « Cette stèle n’a aucun intérêt, puisque la France n’a jamais été un État communiste et qu’aucune victime du communisme n’est à déplorer à Hénin-Beaumont ».

Depuis la parution du Livre noir du communisme dirigé par Stéphane Courtois en 1997, le chiffre des « 100 millions de morts du communisme », pourtant réfuté par une partie des contributeurs du Livre noir qui se sont démarqués de la préface polémique de Stéphane Courtois et d’un chiffre amalgamant des victimes très différentes, s’est imposé dans le débat public.

Sortir du syllogisme

Évoquer les « crimes du communisme » n’a en soi aucun sens. Personne, par exemple, ne songerait à édifier une stèle aux victimes des « crimes du christianisme » : les guerriers francs de Charlemagne ont pourtant massacré les Saxons qui refusaient de se convertir ; des millions d’Amérindiens sont morts lors de la colonisation de l’Amérique par les Espagnols et les Portugais accompagnés de missionnaires envoyés évangéliser le Nouveau Monde ; l’Inquisition a fait des milliers de victimes et les guerres de religion ont déchiré le continent européen. Pour autant, aucun historien sérieux ne songerait à parler des « crimes du christianisme » et aucun maire n’envisage d’édifier une stèle à la mémoire des « victimes du christianisme ».

Et pour cause ! On ne peut pas amalgamer des victimes tuées dans des contextes très différents, à des époques différentes, et, en effaçant les particularités de chacune de ces tragédies historiques, leur attribuer une causalité unique qui serait, « le christianisme » ou « le communisme ».

La dénonciation par la droite et l’extrême droite des « crimes du communisme » relève d’une des erreurs argumentatives les plus fréquentes : le syllogisme. Le syllogisme des « crimes du communisme » se présente ainsi : « Un certain nombre de régimes politiques se sont réclamés du communisme ; or ces régimes ont souvent été tyranniques et criminels ; par conséquent, le communisme est intrinsèquement tyrannique et criminel. » À ce compte, on pourrait donc, tout aussi bien parler, comme on l’a vu des « crimes du christianisme » ou des « crimes de la démocratie »…

Parler des « crimes du communisme » est un non-sens et ceux qui le font le font évidemment sciemment, pour discréditer toute pensée possible de l’émancipation et pour préserver, en fait, le capitalisme.

Le communisme, tel qu’il a été conçu par Marx et Engels, est à la fois une conception matérialiste du processus historique et un projet d’émancipation sociale et politique des travailleurs. Il est incompatible avec toute forme de tyrannie. Les crimes commis par des régimes qui se sont revendiqués du « communisme » n’ont rien à voir avec l’idéal communiste. Ils en sont la négation.

Regarder en face les crimes du stalinisme

Après la Révolution d’Octobre de 1917, Lénine a dirigé un pays déchiré par une guerre civile et l’intervention des puissances étrangères. À ce titre, la politique de terreur qu’il a mise en place et qui est dénoncée, dès le début des années 1920, par les mencheviks comme par les socialistes-révolutionnaires et les anarchistes, est comparable à celle des Montagnards sous la Révolution française. Dans les deux cas, il s’agissait d’une lutte implacable contre les forces contre-révolutionnaires.

Après la mort de Lénine, affaibli par la maladie, au début de l’année 1924, et dans le contexte de l’épuisement et de l’isolement de la révolution, Staline s’empare en quelques années du pouvoir et établit une dictature bureaucratique meurtrière après avoir marginalisé et éliminé tous ses rivaux, qui seront exécutés au moment des grandes purges de 1936-38 ou assassinés, comme Trotsky, en 1940. Ce sont des milliers de communistes dévoués qui sont assassinés sur ordre de Staline et de ses complices, comme Beria ou Molotov.

L’élimination des rivaux de Staline ne doit pas masquer la réalité meurtrière du stalinisme : sous Staline, l’URSS a été en guerre contre son propre peuple. La collectivisation forcée des terres a été une tragédie et a causé des millions de morts.

Par la suite, le modèle stalinien s’est exporté en Chine, en Corée du Nord et dans toute l’Europe de l’Est après le partage des zones d’influence à Yalta.

Pour La Riposte, le stalinisme n’était pas du communisme, mais en était la négation. Le PCF a rompu depuis longtemps avec le stalinisme et a commencé à regarder son histoire en face. C’est indispensable. Les crimes du stalinisme ont discrédité, aux yeux d’une grande partie de la jeunesse, l’idéal communiste. Les communistes doivent assumer leur histoire, reconnaître avec lucidité leur long aveuglement et revenir aux fondamentaux du marxisme, parce que les crimes ordonnés par des autocrates et commis par des meurtriers au nom de l’idéologie communiste n’invalident en rien la philosophie de Karl Marx et l’analyse matérialiste de l’histoire et de la société.

L’offensive anticommuniste, qui n’a rien de neuf, ne devrait jamais nous conduire à nier les crimes abominables perpétrés par les dictatures qui se sont revendiquées ou se revendiquent encore du communisme et qui ont sali l’idéal pour lequel se battent les militants de La Riposte.

Nous invitons tous les communistes attachés à cet idéal à rejoindre La Riposte pour y défendre les idées du communisme.


Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
Avatar de l’utilisateur
Gayraud de Mazars
 
Message(s) : 2817
Inscription : 23 Avr 2014, 12:18

Re: fil "interventions de La Riposte, tendance du PCF"

Message par Gayraud de Mazars » 30 Août 2025, 19:16

Salut camarades,

Nouveau site internet tout beau de La Riposte finalisé... A visiter !

C'est un important moment de notre activité militante, le site internet de La Riposte fait peau neuve on vous disait, voici donc la nouvelle version, que vous pouvez consulter en ligne !

Que cela soit nos diverses rubriques, de la France à l'International, des vidéos thématiques aux émissions de radio, de préciser qui nous sommes et nos projets politiques comme communistes, articles de fond de l'analyse marxiste, des Sciences, Histoire, à la Théorie politique et révolutionnaire.
La partie "shop" est aussi finalisée avec à la vente T-shirts, livres, brochures, tout est en ligne.

De plus, La Riposte aura comme chaque année un stand à la Fête de l'Humanité 2025, rue Rosa Luxemburg, moment convivial pour rencontrer nos camarades...

https://www.lariposte.org/

Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
Avatar de l’utilisateur
Gayraud de Mazars
 
Message(s) : 2817
Inscription : 23 Avr 2014, 12:18

Re: fil "interventions de La Riposte, tendance du PCF"

Message par com_71 » 30 Août 2025, 22:56

La Riposte a écrit :...Le PCF a rompu depuis longtemps avec le stalinisme et a commencé à regarder son histoire en face. C’est indispensable...


Et prions Dieu que tous les veuillent absoudre ! ;)
Pas d'inflation au marché des indulgences... ;)
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6467
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Re: fil "interventions de La Riposte, tendance du PCF"

Message par artza » 31 Août 2025, 06:52

Le PCF n'a jamais rompu avec le stalinisme, il le déroule et le déroulera jusqu'à la destruction complète de tout ce qui peut évoquer politiquement la classe ouvrière.

Le stalinisme ne se réduit pas à des portraits, des statues, des bouquins aussi gros qu'illisibles.
"le socialisme dans un seul pays", "le front populaire", "le front national","l'union de la gauche" et toute la ribambelle des "démocraties" populaires, nouvelles, avancées ...

Au bout de ce chemin nous avons les gaz de la "FI" sur le plan des idées les vapeurs rances de "l'histoire nationale" de la "spécificité française".
artza
 
Message(s) : 2548
Inscription : 22 Sep 2003, 08:22

Re: fil "interventions de La Riposte, tendance du PCF"

Message par Gayraud de Mazars » 01 Sep 2025, 18:58

Salut camarades,

Les nouvelles éditions de livres et de brochures de La Riposte (et préface des Quatre classiques du marxisme)
Lundi 1 septembre 2025
Article publié sur le site de La Riposte
Par Greg Oxley

Le marxisme et La Riposte.jpg
Les sources du Marxisme !
Le marxisme et La Riposte.jpg (17.21 Kio) Consulté 85 fois


https://www.lariposte.org/2025/09/les-n ... -marxisme/

Dans notre démarche de promouvoir la connaissance de la pensée révolutionnaire, nous publions une nouvelle édition de plusieurs livres, à savoir Quatre classiques du marxisme, L’État et la révolution, La maladie infantile du communisme : le « gauchisme » et La révolution trahie et ainsi que de nouvelles brochures. Vous pouvez les retrouver dans le shop de La Riposte.

Nous publions ci-dessous la préface de la nouvelle édition de Quatre classiques du marxisme

Préface

La publication de Quatre classiques du marxisme s’inscrit dans la démarche de La Riposte qui consiste à promouvoir la connaissance des idées fondamentales du marxisme. Nous avons publié précédemment L’État et la révolution et La maladie infantile du communisme, de Lénine, ainsi que La Révolution trahie, de Léon Trotsky. Ces ouvrages, comme les textes importants inclus dans le présent volume, permettront à tous ceux qui sont engagés dans la lutte contre le capitalisme de mieux comprendre les bases théoriques et programmatiques du marxisme.

En novembre 1847, une organisation dénommée Ligue Communiste chargeait Marx et Engels de rédiger un document résumant ses idées et son programme. Le Manifeste du Parti Communiste a été publié quelques semaines avant l’éclatement de la révolution de 1848. La traduction française est parue à la veille de l’insurrection des ouvriers parisiens, en juin de la même année. De son côté, Friedrich Engels avait préparé un document sous la forme qu’affectionnaient les organisations politiques de l’époque, celle d’une profession de foi. Mais cette présentation – qu’il qualifiait de « catéchistique » – ne lui plaisait pas, d’autant plus qu’elle ne convenait pas à l’élaboration explicative, et donc nécessairement littéraire, des processus historiques à l’œuvre et des perspectives et conclusions qui en découlent. Il a donc renoncé à son texte, à la faveur du Manifeste, en l’occurrence rédigé entièrement par Marx. Le texte d’Engels – Principes du Communisme – est publié dans ce volume. Abstraction faite des considérations de forme, son contenu est d’une grande valeur et d’une grande actualité.

Aujourd’hui, quiconque défend les idées du Manifeste s’est vu rétorquer que, depuis le XIXe siècle, la société a évolué et qu’il faut donc leur préférer des idées plus modernes. Ceux qui parlent ainsi ont l’impression de dire quelque chose de très profond. Mais il n’en est rien. Personne ne nierait que le monde a considérablement changé depuis la rédaction du Manifeste. Dans la préface de 1872 déjà, Marx et Engels notaient qu’après les révolutions de 1848 et la Commune de Paris, les principes généraux du Manifeste conservaient leur exactitude, mais que certaines parties étaient à revoir. Il ne suffit pas de dire que des choses ont changé depuis 1848. Si l’on veut sérieusement traiter la question de la pertinence du Manifeste, il faut déterminer précisément quels changements ont eu lieu et en quoi ces changements sont de nature à invalider les idées de Marx et Engels.

Certaines parties du texte ont inévitablement vieilli. Mais les idées fondamentales du Manifeste sur les caractéristiques et le mode de développement du système capitaliste, ainsi que sur les éléments essentiels du programme qui permettrait d’en finir avec ce système, sont toujours d’actualité. À certains égards, elles le sont même beaucoup plus qu’à l’époque de Marx. En 1848, les rapports de production capitalistes prenaient forme à travers le continent européen et au-delà, mais il n’y avait qu’un seul pays au monde – la Grande-Bretagne – où ces rapports capitalistes avaient complètement supplanté le mode de production et les relations sociales préexistantes.

C’est justement de ce point de vue qu’on prend la mesure de la valeur théorique du Manifeste et du génie de ses auteurs. Marx et Engels ne voyaient pas la société existante comme quelque chose de figé et immuable. Au contraire, dans le Manifeste, ils expliquent les bouleversements constants que le capitalisme impose à la société. Ils pointent les caractéristiques essentielles de ce nouveau mode de production et s’efforcent de prévoir son développement ultérieur. Or, si la vision de l’avenir capitaliste présentée dans le Manifeste était erronée, si ses auteurs s’étaient trompés, non pas sur tel ou tel aspect secondaire, mais sur les traits essentiels de ce développement, le Manifeste n’aurait aujourd’hui qu’un intérêt académique, à l’instar de la plupart des ouvrages d’écrivains bourgeois produits à la même époque. Mais le fait est que les auteurs du Manifeste – qui, encore une fois, écrivaient à l’aube du développement mondial du système capitaliste – ont vu juste, incroyablement juste. Près de 180 ans après la rédaction de ce remarquable document, n’importe quel salarié « moderne » y trouvera une description des réalités du capitalisme qui correspond très largement à ce qu’il vit et à ce qu’il voit autour de lui.

À bien des égards, les perspectives générales présentées dans le Manifeste se sont réalisées à un point que Marx et Engels eux-mêmes ne pouvaient pas imaginer. Prenons par exemple le phénomène de concentration des moyens de production entre les mains d’une minorité toujours plus restreinte. Aujourd’hui, quelques milliers d’individus, à la tête d’entreprises gigantesques, disposent d’une puissance économique colossale. L’entreprise Amazon a réalisé un chiffre d’affaires de 638 milliards de dollars en 2024. Cela représente un cinquième du PNB de la France et les trois quarts du PNB de la Belgique. La même année, l’entreprise de grande distribution américaine Walmart a réalisé un chiffre d’affaires de 643 milliards de dollars. Le groupe Carrefour emploie près de 500 000 salariés et a réalisé, en 2024, un chiffre d’affaires de 95 milliards d’euros, soit plus de trois fois le PNB du Kenya. Clairement, en ce qui concerne la concentration du capital, la marche de l’histoire n’a pas invalidé l’analyse du Manifeste !

Le rôle de la classe ouvrière

À l’époque de Marx, le capitalisme jouait encore un rôle relativement progressiste. En développant l’industrie et la productivité du travail, il préparait les bases matérielles indispensables à la société socialiste future et renforçait sans cesse le poids social de la classe ouvrière qui, en vertu de sa position dans la production, a la tâche historique de prendre le pouvoir et de construire le socialisme. Marx et Engels anticipaient l’émergence de la classe ouvrière – le prolétariat – comme une force révolutionnaire indépendante. Cette perspective a été brillamment confirmée par la révolution de 1848 et surtout par celle de 1870-71. Cependant, en 1848, et donc dans le Manifeste, ils surestimaient la maturité politique de la classe ouvrière en jugeant possible une victoire révolutionnaire du prolétariat à court terme. Sur la base de l’expérience, ils ont corrigé cette erreur et expliqué que le triomphe du socialisme nécessite une « longue préparation » idéologique et organisationnelle des travailleurs, à commencer par les plus militants et politiquement conscients.

Le processus de « prolétarisation » des couches sociales intermédiaires est allé beaucoup plus loin que les auteurs du Manifeste ne pouvaient le concevoir. Mais ici, une précision s’impose. Aujourd’hui, le terme « prolétariat » provoque chez nos « intellectuels » et bon nombre de dirigeants « de gauche » un sourire narquois, comme si ce terme désignait une espèce en voie de disparition, voire déjà disparue. Il est vrai qu’aujourd’hui peu de salariés se qualifieraient eux-mêmes de « prolétaires ». Mais qu’entendaient Marx et Engels, par ce terme ? Engels l’explique très clairement dans une note de la toute première page du Manifeste : « On entend par prolétariat la classe des ouvriers salariés modernes qui, privés de leurs propres moyens de production, sont obligés, pour subsister, de vendre leur force de travail ». Dans la terminologie moderne, le prolétariat est le salariat, ni plus, ni moins. C’est cette partie de la population active qui doit « vendre sa force de travail » pour vivre.

À l’époque de Marx, le salariat était déjà la classe majoritaire en Angleterre. Mais en France et partout ailleurs dans le monde, ce n’était pas le cas. La classe dirigeante française disposait d’une base sociale massive – la paysannerie conservatrice – sur laquelle elle pouvait s’appuyer pour écraser les mouvements insurrectionnels et révolutionnaires des travailleurs, comme ce fut le cas en 1848 et 1871. Dans leur préface de 1872, Marx et Engels se félicitent de l’industrialisation progressive de l’Europe, qui renforçait le poids social des travailleurs et réduisait les réserves sociales de la réaction. Aujourd’hui, le processus mis en évidence dans le Manifeste a abouti à une situation où le salariat, en France, constitue 87,6 % de la population active. Un Français sur quatre vit en milieu « rural », mais seul un sur huit y travaille. Et même parmi ces derniers, les salariés sont la très grande majorité. Ainsi, la société française a subi une modification profonde de sa structure sociale : une modification favorable au salariat. Les salariés assurent toutes les fonctions essentielles de l’économie et de l’administration, tous secteurs confondus. Nous savons qu’à la veille de la Révolution française, l’Abbé Sieyès écrivait que le « tiers état », considéré comme « rien » par les tenants de l’Ancien Régime, était en fait « tout » dans la société. Aujourd’hui, nous pouvons dire avec infiniment plus de justification que le salariat est « tout », dans la société. Sans lui, rien ne pourrait se faire.

Le stalinisme

Pour Marx et Engels, la classe ouvrière, une classe sans propriété, est la seule authentiquement révolutionnaire. Ils insistaient sur le caractère international de cette nouvelle classe et de la lutte pour le socialisme. Toute l’activité et toute l’œuvre de ces grands révolutionnaires sont pénétrées d’un esprit résolument internationaliste., Lénine, Trotsky et les autres dirigeants de la révolution de 1917 étaient, comme Marx et Engels, des internationalistes implacables. Ils ne se faisaient aucune illusion quant à la possibilité de construire le socialisme en Russie sans une large extension de la révolution au-delà de ses frontières. Le dogme du « socialisme dans un seul pays », avancé pour la première fois par Staline peu de temps après la mort de Lénine, en 1924, exprimait le conservatisme de la bureaucratie qui se hissait progressivement au pouvoir, dans le contexte du reflux et de l’épuisement des masses révolutionnaires. Cette théorie marquait une rupture décisive avec les idées internationalistes qui, jusqu’alors, animaient le mouvement communiste. La dégénérescence de la révolution russe et le phénomène du stalinisme étaient la conséquence, au fond, de l’isolement de la révolution dans un pays pauvre, saigné par le carnage de 1914-18 et puis par la guerre civile et les interventions impérialistes étrangères.

La dernière lutte de Lénine fut menée contre le bureaucratisme au sein de l’État et du parti. Mais les idéologues de la bureaucratie triomphante dénaturaient les idées de Marx, les subordonnant à leurs propres intérêts étroits. Du temps de Staline – et après –, la caste privilégiée se maintenait au pouvoir par des méthodes répressives et totalitaires. La transformation de cette même caste en une nouvelle classe capitaliste et la destruction de l’URSS, à partir de 1990, ont porté un coup fatal aux illusions que certains communistes pouvaient encore avoir sur la véritable nature du régime en place.

La restauration du capitalisme en ex-URSS, en Europe de l’Est et en Chine fut l’occasion d’une vaste offensive idéologique pour proclamer le triomphe définitif du capitalisme. On nous expliquait que le marxisme et le communisme étaient enterrés et ne referaient plus jamais surface. Il fallait expurger de la conscience des travailleurs toute idée de lutter contre le capitalisme, qu’ils devaient accepter comme la forme définitive de la société humaine. Nous allions vers un « nouvel ordre mondial », sous la domination des grandes puissances capitalistes, et notamment de la plus puissante : les États-Unis d’Amérique. Les lois du profit et la « main invisible » du marché étaient proclamées seuls arbitres des destinées humaines.

La crise du capitalisme

La propagande capitaliste de cette période nous présentait la « globalisation » comme un phénomène nouveau. En vérité, ce processus est en cours depuis longtemps. Le Manifeste décrit très clairement la recherche incessante des capitalistes de nouveaux marchés et de nouvelles ressources, ainsi que l’inexorable mouvement de l’économie capitaliste vers le développement d’un marché mondial. Mais il est vrai que, sans être nouveau, ce processus a connu une forte accélération au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, surtout depuis 1990. L’intégration dans l’économie capitaliste mondiale de deux milliards de personnes supplémentaires – en Russie, en Europe de l’Est et en Chine – a ouvert de nouveaux marchés et de nouveaux champs d’investissement aux capitalistes du monde entier. En même temps, l’injection de capitaux fictifs à une échelle absolument inédite, sous la forme de crédits et une multitude de produits financiers spéculatifs, alimente massivement la demande.

Le socialisme

La période du « capitalisme triomphant » a entraîné un décalage vers la droite dans les idées et les programmes des organisations des travailleurs. Il s’agissait d’un phénomène international auquel le mouvement ouvrier français n’a pas échappé. Le cas du Parti Socialiste est particulièrement flagrant. Mais au PCF également, les dirigeants ont fini par rallier « l’économie de marché » – au point de cautionner les privatisations massives mises en œuvre sous le gouvernement Jospin. Cette évolution a besoin de soutiens « théoriques ». On prétend que Marx et Engels n’ont jamais proposé des solutions, qu’ils n’ont jamais défendu un programme particulier, qu’ils ne prônaient pas l’expropriation des capitalistes et qu’ils se limitaient, en somme, à de vagues « pistes de réflexion ». Ainsi pouvait-on constamment « réinventer » le communisme à souhait, au gré des opportunités électorales ou ministérielles qui se présentaient.

Et pourtant, le programme de Marx et Engels est expliqué très clairement dans le Manifeste. Ils réclament l’abolition de la propriété privée des moyens de production. « Vous êtes saisis d’horreur », disent-ils, en s’adressant à la classe capitaliste, « parce que nous voulons abolir la propriété privée. Mais, dans votre société, la propriété privée est abolie pour les neuf dixièmes de ses membres. C’est précisément parce qu’elle n’existe pas pour ces neuf dixièmes qu’elle existe pour vous. […] En un mot, vous nous accusez de vouloir abolir votre propriété à vous. En vérité, c’est bien ce que nous voulons. » Ils nous mettent en garde contre ceux qui cherchent à « guérir toutes les infirmités sociales au moyen de toutes sortes de replâtrages. »

Notons enfin que la deuxième partie du Manifeste nous donne de brèves mais précieuses indications sur l’attitude que les communistes doivent adopter à l’égard des autres tendances du mouvement ouvrier. Marx et Engels nous mettent en garde contre des attitudes sectaires et des stratégies de division.

Les deux articles d’Engels intitulés ici Le Capital de Marx furent publiés dans le Democratisches Wochenblatt en mars 1868. Marx, Engels et le mouvement ouvrier dans son ensemble étaient confrontés à la domination des moyens de communication par les défenseurs de l’ordre établi. Ceci ne surprendra personne, puisque c’est un problème que nous connaissons bien, à notre époque. Dans Le Capital de Marx, Engels cherchait à vulgariser la théorie économique de Marx, dans l’espoir d’inciter les travailleurs à s’y intéresser davantage. Dans ces deux petits articles remarquables, il résume en quelques pages, de façon absolument limpide, le contenu essentiel du premier tome du Capital. Ceux de nos lecteurs qui sont débutants en théorie économique et veulent aller plus loin en la matière pourraient se tourner ensuite vers Salaire, prix et profit, de Marx, ou encore vers sa Contribution à la critique de l’économie politique. Ces lectures faciliteront grandement la compréhension du Capital, le moment venu.

Le présent volume inclut également un ouvrage très important et connu sous le titre de Socialisme utopique et socialisme scientifique. Il se compose de trois chapitres du chef-d’œuvre d’Engels intitulé Monsieur Eugène Dühring bouleverse la science, publié en 1878 et plus connu sous le nom d’Anti-Dühring.

Eugène Dühring lui-même est tombé dans l’oubli depuis longtemps. Mais la réfutation magistrale de ses idées par Engels constitue, à côté du Capital de Marx, l’exposé le plus complet – nous sommes tentés de dire le plus encyclopédique – des conceptions philosophiques, économiques, politiques et historiques du marxisme dont nous disposons à ce jour.

Anti-Dühring est né de la lutte idéologique – pour ou contre le socialisme scientifique – au sein du Parti socialiste ouvrier allemand. L’émergence de ce parti en 1869 fut l’une des étapes marquantes du long processus du réveil politique et organisationnel de la classe ouvrière allemande, après les années de réaction qui ont suivi sa défaite en 1848. À bien des égards, le nouveau parti marquait un progrès par rapport à l’ancien parti dirigé par Ferdinand Lassalle jusqu’à sa mort, en 1864. Ses dirigeants les plus éminents, Liebknecht et Bebel, se réclamaient du marxisme. Pendant la guerre franco-prussienne de 1870, le parti, affilié à l’Association internationale des travailleurs, a déclaré sa solidarité avec la classe ouvrière française. L’année suivante, il a courageusement soutenu la Commune de Paris. Néanmoins, Marx et Engels étaient pleinement conscients des faiblesses théoriques et programmatiques de l’organisation et de ses dirigeants. Ces faiblesses ont été mises à jour et combattues par Marx, en s’appuyant sur l’expérience de la Commune, dans son Critique du programme de Gotha (1875). Sans s’immiscer directement dans la vie interne du parti, Marx et Engels s’efforçaient de doter les militants socialistes des fondements idéologiques de leur action militante. Mais le flou théorique dans le parti n’a jamais été complètement surmonté et contenait déjà les germes de sa capitulation face à la guerre impérialiste de 1914. Il en allait de même pour la SFIO et presque tous les partis sociaux-démocrates.

La popularité grandissante d’Eugène Dühring, professeur non titularisé à l’Université de Berlin, s’expliquait largement par les carences théoriques des dirigeants « marxistes » du parti, ainsi que des militants de base. Dühring était un orateur talentueux. Ses discours vifs et imagés, son ton polémique et provocateur, son idéologie mettant l’accent sur l’importance de l’action, contrastaient nettement avec le conformisme étouffant qui régnait dans l’enseignement universitaire. Dühring dénonçait la philosophie dialectique de Hegel et de Marx, lui opposant des « vérités éternelles » et une dialectique qu’il qualifiait de naturelle. Il fustigeait les théories de Darwin. Il acceptait le capitalisme, mais prétendait pouvoir éliminer ses contradictions. Armé d’un catalogue impressionnant de phraséologie révolutionnaire – et teintée, de surcroît, d’antisémitisme –, il attaquait Marx « par la gauche ». Liebknecht et d’autres dirigeants du parti, quoique plutôt indulgents à l’égard de Dühring initialement, ont fini par s’alarmer de son influence grandissante, ce qui a décidé Engels à lui apporté une réponse exhaustive. Eugène Dühring bouleverse la science a eu un impact politique majeur, à l’époque. C’est aux sollicitations des marxistes français (dont notamment Paul Lafargue) que nous devons la publication, en 1880, des quelques chapitres, légèrement modifiés pour la circonstance, qui forment l’ossature de Socialisme utopique et socialisme scientifique.

La situation internationale actuelle est marquée par une aggravation de tensions, de conflits et de guerres. La nécessité d’en finir avec le capitalisme et l’impérialisme n’a rien perdu de son actualité. Or, il n’y pas d’action révolutionnaire sans théorie révolutionnaire. Une compréhension de la théorie et du programme du marxisme nous aidera grandement dans la réalisation de cette grande tâche historique.


Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
Avatar de l’utilisateur
Gayraud de Mazars
 
Message(s) : 2817
Inscription : 23 Avr 2014, 12:18

Précédent

Retour vers Presse et communiqués

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 15 invité(s)

cron