Un rapport de plus sur l'universite - AFP

Message par emman » 21 Jan 2004, 22:35

a écrit :Universités: la France dépense trop peu, selon un rapport

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PARIS (AFP) - La France dépense trop peu pour son enseignement supérieur face aux autres pays, ce qui pèse sur sa croissance, selon un rapport du Conseil d'analyse économique (CAE) qui déconseille cependant une "grande réforme à la française" afin d'éviter les "jacqueries".

"La France dépense trop peu en éducation supérieure et en recherche, compte tenu de son niveau de développement technologique et des exigences de la nouvelle économie", indique le rapport intitulé "Education et croissance", dévoilé par Le Monde et écrit par Philippe Aghion, professeur à Harvard (Etats-Unis) et Elie Cohen, chercheur au CNRS et à la fondation nationale des sciences politiques.

Face aux Etats-Unis, qui ont investi 2,3% de leur PIB dans l'enseignement supérieur en 1999, la France y a consacré seulement 1,1%.

"La France doit réhabiliter son université afin de stopper puis d'inverser l'évolution de notre productivité par rapport à celle d'autres pays développés" ajoute le rapport, qui craint un "péril majeur" pour la croissance du pays.

Les chercheurs affirment, chiffres à l'appui, que "l'enseignement supérieur est le parent pauvre de l'éducation nationale: alors qu'un élève du secondaire coûte 36% de plus en France qu'en moyenne dans l'OCDE, un élève de l'enseignement supérieur, toutes formations confondues, coûte 11% de moins que dans la moyenne de l'OCDE".

Les chercheurs soulignent l'importance des budgets consacrés à l'enseignement secondaire par rapport au supérieur: ainsi en 2001, la dépense moyenne par étudiant des universités était de 6.589 euros par an contre 7.879 euros pour un élève du second degré.

Ce rapport intervient dans un climat de tensions graves à l'université où les pétitions dénonçant la crise de la recherche s'accumulent, signées par des milliers de chercheurs, enseignants et étudiants. L'avant-projet de loi sur l'autonomie des universités a été reporté sine die, pour la deuxième fois, par le gouvernement.

"Notre thèse est que la +grande réforme à la française+ longtemps différée, décidée par le haut, suscitant des jacqueries et ultimement abandonnée ne mérite guère d'être tentée à nouveau", écrivent les auteurs du rapport.

Par réforme radicale, ils entendent notamment sélection à l'entrée pour éviter le gâchis actuel des bacheliers fourvoyés dans des filières sans débouchés, ouverture de financements privés pour les universités, réforme du statut des enseignants et de leur recrutement, permettant une meilleure réactivité, et évaluation accrue.

Ils plaident donc pour une "ingéniérie de la réforme" qui exploite le "levier européen du LMD". Selon lui, cette technique permet de "faire émerger des pôles d'excellence, initier une dynamique de la réforme par la comparaison et par l'exemple et conjurer la logique d'échec qui s'installe après chaque grande réforme manquée".

Jusqu'à présent, un pôle réformateur d'organisation d'étudiants et de profs soutient la réforme de l'harmonisation européenne des diplômes (LMD), à condition qu'elle s'accompagne de garanties, notamment sur les conditions sociales des étudiants (bourses). Mais un front radical, composé du SNESUP et de l'UNEF la refuse.
emman
 
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