
Celle ci a été adoptée par l'UL CGT de Pessac, en Gironde:
a écrit :Résolution
Les jeunes les travailleurs, les retraités, les militants de la CGT, tous nous sommes partisans d’une Europe de paix, de démocratie, sans aucune frontière entre les populations et les classes ouvrières.
Les frontières sont un héritage du passé, qui ne servent qu’à diviser les peuples, les luttes, elles sont un obstacle à l’organisation des travailleurs et de leurs organisations syndicales.
C’est pourquoi, sans ambiguïté nous nous prononçons pour l’intégration à l’Europe, malgré ce que les libéraux en font aujourd’hui, de tous les peuples qui le souhaitent. A commencer par les peuples turcs et kurdes. La Turquie, aujourd’hui l’objet d’une infâme campagne raciste, doit trouver sa place en Europe. C’est le soutien le plus fort que nous pouvons apporter à tous nos camarades turcs et kurdes qui luttent, dans leur pays, et ici même en France à nos côtés, pour leurs droits syndicaux et politiques et pour la démocratie.
Mais nous ne nous reconnaissons nullement dans ce projet de Constitution ultra libérale que l’on voudrait nous faire accepter.
La mise en oeuvre de ce Traité aura des conséquences concrètes dans la vie quotidienne de toutes et tous, le syndicalisme se doit d’avoir une position.
Ce traité de plusieurs centaines de pages, dont la plupart des articles sont incompréhensibles pour les non initiés reprend l’ensemble des traités précédents (Maastricht, Amsterdam, Nice…) et se pare du titre de Constitution alors qu’aucune assemblée n’a été élue ni désignée pour cette tache, les travaux de la Convention dite de Giscard ont échappé à tout débat public.
Derrière les bons sentiments affichés, le Traité Constitutionnel Européen fixe un modèle unique de système économique : le libéralisme autour des principes du marché, de la libre concurrence et la compétitivité, comme l’affirme l’Article. I.3.2. « L’Union offre à ces citoyens… un marché intérieur où la concurrence est libre et non faussée »
Nous connaissons toutes et tous au quotidien les conséquences du libéralisme, déjà fortement à l’œuvre au niveau de l’Europe depuis des années : chômage, précarité, pauvreté. Le Traité constitutionnalise ce système pour le rendre irréversible.
La notion de Service Public devient dans ce traité un « Service d’Intérêt Economique Général », ne devant en rien contrarier les intérêts privés des actionnaires.
Nos camarades de France Telecom, Air France, La Poste, EDF… peuvent en témoigner, en tant qu’usagers nous en subissons quotidiennement les effets.
C’est l’ensemble des services publics qui sont ainsi amenés à disparaître.
La 2ème partie du traité intègre la « Charte des Droits fondamentaux », dont on nous vante les mérites.
Cette Charte n’est qu’une suite de recommandations générales n’ayant aucune portée contraignante pour les pays membres
Son contenu est largement en retrait par rapport à des droits inscrits dans les Constitutions de plusieurs Etats Membres.
C’est ainsi que le droit au travail, à un revenu minimum, à un salaire minimum, à une allocation de chômage, à une pension de retraite, à la couverture des soins de santé, à un logement décent sont garantis, (en principe, même s’ils sont rarement respectés) dans le préambule de la Constitution française et dans nombre de Constitutions des pays européens.
Ces droits ne figurent pas dans le Traité.
Le droit au travail, par exemple, est remplacé par le « droit de travailler » (Art. II.75)
Prétendre aujourd’hui que l’intégration de la Charte au Traité serait une avancée est une illusion.
Ce traité condense tout ce qu’en tant que syndicaliste nous combattons.
Mais nous sommes bien conscients que le rejet de ce texte lors du prochain référendum ne résoudrait, à lui seul, aucun des problèmes qui nous sont posés.
Seules nos luttes, organisées au niveau de toute l’Europe, pourront faire reculer le libéralisme et les attaques que les patrons de toute l’Europe mènent contre nous de façon concertée.
Face aux trusts européens qui exploitent nos divisions, les différences de nos salaires et de nos conditions de vie, pour délocaliser, appauvrir des régions entières, se comportant en prédateurs irresponsables, seule l’unité de nos luttes dans toute l’Europe, l’unité et l’action concertée de nos organisations syndicales peuvent apporter des solutions favorables aux salariés et aux populations.
C’est pour ces raisons que nous militants des entreprises suivantes : Solectron, Renault, La Monnaie, Arc en Ciel, INRAP, SCASO, Temex, Ecoles privées, EDF, Retraités, BAXI, CERP, Territoriaux de Pessac, présents ce 25 janvier à la CE de l’Union locale CGT de Pessac
• Nous prononçons pour le NON au prochain referendum
• Demandons que notre syndicat s’oppose de manière résolue à ce traité et appelle les travailleurs, les syndiqués à voter NON au prochain referendum
Résolution adoptée par 19 voix sur 19 présents, le 25 janvier 2005