fil "interventions de La Riposte"

Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Cyrano » 23 Mai 2023, 22:25

Zorglub: le paradoxe de Solow,
Je n'ai jamais compris cette histoire...
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Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Ottokar » 24 Mai 2023, 07:57

Un problème dépassé, une remarque d'une autorité académique US, Robert Solow, keynésien, Prix Nobel et spécialiste de la croissance qui s'étonnait de ne pas voir l'impact des ordinateurs sur la productivité, contrairement aux innovations précédentes (machine à vapeur, etc).

Depuis, les entreprises ont réorganisé leur production et pas seulement remplacé les machines à écrire des secrétaires et la productivité a augmenté... Mais pas autant que dans les années 50-70, et les économistes ont parlé de "stagnation séculaire".

Voir l'éclairage "les convulsions du capitalisme" pour plus de chiffres, etc.
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Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Cyrano » 24 Mai 2023, 16:45

Ah oui, les convulsions...
Je ne comprends pas non plus. Décidemment, je vieillis mal.
viewtopic.php?f=12&t=35073
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Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Gayraud de Mazars » 23 Juin 2023, 19:11

Salut camarades,

Milliardaires et migrants, à l’aune de deux naufrages
Par La Riposte

https://www.lariposte.org/2023/06/milli ... naufrages/

Fraternellement,
GdM
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Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Gayraud de Mazars » 18 Juil 2023, 17:54

Salut camarades,

Du 15 au 17 septembre 2023 aura lieu la Fête de l'Humanité au Plessis-Pâté / Brétigny sur Orge (dans l'Essonne). Comme chaque année, La Riposte aura un stand. Il est important d'être présent pour présenter nos idées, établir des contacts et tenter de développer notre organisation.

N'hésitez pas à passer sur le stand, c'est toujours un plaisir de pouvoir se croiser et discuter un peu. Nous aurons sur notre stand des livres, brochures, T shirts, badges et de quoi se rafraîchir.

On vous donnera plus de précisions sur le stand par la suite, notamment son emplacement sur la Fête.

Fraternellement,
GdM
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Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Gayraud de Mazars » 01 Sep 2023, 11:53

Salut camarades,

Guerre russo-ukrainienne. Quelle approche politique ? Questions de programme et de mots d’ordre.
31 août 2023
Par La Riposte

https://www.lariposte.org/2023/08/guerr ... ts-dordre/

Ce texte a été rédigé dans le but d’engager une discussion constructive et fraternelle sur l’approche politique qu’il convient d’adopter à l’égard de la guerre russo-ukrainienne, d’un point de vue internationaliste et révolutionnaire. Il discutera de la pertinence de certains mots d’ordre et revendications couramment avancés dans la gauche européenne. Si les formations mentionnées nommément – le PCF, France Insoumise et Die Linke – sont peu nombreuses, les prises de position évoquées sont largement répandues dans les partis de gauche et les organisations syndicales du continent. Les points principaux examinés concernent le rapport entre la diplomatie et la guerre, le rôle des Nations Unies et de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), la revendication d’un cessez-le-feu et d’une solution négociée, la question de la livraison d’armes à l’Ukraine, la nature de classe de la guerre et ses implications pour les internationalistes que nous sommes, et enfin la question du fascisme, qui a servi de prétexte à l’invasion de l’Ukraine.

Guerre et diplomatie

Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, déplore la guerre russo-ukrainienne. Il appelle à un « règlement politique » de la guerre « sous l’égide de l’ONU ». Sur un registre similaire, Jean-Luc Mélenchon souhaiterait que des négociations diplomatiques aient lieu dans le cadre de l’OSCE. En Allemagne, Die Linke a adopté une position similaire, appelant à l’initiation d’un dialogue « dans un format semblable à celui de l’OSCE entre la Russie, l’Ukraine, l’UE et tous les autres États européens. » De telles prises de position sont assez répandues dans la gauche européenne. Pratiquement toutes les formations de gauche sur le continent européen insistent sur l’idée que, pour elles, la diplomatie – des discussions entre belligérants, impliquant leurs alliés respectifs – est toujours préférable à la guerre.

C’est une idée générale avec laquelle la majorité des gens serait sans doute d’accord, dans l’abstrait. Elle est susceptible, en conséquence, d’être copieusement applaudie dans les réunions publiques et les conférences, à la grande satisfaction des orateurs. Cependant, devant les réalités de la guerre actuelle, une solution paisiblement négociée à la guerre est complètement irréaliste. Si la diplomatie pouvait suffire pour concilier les intérêts de la Russie et de l’Ukraine, la guerre n’aurait jamais commencé. Selon l’affirmation bien connue de Clausewitz, la guerre n’est que « la poursuite de la diplomatie par d’autres moyens ». Autrement dit, la guerre ne devient une nécessité que lorsque la diplomatie – dans laquelle, ne l’oublions pas, la menace d’un possible recours à la violence constitue un élément essentiel – se trouve devant des situations excluant un compromis. Concrètement, que les enthousiastes de la « voie diplomatique » nous expliquent comment la diplomatie aurait pu satisfaire l’objectif de Poutine – la conquête et l’occupation militaire de l’Ukraine, la répression violente de toute résistance ukrainienne, et le pillage des ressources du pays au profit de l’oligarchie russe – et celui de l’Ukraine, qui s’y oppose. C’est manifestement impossible. Poutine ne peut espérer atteindre son objectif que d’une seule façon, celle de la guerre. Il en va de même pour l’Ukraine. Un compromis diplomatique est hors de question.

La fascination qu’exerce l’ONU sur les dirigeants de la gauche européenne a quelque chose d’étonnant. Prenons, à titre d’exemple, le cas de la direction du PCF. Depuis des décennies, elle a constamment préconisé un recours à l’ONU pour mettre fin à des guerres. Le monde est ravagé par la rivalité entre les grandes puissances impérialistes qui dominent l’ONU. C’est précisément la lutte entre ces puissances pour le contrôle et l’exploitation des ressources de la planète, pour la défense et l’extension de leurs positions stratégiques, que naissent les guerres et d’autres formes de violence. N’était-ce pas le cas des guerres en Afghanistan, en Irak ou encore en Syrie, pour n’en citer que quelques-unes ? Et c’est le cas en Ukraine aujourd’hui. Et pourtant, pour certains, il semblerait que lorsqu’on réunit ces mêmes puissances sous le logo de l’ONU, elles se transforment, comme par enchantement, en une force pour la paix et la justice mondiales.

L’ONU est une institution contrôlée par les impérialistes et agissant exclusivement dans l’intérêt de celles-ci. Lorsque les intérêts de puissances rivales coïncident, des accords sur telle ou telle question sont possibles. Mais lorsqu’elles ne coïncident pas – et c’est clairement le cas dans la guerre ukrainienne – les questions qui les opposent sont réglées par la force et, si besoin est, par la guerre. L’ONU n’a jamais pu empêcher une guerre lorsque les intérêts vitaux des grandes puissances sont en jeu. En revanche, elle a organisé plusieurs guerres, occupations militaires et embargos meurtriers. Et rappelons, sur ce dernier point, que des embargos – conçues pour réduire la population à la famine – peuvent être tout aussi dévastateurs que des guerres. L’embargo contre l’Irak, par exemple, organisé par l’ONU de 1990 à 2002, a coûté la vie à 500 000 personnes, dont une majorité d’enfants (chiffres de l’UNICEF). La fameuse « Charte » des Nations Unies n’a pas fait obstacle à ce massacre.

Les puissances qui dirigent l’ONU sont fortement impliquées, directement ou indirectement, dans la guerre russo-ukrainienne, où se jouent leurs intérêts stratégiques primordiaux. Ceci rend tout à fait absurde la notion qu’elles puissent y mettre fin au nom de la Charte de l’ONU. Il en va de même pour l’OSCE. Die Linke, comme France Insoumise, propose un règlement au conflit dans le cadre de cette institution. Jean-Luc Mélenchon réclame des séances spéciales du conseil permanent de l’OSCE sur la guerre en Ukraine. Or, c’est déjà fait, et sans le moindre résultat. Depuis le début de la guerre, le conseil s’est réuni des dizaines de fois et a tenu plusieurs réunions extraordinaires entièrement consacrées à la question ukrainienne. Les discussions n’ont rien résolu. Et comment pouvait-il en être autrement ? L’OSCE, comme l’ONU, est une instance dont les États membres prennent position selon leurs propres intérêts stratégiques et économiques. Parfois la rivalité impérialiste peut être contenue dans les limites des pressions, menaces, intimidations et chantages « pacifiques » que l’on appelle pudiquement la « diplomatie ». Parfois elle prend la forme de la guerre. Comme l’ONU, c’est une institution impérialiste qui, loin d’être la solution, fait partie du problème.

Cessez-le-feu ?

Passons à une autre revendication qui figure largement dans la politique de la gauche européenne, celle du « cessez-le-feu immédiat ». La Russie occupe environ 20% du territoire ukrainien, les forces armées ukrainiennes tentent d’empêcher une extension des territoires sous contrôle russe et de les expulser au-delà des frontières d’avant 2014. C’est une guerre d’usure où les lignes de front ne changent guère depuis des mois et où chaque camp déploie une puissance de feu maximale pour épuiser les capacités militaires de l’adversaire. Ni la Russie ni l’Ukraine n’auraient intérêt à ce qu’il y ait une pause dans l’action militaire. Et si – par on ne sait quel miracle ! – il devait en avoir une, les belligérants en profiteraient pour se réorganiser et se réarmer avant de reprendre le combat avec une violence redoublée. Pourquoi ? Parce que retirer les troupes russes de l’Ukraine signifierait une fin désastreuse et humiliante pour Moscou. C’est une perspective qui ne peut s’envisager que par une défaite militaire décisive sur le terrain ou par l’instauration d’un régime hostile à l’occupation de l’Ukraine. Ces hypothèses sont peut-être théoriquement admissibles à terme, elles ne sont pas envisageables à courte échéance. Par ailleurs, si une « révolution de palais » à Moscou devait se produire prochainement, il est fort probable, comme l’indique l’épisode de la mutinerie des Wagner, que celle-ci porte au pouvoir des éléments pour qui Poutine ne mène pas la guerre avec suffisamment de vigueur et de violence. Il n’y a aucun compromis possible dans cette guerre. Elle ne peut se solder que par la défaite de l’un des deux camps.

Sans ou avec Poutine, le retrait des forces russes du territoire ukrainien serait une défaite catastrophique pour l’État russe, qui en sortirait très affaibli sur les plans intérieur et extérieur. Du côté ukrainien, le maintien de l’occupation russe signifierait une grave défaite et placerait une partie de la population ukrainienne sous le joug d’une puissance étrangère. Qu’y a-t-il donc à négocier ? Une paix dans laquelle l’Ukraine accepte l’amputation d’une partie de son territoire ? Une paix où la Russie oublie ses objectifs et retire ses troupes ? Il suffit de poser ces questions pour se rendre compte qu’une négociation entre les deux camps ne sera possible que lorsque l’un des deux sera totalement épuisé et incapable de se battre davantage. Les appels au cessez-le-feu et à la négociation entre impérialistes ne tiennent pas compte des réalités de ce conflit.

Les livraisons d’armes à l’Ukraine

L’une des questions les plus contentieuses dans le mouvement ouvrier et les partis de gauche est celle des livraisons d’armes à l’Ukraine. Sommes-nous pour ou contre ces livraisons ? Et si nous ne nous opposons pas aux livraisons, ne nous rendons-nous pas coupables de jouer le jeu de l’impérialisme occidental et l’OTAN ? Et cela ne reviendrait-il pas à soutenir les intérêts de l’oligarchie ukrainienne contre celle de la Russie et à trahir ainsi l’internationalisme et le socialisme ?

Une façon de résoudre ce problème (ne pas tomber dans le piège de l’OTAN tout en condamnant l’invasion russe), au moins en apparence, et de prendre fermement position contre l’invasion, mais de s’opposer en même temps aux livraisons d’armes à l’Ukraine. C’est la position de la direction du PCF, entre autres. Les communiqués de son secrétaire national, Fabien Roussel, insistent sur le droit de l’Ukraine de se défendre contre l’invasion, mais dénoncent l’envoi de munitions et de matériel militaire. Cela donne peut-être l’impression d’avoir une attitude « équilibrée ». Cependant, en réalité, cette position n’a pas de sens. Elle revient à accepter le droit de l’Ukraine de faire la guerre contre l’envahisseur, mais en même temps de lui refuser le « droit » de se procurer les moyens ! Si l’Ukraine ne pouvait plus importer des armes, cela donnerait un avantage considérable à Poutine. L’argument avancé par les dirigeants du parti – et qui s’entend sous différentes formes dans le camp pacifiste en Europe – est que l’expédition des armes en Ukraine « alimente la guerre » et contribue à la tuerie. Or, s’il est vrai que la fourniture d’armes à l’Ukraine contribue à la violence, d’une certaine façon, il n’est pas moins vrai que la non-fourniture d’armes y contribuerait aussi, et sans doute beaucoup plus, compte tenu des massacres, exactions et destructions perpétrés par les forces russes dans les villages et territoires qui tombent sous son contrôle.

La guerre ne laisse pas de place aux « révolutionnaires de la phrase ». Mettons-nous à la place des civils ukrainiens qui, dans l’horreur indicible de la guerre, craignent pour leur vie et pour celle de leurs enfants. Ou alors à la place d’anciens civils qui ont rejoint les forces armées, subissant des pertes terribles jour après jour, pour repousser l’envahisseur. Imaginons un instant leur réaction s’ils entendaient que les opposants à la guerre en Europe occidentale s’opposaient à la livraison d’armes à l’Ukraine, s’ils apprenaient que des syndicats occidentaux, suivant les consignes de leurs dirigeants et au nom de leur opposition à l’OTAN, bloquaient le chargement des armes et des munitions nécessaires à la défense du pays. Aucun travailleur ou travailleuse en Ukraine ne comprendrait cette prise de position, parce que tout le monde est conscient que l’importation d’équipement militaire est indispensable à la lutte contre l’invasion.

L’arrêt de ces importations d’armes et de munitions condamnerait l’Ukraine à la défaite, à terme. Il faut mettre cette revendication de côté. En revanche, ceci ne nous empêche pas de dénoncer l’hypocrisie cynique des fournisseurs de matériel militaire. Le soutien des pays de l’OTAN à Zelensky n’est évidemment pas désintéressé. Leur « aide » n’est pas gratuite. Une partie des fournitures est achetée directement, mais le plus important, et de loin, pour les États-Unis et l’UE, ce sont les engagements de Zelensky concernant les contrats de reconstruction de l’Ukraine, l’accès aux ressources naturelles du pays et des accords commerciaux et militaires.

Ces contreparties rendront l’Ukraine de plus en plus dépendante, économiquement et militairement, des grandes puissances occidentales. Pour rendre les investissements étrangers plus rentables et défendre les intérêts de l’oligarchie locale, le pouvoir ukrainien va devoir aggraver la politique de régression sociale qu’il applique depuis longtemps et s’attaquer davantage aux droits et aux conditions de travail de la classe ouvrière ukrainienne. Le fardeau de la reconstruction du pays tombera sur les travailleurs, pendant que les grands groupes capitalistes ukrainiens et étrangers engrangent des profits énormes. La guerre expose de façon brutale les véritables rapports entre les classes et les réalités de l’ordre capitaliste. Pendant que le peuple subit les dangers et les privations au quotidien, les oligarques qui se sont enrichis sur leur dos sont bien à l’aise et ne se privent de rien. C’est sur ces aspects-là de la question que nous devons concentrer notre politique concernant l’armement de l’Ukraine, plutôt que de s’opposer à l’exportation des armes. Il faut relier la question des ambitions impérialistes des grandes puissances et les profiteurs de la guerre en Ukraine à la nécessité d’exproprier les oligarques, mettant leurs entreprises, leurs propriétés et leurs ressources financières au service de la guerre contre l’invasion russe et la réduction des inégalités. Ainsi, on relie les conditions créées par la guerre à la lutte des classes et la nécessité d’en finir avec le capitalisme.

L’approche programmatique à l’égard de la Russie ne peut pas être la même qu’à l’égard de l’Ukraine. En Russie, les opposants à la guerre qui, au risque de subir des brutalités, des peines de prison et même la mort, dénoncent la guerre et demandent l’arrêt de la guerre, parfois s’adressant à une audience internationale avec des pancartes Stop the War ! C’est un mot d’ordre parfaitement juste en Russie, mais qui ne conviendrait pas au peuple ukrainien, pour qui arrêter le combat signifierait devenir les esclaves de Poutine. Du côté russe, cette guerre criminelle n’apporte rien de bon aux travailleurs du pays. Les soldats russes versent leur sang uniquement pour agrandir les fortunes et les privilèges de l’oligarchie mafieuse et de ses représentants au Kremlin.

Internationalisme et guerre

Ce n’est un secret pour personne que cette guerre n’est pas simplement un conflit entre les deux pays en question. Elle s’inscrit dans une rivalité plus large entre puissances impérialistes rivales. L’invasion russe fut un acte impérialiste de la part de la Russie. Au départ, Poutine et ses généraux imaginaient qu’ils pouvaient prendre la totalité de l’Ukraine en quelques semaines, dont ils nient le droit d’exister en tant qu’État indépendant. Le but de l’opération était d’absorber l’Ukraine dans un nouvel empire russe. En revanche, l’impérialisme américain et l’Union Européenne ont manœuvré depuis longtemps pour que l’Ukraine soit dans leur sphère d’influence, au détriment économique et stratégique de la Russie. Cela coïncide avec les intérêts d’une partie de l’oligarchie ukrainienne, représentée actuellement par Zelensky, qui cherche à s’enrichir davantage par un rapprochement avec les puissances occidentales. L’Ukraine est un enjeu majeur dans la lutte entre puissances impérialistes rivales, compte tenu de sa position géographique et l’importance de ses ressources économiques. La guerre russo-ukrainienne est donc une guerre impérialiste des deux côtés.

D’un point de vue socialiste et internationaliste, il serait inadmissible de soutenir une oligarchie capitaliste contre une autre ou de soutenir un bloc impérialiste contre un autre. Nous sommes pour la défense des intérêts communs des travailleurs en Ukraine, en Russie et partout dans le monde, et pour une lutte implacable contre le capitalisme et l’impérialisme. Mais cela ne signifie nullement que nous sommes « neutres » dans cette guerre, en ce sens que son issue nous indiffère.

Se déclarer « contre la guerre » ou « pour la paix » est une position trop abstraite. Cela revient à vouloir tout simplement dire que la guerre cesse d’exister, qu’elle disparaît. Mais elle ne disparaîtra pas, pour les raisons que nous avons expliquées. Réclamer la paix est une chose, expliquer dans quelles conditions la paix pourrait se réaliser en est une autre. Il nous semble que la revendication centrale de notre propagande sur la guerre devrait être celle d’une « paix sans annexions ». C’est autour de ce même mot d’ordre, adopté par les révolutionnaires russes de 1917, que s’est cristallisée l’opposition au carnage de la Première Guerre mondiale. Dans la guerre russo-ukrainienne, c’est une revendication susceptible d’être soutenue par les travailleurs hostiles à l’impérialisme et aux oligarchies des deux côtés. Sa réalisation signifierait le retrait ou l’expulsion des forces armées russes du territoire ukrainien. Une paix sur toute autre base que celle-ci ne serait pas viable et ne serait que le prélude d’une nouvelle guerre.

Le danger fasciste

Poutine a voulu masquer ses objectifs impérialistes en présentant la guerre comme une simple « opération spéciale » destinée à « dénazifier » l’Ukraine. Il existe bel et bien des fascistes en Ukraine. Mais la Russie n’en manque pas non plus. Les bataillons du groupe Wagner, n’est autre qu’une branche fasciste des forces armées russes qui est, comme le reconnaît publiquement Poutine, désormais, financée et armée par l’État. Contrairement à la propagande du Kremlin, l’Ukraine n’est pas dirigée par des néonazis. Zelensky n’est pas un fasciste. Les organisations fascistes qui existent n’occupent qu’une place relativement marginale dans la vie politique ukrainienne. Aux élections de 2019, par exemple, le parti Corps National, associé au Bataillon Azov – une milice fasciste aujourd’hui intégrée dans les forces armées ukrainiennes – a formé une alliance électorale avec d’autres partis fascistes. La coalition n’a reçu que 2,15% des voix.

L’idée que les organisations fascistes étaient la composante majoritaire du mouvement Euromaïdan en 2013 et 2014 est fausse. Elles ont participé aux manifestations pour essayer de les récupérer, mais l’Euromaïdan était un mouvement massif et hétérogène. Dans un contexte de grave récession économique, rendue plus grave encore par les sanctions et impositions (exigence du paiement immédiat de la dette, blocage de certaines exportations vers la Russie) mises en place par Moscou, des centaines de milliers de travailleurs ont manifesté contre des mesures d’austérité, contre l’autoritarisme du régime, et pour la signature d’un accord d’association entre l’Ukraine et l’Union Européenne, qui offrait à leurs yeux une sortie possible de la crise sociale et économique. Les États-Unis et l’Union Européenne, de leur côté, ont cherché à profiter de ce mouvement pour affaiblir la Russie. Le mouvement a pris une telle ampleur que le président Ianoukovitch a pris la fuite, avant d’être destitué, portant un coup aux intérêts de la Russie en Ukraine.

S’il ne faut pas exagérer le poids social et politique des organisations fascistes en Ukraine, elles constituent néanmoins un danger important. L’intégration des milices fascistes dans les forces armées et la présence de nombreux éléments fascistes dans la police et l’administration publique constituent un grave danger pour les droits et libertés démocratiques. Les fascistes ukrainiennes attaquent violemment des manifestations syndicales et antiracistes, dans l’impunité. Le 8 mars 2018, par exemple, les manifestations à l’occasion de la journée internationale des femmes ont été brutalement attaquées dans plusieurs villes ukrainiennes, selon un rapport d’Amnesty International. Zelensky, qui se présente dans les médias comme un défenseur du monde libre et démocratique, tolère le financement et l’armement d’unités militaires fortement marquées par l’idéologie fasciste dans les forces armées ukrainiennes. Dans une interview accordée à la chaîne de télévision grecque EPT (2 mai 2022), il a défendu le régiment Azov et nié qu’elle était une formation néonazie.

Pour Poutine, l’existence des groupements fascistes en Ukraine n’était qu’un prétexte pour duper l’opinion publique – et les soldats russes – quant aux objectifs réels de l’invasion de l’Ukraine. Cependant, en Ukraine comme en Russie, le danger fasciste doit être pris au sérieux. Il faut exiger que tous les éléments fascistes dans l’armée et la police soient désarmés et dispersés, et que les travailleurs et les soldats antifascistes des deux côtés se préparent à se défendre contre la menace qu’ils représentent.

Conclusions

Nous avons vu que les mots d’ordre pour un cessez-le-feu et le règlement du conflit par des négociations diplomatiques ne tiennent pas compte de la gravité des enjeux de la guerre. Une négociation qui aboutirait à entériner l’amputation d’une partie du territoire ukrainien serait une défaite pour l’Ukraine, tandis qu’une négociation qui se solderait par le retrait des forces russes serait une défaite tout aussi catastrophique pour la Russie. On voit mal, dans ces circonstances, l’utilité d’un cessez-le-feu et ce qu’il y aurait à négocier. Opposer la « voie diplomatique » à celle de la guerre est une fausse opposition, en ce sens que la guerre, ou la menace de la guerre, dans de tels conflits, constitue de toute façon l’élément essentiel de négociations diplomatiques. L’ONU et l’OSCE ne peuvent pas résoudre des guerres dans lesquelles les intérêts économiques et stratégiques primordiaux des pays qui la dominent sont en jeu. Demander aux deux camps de discuter plutôt que de se battre est une approche illusoire et stérile.

Nous avons besoin d’une politique qui, partant de la réalité concrète de la guerre, cherche à exposer les intérêts de classe contradictoires dans chaque camp, mettant en cause les oligarchies. Les questions soulevées par la guerre, qu’elles soient d’ordre économique, social ou militaire, mettent en relief les injustices et les inégalités qui caractérisent la société capitaliste d’une manière plus flagrante et brutale qu’en temps de paix. C’est pour cela que des guerres impérialistes portent en elles la possibilité de mouvements révolutionnaires. Dans les luttes de classe à venir, la montée en puissance des organisations fascistes constitue un développement extrêmement dangereux. Le carnage fratricide de la guerre russo-ukrainienne est le produit du capitalisme et de l’impérialisme. L’axe central de notre propagande au sujet de cette guerre doit être d’expliquer aux travailleurs européens, comme aux travailleurs ukrainiens et russes, que la seule façon d’en finir définitivement avec l’horreur de la guerre est d’en finir avec le système qui en est la cause.

La Riposte
29 Août 2023
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Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par com_71 » 01 Sep 2023, 12:16

En plus court : - la Riposte se range dans le camp des impérialismes occidentaux, d'une manière à peine différente de celle affichée par les organisations de gauche qu'elle prétend critiquer -.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Gayraud de Mazars » 01 Sep 2023, 14:49

Salut camarades,

La Riposte à la Fête Nationale de l'Humanité les 15, 16 et 17 septembre 2023, au coeur de l'Essonne, c'est un stand rue Pierre Bourdieu et du matériel politique dont des brochures, T-Shirts, badges, livres, mais aussi une excellente bière artisanale...

Venez nous rendre visite et partager le verre de l'amitié !

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Fraternellement,
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Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par com_71 » 01 Sep 2023, 19:00

com_71 a écrit :En plus court : - la Riposte se range dans le camp des impérialismes occidentaux, d'une manière à peine différente de celle affichée par les organisations de gauche qu'elle prétend critiquer -.


Je développe :
La Riposte a écrit :Une façon de résoudre ce problème (ne pas tomber dans le piège de l’OTAN tout en condamnant l’invasion russe), au moins en apparence, et de prendre fermement position contre l’invasion, mais de s’opposer en même temps aux livraisons d’armes à l’Ukraine. C’est la position de la direction du PCF, entre autres. Les communiqués de son secrétaire national, Fabien Roussel, insistent sur le droit de l’Ukraine de se défendre contre l’invasion, mais dénoncent l’envoi de munitions et de matériel militaire. Cela donne peut-être l’impression d’avoir une attitude « équilibrée ». Cependant, en réalité, cette position n’a pas de sens. Elle revient à accepter le droit de l’Ukraine de faire la guerre contre l’envahisseur, mais en même temps de lui refuser le « droit » de se procurer les moyens ! Si l’Ukraine ne pouvait plus importer des armes, cela donnerait un avantage considérable à Poutine. L’argument avancé par les dirigeants du parti – et qui s’entend sous différentes formes dans le camp pacifiste en Europe – est que l’expédition des armes en Ukraine « alimente la guerre » et contribue à la tuerie. Or, s’il est vrai que la fourniture d’armes à l’Ukraine contribue à la violence, d’une certaine façon, il n’est pas moins vrai que la non-fourniture d’armes y contribuerait aussi, et sans doute beaucoup plus, compte tenu des massacres, exactions et destructions perpétrés par les forces russes dans les villages et territoires qui tombent sous son contrôle.

Tout, ou presque, est dans ce passage. "Le droit de l’Ukraine de se défendre contre l’invasion", il n'est même pas question du peuple ukrainien... Il faut se ranger dans le camp de Zélensky ! Car, bien sûr les "forces russes" contribuent "sans doute beaucoup plus [aux] massacres, exactions et destructions"...
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Kéox2 » 01 Sep 2023, 20:42

Avenue Pierre Bourdieu... Tout un symbole, même plus d'avenue Marx-Engels !
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