fil "interventions de La Riposte"

Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Gayraud de Mazars » 19 Jan 2022, 11:06

Salut camarades,

Le soutien d’un député communiste à un candidat La France Insoumise
19 janvier 2022
Par Éric Jouen, PCF

https://www.lariposte.org/2022/01/le-so ... insoumise/

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Ce dimanche 16 janvier, lors du meeting du candidat France Insoumise à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon, le député communiste Sébastien Jumel lui a apporté son soutien.

Sébastien Jumel, de « Dieppe la belle, Dieppe la rebelle, Dieppe la libre », a expliqué que dans la situation actuelle, la gauche “éclatée façon puzzle”, et dans un pays où “depuis 5 ans les Macronistes, les Marcheurs et leurs Playmobils font mal aux vies”, “face à cela, en tant que député communiste, fidèle à ma devise, « trop insoumis pour être insoumis, mais suffisamment indiscipliné pour être communiste », je fais le choix de mettre ma force, ma détermination, au service de la campagne conduite par Jean-Luc Mélenchon”.

La position de Jumel est claire : non seulement en tant que député communiste il soutient le candidat d’une autre force politique que celui choisi par l’ensemble des adhérents du Parti communiste, à savoir Fabien Roussel, mais en plus il se met « au service » de sa campagne. Le député de Dieppe a mis l’accent sur les sujets qui lui tiennent à cœur : ” faire rentrer dans cette campagne” : la santé avec le “réarmement de l’hôpital” ; l’économie où l’on doit “recouvrer la souveraineté industrielle” ; l’agriculture avec une souveraineté alimentaire et un soutien aux agriculteurs et aux pêcheurs ; le social où l’on doit ne plus oublier et reconnaître les “invisibles” qui travaillent dans le domaine de l’aide à la personne.

Certains militants expriment leur surprise en déclarant que ces points importants du programme peuvent être également défendus par Fabien Roussel. En effet, les programmes de Mélenchon et Roussel sont finalement assez proches, si ce n’est le point important du nucléaire. En déclarant son soutien à Mélenchon plutôt qu’à Roussel, Jumel a d’ailleurs provoqué la colère des syndicalistes CGT des centrales nucléaires locales, bassin très important d’emplois autour de Dieppe. Nicolas Vincent, secrétaire général du syndicat CGT de la centrale nucléaire EDF de Penly (Seine-Maritime) interpellait à ce sujet Sébastien Jumel dans un tweet rappelant l’impact économique de la filière nucléaire dans la 6e circonscription de Seine-Maritime : “Comment soutenir un candidat appelant au démantèlement des centrales ? Qui plus est dans une circo où l’emploi issu de la filière nucléaire se compte par milliers et a un bel avenir avec #EPR2 ?”

Même si les deux programmes présentent des aspects positifs en ce qui concerne les conditions de vie de la majorité, ils ne proposent rien ou presque pour remplacer le système économique qui engendre toute cette misère. Il ne s’agit simplement que de quelques aménagements et de nationalisations trop partielles pour être décisifs contre le capitalisme. Macron et beaucoup d’autres sont les défenseurs d’un système qui a fait son temps et qui doit être remplacé par un système où les grands leviers de l’économie seront gérés en commun, un système communiste. Et ce programme révolutionnaire n’est d’aucune façon celui proposé par Mélenchon et Roussel.

Devant deux candidats, réformistes dans le fond, l’argument de Jumel consistant à soutenir celui étant le mieux placé électoralement peut s’entendre. Cependant, les adhérents du Parti se sont majoritairement exprimés en faveur d’une candidature communiste. L’idée principale est de faire campagne pour un candidat communiste aux présidentielles, évènement qui ne s’est pas réalisé depuis les élections de 2007, et de faire le bilan objectif de ce que représente le Parti comme force au niveau national. La moindre des choses, du point de vue des militants, c’est de s’attendre à ce que les élus viennent apporter leurs forces dans cette tâche énergivore. Or, Sébastien Jumel, en s’asseyant sur ce qu’ont pu exprimer les adhérents, manque de respect envers les camarades, qui, faut-il le rappeler, comptent pour une voix comme celle du camarade Jumel. « On s’attend toujours à voir les chefs lutter à nos côtés ».

Sébastien Jumel revendique sa liberté, mais comment s’affranchir de la décision majoritaire des camarades du Parti qui l’a porté à chaque élection ? Aucun parti politique ne peut laisser faire un électron libre. Tous les arguments peuvent être entendus lors des discussions, mais une fois la décision prise par la majorité, même si la décision ne convient pas pour tout un chacun, il s’agit de la respecter. Il semblerait que Sébastien Jumel n’intègre pas ce principe dans sa démarche individuelle.

A l’heure qu’il est nous ne savons pas quelle va être la position de la direction de la Fédération de Seine-Maritime, qui a toujours été très ferme quant au respect des instances vis à vis des militants et des secrétaires de sections, en sachant rappeler le cas échéant ce qui se fait et ce qui ne se fait pas dans le Parti.

Ce nouvel épisode de la vie de notre parti nous offre l’occasion d’insister sur le fait que l’important est le programme lors des élections, bien plus que les personnalités. Ce qui doit être au cœur du programme présenté aux électeurs, c’est la gestion collective de l’économie : l’énergie, les banques, les transports, l’alimentaire, le logement, la santé, l’éducation, etc…. que nous devons arracher du monde du profit. Pas seulement vouloir faire moins mal aux vies, pour reprendre la formule de Sébastien Jumel, mais changer les vies dans une nouvelle société débarrassée du capitalisme.


Fraternellement,
GdM
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Message par com_71 » 19 Jan 2022, 19:31

Éric Jouen, PCF a écrit : ...Aucun parti politique ne peut laisser faire un électron libre. Tous les arguments peuvent être entendus lors des discussions, mais une fois la décision prise par la majorité, même si la décision ne convient pas pour tout un chacun, il s’agit de la respecter. Il semblerait que Sébastien Jumel n’intègre pas ce principe dans sa démarche individuelle.
A l’heure qu’il est nous ne savons pas quelle va être la position de la direction de la Fédération de Seine-Maritime, qui a toujours été très ferme quant au respect des instances vis à vis des militants et des secrétaires de sections, en sachant rappeler le cas échéant ce qui se fait et ce qui ne se fait pas dans le Parti...


"La Riposte" serait mal avisée de s'improviser gardienne supplétive de la discipline "dûe" à la direction du PCF. Outre qu'il y a le risque maintenu que celle-ci soit invoquée pour mettre sur la touche des opposants sur la gauche, toute discipline ne mérite d'être respectée qu'en fonction de la politique qu'elle sert. En l'occurrence la politique de la direction du PCF n'a pas grand chose à voir avec les intérêts de la classe ouvrière.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Gayraud de Mazars » 28 Jan 2022, 19:08

Salut camarades,

Grand succès pour cette première réunion publique sur les centres de santé à Vaux en Couhé organisée par le Parti communiste Sud Vienne, soutenu par la Riposte et la CGT, avec Boris Campos créateur d'un centre de santé à Lorient et Catherine Giraud secrétaire départemental de la CGT Vienne.

Pour ceux qui auraient manqué cette prestation de qualité, venez nombreux demain à Persac a 20h30 pour une séance de rattrapage.

Les centres de santé sont un des enjeux vitaux pour les travailleurs et la population en général !

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Fraternellement,
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Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Gayraud de Mazars » 22 Fév 2022, 12:26

Salut camarades,

Blanquer : le macronisme appliqué à l’Education Nationale
22 février 2022, article posté sur le site de La Riposte
Par Eric Jouen PCF

https://www.lariposte.org/2022/02/blanq ... nationale/

Le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer est une personnalité importante du gouvernement actuel, mais c’est également le type de personnage qui sert parfaitement la politique qui consiste à déconstruire un conquis social comme l’éducation pour tous. Jean-Michel Blanquer vient d’une famille riche parisienne. En janvier, il a épousé Anna Cabana, qui a été grand reporter au Point, rédactrice en chef politique à partir de 2016 du Journal du Dimanche, en parallèle éditorialiste politique de la chaîne d’information BFM TV et animatrice d’une émission quotidienne sur i24news, dont une consacrée à Jean-Michel Blanquer et le protocole sanitaire.

Blanquer fait partie du ministère de l’Education nationale depuis Jacques Chirac. Il a pris de l’importance sous Nicolas Sarkozy, et a été écarté pendant le quinquennat Hollande comme figure trop marquante du sarkozysme. Entre 2007 et 2012, c’est lui qui organise la suppression de plus de 60000 postes d’enseignants et qui divise par deux le « fonds social lycéen », une bourse destinée aux élèves en difficultés financières pour se payer la cantine notamment. Il passe ainsi de 73 à 32 millions d’euros en 10 ans.

En 2013, il a été nommé directeur de l’Ecole Supérieure des Sciences Economiques et Commerciales, une école privée de la région parisienne, et déclare : “De façon générale, les écoles de management, les écoles de commerce sont souvent à la pointe des innovations pédagogiques.”. Blanquer écrit également un livre, « L’Ecole de demain », dans lequel il propose une contractualisation des personnels à tous les étages. Le chef d’Etablissement deviendrait « véritablement le patron de son établissement » et les résultats obtenus par les élèves seraient le critère majeur de l’évaluation des enseignants. L’efficacité des équipes pédagogiques serait mesurée par une agence extérieure et les résultats seraient transmis aux familles qui pourraient ainsi choisir l’établissement selon sa performance. Ce serait la mise en concurrence des établissements scolaires dans le monde rêvé de Blanquer et autres défenseurs du capitalisme.

Dès sa nomination comme ministre de l’Education nationale, il revient sur les actions menées par sa prédécesseure Najat Vallaud-Belkacem, notamment sur les classes bilangues et l’enseignement des langues de l’Antiquité comme le latin et le grec. A la rentrée 2018, il a annoncé la suppression de 1800 postes, alors que la projection montrait que le nombre d’élèves devait augmenter jusqu’en 2022. Sa réforme du lycée consiste à supprimer les filières L, ES et S et à modifier les épreuves pour l’obtention du bac, notamment avec l’apparition du « grand oral », qui est plutôt une aubaine pour les élèves qui baignent dans un milieu où l’expression orale est aisée. Blanquer met en place également la plateforme Parcoursup, qui, si l’on devait en juger la performance, est une catastrophe par rapport à l’ancien système d’orientation post-bac.

La gestion de la pandémie par Blanquer s’est révélée être des plus incohérentes, tout d’abord en opposition avec le premier ministre, puis en opposition avec ses propres annonces. Une fois on ferme les écoles, une autre fois on les ouvre, une fois on ne met pas les masques à l’école, une autre fois on met les masques, une fois le virus ne touche pas les écoles, une autre fois le virus est véhiculé par les enfants….tout cela sur fond d’économie de centaines de millions d’euros dans le budget de l’Education nationale. Jean-Michel Blanquer est un personnage important dans la mise en place de mesures favorisant le système capitaliste et, à ce titre, il apparaît régulièrement dans les médias pour défendre la politique du gouvernement dans son ensemble, y compris sur des sujets qui ne relèvent pas de sa compétence. Par exemple, lorsqu’il s’est exprimé sur les cheminots et sur le projet “égalitaire” du gouvernement. Il faut bien entendu entendre “égalitaire” dans le sens du moins disant social.

Si Blanquer fait des économies dans son ministère, il n’est en revanche pas avare en louanges pour Emmanuel Macron. Il a par exemple déclaré dans le Monde du 30 mars 2021 : « Le président a acquis une vraie expertise sur les sujets sanitaires (…) Ce n’est pas un sujet inaccessible pour une intelligence comme la sienne. ». Les controverses sont fort nombreuses. En avril 2018, il explique dans le Parisien que les élèves doivent maîtriser la conjugaison des verbes et que « le passé simple est une exigence de justice sociale », alors que lui-même commet des erreurs. Ou en posant la question devant des caméras à des élèves d’une classe de primaire : « Est-ce que vous avez lu pendant les vacances ? » alors que les enfants sortaient d’une période de confinement et que les professeurs se démenaient pour maintenir l’enseignement à distance. Ce ministre a réussi l’exploit de se mettre à dos la grande majorité des personnels de l’Education nationale. Y compris, fait rare, les syndicats de Chefs d’Etablissement qui ont appelé à la dernière grève.

En 2019 et 2020, le ministère de l’Education a versé des subventions (65000 et 30000 euros) à un syndicat lycéen Avenir lycéen, monté de toute pièce pour défendre la politique du gouvernement. Sans surprise, ses jeunes fondateurs sont des adhérents des “jeunes avec Macron”. On ne sait trop à quoi ont pu servir ces subventions qui étaient censées financer un congrès qui n’a jamais eu lieu, si ce n’est des notes dans des restaurants étoilés ou des hôtels luxueux (il n’y a pas d’âge pour dilapider l’argent public), mais on sait que Blanquer a personnellement échangé avec des dirigeants du syndicat Avenir lycéen sur des projets politiques. Le soutien technique s’est fait par l’achat de matériel informatique, grâce à ces subventions, et a permis indirectement à Blanquer de contrecarrer la mobilisation contre sa réforme du bac par de la propagande progouvernementale à l’intérieur des lycées.

De plus, Blanquer est un fin connaisseur des annonces trompeuses. En janvier, il annonce un plan de 10 milliards d’euros pour augmenter les salaires des enseignants. On apprenait ensuite, comme dans les conditions écrites en petit dans les contrats d’assurances, que ces 10 milliards allaient s’étaler sur 15 ans : cela correspond donc à une augmentation de salaire de 9 % d’ici 2037, à comparer avec une inflation qui sera supérieure. En définitive les enseignants auront donc une baisse de pouvoir d’achat.

En août 2021, s’aventurant dans le domaine de la médecine scientifique, il affirme qu’une personne vaccinée ne peut pas transmettre le virus aux autres. Et fin août, Blanquer prétend que les parents d’élèves utilisent l’allocation de rentrée scolaire à une autre fin que celle d’acheter des fournitures scolaires et il parle alors d’une augmentation des ventes d’écrans plats en septembre, affirmation fausse évidemment puisque les ventes d’écrans plats baissent en août et septembre. On voit que Jean-Michel Blanquer ne recule devant aucun mensonge pour pouvoir appliquer une politique ultra libérale, et en cela il représente le serviteur type d’un système, prêt à toutes les controverses et toutes les tromperies pour arracher l’Education nationale du service public de l’Etat, en calquant son fonctionnement sur les méthodes de gestion et les critères de performance du privé.

Pour la macronie, dont Blanquer est un parfait représentant, l’Education Nationale n’est qu’un centre de formation devant répondre aux besoins des entreprises. Les élèves n’y sont que de futurs salariés (ou chômeurs) qui doivent y être formatés pour répondre aux objectifs de rentabilité financière de la classe parasite capitaliste. L’autonomie et la mise en compétition entre eux des établissements scolaires n’a pour but que d’extraire une « élite » (les enfants de la classe bourgeoise) qui constituera les dirigeants et les cadres de la prochaine génération. On est bien loin d’une Ecole formant des citoyens éclairés, futurs acteurs de la démocratie. C’est pourquoi il faut soutenir sans réserve les mobilisations des personnels de l’Education Nationale contre l’application de ces politiques.


Fraternellement,
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Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Gayraud de Mazars » 24 Fév 2022, 11:45

Salut camarades,

Lutte chez Thales: travail contre capital
23 février 2022 par Gauthier Hordel
Article publié sur le site de La Riposte.

https://www.lariposte.org/2022/02/thale ... e-minimum/

Depuis fin janvier, le groupe français Thales spécialisé dans l’aérospatiale, la défense, la sécurité et le transport terrestre connaît une vague d’actions, de mouvements et de grèves contre la politique salariale dictée par la direction du groupe vers ses différentes entités. Ce mouvement de colère des salariés qui se développe sur une quarantaine de sites en France est emmené par l’intersyndicale CFE-CGC, CFDT, CFTC et l’élément moteur la CGT. Thales est un groupe solide financièrement qui ne connaît pas de crise grave. Pourtant la politique salariale de ces dernières années n’a absolument pas été à la hauteur des performances financières du groupe. Tous les éléments de rémunération sont attaqués tour à tour : salaire, part variable, intéressement et participation… Mais le point culminant de cette politique fût le début de l’année 2021 (sélectivité dans les augmentations de salaires, décalage de 6 mois pour ceux qui obtiennent des augmentations…) avec comme prétexte la crise Covid. Durant l’année 2020, Thales a modifié sa politique financière, s’est réorganisé, a utilisé les dispositifs de soutien mis en place par l’État pour mettre une partie de ses salariés en chômage partiel, non justifié du point de vue des organisations syndicales. De cette manière, il a optimisé ses résultats financiers. Une aubaine pour les actionnaires ! Voici les mots du PDG Patrice Caine adressé aux salariés dans un e-mail l’année dernière: « En 2021, nous sommes en bonne voie pour sortir de cette crise, qui plus est dans une meilleure position que nos concurrents. Rien de tout cela n’aurait été possible sans vos efforts individuels et collectifs. Il m’apparaît donc essentiel de partager les fruits de notre succès avec ceux qui l’ont rendu possible, c’est-à-dire vous. SharingThales 2021, notre offre d’actionnariat salarié, vous offre la possibilité d’investir dans notre entreprise. ».

D’une certaine manière Patrice Caine à raison, c’est le travail individuel collectif des salariés qui permet de faire fonctionner l’entreprise et générer de la richesse. Les actionnaires ne jouent que le rôle de parasite en récoltant la part du lion. Par exemple, Dassault Aviation deuxième actionnaire après l’État, a bénéficié de plus de 90 millions d’euros de dividendes en 2021 au titre de l’année 2020. Le MEDEF se plaît à répéter inlassablement que ce sont les investisseurs qui créent l’activité et l’emploi, qu’ils prennent des risques, et qu’à ce titre, ils doivent être rémunérés. L’argent que Dassault a investi dans Thales n’est ni tombé du ciel, ni issue de la sueur du travail du patron. Il est issu de l’exploitation du travail des salariés de l’entreprise. Dassault pourra remercier la sueur venant des « efforts individuels et collectifs » des salariés. En proposant l’offre d’actionnariat salarié, Patrice Caine envoie un message clair : seul l’investissement capitaliste est récompensé. Le salarié qui espère prendre part aux « fruits du succès » en investissant dans des actions Thales se retrouvera un jour ou l’autre en contradiction entre les intérêts du salariat et ceux des actionnaires diamétralement opposés. Inéluctablement, l’action n’obtient du rendement qu’au détriment de la rémunération des salariés.

L’année 2020 a été l’opportunité pour Thales de restructurer son appareil productif afin de se fixer l’objectif ambitieux d’atteindre une rentabilité de 12 %, ce qui a de nombreuses conséquences : plan de réduction de postes, transfert d’activité à l’étranger, manque d’investissements dans la recherche et le développement. Cette politique répond à deux objectifs liés l’un à l’autre. D’une part, dans un article publié en juillet 2021, il était expliqué que l’économie capitaliste rencontre une difficulté majeure sous le poids de ses propres contradictions. Les taux de profits dans le secteur productif ont une tendance à la baisse, c’est-à-dire que les investissements sont pas ou peu rentables. Par conséquent, les grandes entreprises et les multinationales se tournent vers le secteur financier qui lui connaît de meilleurs taux de profit et permet une certaine profitabilité (jusqu’à ce que la bulle spéculative explose). D’autre part, il faut garantir une rémunération conséquente aux actionnaires. La politique de Thales est calquée sur ces deux objectifs. L’État en est totalement complice en tant qu’actionnaire majoritaire et ce sont les salariés qui en payent le prix.

C’est ce point de friction entre le capital et le travail auquel nous assistons à Thales. Même s’il n’est pas exprimé de manière pleinement consciente, les salariés entrevoient ce point de friction et se mobilisent pour défendre une répartition moins inégale de la richesse produite. Si le rôle des organisations syndicales est de défendre les intérêts des salariés en arrachant le maximum au capital, il est aussi nécessaire d’expliquer que cette répartition sera toujours inégale tant qu’une part du capital est détenue par des investisseurs privés et que l’État se comporte comme un capitaliste. Il est vital que l’État prenne le contrôle du groupe sous la direction démocratique des salariés. Voilà une action politique révolutionnaire. Les fenêtres pour obtenir l’attention des salariés sur ces questions sont rares mais c’est dans ces moments que les organisations syndicales et en premier lieu la CGT devrait s’efforcer d’expliquer la nécessité d’une telle politique comme seule perspective viable dans un capitalisme en voie de pourrissement.


Fraternellement,
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Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Gayraud de Mazars » 04 Mars 2022, 14:45

Salut camarades,

Poutine veut prendre Kiev. Et Après ?
Le vendredi 4 mars 2022
Par La Riposte

https://www.lariposte.org/2022/03/pouti ... -et-apres/

Avant le coup d’État orchestré par l’Union Européenne et l’OTAN en 2014, qui a abouti à l’installation d’un régime pro-occidental, les conditions de vie de la masse de la population se dégradaient d’année en année, et cela depuis l’effondrement de l’URSS en 1990-91. La crise économique de 2013-2014, qui enfonçait des millions d’Ukrainiens dans une misère noire, formait l’arrière-plan des manifestations massives – largement encadrées par l’extrême-droite nationaliste – qui réclamait la chute du gouvernement et l’adhésion à l’Union Européenne. Depuis cette prétendue « révolution », les graves problèmes sociaux et économiques persistent et s’aggravent. Le FMI et des banques centrales européennes imposent une politique d’austérité implacable, un vaste programme de privatisations et une forte contraction des dépenses sociales, qui sont passées de 20% du PIB en 2014 à 13% actuellement. L’annexion de la Crimée et la guerre civile dans l’Ukraine orientale, opposant l’armée ukrainienne et des milices fascisantes d’un côté, aux milices autonomistes soutenues par Moscou, de l’autre, ont déstabilisé davantage l’économie.

Lorsque les puissances occidentales déclarent leur soutien « ferme et indéfectible » de l’Ukraine, ce qu’elles soutiennent, en réalité, c’est le droit de poursuivre leurs propres intérêts économiques et stratégiques, de s’assurer du remboursement des dettes et resserrer davantage leur mainmise sur ses ressources naturelles et productives. À partir de 2024, il est prévu que 42,7 millions hectares de terres exploitables fassent l’objet de transactions de vente possibles, soit une surface aussi grande que la Californie ou l’Italie. Le sort du peuple ukrainien, des travailleurs, des paysans, des jeunes, n’importe pas. Ce qui compte, c’est le profit, le pouvoir, la domination. Soutenir le gouvernement ukrainien, c’est soutenir le brigandage d’une oligarchie corrompue et ultra-réactionnaire qui a mené le pays au bord de la ruine, tout en augmentant massivement sa propre richesse.

Nous ne sommes pas opposés aux livraisons d’armes en toutes circonstances. La question est de savoir à qui elles sont livrées et en quoi ces livraisons aideraient la lutte contre le capitalisme. Livrer des armes à l’oligarchie réactionnaire ukrainienne – des armes qui, en d’autres circonstances seront retournées contre les travailleurs ukrainiens eux-mêmes – n’est pas admissible. A chaque fois qu’une guerre se déclare dans laquelle les grandes puissances sont impliquées, les organisations de gauche en appellent à l’ONU pour restaurer la paix. Cela n’a jamais eu lieu, pour la simple raison que les prises de position des gouvernements de la Russie, de la Chine, des Etats-Unis ou de la France sont les mêmes dans les instances de l’ONU qu’en dehors. En toutes circonstances et partout, les grandes puissances défendent leurs propres intérêts. Si l’ONU n’a pas pu empêcher le déclenchement de cette guerre, on ne voit pas comment elle pourrait l’arrêter maintenant. Mais, le plus souvent, elle est un lieu de parade pour les grandes puissances, friandes de belles phrases et de grands discours. Dénoncer les gouvernements de Poutine, de Macron, de Biden, Xi Jinping et consorts, d’un côté, mais leur accorder notre confiance dès lors lorsqu’ils se retrouvent sous le logo de l’ONU, n’a pas de sens. Le capitalisme repose sur la concurrence, sur la lutte pour le contrôle des ressources naturelles, des marchés, des profits. Parfois, elle prend la forme de la guerre. Le chemin vers la paix passe par un combat révolutionnaire contre le capitalisme et l’impérialisme.

En plus de toutes les souffrances déjà supportées par le peuple ukrainien, il se trouve actuellement dans l’horreur indicible de la guerre. L’invasion de l’Ukraine lancée par Poutine est un acte réactionnaire, sans le moindre atome de contenu progressiste. Poutine ne représente pas le peuple de la Russie. C’est un homme extrêmement riche, au cœur de l’oligarchie toute puissante dont il défend les intérêts au Kremlin. La guerre actuelle est une guerre née de la rivalité entre deux camps réactionnaires. Les Ukrainiens qui cherchent à protéger leur famille et leurs foyers contre la plus grande mobilisation militaire en Europe depuis 1945 se trouvent confrontés en réalité à deux ennemis, celui de l’envahisseur extérieur et celui des oppresseurs de l’intérieur. Ils sont pris en étau entre les intérêts de l’impérialisme américain, des puissances européennes et de l’OTAN, d’un côté, et la rapacité du régime de Poutine de l’autre.

Le soutien à l’Ukraine, déclaré à cor et cri de Washington à Londres, en passant par Paris, démontre, au regard de la nature et des limites des mesures prises, les véritables priorités des gouvernements en question. Avant de les examiner, notons au passage qu’il n’a jamais été sérieusement question d’intégrer l’Ukraine dans l’Union Européenne. L’Allemagne, entre autres, s’y oppose catégoriquement. L’entrée dans l’OTAN de l’Ukraine n’est pas, non plus à l’ordre du jour. Et maintenant, le soutien accordé à l’Ukraine a pris la forme de la suspension des opérations bancaires impliquant plusieurs banques importantes en Russie, dont Sberbank et VTB. Cependant, la Gazprombank, dont les opérations financières concernent le secteur énergétique international n’a pas été sérieusement inquiétée, jusqu’à présent. Clairement, les puissances européennes, l’Allemagne en tête, ne veulent pas compromettre l’exportation du gaz et du pétrole en provenance de la Russie. Près de 30% de l’approvisionnement énergétique de l’UE viennent de la Russie dont 40% pour le gaz. La vente de gaz, du pétrole et de produits agricoles, qui n’entre pas dans le champ des restrictions, représente plus de 60% des exportations russes. On peut se demander, dans ces conditions, que sera l’impact réel des mesures qui ont été prises. Il est vrai que l’exclusion des banques russes du système SWIFT est potentiellement très dangereuse sur le plan économique. Le rouble a déjà perdu 30% de sa valeur et les taux d’intérêt en Russie sont passé de 10% à 20% en l’espace de quelques jours.

Quel que soit l’impact des sanctions économiques à court terme, la question décisive, pour la Russie, est celle du déroulement de la guerre elle-même. Sur le papier, les forces armées ukrainiennes sont beaucoup plus faibles que celles de la Russie. Cependant, le rapport de force en termes de troupes et de chars n’est pas le seul facteur dans l’évolution du conflit. Si l’objectif de Poutine est de mettre en place un gouvernement à ses ordres, la question est comment il pourrait atteindre cet objectif dans la pratique. Même si les forces russes prennent Kiev, elles se trouveront au milieu d’une population hostile qui les verra pour ce qu’ils seront, à savoir une armée d’occupation étrangère. Un gouvernement fantoche installé par la force des armes russes n’aura aucune base sociale dans la capitale. Poutine va se retrouver dans le dilemme pointé par le Prince de Talleyrand, qui aurait dit à Napoléon Bonaparte : « Avec des baïonnettes, Sire, on peut faire beaucoup de choses, sauf s’asseoir dessus. » Autrement dit, dans le contexte ukrainien, les « baïonnettes » russes peuvent peut-être prendre Kiev, mais asseoir un appareil gouvernemental sur la présence de celle-ci sera beaucoup plus hasardeux. Ainsi, Poutine joue gros. Une victoire éclair lui permettant de prendre le contrôle de l’Ukraine avant que les conséquences économiques et sociales de la guerre ne déstabilisent sa propre position pourrait le renforcer pendant un certain temps. Mais cette perspective ne nous paraît pas être la plus probable. Il est bien possible, au contraire, que cette guerre fratricide finisse par répandre le chaos économique et l’instabilité sociale des deux côtés. Il n’y aura pas de paix et de stabilité durable sans que les peuples se débarrassent des oligarchies dont la soif de pouvoir et de profits a entraîné la région dans cette folie meurtrière.


Fraternellement,
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Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Gayraud de Mazars » 07 Mars 2022, 19:55

Salut camarades,

Le potentiel révolutionnaire de la guerre en Ukraine
Le samedi 5 mars 2022
Par La Riposte

https://www.lariposte.org/2022/03/le-po ... n-ukraine/

Il est totalement vain d’espérer une solution à la guerre en Ukraine par le biais de l’ONU, car c’est une « instance internationale » dominée par les mêmes puissances qui en sont responsables. Quant à l’envoi des armes en Ukraine, c’est-à-dire à un Etat entièrement dévoué aux intérêts égoïstes de l’oligarchie locale, il n’est pas admissible en principe et n’est même pas très utile militairement, d’autant plus qu’une partie de ces armes risque d’être récupérées par les forces armées russes. Mais alors, quelles sont les options stratégiques réellement ouvertes au peuple ukrainien (sachant que nous en excluons de cette catégorie l’oligarchie capitaliste qui a saigné le pays à blanc depuis des décennies) ? Dire « non à la guerre » est évidemment correct, mais cela ne peut être qu’un point de départ si nous cherchons sérieusement un moyen d’y mettre fin.

Poutine a ordonné l’invasion de l’Ukraine pour agrandir la sphère d’influence – ou plus exactement de contrôle, de pouvoir – de l’oligarchie russe qu’il représente. Mais ce ne seront ni les hauts gradés de l’armée ni les capitalistes qui affronteront les dangers mortels de la guerre. Les dizaines de milliers de soldats russes, envoyés en Ukraine pour tuer et se faire tuer, ne sont pas là par choix. Au fur et à mesure que la réalité de leur mission deviendra claire, une partie des troupes ne la cautionnera pas. Dès le premier jour de guerre, à Moscou, à Saint-Pétersbourg et ailleurs, des manifestations contre la guerre s’organisent quotidiennement. Jusqu’au cinquième jour de guerre, la police de Saint-Pétersbourg a enregistré plus de 7000 arrestations de manifestants pacifistes. Beaucoup ont été placés en détention et souvent brutalisés. A l’université MGIMO, qui forme les futurs cadres de l’élite politique et administrative du pays, 1200 étudiants ont signé une lettre ouverte à Poutine, rédigée par une liste d’académiciens, écrivains, journalistes, etc. Ils écrivent qu’ils sont « catégoriquement opposés à l’action militaire de la Fédération Russe en Ukraine » et déclarent qu’ils considèrent « comme moralement inacceptable que de se monter discret et garder le silence alors que des gens sont en train de mourir dans un État voisin. Ils meurent par la faute de ceux qui ont préféré les armes à la diplomatie pacifique.» Malgré la répression, l’opposition à la guerre grandit, s’enhardit.

Les soldats ukrainiens quant à eux – tout comme les civils qui s’organisent et s’arment comme ils peuvent pour protéger leur famille et leur foyer – n’ont pas non plus choisi de se retrouver dans cette situation. De part et d’autre des lignes de front, de nombreux soldats et civils doivent sûrement avoir des attaches familiales et affectives transfrontalières. Entre tous les peuples de cette région, il y a comme une continuité sociale et historique, un entremêlement culturel et linguistique. Ils n’ont aucune raison de se voir en ennemis. Non, les organisateurs de cette folie meurtrière, ceux qui y voient un intérêt, sont ailleurs : dans des palais, dans des villas de luxe, ou en tout cas bien loin du danger. Et c’est là, dans la nature de classe de ce conflit, que réside la véritable clé de sa solution.

Les villes ukrainiennes sont bombardées. Kherson est désormais entre les mains de l’envahisseur. La prise de Kiev serait plus difficile, mais pas impossible. Même si cela se réalise, une fois ses troupes dans les villes, Poutine pourrait bien se trouver confronté à un phénomène beaucoup plus dangereux pour lui que les armes : la bataille des idées, la lutte pour les consciences. Le soldat russe a son arme, son sens de discipline, mais il a aussi sa conscience, sa morale. On peut très bien imaginer les chars et les unités militaires russes, sur les places et carrefours de Kiev, assaillis des interpellations des citoyens ukrainiens : Soldats ! Que faites-vous là ? Voulez-vous vraiment faire partie de cette mission abjecte ? Nos quartiers sont bombardés. Nos foyers brûlent. Des hommes, des femmes et des enfants, qui n’ont rien à voir avec l’OTAN, sont tués. Des milliers de vos camarades ont, eux aussi, perdu leur vie dans cette folie. Pourquoi cette guerre ? Dans l’intérêt de qui ? Si jamais les forces armées russes parviennent à neutraliser celles de l’Ukraine et occuper Kiev, des discussions de ce genre et des cas de fraternisation pourraient bien se produire, encouragées par le mouvement d’opposition à la guerre en Russie. Souvent, dans l’histoire, les guerres ont porté en elles les germes d’une révolution. C’est aussi une perspective possible dans la guerre actuelle. Elle changera la Russie et changera l’Ukraine également. La guerre et ses répercussions internationales ne peuvent qu’affaiblir le régime de Poutine en Russie, alors qu’en Ukraine, le désastre humanitaire et l’effondrement social et économique mettront brutalement en relief le rôle de l’oligarchie avant et pendant le conflit. La paix, la démocratie et l’émancipation sociale des peuples ne seront réalisables que par la remise en cause révolutionnaire de l’ordre établi, par le renversement des oligarchies dans les deux pays, par un mouvement vers l’établissement d’une Ukraine indépendante, démocratique et socialiste et l’extension de ce mouvement révolutionnaire vers la Russie, pour le renversement non seulement de Poutine, mais de toute la classe privilégiée et parasitaire qu’il représente.


Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
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Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Gayraud de Mazars » 10 Mars 2022, 14:33

Salut camarades,

Augmentez les salaires !
9 mars 2022, article publié sur le site de La Riposte
Par Sylvain Roch, CGT

[...]Dans la situation économique actuelle d’inflation et de chômage ces revendications représentent le drapeau autour duquel notre classe peut se mobiliser !

Notre travail consiste à organiser notre classe et à lui donner ses mots d’ordre !

La colère emmagasinée depuis trop longtemps explosera ; l’étincelle n’est pas encore connue, mais elle explosera.

Notre rôle historique est de faire en sorte que la déflagration emporte le système capitaliste. Nous avons un rôle central à jouer, il en va de notre avenir !


https://www.lariposte.org/2022/03/augme ... -salaires/
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Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Gayraud de Mazars » 23 Avr 2022, 07:35

Salut camarades,

La signification sociale et politique du premier tour. Luttons contre Macron et Le Pen !
23 avril 2022, article publié sur le site de La Riposte
Par La Riposte

https://www.lariposte.org/2022/04/la-si ... et-le-pen/

Les résultats du premier tour de l’élection présidentielle révèlent une modification importante des relations entre les classes sociales en France. L’un de ses aspects les plus marquants du premier tour est l’effondrement du Parti Socialiste. Pendant des décennies, à partir de la volte-face opérée par le gouvernement socialiste-communiste de 1981-84, la direction du Parti Socialiste a cyniquement trahi les aspirations qu’il prétendait incarner. Et pourtant, pendant longtemps il a pu apparaître comme la seule alternative réaliste à la droite. C’est en jouant cette carte qu’il a emporté la présidentielle de 2012. Mais François Hollande n’a fait que poursuivre l’œuvre de Sarkozy, menant une politique de régression sociale, dans l’intérêt exclusif de la classe capitaliste. Assurément, Anne Hidalgo pensait refaire la même manœuvre. Mais le jeu est terminé. Son score calamiteux confirme le déclin du Parti Socialiste en tant que force électorale de premier plan. C’est un événement salutaire qui, du point de vue de notre camp, constitue un énorme pas en avant. Le « réformisme de droite » du PS est totalement discrédité. Il a cédé la place au réformisme radical de la France Insoumise, qui devient incontestablement la force de gauche ayant la plus importante réserve sociale.

L’autre fait marquant du premier scrutin est l’échec cinglant de la formation de droite qui depuis des décennies et à travers ses changements de sigle successifs (RPR, UMP, LR) a été le bras politique principal de la classe capitaliste française. Elle a été laminée. C’est le Rassemblement National qui lui a ravi sa place, malgré le fait que ses orientations politiques risquent de nuire aux intérêts capitalistes, tout comme celles de Trump aux États unis ou Boris Johnson au Royaume-Uni. Les maîtres capitalistes doivent composer désormais avec de nouveaux chiens de garde, portés par la démagogie populiste, qui n’obéissent pas forcément à toutes leurs commandes.

Regardons donc le processus d’ensemble. La droite « classique » et le Parti Socialiste, qui en se relayant au pouvoir pendant toute une époque apportaient une certaine stabilité à l’ordre social et aux institutions étatiques du capitalisme, s’effondrent. La France Insoumise, qui quoique de façon inadéquate (avec un programme « anti-capitaliste » qui ne touche pourtant pas aux fondements du système) émerge vigoureusement sur la gauche, alors qu’un parti capitaliste incontrôlé, franc-tireur, nationaliste émerge sur la droite. Entre les deux se trouve une construction politique instable autour de Macron. Déjà affaibli et discrédité, le « Macronisme » ne survivrait sans doute pas à l’épreuve d’un nouveau mandat. Il risque de s’effondrer à son tour, lui aussi.

Le score de Marine Le Pen témoigne de la radicalisation des opinions politiques. En intégrant dans son discours des thèmes de prédilection de la gauche, elle exploite l’aspiration à une transformation de la société. Comme Macron qui fait mine de revoir quelques aspects de sa plateforme réactionnaire, elle voit dans quel sens va le vent. Mais si jamais Le Pen emporte l’élection, sa présidence serait une présidence de crise dès le premier jour. Sa victoire pourrait bien provoquer une révolte populaire aux proportions révolutionnaires. Si le MEDEF préfère Macron, c’est aussi pour cette raison-là.

L’histoire du Rassemblement National le relie aux mouvements fascistes des années 30 et aux groupes d’extrême droite qui se sont formés après la seconde guerre mondiale. Mais ses dirigeants, et en particulier sa dirigeante actuelle, ont dû donner des gages de « bonne gouvernance » à la classe dirigeante. Elle a par exemple modifié son programme sur certains points comme sur la sortie de l’Union Européenne. Le parallèle avec les partis fascistes, en particulier le parti nazi, revient invariablement dans les discussions sur l’attitude à adopter au second tour. La montée en puissance du fascisme en Allemagne a eu lieu dans un contexte bien différent de celle qui existe actuellement en France. Vaincue en 1918, l’économie allemande était en ruines. Le sentiment d’humiliation nationale et l’échec de deux soulèvements révolutionnaires (1918 et 1923) ont permis au Nazisme de développer une large base sociale et de constituer une force paramilitaire suffisamment puissante pour appliquer le programme du fascisme, qui n’était autre que la destruction totale des organisations du mouvement ouvrier (partis politiques, syndicats, presse, etc.). Le fascisme, c’est programme de la guerre civile. Le programme de Le Pen en est très loin.

Dans un contexte d’instabilité économique majeure, les représentants politiques de la classe dirigeante devront allier la répression à la division. Macron évoluera encore plus fortement dans ce sens que lors de son premier quinquennat. C’est son ministre de l’intérieur, qui jugeait Le Pen trop « molle ». C’est son gouvernement qui a porté la loi contre le séparatisme, alimentant la xénophobie contre les personnes de confession musulmane. C’est sous son mandat que nous avons vécu la répression policière la plus forte depuis des décennies, dirigée notamment contre les Gilets Jaunes. Dans la pratique, la politique de La République en Marche n’est pas très loin de celle du Rassemblement National.

La polarisation en cours sur le plan politique est le symptôme d’une crise sociale profonde et – sur la base du capitalisme – permanente et irrémédiable, tout comme l’abstention massive, qui dénote un manque de confiance, une hostilité, voire une haine de l’ordre établi de la part d’une fraction importante et grandissante de la population. Il ne s’agit pas de passivité, mais d’une prise de conscience que le système actuel tout entier opère à l’avantage des puissants et piétine le peuple, et qu’aucune solution ne ressortira des urnes. Cette idée est profondément juste. Cette masse « grise » ou « indifférente » se lèvera prochainement – avec ses propres méthodes et ses propres objectifs. Elle n’aura pas d’autre choix. Elle n’attend que son heure. Les représentants les plus avisés de l’ordre capitaliste le comprennent bien. Ce n’est pas pour rien que les moyens de renseignement, de surveillance, de contrôle et de répression sont en plein développement.

Le résultat du premier tour signifie que la gauche n’est plus dans la course. Mélenchon a perdu de peu, mais il a perdu tout de même. Au deuxième tour, deux partis ennemis se battront entre eux. Appeler à voter à Macron, c’est faire une concession à Macron. C’est nourrir l’illusion qu’il peut constituer un rempart à l’extrême droite. Nous devons expliquer inlassablement que nous ne pouvons jamais faire confiance à un représentant du capitalisme. Une participation faible fragiliserait le ou la gagnante. Mais au lieu de fixer notre attention sur le résultat de ce duel macabre, préparons d’ores et déjà la lutte extra-parlementaire – dans la rue, dans les entreprises et les quartiers populaires. Au demeurant, la situation sociale deviendra de plus en plus explosive au fur et à mesure que l’inflation ronge la valeur des maigres revenus des travailleurs, des retraités et des chômeurs. Les répercussions de la guerre russo-ukrainienne risquent de provoquer une récession dans pratiquement tous les pays européens, dont bien sûr la France. Que ce soit sous Le Pen ou Macron, le racisme et l’autoritarisme seront les points clés du pouvoir gouvernemental. Nous ne pouvons soutenir ni Le Pen, ni Macron. Tous les deux défendent une politique réactionnaire. Le gagnant passera immédiatement à l’offensive contre les travailleurs. Toute notre attention doit se tourner, désormais, vers la préparation d’une lutte de masse contre le nouvel exécutif, quel qu’il soit.


Fraternellement,
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Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par com_71 » 23 Avr 2022, 08:38

La Riposte a écrit :Au deuxième tour, deux partis ennemis se battront entre eux...


Adversaires, dans le jeu politicien actuel, mais fondamentalement, socialement, ennemis, Non !
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