fil "interventions de La Riposte"

Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Gayraud de Mazars » 01 Sep 2023, 21:34

Salut camarade Kéox,

Pour s'amuser un peu, on pourrait dire, il y a tant d'avenues dans la Fête de l'Humanité, avec tant de révolutionnaires du monde, qu'une rue Pierre Bourdieu pourquoi pas !

Fraternellement,
GdM
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Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Plestin » 02 Sep 2023, 07:06

En Ukraine et Russie on en serait à 500.000 victimes (morts et blessés), des villes entières sont détruites, la population qui a pu le faire a fui et se retrouve réfugiée, ceux qui restent n'ont plus d'eau ni d'électricité et crèvent de froid en hiver tandis que les récoltes de blé s'effondrent etc.

Rêvons un peu, imaginons un autre scénario. Les troupes russes entrent en Ukraine sans trouver la moindre résistance armée et occupent le pays. Par contre, une classe ouvrière organisée (composée de travailleurs parlant l'Ukrainien et d'autres parlant le Russe, côte à côte) se bat à sa manière, avec ses propres armes : la grève, qui paralyse les mines de charbon, les aciéries, les centrales électriques etc., pour protester contre cette invasion. Les grévistes manifestent dans les villes et ne considèrent pas les individus derrière l'uniforme militaire russe comme des ennemis individuels, mais s'adressent à eux, discutent avec eux, réussissent à les convaincre de se battre ensemble pour un monde meilleur et propagent les idées révolutionnaires aux soldats russes ; ensemble ils se retournent contre le nouveau pouvoir sans pour autant remettre en place l'ancien, font leurs propres soviets et aident à la propagation de la chose en Russie par soldats russes interposés. Les impérialistes sont vaincus (localement), Poutine est vaincu aussi, les villes sont intactes, l'activité économique peut reprendre, il n'y a pas 500.000 victimes, les maisons et les villes ne sont pas détruites, des millions de gens sont restés chez eux au lieu de se transformer en réfugiés et les récoltes se feront. C'est le début de LA révolution.

Mais pour que ce genre de scénario soit possible il faut des partis révolutionnaires et on ne peut pas bâtir de tels partis sur le mythe de la "défense nationale".
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Message par com_71 » 02 Sep 2023, 12:11

La Riposte, 31 08 2023 a écrit :Une façon de résoudre ce problème (ne pas tomber dans le piège de l’OTAN tout en condamnant l’invasion russe), au moins en apparence, et de prendre fermement position contre l’invasion, mais de s’opposer en même temps aux livraisons d’armes à l’Ukraine. C’est la position de la direction du PCF, entre autres. Les communiqués de son secrétaire national, Fabien Roussel, insistent sur le droit de l’Ukraine de se défendre contre l’invasion, mais dénoncent l’envoi de munitions et de matériel militaire. Cela donne peut-être l’impression d’avoir une attitude « équilibrée ». Cependant, en réalité, cette position n’a pas de sens. Elle revient à accepter le droit de l’Ukraine de faire la guerre contre l’envahisseur, mais en même temps de lui refuser le « droit » de se procurer les moyens ! Si l’Ukraine ne pouvait plus importer des armes, cela donnerait un avantage considérable à Poutine. L’argument avancé par les dirigeants du parti – et qui s’entend sous différentes formes dans le camp pacifiste en Europe – est que l’expédition des armes en Ukraine « alimente la guerre » et contribue à la tuerie. Or, s’il est vrai que la fourniture d’armes à l’Ukraine contribue à la violence, d’une certaine façon, il n’est pas moins vrai que la non-fourniture d’armes y contribuerait aussi, et sans doute beaucoup plus, compte tenu des massacres, exactions et destructions perpétrés par les forces russes dans les villages et territoires qui tombent sous son contrôle.

https://www.lariposte.org/2023/08/guerr ... ts-dordre/
La Riposte, 4 mars 2022 a écrit :Nous ne sommes pas opposés aux livraisons d’armes en toutes circonstances. La question est de savoir à qui elles sont livrées et en quoi ces livraisons aideraient la lutte contre le capitalisme. Livrer des armes à l’oligarchie réactionnaire ukrainienne – des armes qui, en d’autres circonstances seront retournées contre les travailleurs ukrainiens eux-mêmes – n’est pas admissible...

https://www.lariposte.org/2022/03/pouti ... -et-apres/
La Riposte, 5 mars 2022 a écrit :Quant à l’envoi des armes en Ukraine, c’est-à-dire à un Etat entièrement dévoué aux intérêts égoïstes de l’oligarchie locale, il n’est pas admissible en principe et n’est même pas très utile militairement, d’autant plus qu’une partie de ces armes risque d’être récupérées par les forces armées russes. Mais alors, quelles sont les options stratégiques réellement ouvertes au peuple ukrainien (sachant que nous en excluons de cette catégorie l’oligarchie capitaliste qui a saigné le pays à blanc depuis des décennies) ?

https://www.lariposte.org/2022/03/le-po ... n-ukraine/

La Riposte a changé de position, au moins sur les livraisons d'armes. S'en est-elle expliquée ?
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Gayraud de Mazars » 07 Sep 2023, 18:56

Salut camarades,

Les Miens, les Nôtres, sont ceux-là, de cette trempe extraordinaire qui ont combattu à contre courants, pour la Révolution socialiste mondiale quand il fut Minuit dans le Siècle ! Ceux-là étaient les Trotskistes...

D'où vient La Riposte ? D'où venons-nous tous ici révolutionnaires... nous en sommes les héritiers de ces géants... Du moins nous nous en revendiquons ouvertement par filiation directe par le camarade par "Barta" et "Hardy", Ernest Mandel, Pierre Lambert ou de Ted Grant !

Les nôtres, tous morts "suicidés", fusillés ou assassinés lâchement par le Gépéou de Staline, ici direction des Bolcheviks-Léninistes en URSS en 1927, sans que leur mémoire ne soit encore réhabilitée, seule la Révolution prolétarienne le fera !

Nous sommes au PCF les militants de La Riposte qu'importe, nous nous revendiquons de "cette cohorte de fer du Léninisme" ! Allez "hardi bande de camarades"...

Direction de l'opposition de gauche en 1927 en Union Soviétique.jpg
Trotsky et ses camarades
Direction de l'opposition de gauche en 1927 en Union Soviétique.jpg (172.73 Kio) Consulté 4598 fois


Membres de l’opposition de gauche en 1927. (Devant, de gauche à droite) Leonid Serebryakov, Karl Radek, Leon Trotsky, Mikhail Boguslavsky, Yevgeni Preobrazhensky; (derrière) Christian Rakovsky, Jacob Drobnis, Aleksander Beloborodov et Lev Sosnovski.

Fraternellement,
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Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par com_71 » 07 Sep 2023, 19:21

C'est une farce ? J'ai gentiment posé une question
La Riposte a changé de position, au moins sur les livraisons d'armes. S'en est-elle expliquée ?
et tu réponds par un post hors-sujet qui ne semble avoir été écrit que pour éviter de répondre...
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Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Gayraud de Mazars » 07 Sep 2023, 19:31

Salut camarade Com,

Oui, il y a eu inflexion majeure dans la politique sur l'Ukraine de la part de La Riposte qui n'avait rien écrit depuis des mois, vu le problème, si nous avons attendu pour répondre c'est que sur l'armement de l'Ukraine ce fut un débat compliqué dans nos rangs même, mais tu as pris acte du changement, comme les amis du FALO alors on va pas se perdre dans la polémique mais le débat demeure...

Fraternellement,
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Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par com_71 » 07 Sep 2023, 19:46

Je pense que pour LO ce n'est pas un débat mineur, une question secondaire. Il s'agit de l'alignement, préalablement à l'extension des opérations militaires, dans le camp de l'impérialisme, sans conteste dominé par les Etats-Unis.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Gayraud de Mazars » 08 Sep 2023, 18:04

Salut camarades,

La théorie de la «révolution permanente »
jeudi 7 septembre 2023
Par Greg Oxley pour La Riposte

https://www.lariposte.org/2023/09/la-th ... ermanente/

Dans les années précédant la révolution de 1917, la question de la nature de la future révolution russe était vivement débattue au sein du Parti social-démocrate russe (POSDR). Les divergences portaient sur le rôle que la classe ouvrière serait appelée à jouer. La théorie de « la révolution permanente », élaborée par Léon Trotsky dès 1904, était une anticipation brillante du processus réel qui s’est déroulé en Russie – d’abord lors de la révolution de 1905, puis surtout lors de la révolution de 1917. Depuis, cette théorie est l’une des pierres angulaires du marxisme.

La théorie des étapes

Le cours général de l’histoire de la plupart des pays capitalistes industrialisés nous permet de diviser leur évolution en un certain nombre d’étapes historiques successives. La classe capitaliste a pris forme graduellement, dans le cadre du système féodal et puis surtout sous les monarchies absolutistes, jusqu’au stade où elle ne pouvait plus progresser sans détruire l’ordre absolutiste lui-même. C’est ce qui a déterminé la longue série de révolutions bourgeoises qui se sont déroulées, en Europe, entre le XVIIe et le XIXe siècle.

Ces révolutions répondaient au besoin de « libérer » la main-d’œuvre rurale du servage pour la mettre à la disposition de la classe capitaliste, sous la forme de travailleurs salariés – et de créer, à la place des économies rélativement locales et fragmentées de l’Ancien régime, des Etats et des marchés véritablement nationaux, dotés de lois conformes aux intérêts de la classe capitaliste, ainsi que de monnaies et de langues communes. Telles étaient les tâches fondamentales des révolutions bourgeoises qui se sont déroulées en Grande-Bretagne en 1642-1651 et, en Europe continentale, entre le début de la Révolution française (1789) et la fin du XIXe siècle.

Au début du XXe siècle, la quasi-totalité des dirigeants de l’Internationale Socialiste considérait que la Russie – et, en général, les pays tardivement industrialisés – devait suivre une évolution semblable aux pays européens, mais avec un train de retard. La Russie, pensaient-ils, se dirigeait vers une révolution bourgeoise « classique », qui transférerait le pouvoir entre les mains de la bourgeoisie. Selon ce schéma, la classe ouvrière russe ne pourrait envisager de conquérir le pouvoir que plusieurs décennies plus tard, lorsque les rapports de production capitalistes et la démocratie bourgeoise se seraient pleinement développés.

La position de Trotsky

Le jeune Trotsky rejetait ce point de vue. Procédant d’une analyse des rapports entre les classes sociales, il soutenait qu’au lieu de suivre le schéma classique qu’avaient connu la Grande-Bretagne ou la France, la Russie évoluait d’une façon particulière. Le rôle de l’impérialisme interdisait à un pays comme la Russie de suivre, étape par étape, l’évolution qu’avait connue l’Europe occidentale. En effet, dans sa quête de nouveaux marchés, le capitalisme des pays les plus avancés s’installait dans les pays moins développés, comme la Russie. Ce faisant, il modifiait profondément la structure de classe de ces sociétés.

A ce propos, Trotsky écrivait : « L’évolution de la Russie se caractérise avant tout par son retard. Un retard historique ne signifie pas, pourtant, une simple répétition de l’évolution des pays avancés, avec un délai de cent ou deux cents ans, mais engendre une formation sociale tout à fait nouvelle, “combinée”, dans laquelle les dernières conquêtes de la technique et de la structure capitalistes s’implantent dans les rapports sociaux de la barbarie féodale et pré-féodale, les transforment et se les subordonnent, créant ainsi une relation originale entre les classes. Il en va de même dans le domaine des idées. Précisément par suite de son retard historique, la Russie se trouva être le seul pays européen où le marxisme, en tant que doctrine, et la social-démocratie, en tant que parti, aient pris un grand développement avant la révolution bourgeoise. Il est naturel aussi que ce soit en Russie que le problème des rapports entre la lutte pour la démocratie et la lutte pour le socialisme ait subi l’élaboration théorique la plus approfondie. » [1]

En Russie, les formes de production les plus modernes – grandes usines, technologie industrielle, etc. – ont été introduites de l’extérieur par le capitalisme étranger et se sont greffées sur les formes de production pré-capitalistes. A côté des rapports sociaux primitifs et féodaux, une classe capitaliste et un salariat modernes émergeaient, comme ceux qui existaient dans les pays industrialisés d’Europe occidentale. Cependant, la bourgeoisie nationale était beaucoup trop faible pour prétendre jouer un rôle indépendant. Elle craignait la révolution qu’elle sentait venir. Après la frayeur que lui avait causée la révolution de 1905, elle se jeta dans les bras du régime tsariste, dans l’espoir de prévenir une nouvelle révolution. Les capitalistes russes devaient faire face à l’émergence du mouvement ouvrier non pas après, mais avant l’accomplissement de la révolution bourgeoise. Alors qu’en Grande-Bretagne, plus de deux siècles séparaient la révolution bourgeoise et la possibilité d’une révolution socialiste, les deux révolutions étaient inextricablement mêlées en Russie.

La théorie de la révolution permanente était une perspective, une tentative de prévoir, dans ses grandes lignes, le développement de la révolution russe. Même si on admettait que les tâches révolutionnaires qui se posaient, en Russie, étaient celles de la révolution bourgeoise, la bourgeoisie était trop faible pour les accomplir. En conséquence, il n’y avait qu’une seule classe qui, en s’emparant du pouvoir, serait capable de supprimer les vestiges du système féodal, de rendre la terre aux paysans, de libérer le pays de l’impérialisme et de mettre fin à l’oppression nationale : c’était la classe du salariat urbain, en alliance avec la paysannerie pauvre.

Une fois au pouvoir, expliquait Trotsky, le salariat ne saurait se limiter à des mesures dans le cadre du capitalisme, mais prendrait des mesures de type socialiste, telles que l’expropriation des capitalistes étrangers et nationaux. Par ailleurs, dans les limites d’un seul pays, le nouveau pouvoir ne pourra pas résoudre les problèmes auxquels il se trouvera confronté. La révolution devra nécessairement se développer au-delà des frontières nationales, et notamment dans les pays les plus industrialisés. La révolution commence dans le cadre d’un seul pays, mais ne peut aboutir qu’en devenant internationale. D’où la « permanence » de la révolution.

La position de Lénine

Comme Trotsky, Lénine insistait sur le caractère contre-révolutionnaire de la bourgeoisie russe. Par contre, les mencheviks – la tendance réformiste du POSDR – justifiaient leur soutien à la bourgeoisie libérale par la « théorie des étapes ». Puisque la révolution à venir est de type bourgeois, disaient-ils, elle doit être dirigée par les capitalistes libéraux. Le socialisme n’est pas à l’ordre du jour. La classe ouvrière doit accepter de subordonner ses revendications aux intérêts de la bourgeoisie libérale. Une lutte pour le socialisme ne peut qu’effrayer les capitalistes et les pousser dans le camp de la contre-révolution, disaient les mencheviks.

Lénine et Trotsky rejetaient catégoriquement cette analyse. Ils refusaient la dilution du programme du parti ouvrier au nom d’une alliance avec la bourgeoisie libérale. Cependant, jusqu’en 1917, Lénine pensait que l’avènement d’un gouvernement ouvrier, en Russie, était impossible sans la victoire préalable des travailleurs dans un ou plusieurs des pays d’Europe occidentale. Les événements de 1917 ont modifié ses idées sur cette question. Son ralliement à la théorie de la révolution permanente a trouvé son expression dans ses célèbres Thèses d’avril. Ecrites dans le feu de la révolution de 1917, les Thèses d’avril fixaient le cap vers la conquête du pouvoir par la classe ouvrière, avec comme mot d’ordre central : « Tout le pouvoir aux Soviets ! »

Les Soviets, dans lesquels les bolcheviks sont devenus majoritaires, en septembre 1917, ont pris le pouvoir le mois suivant. L’Etat soviétique a supprimé tous les titres et privilèges de l’aristocratie, exproprié les grands propriétaires terriens et rendu la terre aux paysans. Il a lutté pour en finir avec l’oppression des minorités nationales. Il a socialisé l’industrie, en la plaçant sous le contrôle direct des travailleurs. Il a vaincu l’offensive armée – intérieure et impérialiste – qui visait à restaurer la monarchie en Russie. Il a réclamé la fin immédiate et sans annexions de la guerre mondiale. Il a publié les traités secrets signés entre l’ancien régime et ses alliés, pour montrer aux travailleurs du monde entier quels étaient les véritables enjeux de la guerre impérialiste.

En même temps, Lénine et Trotsky ne se faisaient aucune illusion quant à la possibilité de construire le socialisme dans un pays sous-développé et isolé. Ils ont fait immédiatement appel aux travailleurs de tous les pays pour qu’ils suivent l’exemple des travailleurs russes et renversent le capitalisme dans leurs pays respectifs. Les dirigeants du gouvernement révolutionnaire savaient que sans une extension de la révolution, la démocratie soviétique ne survivrait pas. En 1919, la IIIe Internationale a été fondée. Le nom de la nouvelle Internationale était très significatif : « Internationale Communiste, parti de la révolution mondiale ».

L’émergence du stalinisme

Le cours ultérieur des événements a confirmé – négativement – le bien-fondé de la perspective internationaliste de Lénine et de Trotsky. L’échec de la révolution en Europe a scellé le sort du pouvoir ouvrier en Russie. Après les défaites des révolutions allemande (1918-23) et chinoise (1924-27), entre autres, l’isolement de la révolution russe a mené à l’épuisement des forces sociales qui l’avaient accomplie. Le pays était dévasté par les conséquences de la guerre mondiale, de la guerre civile, des guerres d’intervention étrangère et du blocus économique. La réaction qui en résultait s’est traduite par l’ascension politique d’une caste bureaucratique et par le démantèlement progressif de la démocratie soviétique. La théorie du « socialisme dans un seul pays », adoptée par Staline, était l’expression des intérêts particuliers de cette caste, qui ne s’intéressait plus à la victoire du socialisme à l’étranger, mais seulement à la consolidation et à l’extension de ses privilèges et de son pouvoir.

[1] Trois Conceptions de la Révolution Russe.


Fraternellement,
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Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Gayraud de Mazars » 11 Sep 2023, 17:16

Salut camarades,

La lutte de Valdunes : quels mots d’ordre ?
Le lundi 11 septembre 2023
Article publié sur le site de La Riposte
Par Gauthier Hordel. PCF / CGT 76

https://www.lariposte.org/2023/09/la-lu ... ts-dordre/

La rentrée politique est marquée par la lutte des salariés de Valdunes (MG Valdunes), menacée de fermeture, qui est la dernière entreprise en France à fabriquer des roues, des essieux et des axes pour les trains, dont notamment le TGV. L’entreprise possède deux sites en France situés dans le Nord : Trith-Saint-Léger pour la fabrication avec 240 salariés et Leffrinckoucke qui est la forge avec 90 salariés. Le groupe sidérurgique chinois MA STEEL a acheté l’intégralité du capital de l’entreprise en 2014. Ce groupe est une joint venture de l’entreprise China Baowu Steel Group, propriété du gouvernement central et ma Assets Supervision and Administration Commission, rattachée gouvernement de la province d’Anhui. Il appartient en effet à un groupe public chinois.

L’entreprise est en perte de vitesse. La SNCF qui commandait, jusqu’en 2021, 45000 roues et 5000 essieux par an, mais n’a commandé que 3500 roues et 3 essieux en 2022, préférant faire jouer la concurrence au détriment de Valdunes. D’autre part, MA Steel n’a pas obtenu le marché chinois comme il l’espérait, et ne vendra aucune roue en Chine. Selon les calculs du ministère de l’Industrie, les besoins en roues pour la France seraient de l’ordre de 30 000 par an. Maxime Savaux délégué CGT de Valdunes affirme que l’entreprise devrait produire 60 000 roues par an pour être à l’équilibre. Dans ces conditions, l’usine se trouve en surcapacité productive.

Depuis le mois de mai, les salariés de Valdunes organisés autour de la CGT sont entrés en lutte depuis que MA Steel a annoncé son retrait du capital de l’entreprise. Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, est venue soutenir la lutte, mais également Fabien Roussel pour le PCF, Marine Tondelier pour EELV et la France Insoumise. L’engagement de la CGT Valdunes et la médiatisation de la lutte ont permis de mettre la pression sur le gouvernement afin d’obtenir un répit auprès du propriétaire, le temps de trouver une solution. La question principale pour les salariés est qu’adviendra-t-il de leur usine et de leurs emplois. Les premières propositions sont venues de deux concurrents de Valdunes pour le rachat du site de production et non de la forge. Ce que craint Maxime Savaux de la CGT est que les deux repreneurs potentiels cherchent à s’approprier le carnet de commandes, en se débarrassant de l’usine pour éliminer la concurrence. Maxime Savaux a raison de s’inquiéter, car ce type de manœuvre de la part des capitalistes est très courant.

La proposition avancée par la CGT est la nationalisation (temporaire) de Valdunes et la constitution d’un consortium avec la SNCF et Alstom, qui fabrique des trains, des trams et des métros. Fabien Roussel s’adressant au journal les Échos ne croit pas à cette proposition et propose plutôt « l’entrée de la BPI (ndlr : la banque d’investissement public) dans le capital de Valdunes afin d’attirer des investisseurs et des industriels et non des prédateurs financiers ». Il a notamment défendu cette position lors de son intervention à l’Assemblée nationale, face à Roland Lescure ministre délégué à l’industrie. Celui-ci a tourné en dérision les propos de Fabien Roussel en lui rétorquant qu’il n’était pas question de « nationaliser la production de roues » ce qui sous-entend que ce n’est pas le rôle de l’État. Dans les propos du ministre, il y a deux erreurs (ou plutôt deux mensonges).

Premièrement, l’État est actionnaire de plusieurs entreprises telles que Thales,Renault ou Safran pour ne citer qu’elles. Même si ces entreprises ne sont pas nationalisées à proprement dit, la participation au capital est jugée vitale, car il s’agit de secteurs stratégiques. Les soutiens aux salariés de Valdunes ont raison de mettre en avant le caractère stratégique de l’entreprise, sous-traitant du ferroviaire, avec la nécessité de la « transition écologique ». Il est effectivement nécessaire de maîtriser un savoir-faire dans ce domaine pour garantir le développement du transport ferroviaire. Il s’agit d’un des modes de transport les moins émetteurs de CO2 et permettrait de réduire le transport routier, ce qui ne semble pas être la stratégie du gouvernement.

Deuxièmement, Fabien Roussel n’a jamais défendu l’idée de la nationalisation concernant Valdunes. Ses propos sont très clairs dans son intervention et c’est là où le bât blesse. Il espère que la participation de l’État au capital de Valdunes attirerait de gentils capitalistes, qu’il appelle des investisseurs et non de méchants capitalistes, qu’il nomme des prédateurs financiers. Or, dans le capitalisme, il n’existe ni de gentils ni de méchants investisseurs. Il n’existe que des capitalistes dont le seul intérêt est la rentabilité maximum des investissements. Le comportement des « investisseurs » n’est régi que par les lois du capitalisme dont la première n’est autre que la recherche d’un maximum de profit. C’est une question de vie ou de mort pour les entreprises. L’exemple de « l’État » chinois qui n’a aucun scrupule à se débarrasser des travailleurs de Valdunes, puisque l’entreprise n’est pas rentable du point de vue des critères du capitalisme, en est la démonstration la plus flagrante.

Si Fabien Roussel et d’autres se limitent à ce genre de proposition, c’est qu’ils espèrent soutirer des concessions de la part du gouvernement, tout en restant dans le domaine du « possible », selon leur vision des choses. Or, le gouvernement Macron n’est là que pour défendre les intérêts des capitalistes. Cela signifie que le domaine du possible devient le domaine de l’impossible. Malheureusement, le sort des salariés de Valdunes est suspendu au bon vouloir des capitalistes. Leurs engagements et leurs efforts permettront peut-être de sauvegarder leurs emplois, ce qui serait déjà une victoire pour eux, mais une victoire qui peut s’avérer n’être qu’un sursis temporaire.

Le cas de Valdunes nous offre un cas concret pour avancer l’idée que les secteurs stratégiques de l’économie devraient être extirpés des mains des capitalistes, socialisés, et placés sous le contrôle des travailleurs. Nous avons besoin de développer le ferroviaire pour des questions d’intérêt général, pour le transport et pour la transition énergétique. Ces notions sont en conflit avec les lois du capitalisme. Seule la socialisation permettrait d’affirmer l’intérêt général comme un critère primordial. Utiliser la lutte de Valdunes pour défendre ces idées jouerait un rôle éducatif de première importance pour les travailleurs.


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Re: fil "interventions de La Riposte"

Message par Zorglub » 11 Sep 2023, 20:41

Nous avons besoin de développer le ferroviaire pour des questions d’intérêt général, pour le transport et pour la transition énergétique. Ces notions sont en conflit avec les lois du capitalisme.

Nous ? Qui nous ?
Seule la socialisation permettrait d’affirmer l’intérêt général comme un critère primordial.

Socialisation ou nationalisation sauce Mitterrand ? Car la socialisation des moyens de production ce n'est pas «affirmer l'intérêt général», c'est la révolution.
Quoiqu'il en soit, les travailleurs de Valdunes ne pourront compter que sur leur force et l'extension de leur lutte et certainement pas dans ces bonimenteurs de foire, PCF compris. Car ces «solutions» sont de la diversion.
Le fait qu'il faille redire cela montre qu'il y aurait un rôle éducatif nécessaire auprès de la Riposte...
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