Chasser Macron avant 2022 !

Chasser Macron avant 2022 !

Message par Gayraud de Mazars » 11 Jan 2021, 17:57

Salut camarades,

Chasser Macron avant 2022
Editorial d'aplutsoc, du 5 janvier 2021

https://aplutsoc.org/2021/01/05/chasser ... vier-2021/

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L’année pré-électorale qui commence nous incite à faire de ce mot d’ordre, Chasser Macron avant 2022, l’alpha sinon l’oméga de notre préparation des échéances électorales. Chacun s’accorde à dire que le plus tôt sera le mieux, avec souvent ces réserves qu’il ne suffit pas de montrer l’objectif, que les présidentielles ont la réalité d’une date fixe, que les élections sont un terrain où s’exprime aussi la lutte de classe, que la chute de l’exécutif ne réglera pas tout, que l’agonie de la Vème République est annoncée depuis plus de cinquante ans, que Macron a nassé le mouvement social ajoutant confinements, lois d’urgence, couvre-feux à une répression d’une rare violence … Bref, il serait temps de peaufiner des programmes ratissant large et d’étudier candidatures et sondages. Et de déplorer que les Français ne fassent pas preuve de l’enthousiasme attendu par les candidats proclamés ou en réserve de la république, par les architectes de formules innovantes et unitaires, etc.

Si l’enthousiasme n’est pas là, c’est que la réalité que vivent les supposés électeurs est ailleurs. Dès le re-confinement de novembre le chômage a bondi de 0,9% pour parvenir à un chiffre de 3,828 millions de privés d’emplois n’ayant eu aucune activité. Si l’on ajoute les catégories qui comptabilisent le chômage partiel, on dépasse le niveau historique de six millions de chômeurs, jamais atteint avant la pandémie de Covid (Le Monde, 28 décembre). Les suppressions d’emplois et fermetures de sites qui sont annoncées chaque jour, montrent que l’évolution, vaccin ou pas, ne connaîtra pas d’évolution inverse avant la fin de 2022. Selon la projection de la Banque de France, le taux de chômage pourrait connaître un pic supérieur à 11,5 % en juin prochain contre 8,1% fin 2019. Le pourcentage de chômeurs se situerait autour de la barre des 10% en décembre 2022.

Le véritable enjeu politique pour des millions de Français c’est, dans l’immédiat, leur capacité à conserver leur emploi, dans le privé comme dans le public, et pour des centaines de milliers de jeunes à en trouver un. Il est de plus en plus clair que les luttes des salariés n’obtiennent pas au niveau des entreprises menacées de fermeture, des garanties d’emploi qui découleraient d’alternatives industrielles soutenues par un argent public généreusement offert. Les salariés de Bridgestone peuvent tirer le bilan de l’illusion qu’ont nourri les dirigeants de leur intersyndicale, associés dans ce naufrage à la ministre du travail, à la ministre de l’industrie et au président des Hauts-de-France. Pour un nombre croissant de militants luttant contre les plans de licenciements, y compris chez Bridgestone, il n’y a d’autre possibilité de gagner que par une mobilisation nationale unitaire se dirigeant par centaines de milliers sur les lieux du pouvoir, pour aller y chercher l’interdiction des licenciements et des suppressions d’emplois.

Chacun comprend qu’une telle mobilisation, a fortiori un succès comme l’interdiction des licenciements, modifierait du tout au tout les calculs présidentiels.

En tout cas les directions des confédérations, elles, le comprennent.

L’intersyndicale CGT, FSU, Solidaires, FIDL, MNL, UNEF, UNL ouvre cette année 2021 sur une caricature de l’action syndicale. Celle des temps faibles et des temps dits forts, celle des journées saute-mouton qui depuis quarante ans permettent de laisser passer les contre-réformes et autres reculs sociaux. Qu’on en juge : mobilisation dans la Santé le 21 janvier, dans l’Éducation nationale le 26, dans l’Énergie le 28, et « temps fort » avec ceux que ce sabotage n’aura pas écœuré, le 4 février. Ces « journées phares » (sic) ont pour objectif cité parmi d’autres revendications, « la préservation et le développement de l’emploi et des services publics, contre la précarité », « la création de millions d’emplois », « le partage et la réduction du temps de travail ».

Bien sûr personne ne croit que les journées phares et le temps fort vont arracher la création de millions d’emplois ni le partage du temps de travail, ni quoi que ce soit. Mais le résultat sera, tout en chevauchant l’enjeu de l’emploi, de préserver l’Élysée d’une montée en masse sur un mot d’ordre unique et clair : Interdiction des licenciements et des suppressions d’emplois.

C’est la manière confédérale d’attendre 2022.

Ce coupe-feu des bureaucraties intersyndicales répond à une urgence. A partir des grèves contre les plans de licenciements dans leurs entreprises, à partir de la critique des orientations confédérales se sont organisées et développées des initiatives pour une manifestation nationale à Paris qui portera l’exigence de l’interdiction des licenciements.

L’une soutenue par le POID a recueilli à cette date plus de 30700 signatures sur un appel à « une montée nationale dans l’unité de tous les travailleurs des entreprises frappés par les licenciements, toutes les organisations syndicales à tous les niveaux, avec un seul mot d’ordre: interdiction des licenciements et des suppressions d’emplois »

Une autre initiative des salariés du groupe de voyages TUI ( Nouvelles Frontières, Look Voyages, Marmara, etc.) a réuni le 29 novembre dernier des salariés d’Auchan, Cargill, Bridgestone, Air France, Adecco, du travail social, Renault, aéronautique, Sanofi, General Electric, La Poste, ainsi que des organisations comme la Fédé Sud commerce, Jolie Môme, Collectif CGT Monoprix, LFI (Manuel Bompard), CGT inspection du travail, InfoCom CGT, UD CGT 92, Union syndicale Solidaire… et a diffusé un appel à manifester le samedi 23 janvier à 14 heures à l’Assemblée Nationale pour l’interdiction des licenciements et des suppressions d’emplois.

Le NPA qui soutient cette initiative commente la réunion : « La volonté d’en découdre et de ne pas se contenter de manifester ou d’exprimer un ras-le-bol est bien présente : il est vraiment question de trouver les moyens d’inverser le rapport de forces, d’imposer dans la rue la fin des licenciements et de la précarité (comme dans le commerce où salarié-e-s en CDD ou extra se retrouvent au chômage sans être licencié-e-s), de retirer ce droit au patronat ».

Sur le terrain les militants qui vivent l’annonce des plans sociaux, les promesses d’alternatives industrielles ou de maintien d’activités accompagnés de listes de postes supprimés, les incitations financières au départ, savent que dans ces conditions difficiles on ne peut combattre les licenciements sans l’unité. Tous comprennent que sans l’unité on ne fera pas plier Macron.

L’appel soutenu par le POID ne néglige pas ce besoin :

« Des dates circulent, mettons-nous d’accord, tous d’accord sur une date et un mot d’ordre. Nous sommes des millions à être concernés. Que des millions descendent dans la rue au même moment, les choses commenceront à changer. »

Oui, les choses commenceront à changer si dès le début de cette année un front commun se constitue contre la destruction massive de l’emploi dans les entreprises et dans les services publics. C’est le moyen d’aller chercher Macron. Nous ne connaissons pas de manière plus réaliste de préparer d’autres échéances.


Fraternellement,
GdM
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Re: Chasser Macron avant 2022 !

Message par Kéox2 » 11 Jan 2021, 18:25

Salut Gayraud,

Oui chassez Macron avant 2022 ce serait bien, mais pas pour y mettre un Mélenchon, un Montebourg ou quelqu'autre politicien bourgeois de gauche... Et ce ne sont pas les habituelles pétitions et rodomontades du POID qui vont permettre de chasser Macron, espérons plutôt une montée des luttes ouvrières débouchant sur une grève générale avec occupation et insurectionnelle qui réussisse enfin avec l'émergence rapide d'un parti communiste révolutionnaires...
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Re: Chasser Macron avant 2022 !

Message par com_71 » 12 Jan 2021, 11:19

Ce fil s'ouvrant sur un éditorial d'aplutsoc, je pense opportun d'identifier, autant que possible, ce blog. Il se présente ainsi, en octobre 2018 :
À propos

Ce bulletin, ou circulaire, est rédigé par des militants pour qui le siècle commencé est gravement menacé par le capital, et pour qui la révolution prolétarienne, prise en main de leur destinée collective par les exploités et les opprimés eux-mêmes, est plus que jamais à l’ordre du jour.

Il a pour but de fournir des arguments, des éléments politiques, des propositions d’action et matière à débats à toutes celles et tous ceux qui veulent ouvrir, en France et au niveau international, une issue politique aux luttes sociales qui ne cessent pas, par le regroupement et le débat politiques permettant la construction d’un parti révolutionnaire et démocratique représentant les opprimés et exploités.

Nous nous efforcerons, en règle générale, de produire, d’une part, des articles courts voire des « modèles de tract » destinés à mettre l’accent sur les questions importantes qui peuvent servir de point d’appui ou faire débat et, d’autre part, des analyses plus approfondies.

Bien entendu, ce bulletin est ouvert à toute contribution, critique ou remarque.

Les articles signés n’expriment pas nécessairement le point de vue de la rédaction. Les articles signés de la rédaction expriment les positions collectives.

LN Chantereau, Olivier Delbeke, Robert Duguet, Alexis Mayet, Luigi Milo, Vincent Presumey.

Octobre 2018

Robert Duguet est auteur d'un livre "Dérives populistes dans le mouvement ouvrier hier et aujourd’hui". Il y est présenté ainsi par l'éditeur :
L’auteur Robert Duguet, né en 1947, a combattu avec Jean Luc Mélenchon dans l’aile gauche du PS jusqu’en 1986. Partisan du non à l’Europe de Maastricht, il s’éloigne de la Gauche Socialiste lors du referendum de 1992. Il rejoindra le Front de Gauche et le Parti de Gauche en 2008, mais s’opposera aux dérives populistes avec la naissance du mouvement France Insoumise dès 2014.


On ne s'étonnera pas de trouver, dans l'éditorial cité, cette formule : "Le véritable enjeu politique pour des millions de Français c’est, dans l’immédiat, leur capacité à conserver leur emploi, dans le privé comme dans le public..."
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Chasser Macron avant 2022 !

Message par Gayraud de Mazars » 19 Jan 2021, 11:27

Salut camarades,

De Bridgestone à Grandpuits, unité pour interdire les licenciements !
18 janvier 2021, éditorial aplutsoc

https://aplutsoc.org/2021/01/18/de-brid ... nciements/

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Les raffineurs de Grandpuits 77 (groupe Total) sont en grève reconductible pour l’emploi, depuis le 4 Janvier 2021. Le groupe Total veut fermer les unités de raffinage du site, ce qui entraînerait une suppression de plus de 700 emplois directs et indirects. Les salariés de Grandpuits mènent une lutte massive avec 90% de grévistes qui ont su imposer l’unité de leurs organisations CGT, FO, CFDT. Leur revendication de zéro suppression d’emploi est centrale. Mais comme dans toutes les entreprises qui annoncent des suppressions d’emplois (plus de 700 entreprises en 12 mois), les pressions sont fortes pour la reprise du dialogue social sur des mesures d’accompagnement du plan « Galaxy » de réindustrialisation du site de Total, pressions souvent enrobées de raisons écologiques alors qu’il ne s’agit que d’une délocalisation du raffinage qui ne s’inscrit dans aucune prétendue « transition ».

Les pressions sont fortes pour la négociation du « moins pire » et du pourcentage de licenciés. Les pressions sont fortes pour « peser sur les mesures d’accompagnement ». Ce sont les pressions de la direction de Total mais aussi celles de la DIRECCTE missionnée pour que les négociations reprennent. Ce sont des tentatives des bureaucrates syndicaux, prêts à noyer le zéro suppression d’emploi dans des plans alternatifs de « reconquête industrielle et de développement du territoire ». Mais aujourd’hui toutes ces pressions sont moins fortes que la grève.

Les grévistes refusent les manœuvres préparant l’arrêt des installations. Aujourd’hui, pour débuter leur 3ème semaine de grève ils ont installé un barrage filtrant. Cette grève massive et déterminée est en train de devenir une référence pour des milliers de salariés qui tentent de résister à la suppression de leurs emplois.

Les grévistes ont trouvé des alliés, dès l’annonce du projet Galaxy, parmi les organisations écologistes qui dénoncent les opérations de greenwashing dont Total, champion de France des émissions de CO2, est aussi le spécialiste. La grève de Grandpuits a recueilli massivement des soutiens dans son secteur de la chimie et dans son département de Seine et Marne, comme en attestent notamment la solidarité des salariés de la raffinerie Total de Feyzin (69) et les manifestants à la préfecture de Melun, le 13 janvier dernier. Mais aussi, bien au-delà, chez tous les militants qui sont à la recherche d’une stratégie et d’une possibilité de fédérer les luttes pour l’arrêt des licenciements et des suppressions d’emplois.

Ces militants sont de plus en plus nombreux à comprendre qu’on ne pourra sous-traiter le droit à l’emploi qui est un droit constitutionnel, inscrit dans le préambule de la Constitution de 1946, avec la direction de Total, ou avec celle de Bridgestone, même (ou surtout) pas en présence de la ministre de l’industrie et de celle du travail. Les raffineurs de Grandpuits le disent : « Ce qui nous attend, c’est la misère si on ne se mobilise pas ! Donc il faut que les ouvriers en lutte des différentes boîtes se coordonnent et qu’on mène cette bagarre ensemble pour imposer un renversement de la situation. »

Et les salariés du voyagiste TUI avec leur syndicat CGT, ceux d’Aéroports de Paris (ADP) avec des milliers d’autres en lutte pour maintenir leurs emplois ont tiré les conclusions qui s’imposent :

Entreprise par entreprise nous n’y arriverons pas, mais tous unis derrière l’exigence de l’interdiction des licenciements et des suppressions d’emplois nous pouvons faire cesser cette hécatombe.

Oui nos grèves ont besoin que localement, chacune et chacun d’entre nous soutienne les travailleurs en lutte pour rompre l’isolement, apporter de la solidarité, et convaincre le plus grand nombre. Mais surtout nos grèves ont besoin d’un plan de bataille, d’un mot d’ordre qui nous unisse, d’une action qui converge nationalement contre ceux qui encouragent, à coups de milliards, les patrons à licencier. Bref, un plan de bataille qui ne craindra pas d’affronter Macron et son gouvernement pour imposer le droit au travail.

Et ceux de TUI ont pris l’initiative de réunir un collectif d’organisations de salariés prêts à combattre les plans de licenciements et de suppressions de postes.

Un appel à manifester le 23 janvier à Paris pour l’interdiction des licenciements a été lancé. C’est à nous de le faire connaître, de construire ce Front commun.

Le 23 janvier 2021 manifestation nationale à Paris devant l’Assemblée Nationale à 14 h.
Pour l’interdiction des licenciements et des suppressions d’emploi.


Fraternellement,
GdM
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Re: Chasser Macron avant 2022 !

Message par artza » 20 Jan 2021, 08:49

Que passe-t-il ce 23 janvier dans le célèbre aquarium du Palais bourbeux?
J'espèrons qu'il ne sera pas vide.
Alors le populo échauffé par la descente du boulevard St-Germain après s'être fait la main sur les vitrines des marchands de liquettes à 300 balles et de pompes à 800 pourra se faire épater par quelques vieux brochets entricolorés amateurs de goujons trop naïfs.

Mais gare, politique n'est pas nature dans cette dernière jamais mouton n'est devenu lion alors que dans not'société il peut advenir que goujon devienne piranha.
Un rêve du père Peinard.
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Re: Chasser Macron avant 2022 !

Message par Gayraud de Mazars » 20 Jan 2021, 19:19

Salut camarades,

La journée de lutte du 23 janvier 2021 et manifestation parisienne prend de l'ampleur ! Appel de l'Union Départementale CGT de Paris...

Extraits choisis :

"(...)La colère monte contre les mesures du patronat et du gouvernement dans tous les secteurs. Et cette colère est juste ! Le spectacle se mobilise le 19 janvier ; la santé le 21 janvier ; l’énergie les 19 et 28 janvier et les 4, 9 et 18 février ; l’éducation nationale le 26 janvier...Les mouvements de grève contre les licenciements se multiplient : TUI France (voyagiste), Grandpuits (pétro-chimie), L’Équipe (presse)...

La mayonnaise monte... Le pouvoir a peur : il le montre par toutes les dispositions liberticides qu’il adopte.Les TUI France, attaqués par un plan prévoyant le licenciement de deux tiers des salarié•es, a lancé un appel à la mobilisation pour faire converger toutes ces luttes invisibles contre les licenciements, qui sont catastrophiques pour les travailleur•euses et leurs familles."

L’union des syndicats CGT de Paris partage ce besoin de convergence si nous voulons gagner un avenir meilleur pour les jeunes, pour les travailleur•euses, pour les retraité•es. Elle appelle donc les Parisien•nes à participer massivement à la manifestation du samedi 23 janvier. (...)"

https://www.cgtparis.fr/wp-content/uplo ... unique.pdf

Fraternellement,
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Re: Chasser Macron avant 2022 !

Message par Gayraud de Mazars » 27 Jan 2021, 14:11

Salut camarades,

En attendant la lutte générale le 4 février 2021, dans tout le pays...

La base dégèle la colère sociale.
Mardi 26 janvier 2021, publié par aplutsoc
Par LM

https://aplutsoc.org/2021/01/26/la-base ... e-sociale/

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Samedi 23 janvier, Le Monde s’inquiétait avec des élus LRM « d’un dégel des colères sociales » et commentait la situation : « les faillites comme les plans de licenciements font craindre de lourdes conséquences à un an de l’élection présidentielle ». C’est que le 23 janvier une manifestation nationale, coordonnant de nombreuses entreprises en lutte était appelée par des grévistes exigeant l’interdiction des licenciements. Ce ne fut pas une grande marée, mais cette mobilisation de près de 3000 manifestants qui s’est rendue de l’Assemblée nationale au siège du MEDEF, a tenu ses promesses. Et personne ne s’y est trompé. Ni De Rugy, ni Martinez, ni Veyrier, tous ont compris cet appel de la base montrant qu’elle peut réaliser la convergence des grèves, comme le signe précurseur d’une déferlante sociale en train de se constituer.

A un an de l’élection présidentielle, les présidentiables en quête de visibilité peinent à chevaucher les exigences des grévistes ; les cartels unitaires aussi. Les uns réclament « l’interdiction des licenciements pendant la période de la pandémie » tout en déclarant que le Covid n’est que le prétexte des licenciements, les autres demandent un « moratoire sur les plans de licenciements et les suppressions de postes » sans préciser quel délai ils entendent donner aux licencieurs. Pourtant les grévistes du groupe Travel Union International (TUI), de Total Grandpuits, etc., sont clairs sur leur exigence : Interdiction des licenciements et des suppressions d’emplois. C’est sur ce mot d’ordre qu’ils rassemblent les salariés, font l’unité des organisations syndicales dans leur grève et construisent ce début de convergence nationale.

C’est bien une manifestation de travailleurs, luttant avec leurs syndicats contre des plans de licenciements, dans des grèves qui durent, comme à Grandpuits depuis plusieurs semaines, qui a montré une autre voie : celle qui permet de rompre l’isolement, qui se coordonne, qui se dirige vers les lieux de pouvoir où se décide, se planifie et se finance l’hécatombe qui prive 6 millions de salariés de leur droit au travail.

Les raffineurs de Total organisent une collecte de soutien à leur grève. Les manifestants de Cargill, de Sanofi, de Nokia, de General Electric Villeurbanne, tous frappés par des plans de licenciement viennent chercher la perspective d’une bataille d’ensemble. Les grévistes de SKF d’Avallon dans l’Yonne refusent un plan de licenciements qui prépare la fermeture complète du site en comprenant qu’ils sont engagés dans un combat difficile qui s’attaque à une prérogative patronale et qui nécessite de ne pas rester seuls.

Quelques unions départementales CGT(92,94, …), des dizaines de sections syndicales CGT, SUD, des organisations politiques et les GJ qui avaient décidé de rejoindre la manifestation, ont apporté la visibilité et la solidarité dont ont besoin les grévistes pour continuer la lutte. Et surtout, ont apporté la dimension d’un combat d’ensemble. Un combat s’appuyant sur des actions nationales sans craindre d’aller vers l’affrontement avec Macron qui détruit les libertés pour détruire massivement le droit au travail.

Ce 23 janvier, n’était pas une date parmi celles des journées d’action dispersées, supposées « peser sur le dialogue social ». Dans la rue a été posée la première pierre d’une force qui se construira avec ceux qui combattent à la base, pour interdire les licenciements. Des millions de salariés promis au chômage ne peuvent attendre patiemment que les confédérations se décident à rompre avec les Ségur de la santé, et autres co-constructions des contre-réformes. Des millions ne peuvent attendre 2022 et, comme la majorité LRM qui le comprend et s’en inquiète, des milliers de travailleurs sentent bien qu’affronter Macron maintenant, c’est aussi renverser la table des présidentielles.


Fraternellement,
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