Trotsky en 33, qui prévoyait la guerre avant 40 si pas de révolution, ne se trompait pas. Et non plus en 38 quand il prévoyait l'extermination physique des juifs d'Europe avec un délai de l'ordre de quelques années. Les trotskystes se trompaient en 45 quand ils ne prévoyaient que quelques années avant la 3e guerre mondiale. Alors, utiliser les moyens qu'on a pour sonder, pour affiner, comme l'exprime le texte de cette année, l'usage qu'on fait de notre programme (de transition), ça n'a rien de gratuit. L'avenir dira ce que valent les évaluations que la situation suggère aux uns et autres. Ceux qui ont voté les textes LO 2021 ont eu raison de le faire, et les rédacteurs ont eu raison de ne pas bavarder sur une nouvelle situation apparue en 2016...
congrès LO 2021, le capitalisme en crise... a écrit :Qu’une certaine reprise vienne, ou pas, cela ne mettra pas fin à la crise de fond, dont les débuts remontent aux crises monétaires et pétrolières. Il en est ainsi depuis un demi-siècle, où la stagnation globale se manifestait par une succession de reculs et de reprises.
L’utilité de suivre la succession de toutes ces phases est de savoir comment adapter les différentes revendications, résumées dans le Programme de transition, aux préoccupations des travailleurs. Le mot d’ordre de l’indexation des salaires sur les prix ou l’échelle mobile des salaires, par exemple, n’a jamais disparu de la propagande communiste révolutionnaire. Mais il est évident que, comme mot d’ordre pour l’agitation quotidienne, il avait moins d’efficacité il y a quelques mois, lorsque l’inflation n’était pratiquement pas perceptible, qu’aujourd’hui, alors que les couches populaires souffrent en faisant le plein de leur voiture ou en calculant leur budget chauffage.
L’économie capitaliste se sortira sans doute de la phase actuelle de sa crise. Comme elle s’est sortie des phases précédentes, notamment celle qui a failli faire exploser tout le système bancaire en 2008. Elle a une grande capacité d’adaptation. Mais, à la lumière de ce demi-siècle qui nous sépare du début de ce que nombre d’économistes de la bourgeoisie ont appelé la « crise séculaire », les soubresauts de plus en plus fréquents de l’économie (crises du pétrole, monétaire, de l’euro, du système bancaire, de l’immobilier ; crises spécifiques dans telle ou telle région du monde…) sont la démonstration éclatante de l’incapacité du capitalisme de continuer à administrer les forces productives qui le font craquer de toutes parts.