par Cyrano » 02 Jan 2022, 09:30
Ce que je lis dans ton message, Ottokar, me laisse un eu étonné.
Dire que le capitalisme va bien, lui, mais que nous, on ne va pas bien, où est donc le mal? Et plus le capitalisme se porte bien, moins nous on se porte bien. Dire sans arrêt depuis des dizaines d'années que le capitalisme agonise, ce n'est certainement pas dire le vrai aux gens, car on n'en sait strictement rien, on ne connaît pas ses colonnes d'Hercule. Un jour, bien sûr, le loup arrivera, peut-être. Et ceux qui criaient au loup s'esclafferont sur leurs dons de prédiction?
Lorsque le capitalisme surmonte une crise, on n'ira pas dire bravo, on ne dira pas dire aux gens rassurez vous, ça va mieux. Caricaturer ainsi, ça ne me va pas.
Trouver le capitalisme essouflé… Mais quelles attentes aurait-on de cette organisation économique merdique et mortifère? Essoufflé de quoi? Ce sont les réformistes qui peuvent avoir des attentes, pas des révolutionnaires.
On a eu un vaccin anti-Covid, on expédie un télescope sophistiqué, on a le fil qui s'enroule dans l'aspirateur, on a le TGV mais qui arrive en retard, on a la fibre, on a ceci, cela, produit par l'activité humaine qui continue sa petite vie. Et ailleurs? Ah bin ça, bon, évidemment. Le capitalisme s'est imposé au monde et pas pour apporter le bien-être au monde. Et les richesses des riches se gonflent jusqu'à en donner le tournis. En 1848, les jeunes Marx et Engels le décrivaient en visionnaire. On est bien d'accord, non? Oui? Ce n'est parce que le capitalisme est en crise qu'il nous pressure, ni qu'il est essoufflé qu'il nous fout dans la merde, c'est parce que c'est le capitalisme – avec toujours une paille au cul, pleurant sur ses profits malgré des yachts qui frôlent le milliard de dollars pendant que d'autres ne peuvent même pas se payer une planche à voile.
Pour moi, c'est mentir un peu que gloser sans cesse sur le capitalisme à l'agonie, essoufflé, au bord du précipice, au bord de la banqueroute, et pour tout dire, en effondrement. Zorglub me recommandait la lecture du petit bouquin: Les convulsions du capitalisme. Un sacré survol des bienfaits du capitalisme – et au passage, des pendules remises à l'heure pour les Trente Glorieuses. Dans la conclusion, que je suis allé relire, y'a écrit que le capitalisme a atteint ses limites. Mais on n'en sait rien, hélas, on n'a pas de manuel sur les limites. Lénine qualifiait le capitalisme de sénile. Eh bien, on peut dire que la capitalisme résiste drôlement en EHPAD. Y'a aussi une citation de Rosa Luxembourg sur l'effondrement du capitalisme, une «nécessité objective». Rosa prenait bien soin de noter un eu plus haut: «en théorie, du moins». Ah ok, ok… On s'en branle de la négation de la négation, faudra de toute façon lui foutre sur la gueule.
Une seule chose est sûre: si il n'y a pas de «transformation révolutionnaire de la société» il y aura «la ruine commune des classes en lutte.»
Voilà, c'est ma façon de voir.