a écrit :P. K. Murthy, syndicaliste maoïste
De son sujet de thèse à la Sorbonne, P. K. Murthy se souvient difficilement : "Baudelaire", dit-il. Il faut insister. Alors le sexagénaire indien retrouve le poème qui le tourmentait : "Sois sage, ô ma douleur, et tiens-toi plus tranquille." C'était la fin des années 1960 et le thésard montait alors sur les barricades du Quartier latin. Mai 1968 passé, le francophone retourne dans son pays. Comme les maoïstes "établis" chez Renault, P. K. Murthy devient mineur de fond dans l'ouest de l'Inde. "P. K.", comme tout le monde l'appelle, est aujourd'hui l'un des organisateurs du Forum social mondial de Bombay.
Cinq années dans les mines de charbon forgent le caractère. "En France, j'étais révolté, plutôt libertaire", dit ce natif de Pondichéry (Sud), fils d'un employé de banque. Le jeune homme était proche du mouvement dravidien d'émancipation des basses castes. Il refuse à présent de dire sa caste d'origine : "Communiste, pour l'égalité sociale", répond-il. Puis il ajoute : "Quand je suis devenu mineur, j'ai perdu complètement contact avec la littérature." Rentré en Inde, "P. K." rejoint une petite organisation communiste radicale prônant la lutte armée, le parti naxalite (en référence aux paysans de Nawalbari, réprimés après des jacqueries, en 1967, au Bengale occidental). "Nous sommes pour la destruction du système des castes", assène le vieux lutteur.
Entré dans la clandestinité au moment de l'état d'urgence (1975-1977) imposé par Indira Gandhi, "passant chaque année quelques jours en prison", le militant a commencé son ascension vers les sommets de son syndicat (All India Federation of Trade Unions) et de son organisation naxalite (Parti communiste d'Inde, marxiste-léniniste). En trente ans, il a été la cheville ouvrière d'innombrables grèves, contre les réductions d'effectifs dans les secteurs publics des mines et du textile, contre la revente de sociétés d'aluminium ou de sodas à des entreprises anglo-saxonnes, contre la privatisation de l'eau. Tout en participant aux Forums sociaux, de Porto Alegre et de Saint-Denis, nom qu'il prononce avec un accent de "prolo" parisien.
a écrit :Au fait le David Assouline cité dans l'article, c'est le même qui était porte parole du mouvement étudiant de 1986 ?
Il était pas trotsko à l'époque ? LOR ?
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