a écrit :
Pour des luttes de classe
Un certain nombre de signes montrent la contamination subie par la pensée anarchiste contemporaine, ou plutôt la pollution mentale, par idées non pensées, qui a cours dans nos milieux.
La nécessité ressentie par maints syndicats arborant le sigle CNT, d'ajouter "précaires" puis "chômeurs" à "travailleurs", manifeste à la fois la légèreté avec laquelle sont observés les faits sociaux, le manque de réflexion qui s'en suit et l'acquisition d'une vision du monde quelque peu corporatiste. En effet, si l'on tient tant à associer, dans l'intitulé du syndicat, des travailleurs, des précaires et des chômeurs, c'est avant tout parce qu'on les considère comme appartenant à des catégories séparées. De là à penser que l'appartenance à telle ou telle corporation soit plus importante que l'appartenance de classe il n'y a qu'un pas.
En un temps où les métiers sont détruits, où les travailleurs deviennent interchangeables au même titre que des pièces mécaniques et où l'exploitation marchande a envahi tous les aspects de la vie, le corporatisme se présente plus que jamais comme un artifice de séparation. Il faut se garder d'une vision étroite du syndicalisme. Il est erroné de penser que seuls le concernent les conflits professionnels, les revendications salariales ou la réduction du temps de travail. Il faut proscrire tout ce qui tend à circonscrire l'activité syndicale à un champ spécifique et séparé de l'ensemble du quotidien. On peut affirmer, en paraphrasant un célèbre aphorisme, que rien de ce qui est humain n'est étranger à l'anarcho-syndicalisme.
M. CORA
(Source :
http://www.cnt-2eme-ur.org/HTML/BULLETINS/...ulletin83.html)