Et pourquoi pas aux Marquises ?
(afp 17h a écrit :Continental: le bras de fer continue entre les syndicats et la direction
Le bras de fer continue entre les syndicats de l'usine de Clairoix (Oise) et la direction du fabricant de pneumatiques Continental qui a décidé, "pour raisons de sécurité", de déplacer à Nice un comité central d'entreprise prévu à Reims.
Le secrétaire du Comité d'entreprise (CE) de Clairoix, Antonio da Costa (CFTC), et le secrétaire du Comité central d'entreprise (CCE), Pierre Rubeck (CFTC), basé au siège de Continental France à Sarreguemines (Moselle), ont fait savoir vendredi qu'ils snoberaient la réunion.
"On ne peut pas partir en vacances à Nice en laissant tous nos copains ici", a ironisé Antonio da Costa, selon qui une demande de report de la réunion est arrivée dans la matinée sur le bureau du procureur de la République de Sarreguemines.
La direction de Continental a regretté la décision des syndicats et défendu "son droit légal à définir le lieu où se déroule le CE".
"On ne peut que déplorer l'attitude des représentants du personnel (...) sachant que l'ordre du jour de la réunion est d'un grand intérêt pour les salariés, puisqu'il doit traiter des propositions de reclassement interne et externe", a déclaré à l'AFP François Gérard, président de Continental France.
L'entreprise a annoncé jeudi que le CCE du 31 mars, qui devait se tenir à Reims, serait finalement organisé dans un hôtel niçois "pour des raisons évidentes de sécurité" après les incidents qui avaient émaillé le CCE du 17 mars dans un hôtel de Reims.
Des centaines de salariés venus en cars de l'Oise avaient lynché symboliquement un mannequin représentant le directeur de leur usine. Selon la direction, "une minorité" avait également lancé, en salle de réunion, des "tessons de bouteilles" en direction des participants.
Continental, qui argue de la crise de l'industrie automobile et d'une surcapacité de sa production en Europe, a annoncé, il y a deux semaines, qu'il voulait fermer une usine à Hanovre en Allemagne, et l'usine de Clairoix, où travaillent 1.120 salariés. Au total, 1.900 emplois sont menacés.
Cette annonce a suscité de violentes réactions parmi les salariés français qui s'estiment "trahis" après avoir signé un accord sur le retour aux 40 heures hebdomadaires de travail afin de pérenniser l'emploi du site jusqu'en 2012.
Les "Conti" ont reçu le soutien public de nombreux responsables politiques, qui ont dénoncé la façon dont le groupe a confirmé la fermeture après l'avoir longtemps démentie.
Le président Nicolas Sarkozy a promis de "faire respecter leur engagement" aux dirigeants de la firme allemande et une délégation syndicale a été reçue à l'Elysée cette semaine.
Le président du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a lui aussi pris fait et cause pour les salariés, soutenant jeudi soir sur France 2 qu'ils avaient été "trompés".
Mais pour François Gérard, "aucun engagement de cinq ans de pérennité n'a été donné. L'entreprise a tenu strictement ses engagements".