la dégringolade se poursuit à Moulins et sur les autres sites Potain
article sur site du journal La Montagne Centre France de ce jour
a écrit :MOULINS
Economie et finances
mardi 30 juin 2009 - 18:48
Potain perd 39 nouveaux emplois
potain
Les deux cents intérimaires remerciés et le premier plan social n'ont pas suffi. Potain ne relève pas la tête. La direction rajoute la deuxième couche. L'usine de Moulins perd trente-neuf nouveaux emplois. Et après?
Pierre Raynaud
La saignée de l'emploi se poursuit chez Potain. L'hémorragie économique du groupe Manitowoc est plus sévère. Le groupe a annoncé, lundi, un nouveau plan social « pour permettre de faire face à l'intensification de la crise du marché mondial », a déclaré, hier, la direction Europe. Manitowoc a supprimé cette année près du quart de ses effectifs dans le monde.
Secoués par un plan de suppressions de 358 postes en début d'année, les salariés de Moulins, La Clayette et Charlieu sont abattus. Le groupe supprimera 181 emplois, principalement sur ces trois sites, et leur retirera le bureau d'études (89 personnes), en partance pour le siège, à Écully. La procédure de ce plan sera lancée vendredi 17 juillet.
L'usine de Moulins est la moins fragilisée par cette annonce. Quinze emplois de son bureau d'études sont transférés et vingt-quatre autres sont supprimés. Après les 200 intérimaires remerciés à l'automne, les 106 emplois balayés par le premier plan et ceux à disparaître, l'effectif de Moulins a été divisé par deux en un an. Il passera de 681 à 336 emplois.
Moulins gagnera de l'activité. Le montage des boggies et des gros pivots quittent La Clayette pour l'agglo moulinoise. Même direction pour le traitement des surfaces de pièces fabriquées à Charlieu. Lusigny deviendra aussi le seul terrain d'essais de grues pour les usines françaises.
Mais c'est l'arbre qui cache la forêt. Potain construisait 60 grues par mois en 2008. Le seuil de 10 se rapproche : « Le second semestre devrait être catastrophique », s'alarme Alain Morand, délégué central CGT. Philippe Cohet, PDG du périmètre européen, n'est guère plus optimiste
« Les indicateurs économiques dont nous disposons, explique-t-il, ne laissent espérer aucun signe de relance majeure sur nos marchés avant 2011 ». Et pour Potain, la relance interviendra après les autres. Son activité est en bout de chaîne. Dans plus de trente mois au mieux.
Le groupe explique son choix « pour assurer notre pérennité et préserver notre compétitivité ». Pour Alain Morand, le nouveau plan ne soulagera pas le malade : « Le groupe a paré au plus pressé. Je ne vois dans ce plan que la stratégie financière à court terme. Nous serons au fond du trou à la fin de l'année. Ce plan ne règle rien ».
Le chiffre d'affaires de Manitowoc est en régression du quart pour le premier trimestre. Le groupe est endetté depuis le rachat d'Enodis l'an dernier pour 2,7 milliards de dollars : « C'est ce qui me fait peur. Manitowoc est endettée, cotée en bourse à New York et répond à l'exigence de rentabilité de ses actionnaires. Le capital humain ne compte plus ».
Potain entame un second plan social en six mois. L'entreprise ne relèvera pas la tête d'aussitôt. Son activité devrait décliner au cours du second semestre. L'usine de Moulins est d'ores et déjà fermée du 21 au 25 septembre, pour cause de production en berne : « Il existe une peur. Celle de faire les frais de nos actionnaires ». Alain Morand ne veut pas évoquer l'hypothèse d'un troisième plan :
« Je n'en sais rien. Mais tout ce que je sais, c'est qu'on a eu une créativité fabuleuse dans cette entreprise, et aujourd'hui, j'ai le sentiment qu'on la torpille ».