Le congrès de la CGT est lancé !

Le congrès de la CGT est lancé !

Message par Gayraud de Mazars » 18 Nov 2022, 20:44

Salut camarades,

Je ne vais pas faire la mauvaise langue contre la CGT, mais les délégué(e)s du Congrès CGT sont souvent désignés par les UL et UD avant la publication des textes programmatiques...

https://www.lesechos.fr/economie-france ... te-1878407

Succession de Philippe Martinez à la Confédération Générale du Travail (CGT), Marie Buisson en difficulté

Le Comité Confédéral National (CCN) de la CGT se réunit Mardi 15 Novembre et Mercredi 16 Novembre 2022 pour examiner la composition de la future Commission Exécutive Confédérale (CEC) de la CGT qui porte la patte de Marie Buisson. La candidate à la succession de Philippe Martinez peine à s'imposer.

Marie Buisson va-t-elle succéder à Philippe Martinez à la tête de la CGT, à l'issue du cinquante-troisième congrès de la CGT, qui doit se dérouler du 27 mars au 31 mars 2022 à Clermont-Ferrand ? C’est difficile de l'affirmer.

Il y a près de six mois, le secrétaire général de la deuxième centrale française avait créé la surprise en annonçant qu'il ne se représenterait pas. Il avait fait valider, dans la foulée, la candidature de la secrétaire générale de la Fédération de l'Education, de la Recherche et de la Culture (FERC) à la CEC, la direction élargie de la CGT composée d'une cinquantaine de membres.

Jusqu'à présent, lors des successions, le CCN de la CGT, une forme de parlement constitué des premiers secrétaires des fédérations et des unions départementales, était, lui aussi, appelé à se prononcer en amont d'une confirmation lors du congrès. Mais la question n'est pas à l'ordre du jour du CCN du Mardi 15 Novembre et du Mercredi 16 Novembre 2022 et aucune assurance n'a été donnée pour le rendez-vous de la fin du mois de janvier 2023, un rendez-vous de toute façon tardif, un mois et quinze jours avant le congrès, compte tenu des vacances scolaires.

Ce sujet n'en serait pas un si la candidature de Marie Buisson faisait consensus, mais ce n'est pas le cas. L'enseignante, très proche de la directrice de cabinet de Philippe Martinez, Elsa Conseil, et de la secrétaire générale adjointe sortante de la CGT, Catherine Perret, à laquelle elle a succédé à la direction de la FERC, a bien circulé dans les territoires, mais elle reste dans l'ombre de Philippe Martinez. Elle n'a pas mis à profit les mois écoulés pour se faire un nom dans l'organisation. Le dernier exemple date du Lundi 7 Novembre 2022, lors de la réunion qui s'est tenue en présentiel au siège de la CGT avec les fédérations pour discuter des suites à donner à la mobilisation enclenchée par le conflit chez Total. Selon plusieurs participants, l'enseignante s'est centrée sur le mouvement des lycées professionnels, sans livrer son point de vue sur la poursuite ou non d'appels à des journées d'action ou encore l'articulation avec le dossier des retraites.

En préparation du congrès, le CCN va examiner, Mardi 15 Novembre 2022, la liste des candidats à la prochaine CEC adoubée par la CEC sortante, qui portera la patte de Marie Buisson. La future instance, de soixante membres, comprendra les premiers secrétaires, pour la première fois depuis longtemps, d’une quinzaine de fédérations et d’une dizaine d'unions départementales.

L'enseignante tente une ouverture vers l'industrie. Nombre de ses organisations lui reprochent d'avoir été la cheville ouvrière du manifeste « plus jamais cela » signé avec Greenpeace et fustigeant les industries polluantes et l’industrie nucléaire. Des militants feraient leur entrée à la CEC. Il y aurait Sébastien Menesplier, de la Fédération de l'Energie, il y aurait Frédéric Sanchez, de la Fédération de la Métallurgie, il y aurait Laurent Brun, de la Fédération des Cheminots, et il y aurait Mireille Stivala, de la Fédération de la Santé, qui était systématiquement barrée par Philippe Martinez.

Il y aurait aussi le premier secrétaire de la Fédération du Commerce, Amar Lagha, mais il n’y aurait aucune des figures de proue des ultras, militants de la Fédération Syndicale Mondiale (FSM) anciennement d'obédience communiste que la CGT a quitté en 1999. Il n’y aurait pas Olivier Mateu, premier secrétaire de l’Union Départementale des Bouches du Rhône. Il n’y aurait pas Benjamin Amar et Cédric Quintin, de l’Union Départementale du Val de Marne. Il n’y aurait pas non plus Emmanuel Lépine, de la Fédération Nationale des Industries de la Chimie (FNIC), pourtant auréolé de son rôle, en première ligne, dans le conflit de Total Energies. Ces absences devraient focaliser les critiques.

Si elle n'est pas officiellement à l'ordre du jour, la question de la succession de Philippe Martinez devrait aussi s'inviter dans le débat. Olivier Mateu dément sa candidature. Les noms de Céline Verzeletti, dirigeante de la Fédération des Fonctionnaires de l'Etat et membre du bureau confédéral sortant, et de Sébastien Menesplier circulent eux aussi. Mais si la situation de Marie Buisson est clairement fragile, il est trop tôt pour affirmer que d'autres candidatures vont émerger. A la CGT, celui qui manifesterait de telles velléités serait immédiatement taxé de diviseur. La leçon de la succession de Bernard Thibault a été retenue. En revanche, ce qui devrait être mis sur la table, Mardi 15 Novembre 2022, c'est la question des modalités de désignation du ou de la secrétaire générale, avec un haro sur le fait du prince.

Mandaté par son organisation, Sébastien Menesplier a annoncé dans le journal de sa fédération qu'il dirait au prochain CCN que « la candidature de Marie Buisson ne peut pas être la seule possibilité. Il est nécessaire d'écouter les autres propositions portées par les unions départementales et les fédérations ». Cette analyse semble largement partagée parmi celles-ci. Le CCN sera l'occasion de mesurer quelle est la position des unions départementales, souvent plus légitimistes. D'aucuns évoquent l'éventualité d'une réunion du CCN avant la fin de l'année 2022 pour discuter des modalités de la succession.


Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
Avatar de l’utilisateur
Gayraud de Mazars
 
Message(s) : 2481
Inscription : 23 Avr 2014, 12:18

Re: Le congrès de la CGT est lancé !

Message par Gayraud de Mazars » 09 Jan 2023, 10:33

Salut camarades,

Olivier Mateu se lance à la conquête de la CGT...

Interview d’Olivier Mateu
Mercredi 28 Décembre 2022
Dans le journal La Marseillaise
Entretien d'Amaury Baqué

https://www.lamarseillaise.fr/social/la ... GL12911160

Olivier Mateu.jpg
La CGT
Olivier Mateu.jpg (32.8 Kio) Consulté 5838 fois


Olivier Mateu, secrétaire général de l’union départementale de la Confédération Générale du Travail (CGT) des Bouches du Rhône, a annoncé sa candidature pour prendre la tête de la CGT à quelques mois du prochain congrès confédéral. Propositions pour l’avenir et raisons de cette candidature, il développe sa vision de la CGT.

Amaury Baqué. Vous avez annoncé votre candidature pour devenir le prochain secrétaire général de la CGT. Est-ce une déclaration d’intention ?

Olivier Mateu. Ce n’est pas moi qui ai décidé d’annoncer ma candidature. À la vue de la situation de la CGT et des difficultés que nous rencontrons pour traiter des questions qui touchent à la vie de l’organisation, ses orientations et sa stratégie, nous avons considéré que la direction confédérale ne permettait pas d’avoir des débats de la bonne manière sur ces sujets. La commission exécutive de l’union départementale CGT des Bouches-du-Rhône a décidé de mettre à disposition la candidature du secrétaire général de l’union départementale. Ce n’est pas une décision individuelle, c’est une décision de l’union départementale. Cette décision ne doit pas conduire au conflit, ce n’est pas une question de guerre de places et de personnes. C’est une question de confrontation d’idées sur des questions de fond. Il y a quelques congrès en arrière, le slogan était « la CGT, vous la voulez comment ». Il est temps d’y répondre.

Amaury Baqué. Quel est le sens de cette candidature ?

Olivier Mateu. Il y a un certain nombre de positions qui ont été prises et rendues publiques alors qu’elles n’ont jamais fait l’objet de discussions, ni dans les instances de direction, ni dans les réunions du Comité Confédéral National (CCN), ni dans certaines fédérations concernées par ces décisions. Ce n’est pas acceptable. Je prends l’exemple du collectif « plus jamais cela », mais je pourrais prendre d’autres exemples. Dans ses premières positions, ce collectif se place clairement pour la fermeture des centrales à charbon et des centrales nucléaires et pour l’arrêt du raffinage. En soi, ce n’est pas impossible que la CGT puisse être amenée à dire qu’il faut arrêter telle ou telle activité. Sauf que la CGT n’a pas vocation à mettre fin à des filières industrielles sans avoir réfléchi à la transition pour répondre aux besoins que couvrent ces filières et sans avoir assurer un avenir pour les travailleurs de celles-ci. De plus, tout cela se fait sur fond de libéralisation du marché et la CGT fait des propositions dans ce cadre, comme si, en face de nous, nous avions des interlocuteurs qui seraient prêts à discuter de tout. Or nous savons bien que ce n’est pas le cas. Le capitalisme ne peut pas être moralisé, ni raisonné. Sa vocation première est de faire du profit, à n’importe quel prix. Faire ces propositions est donc très dangereux comme stratégie. Si cela est pris au pied de la lettre, cela provoque des fermetures d’usines et plus globalement cela nous désarme.

Amaury Baqué. Vous jugez que ces positions s’inscrivent dans une forme d’accompagnement du capitalisme ?

Olivier Mateu. C’est se transformer en lobby et en syndicalisme d’accompagnement, un syndicalisme qui a eu ses heures de gloire, il y a quelques décennies. Le secrétaire général de la CGT Force Ouvrière, André Bergeron, parlait de grain à moudre à l’époque. Mais maintenant, il n’y a plus de grain à moudre. Le capital n’est pas prêt à lâcher quoi que ce soit. Il ne s’agit pas d’avoir un discours guerrier, il s’agit de repositionner les choses. La lutte des classes existe et elle est menée par le camp d’en face. Nous ne sommes pas apolitiques, nous sommes dans le camp des travailleurs. Dire que nous sommes contre le capitalisme ne suffit pas, il faut aussi travailler à la construction d’une société nouvelle. Quand la CGT arrive avec des propositions comme « plus jamais cela », qui n’ont aucun impact sur l’organisation de l’économie et qui nous mettent en difficulté avec des milliers travailleurs, cela ne nous met pas en position de force face au patronat. C’est se condamner à l’inutilité. Or un syndicat est un outil. Si les travailleurs jugent qu’il est utile, ils s’en servent. S’ils considèrent qu’il est inutile, voire néfaste pour leurs intérêts, ils le rangent au fond du garage. Ce n’est pas une crainte, c’est une réalité. Depuis plusieurs années, dans ce pays, nous sommes confrontés à des mouvements qui s’organisent en dehors des organisations historiques, notamment de la CGT. Un fossé se creuse.

Amaury Baqué. Y a-t-il d’autres composantes de la CGT qui soutiennent votre candidature ?

Olivier Mateu. Il y en a. Certaines se sont exprimées et d’autres le feront. Mais nous ne sommes pas en campagne électorale. Nous visons à installer un débat serein et constructif pour que la CGT sorte grandie par ce congrès, avec des syndicats qui s’approprient facilement l’ensemble des contenus. Nous n’avons pas d’ennemi à la CGT, ce n’est pas une guerre entre deux courants de pensée. Les travailleurs attendent une CGT porteuse de revendications et prête à une confrontation de haut niveau contre le gouvernement et le patronat pour reprendre les richesses volées par une infime minorité. Il va y avoir la bataille des retraites et il faut aller chercher les richesses pour renforcer les services publics, le système de retraite par répartition et la sécurité sociale.

Amaury Baqué. Justement, ne craignez-vous pas que cette candidature provoque une division à la CGT avant cette bataille des retraites ?

Olivier Mateu. Pourquoi ma candidature provoquerait-elle de la division ? Y aurait-il un candidat pour la retraite à soixante-cinq ans ? Je suis pour la retraite à soixante ans et contre des pensions d’un montant inférieur au Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance (SMIC). Je ne pense pas qu’il y ait des désaccords relatifs à ces revendications à l’intérieur de la CGT. Des désaccords existent et ce n’est pas dramatique. Ils doivent être traités dans le cadre du congrès. Tout le monde a découvert dans la presse que le secrétaire général sortant allait arrêter et nous apprenons qu’il laisse aussi une feuille de route. Or c’est au congrès de tracer cette feuille de route. C’est bien parce que nous sommes en désaccord avec cela que nous entendons porter des éléments dans le débat. Sinon, personne ne peut reprocher à l’union départementale de la CGT des Bouches du Rhône de ne pas engager toutes ses forces dans toutes les batailles interprofessionnelles.

Amaury Baqué. Certains militants disent que vous représentez la ligne radicale de la CGT, que leur répondez-vous ?

Olivier Mateu. Ce sont ceux qui n’ont pas d’argument face à ce que nous proposons qui passent par cette caricature. Qu’est-ce que nous revendiquons qui n’est pas dans le cahier revendicatif de la CGT ? Réaffirmer que le problème c’est le capitalisme ? Que la vocation de la CGT c’est d’être utile et de mener de front le combat pour la défense des droits des travailleurs ? Si c’est cela être radical, cela signifie que ceux qui ne sont pas radicaux sont pour rester dans le capitalisme et pour l’accompagner. Il n’y a qu’à faire un tour dans l’hôpital public pour voir qu’il y a un problème. Des choix ont été faits depuis quelques décennies qui ont éloigné la CGT des enjeux de société. La CGT doit être une organisation émancipatrice.


Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
Avatar de l’utilisateur
Gayraud de Mazars
 
Message(s) : 2481
Inscription : 23 Avr 2014, 12:18

Re: Le congrès de la CGT est lancé !

Message par Gayraud de Mazars » 04 Fév 2023, 08:50

Salut camarades,

https://www.lesechos.fr/economie-france ... on-1903192 :

Philippe Martinez ne parvient pas à imposer sa candidate Marie Buisson

Le Comité Confédéral National (CCN) de la Confédération Générale du Travail (CGT) a abordé Mercredi Premier Février 2023 la question de la succession de Philippe Martinez à la tête de la CGT, qui doit être actée lors du cinquante-deuxième congrès de la CGT à la fin du mois de mars 2023 à Clermont-Ferrand. Le secrétaire général de la CGT a tenté in extremis d'obtenir un vote en faveur de sa candidate, Marie Buisson, sans succès.

Philippe Martinez a dû s'y résoudre. A la demande écrite d'une majorité de fédérations de la CGT, le CCN de la CGT, composé des secrétaires généraux des fédérations et des unions départementales de la CGT, a discuté Mercredi Premier Février 2023 de l'équipe dirigeante qui sera désignée au congrès de Clermont-Ferrand à la fin du mois de mars 2023.

Le sujet avait été relégué par la direction confédérale Mercredi Premier Février 2023 à 21 heures pour tenter de limiter la durée des débats et de contenir la fronde contre Marie Buisson, la candidate que le secrétaire général sortant tente d'imposer pour lui succéder. Cela n'a pas fonctionné puisque la réunion s'est poursuivie jusqu’au Jeudi 2 Février 2023 à 4 heures 30 du matin.

Durant ces six heures de discussion, les échanges ont été très violents, selon plusieurs sources. La soixantaine d'interventions se sont partagées entre ceux qui demandaient la construction d'une alternative de rassemblement à la candidature de Marie Buisson et ceux qui la défendaient, les deux camps se renvoyant la responsabilité de diviser l'organisation.

Il y a eu parfois des interventions à contre-emploi, comme lorsque le secrétaire général de la Fédération des Cheminots, Laurent Brun, militant du Parti Communiste Français (PCF) opposé à la désignation de Marie Buisson, a expliqué en substance que le temps du centralisme démocratique où le numéro un sortant choisissait le suivant était fini. Comme d'autres représentants de fédérations, Laurent Brun a insisté sur le refus de la direction de travailler collectivement sur la future équipe dirigeante.

Du côté des partisans de Marie Buisson, les accusations de lutte des places ont fusé, mais les interventions se sont surtout concentrées sur le fait qu'elle soit une femme. « Maintenant, le pouvoir c'est nous », aurait même affirmé une responsable d'union départementale, tandis que Catherine Perret fustigeait « ceux qui, dans les territoires, terrorisent les femmes ». Cette proche de Philippe Martinez s'est aussi dite fière d'avoir signé la pétition féminine de soutien à Marie Buisson, dont l'auteure en sous-main n'est autre que la directrice de cabinet de Philippe Martinez, qui concentre les critiques.

A la fin de la réunion, Philippe Martinez a tenté une ultime manoeuvre. Depuis qu'il a annoncé son départ et qu’il a présenté Marie Buisson au mois de juin 2022 pour lui succéder, il s'est toujours refusé à soumettre la candidature de l'enseignante au vote du CCN avant le congrès.

A la surprise de tous, sans que ce soit à l'ordre du jour, il a demandé dans une ultime intervention un vote pour la candidature de Marie Buisson, sans succès. Plusieurs voix se sont élevées pour refuser la méthode, pour dire qu'ils n'avaient pas de mandat de leur organisation ou simplement pour quitter la salle.

Le leader de la CGT a-t-il tenté de tuer le match, selon l'expression d'un cégétiste ? Plus précisément, a-t-il pensé que l'enseignante réussirait l'épreuve, bien que l'équilibre des forces en cas de vote sur la base des effectifs syndiqués des uns et des autres est loin d'être acquis ? Ou bien s'agissait-il de rejeter sur ses opposants la responsabilité de la crise ouverte ?

Les fédérations vont devoir décider si elles demandent une ultime réunion du CCN de la CGT sur la future direction. A défaut, la succession se règlera au congrès. « S'il y a des candidats, qu'ils le disent », a demandé Catherine Perret au CCN, sans avoir de réponse.

Pour l'heure, outre Marie Buisson, seul l'ultra Olivier Mateu, secrétaire général de l’union départementale des Bouches-du-Rhône, s'est déclaré, mais sa candidature n'est a priori pas recevable et, en tout état de cause, elle ne rassemblera pas.


Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
Avatar de l’utilisateur
Gayraud de Mazars
 
Message(s) : 2481
Inscription : 23 Avr 2014, 12:18

Re: Le congrès de la CGT est lancé !

Message par com_71 » 04 Fév 2023, 20:40

Et ?
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 5986
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Re: Le congrès de la CGT est lancé !

Message par Gayraud de Mazars » 05 Fév 2023, 04:55

Salut camarade Com,

Pour analyser le futur congrès de la CGT, cet article du groupe Révolution - Section française de la Tendance Marxiste Internationale (TMI) !

Congrès de la CGT : notre analyse des documents
3 février 2023
Par La rédaction

https://www.marxiste.org/actualite-fran ... -documents

Le 53e Congrès de la CGT se tiendra fin mars. Cette confédération syndicale occupe une position centrale dans le mouvement ouvrier français. Elle est à fois la plus puissante et la plus militante, comme le souligne son rôle dans la mobilisation actuelle contre la « réforme » des retraites.

Par conséquent, les débats et les décisions d’un Congrès de la CGT ne concernent pas seulement ses adhérents, mais l’ensemble des jeunes et des travailleurs. Dans les années qui viennent, les développements de la lutte des classes en France seront étroitement liés à l’avenir de cette organisation. Les stratèges de la grande bourgeoisie ne s’y trompent pas : ils suivent de très près l’évolution de la CGT.

Déficit démocratique

La direction confédérale a publié son Document d’orientation le 22 décembre, soit à peine trois mois avant le Congrès lui-même. C’est d’autant plus tardif qu’il s’agit d’un très long document (76 pages), auquel s’ajoutent un Rapport d’activité de 35 pages et un Rapport financier de 11 pages. Total : 122 pages – souvent rébarbatives.

De manière générale, les Congrès de la CGT sont organisés d’une façon très insatisfaisante d’un point de vue démocratique. Non seulement une grande majorité des militants de la CGT n’auront pas eu le temps – ou la patience – de lire les documents du Congrès, mais ils n’auront pas la possibilité effective, sérieusement organisée, de les discuter, de proposer des amendements et de participer au choix des délégués au Congrès national. Enfin, les statuts de la CGT ne prévoient pas la possibilité de présenter des documents alternatifs à ceux proposés par la direction sortante. Résultat : les directions confédérale, fédérales et départementales contrôlent étroitement le processus « démocratique » du Congrès. Ceci n’encourage pas les militants de base à y prendre part.

La lutte contre le capitalisme est indissociable de la lutte pour des syndicats démocratiques, c’est-à-dire fermement contrôlés par leurs adhérents. La démocratisation de la CGT est l’une des conditions fondamentales de son indépendance à l’égard de la classe dirigeante et de son Etat. C’est aussi le seul moyen d’en finir avec les comportements arrivistes et bureaucratiques qui, comme chacun le sait, gangrènent l’organisation – non seulement dans la direction confédérale, mais également dans des fédérations, des Unions Départementales, et jusque dans des Unions Locales et des syndicats d’entreprise.

Réformisme

Le Document d’orientation de la direction sortante est aussi pauvre que long. Comme celui du 52e Congrès, il consacre des centaines de paragraphes à décrire les différentes formes de régression sociale qui frappent le peuple. Certes, on y trouve des statistiques intéressantes et utiles pour le travail d’agitation. Mais pour le reste, les militants de la CGT n’ont pas besoin qu’on leur explique dans le détail, sur des dizaines de pages, la régression sociale qu’imposent la classe dirigeante et son gouvernement, car ils la subissent eux-mêmes et la connaissent bien. Ce qu’un document d’orientation de la CGT devrait développer, c’est surtout une stratégie et un programme visant à enrayer cette régression sociale, à mettre un terme à la série de défaites qu’on subit depuis plus de 20 ans, et à en finir avec les causes fondamentales de tous les reculs sociaux, c’est-à-dire avec le système capitaliste. De ce point de vue, le Document d’orientation est très en-deçà de ce qu’on est en droit d’attendre de la plus puissante confédération syndicale.

Commençons par une question simple : quel est l’objectif fondamental de la CGT ? Le tout premier paragraphe du Document d’orientation répond : c’est « la transformation sociale pour une autre répartition des richesses, pour une société plus juste, respectueuse de son environnement et un monde de paix. » Jamais le reste du document ne s’élève au-dessus de cet objectif : « une autre répartition des richesses ». C’est la formule du réformisme par excellence. Expliquons pourquoi – et quel devrait être l’objectif fondamental de la CGT.

Sous le capitalisme, les richesses produites par les travailleurs sont « réparties » entre la classe capitaliste et la classe ouvrière (abstraction faite des classes moyennes). Mais comme la classe capitaliste possède les grands moyens de production, c’est aussi elle qui possède les marchandises produites, qu’elle jette sur le marché en vue de réaliser un profit. Les travailleurs, eux, ne possèdent que leur force de travail, qu’ils vendent aux capitalistes contre un salaire, lequel permet aux travailleurs d’acheter de quoi vivre (plus ou moins misérablement). La source du profit capitaliste réside dans la différence entre la valeur créée par les travailleurs et la valeur qu’ils reçoivent sous forme de salaire.

Cette « répartition » entre les salaires et les profits est le lieu d’un conflit permanent, car dès que les salaires augmentent, les profits baissent, et inversement. Lorsque le capitalisme est en profonde crise, comme actuellement, la classe dirigeante redouble d’agressivité pour accroître ses profits au détriment des travailleurs. L’actuelle réforme des retraites en est un exemple. Par ailleurs, les rapports de production capitalistes sont tels que la classe dirigeante accumule des richesses toujours plus grandes, et ce quels que soient les flux et les reflux de la lutte pour la répartition des richesses créées par les travailleurs.

Autrement dit, sous le capitalisme, la « répartition des richesses » est déterminée, en dernière analyse, par la « répartition » des moyens de produire les richesses. Or cette « répartition » est très simple à décrire : les capitalistes ont tout, les travailleurs n’ont rien. Pour en finir avec cette situation, les travailleurs doivent exproprier la classe dirigeante, nationaliser les grands moyens de production et remplacer le chaos du marché par une planification démocratique de l’économie. Tel devrait être l’objectif fondamental de la CGT, et tel était d’ailleurs son objectif fondamental lors de sa création, il y a près de 130 ans.

Bien sûr, la CGT doit investir pleinement le terrain de la lutte pour des réformes dans le cadre du capitalisme, et notamment la lutte pour des augmentations de salaire, de meilleures conditions de travail et la défense de l’emploi. Sans la lutte quotidienne pour des avancées dans le cadre du capitalisme, la révolution socialiste serait impossible, car c’est à travers cette lutte que les travailleurs s’organisent et prennent conscience de leur puissance collective. Mais la lutte pour des réformes doit être systématiquement liée à l’objectif fondamental : prendre le pouvoir et en finir avec le capitalisme.

Le Document d’orientation parle bien d’une nécessaire « rupture avec le modèle économique dévastateur qu’est le capitalisme », mais cette formule n’est pas développée. Le document ne lui donne absolument aucun contenu concret. Il est imprégné de bout en bout d’un réformisme assez modéré, alors que seuls une stratégie et un programme révolutionnaires permettront d’en finir avec les causes fondamentales de la régression sociale. Soit dit en passant, seule la victoire du socialisme à l’échelle mondiale permettra de construire « une société (…) respectueuse de son environnement » et « un monde de paix ». Tant que le capitalisme en crise dominera la planète, il saccagera l’environnement et provoquera de nouvelles guerres impérialistes.

Impasse stratégique

A l’exception de la lutte contre le CPE, en 2006, le mouvement syndical n’a connu que des défaites au niveau interprofessionnel, ces 20 dernières années, notamment en 2003 (retraites), en 2010 (retraites), en 2014 (retraites), en 2016 (première loi Travail), en 2017 (deuxième loi Travail) et en 2018 (casse de la SNCF). En 2020, c’est la crise sanitaire qui a empêché Macron de mettre en œuvre la « retraite à points ». La lutte contre cette réforme avait commencé à refluer dès le mois de janvier 2020, la grève reconductible des cheminots étant demeurée isolée.

Comme lors du 52e Congrès (2019), la direction sortante de la CGT est incapable d’analyser correctement cette série de défaites. Le Rapport d’activité affirme : « Malgré un important travail militant pour informer régulièrement les travailleurs, tant localement qu’au plan national, des contenus régressifs des projets gouvernementaux et des politiques d’entreprise, les mobilisations interprofessionnelles de ces dernières années n’ont pas recueilli le niveau attendu au-delà de nos forces et de notre corps militant. L’analyse purement quantitative des rassemblements indique clairement un recul significatif du taux de participation. »

Ainsi, malgré l’« important travail » impulsé par la direction confédérale de la CGT, les travailleurs se mobilisent de moins en moins dans les « journées d’action » routinières. A qui la faute ? Au lieu de remettre en cause la stratégie des journées d’action elle-même, la suite du document incrimine la « division syndicale », « la marginalisation et l’éclatement du syndicalisme », mais aussi les militants de la CGT qui opposent syndicats « contestataires » et syndicats « réformistes » – et même, incroyablement, les « procédures juridiques au sein de notre organisation », c’est-à-dire les conflits internes à la CGT qui finissent devant les tribunaux bourgeois ! Et le Rapport d’activité de sermonner : « Ce n’est pas à la justice de trancher sur la façon dont la CGT doit s’organiser. » En effet ! Mais rien de tout cela n’explique l’échec de la stratégie des journées d’action depuis plus de 20 ans.

C’est pourtant simple. La crise du capitalisme mondial se double d’un déclin relatif du capitalisme français, qui recule sur tous les marchés depuis de nombreuses années. En conséquence, la classe dirigeante française a objectivement besoin de contre-réformes drastiques. Aussi n’est-elle pas disposée à reculer face à de simples « journées d’action », aussi massives soient-elles. Depuis les immenses – et vaines – journées d’action de 2003 contre la réforme Fillon, les travailleurs ont eu maintes occasions de le constater. C’est évidemment ce qui explique la tendance générale à une moindre participation des travailleurs à ces mobilisations ponctuelles. A quoi bon perdre des journées de salaire – et, dans le privé, risquer un conflit avec son patron – lorsqu’on sait que les journées d’action ne feront pas reculer le gouvernement ?

Cela ne signifie pas que les journées d’action ne peuvent plus mobiliser massivement, comme l’a démontré celle du 19 janvier dernier. Mais beaucoup de travailleurs comprennent que cela ne suffira pas. Et en effet, pour faire reculer le gouvernement sur une contre-réforme dont la bourgeoisie a objectivement besoin, il faudra un solide mouvement de grèves reconductibles embrassant un nombre croissant de secteurs clés de l’économie.

Cette idée ne figure nulle part dans les documents de Congrès de la direction sortante. C’est l’un des deux défauts majeurs de ces documents, l’autre étant leur caractère platement réformiste. Les deux choses, bien sûr, vont de pair : comme tous les dirigeants réformistes, ceux de la CGT ne redoutent rien tant qu’une mobilisation incontrôlable des masses – qui, si l’on n’y prend pas garde, pourraient bien renverser l’édifice vermoulu du capitalisme.

Unité CGT

La principale nouveauté de ce Congrès, à ce stade, c’est la Contribution aux débats publiée par « Unité CGT », qui réunit l’opposition de gauche à la direction sortante. En lien avec cette opposition et cette contribution écrite, Olivier Mateu, qui dirige l’Union Départementale des Bouches-du-Rhône, est officiellement candidat au poste de Secrétaire général de la CGT.

Révolution apporte son soutien à la candidature d’Olivier Mateu. La Contribution aux débats est un document beaucoup plus offensif et concret que les documents de la direction confédérale. Il souligne l’impasse de la stratégie de la direction sortante et défend la perspective d’une rupture avec « le mode de production capitaliste ». Cependant, nous voulons apporter notre propre contribution aux débats en faisant quelques remarques critiques sur ce document.

Son paragraphe introductif précise d’emblée que, conformément à « nos règles statutaires (…), ce texte ne constitue pas un document alternatif ». C’est bien dommage ! Les camarades d’Unité CGT devraient être beaucoup plus offensifs sur la question de la démocratie interne. Ils auraient dû faire campagne pour modifier les statuts de la CGT sur ce point, de façon à ce que des textes alternatifs puissent être soumis au vote des militants.

De manière générale, les dirigeants d’Unité CGT devraient être beaucoup plus offensifs dans leurs démarches pour pousser la CGT vers la gauche, car c’est bien de cela qu’il s’agit. Face à Olivier Mateu, Marie Buisson – la candidate soutenue par Philippe Martinez – représente l’aile droite de la CGT. Aucune formule diplomatique et « unitaire » ne peut masquer cette évidence. La polarisation interne à la CGT est une conséquence de la polarisation sociale en général. L’aile gauche doit l’assumer d’une façon offensive.

« Double besogne » et stratégie

La Contribution défend l’idée d’une « double besogne » de la CGT, qui « impose d’œuvrer au quotidien à l’amélioration de la vie des travailleuses et des travailleurs (temps de travail, salaires, conditions de travail, etc.) et, dans le même temps, de lier cette lutte à l’émancipation des travailleurs et travailleuses, par l’expropriation des capitalistes. »

Ceci marque un grand pas en avant par rapport aux documents de la direction sortante. Nous l’avons nous-mêmes souligné plus haut : la CGT doit lier la lutte pour des réformes à la lutte pour l’expropriation de la grande bourgeoisie. Cependant, la Contribution développe cette « double besogne » d’une façon trop abstraite : au lieu d’être organiquement liées entre elles, les deux « besognes » sont souvent séparées et isolées, au risque de se contredire.

Prenons un exemple. D’un côté, la Contribution avance le mot d’ordre d’« expropriation des capitalistes ». Le document précise qu’il faut « soustraire au marché » plusieurs secteurs : « les banques, les transports, l’énergie, les laboratoires pharmaceutiques, les grands secteurs industriels ». Plus loin, il propose aussi de nationaliser la grande distribution. Très bien ! Mais dans le même temps, le document développe toute une série de revendications qui visent seulement à limiter les profits des grandes entreprises des mêmes secteurs, et ce d’une façon durable et pérenne. Comment concilier ces deux idées, sachant qu’il n’y a plus lieu de limiter les profits d’une entreprise dont les patrons (les profiteurs) ont été expropriés ? Le document d’Unité CGT ne répond pas à cette question. Au passage, la formule d’une « autre répartition des richesses » y est avancée d’une façon qui n’est pas plus convaincante que dans le Document d’orientation de la direction confédérale.

Enfin, sur la question de la stratégie, la Contribution critique efficacement la thèse du « syndicalisme rassemblé » que défend la direction sortante – et qui est évidemment un prétexte pour aligner les positions de la CGT sur celles des confédérations les plus modérées, dont la CFDT. Mais l’alternative aux « journées d’action » que propose Unité CGT n’est pas satisfaisante. Voici comment les camarades présentent les choses : « Une stratégie possible pourrait être : lundi pas de bateau, mardi pas de trains, mercredi pas de camions, jeudi tous ensemble en grève et dans la rue, vendredi pas de plateforme logistique, etc. Ceci combiné avec des grèves reconductibles de 1h à 24h par jour, dans un certain nombre de secteurs structurants comme le raffinage de pétrole, la production d’énergie, la sidérurgie, la collecte des déchets, etc. Tout cela renforcé par l’ensemble des modalités d’action décidées dans le reste des activités du public comme du privé. »

La classe ouvrière des différents secteurs de l’économie ne peut pas être mobilisée et démobilisée successivement, jour après jour, comme on ouvre et ferme une série de robinets. Ce que reflète la citation ci-dessus, c’est une tentative de concevoir une élévation limitée du rapport de forces, de façon à ne pas devoir jeter toutes les forces dans la bataille. Mais l’histoire du mouvement ouvrier international – et singulièrement celle du mouvement ouvrier français – montre que lorsqu’une puissante dynamique interprofessionnelle s’engage, la lutte s’élargit rapidement à un nombre croissant de secteurs, souvent à l’initiative des travailleurs eux-mêmes. Ce fut le cas en Juin 1936 et Mai 68.

Au lieu de concevoir une stratégie un peu artificielle, dans son détail concret, Unité CGT devrait défendre l’idée d’un plan d’action qui s’appuie sur les secteurs les plus combatifs et s’efforce d’entraîner les autres secteurs dans leur sillage. Non pas la mobilisation successive, pendant 1 à 24 heures, des différents secteurs, mais l’élargissement, préparé de longue date, de la grève reconductible à un nombre croissant de secteurs. Nous ne prétendons pas que cette stratégie serait forcément et immédiatement couronnée de succès. Mais c’est la seule qui ouvrira la possibilité d’élever le rapport de force au niveau requis pour vaincre le grand patronat et son gouvernement.


Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
Avatar de l’utilisateur
Gayraud de Mazars
 
Message(s) : 2481
Inscription : 23 Avr 2014, 12:18

Re: Le congrès de la CGT est lancé !

Message par yannalan » 05 Fév 2023, 13:55

C'est malheureusement le genre de débat qui passe largement au-dessus de la tête des syndiqués de la base.Je me souviens quand j'étais aux PTT du 62, on arrivairt à peine à discuter de la résolution du congrès de section. Et encore après que le bureau ait liquidé les medements "non conformes" avant tout vote...
yannalan
 
Message(s) : 303
Inscription : 15 Déc 2005, 17:37

Re: Le congrès de la CGT est lancé !

Message par Gayraud de Mazars » 31 Mars 2023, 08:15

Salut camarades,

Après une nuit et un petit matin, la fumée blanche de la CGT à Clermont - Ferrand est enfin sortie de la cheminée ! :D

Sophie Binet succède à Philippe Martinez à la tête de la CGT
Par Leïla de Comarmond
Publié le 31 mars 2023
Dans les Echos

Sophie Binet.jpg
CGT
Sophie Binet.jpg (16.91 Kio) Consulté 4699 fois


https://www.lesechos.fr/economie-france ... ez-1920914

Le suspense aura décidément duré jusqu'au bout. Il ne restait plus que quelques heures ce matin aux instances de la CGT pour se mettre d'accord sur un nom pour succéder à Philippe Martinez qui puisse être annoncé aux près de 1.000 délégués réunis en congrès jusqu'à ce vendredi midi. La nuit n'y a en effet pas suffi. La situation s'est débloquée peu avant 8 heures. La secrétaire générale de la CGT ne sera ni Marie Buisson, ni Céline Verzeletti, mais Sophie Binet.

Née en 1982, cette conseillère principale d'éducation est actuellement secrétaire générale de l'Union des ingénieurs, cadres et techniciens de la CGT. Sa nomination sera annoncée aux quelque 950 délégués.

Pour comprendre ce qui s'est joué sur les douze dernières heures, Il faut revenir sur la procédure de désignation du secrétaire général de la deuxième confédération française. Lors du congrès, les délégués élisent une commission exécutive (CE), direction élargie de la centrale de quelques dizaines de membres (en l'occurrence une soixantaine).

C'est à cette CE qu'il revient de proposer une candidate ou un candidat au poste de secrétaire général. Celle-ci ou celui-ci doit ensuite être élu par le Comité confédéral national (CCN) composé de tous les numéros Un des fédérations et unions départementales de la CGT. Ce CCN est en quelque sorte le parlement de la centrale, ou plutôt son Sénat puisqu'il est composé d'élus.

Les délégués ont bien élu mercredi soir les membres de la commission exécutive, qui doivent pour cela avoir obtenu plus de 50 % des voix. Ce qui n'a pas été le cas d'Olivier Mateu, le secrétaire général de l'Union départementale des Bouches-du-Rhône, représentant des ultras.

Le dépouillement a pris du temps, si bien que l'élection de la CE n'a été proclamée qu'à 23 heures. Importants pour la suite, sans être manifestement déterminants, les résultats des différents candidats n'ont pas été annoncés aux congressistes et doivent l'être ce vendredi matin. L a candidate de Philippe Martinez a été la plus mal élue avec 57,23 % des voix, loin derrière les 86,14 % des voix de Sophie Binet.

Marie Buisson, plus mal élue

Dans la foulée de cette proclamation devant le congrès, cette nouvelle CE s'est réunie pour choisir un nom. Elle a proposé au CCN la candidature de Marie Buisson. Ce n'est pas surprenant puisque, sur les 66 membres de la commission exécutive, une majorité est pro-Buisson.

Philippe Martinez quitte une CGT en perte d'influence au profit de la CFDT

Le problème est que cette dernière s'est révélée incapable d'élargir son bureau au-delà de ses partisans. Notamment parce qu'elle y a intégré une représentante de l'agroalimentaire. Cette fédération, soutien indéfectible de Philippe Martinez, a deux particularités : elle est membre de la FSM, organisation mondiale à laquelle sont affiliés nombre de syndicats de dictature (un vice-président est lié aux Mollah iraniens) ; ses dirigeants, dont plusieurs ont des liens familiaux, ont des démêlées avec la justice sur sa gestion financière.

A deux voix près

Le CCN a été saisi, dans ces conditions, de la candidature de Marie Buisson. Dans le cadre d'un vote par mandat, où sont donc pris en compte les effectifs de syndiqués pour chaque organisation, elle a été rejetée avec un score dans un mouchoir de poche puisqu'il lui aurait manqué deux voix.

La CE s'est de nouveau réunie. Au bout de quelques heures, Marie Buisson a quitté le congrès et certains disent qu'elle aurait démissionné. A 6 heures du matin, l'instance était toujours en réunion.

Certains insistaient pour rappeler l'enseignante tandis que la candidature de Céline Verzeletti, la cosecrétaire générale de l'Union fédérale des syndicats de fonctionnaires, soutenue jusqu'à présent par près de 20 fédérations, divisait. Bien qu'elle ait obtenu un score de 77,95 % des voix à la CE, elle n'apparaissait pas en mesure d'être présentée au CCN, les partisans de Marie Buisson s'y opposant catégoriquement.

La situation apparaissait donc bloquée. Marie Buisson a tenté de revenir peu avant 7 heures avec une nouvelle proposition de bureau confédéral. Sans succès. Dans les couloirs, certains évoquaient alors de nouveau la piste d'une troisième femme en la personne de Sophie Binet. La commission exécutive a fini par la désigner. Saisi, le CCN l'a élue dans la foulée.


Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
Avatar de l’utilisateur
Gayraud de Mazars
 
Message(s) : 2481
Inscription : 23 Avr 2014, 12:18


Retour vers Dans le monde du travail

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 10 invité(s)