Cette interview illustre assez bien les "nuances" qui peuvent exister au sein même de l'appareil de la CGT et notamment entre la FNIC (Fédération Nationale des Industries Chimiques) et la Confédération.
Certaines parties du discours semblent à première vue en opposition avec ce que d'autres responsables ou militants de la CGT pourraient dire, par exemple :
Attention, que ce soit bien clair dans la tête de tous : nous ne défendons absolument pas le protectionnisme à la Trump ou à la Xi Jinping. Nous ne sommes pas nationalistes.
Cette phrase ne lève pas pour autant l'ambiguïté entre un éventuel protectionnisme "à la française" et pas de protectionnisme du tout.
Quant au discours sur le nationalisme, combien de gens du PCF se disent "patriotes mais pas nationalistes"... Ce n'est donc pas si engageant que cela.
Un sel indispensable pour l’armement nucléaire et les missiles, même si on souhaite tous qu’on n’en ait pas besoin.
"On" souhaite ne pas en avoir besoin mais "on" souhaite quand même disposer d'armes au cas où ?
Donc, ne pas trop s'illusionner sur le sens de ce discours même s'il semble trancher avec "les bureaucraties syndicales et le chauvinisme ambiant".
Il reste que Serge Allègre est un militant respectable et respecté, de longue date, issu du site Michelin de Blanzy (Montceau-les-Mines). Un militant combatif, à l'image de la FNIC qui est depuis des années en pointe de certaines luttes et notamment des grèves dans les raffineries de pétrole et qui accueille / tolère en son sein certains militants d'extrême-gauche plus facilement que la Métallurgie. Ce qui ne veut pas dire pour autant avoir vu d'un bon œil l'élection d'un comité de lutte par les "Conti" en leur temps... même si vis-à-vis de l'extérieur ces divergences sont tues et que priorité est donnée au discours sur la défense des emplois et à la critique des directions patronales.