privatisation de la Poste

Message par Crockette » 17 Juil 2008, 17:02

pour le ruanda je me raviserai.

sinon pourla poste : évidemmnt le bon petit francais bien raleur s'énerve souvent après les guichetiers car il arrive de plus en plus souvent qu'en pleine après midi il soit seul ou deux avec vingt personnes en train d'attendre !!!

et alors la on voit toute la connerie du citoyen qui passe son temps devant la télé (je vous dirai pas les chaines) ou devant la radio :
"ou vous vous rendez compte j'ai un rdv etc"

pas une seule personne ne dit "et vos chefs ils attendent quoi pour embaucher"

je l'ai dit moi au guichetier il s'est contenté d'un petit sourire...


parfois c'est désespérant la connerie humaine ou plutot l'inculture de l'histoire sociale.


ma phrase n'est pas si anodine que cela : les bénéfices de la Poste explosent et quand je vois les frais postaux sur des sites comme Ebay, jeme dis que loin d'être fini les bons gros bénéfs, la mariée est bien dotée...reste à savoir avec quel groupe privée elle va se marier...
Crockette
 

Message par Crockette » 18 Juil 2008, 14:05

bon lucifer alors selon ta logique je suis un idiot ok, mais le pire ds ton raisonnement c'est qu'on se demande alors pourquoi en 2002 LE Pen est passé au second tour des présidentielles...par l'opération du saint esprit ? juste avec le vote des cadres supérieurs ? :-P

toujours en suivant ton raisonnement on se demande alors pourquoi la CGT est de plus en plus la cible de salariés qui portent des t shirt noirs avec l'inscription suivante "on veut être libre de travailler le dimanche".

toujours en suivant ton raisonnement on se demande pourquoi la majorité des ds syndicaux CGT on des problèmes avec leurs collègues...

toujours en suivant ton raisonnement pourquoi sarko a remporté largement le sélections présidentielels de 2007 ??

soit tu ne travailles plus depuis longtemps soit tu bosses ds un milieu professionnel bien au chaud...et tu es super pote avec ton chef, ya bcp de gens communsites qui sont ds ce cas...c'ets pas un reproche.

non cher camarade c'est une question taboue mais une grosse majorité des ouvriers sont à droite aujourd'hui.ni laguiller ni besancenot ni buffet le reconnaitront mais ils le savent.









Crockette
 

Message par vérité » 15 Août 2008, 14:50

BOBIGNY CENTRE DE TRI COURRIER


CGT FO SUD


La privatisation, on n’en veut pas !


Le gouvernement Sarkozy vient de confirmer, suite aux articles dans la presse, sa volonté de changer le statut de la Poste, établissement public, en société anonyme.
Bien entendu, il tente de masquer ses intentions en essayant de rassurer postiers et population : d’après lui, rien ne changerait, la Poste resterait un service public.
Il entend utiliser la transcription de la troisième directive postale européenne de mise en concurrence de la totalité du courrier pour faire voter une loi de privatisation.
Car il faut être clair et appeler un chat un chat : transformer une entreprise publique en société anonyme avec ouverture du capital et cotation en bourse, ça porte un nom et ça s’appelle une privatisation.
Et on connaît d’expérience ce qui s’est passé à France-Télécom (27% de participation de l’Etat dans le capital aujourd’hui), à EDF-GDF… La privatisation, cela signifierait la suppression de dizaines de milliers d’emplois, de milliers de bureaux de poste et de services, le démantèlement de pans entiers de la Poste, la remise en cause du statut, de la garantie de l’emploi, des régimes de retraites, des acquis sociaux…

Nous nous adressons à tous nos collègues postiers : la situation est grave.

L’unité de tous les postiers et des fédérations syndicales doit se réaliser sur nos revendications :

- sur le rejet de toute privatisation, le refus net de la transformation en société anonyme,
- sur le retour au monopole public postal (et non sur « un service public moderne et rénové ») ce qui suppose l’abrogation des directives européennes,
- sur le retour au statut de fonctionnaire plein et entier pour tous les postiers (et pas sur de vagues « garanties statutaires »),
- sur l’arrêt de tous les plans de démantèlement dans les services.


Sans attendre, nous pensons que la question de la grève nationale dans toute la Poste doit être posée dès maintenant. Pour notre part, nous y sommes prêts. Nous décidons d’informer les fédérations syndicales, tous nos collègues de notre prise de position.
vérité
 
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Message par vérité » 28 Août 2008, 17:19

Services Publics :
Il faut sauver La Poste !

Face au projet de directive européenne achevant le processus de libéralisation des services postaux et la lourde menace qu’il fait peser sur le service public, les syndicats appellent à la mobilisation le 14 novembre prochain.


Pour la Commission européenne, il s’agit de la dernière ligne droite. Le projet de directive présenté le 18 octobre par Charlie McCreevy, le commissaire au marché intérieur, doit parachever un processus lancé en 1997, au terme duquel le service du courrier sera entièrement libéralisé dans l’Union européenne. La principale disposition de ce texte sur « l’achèvement du marché intérieur des services postaux » ? L’ouverture à la concurrence du traitement et de la distribution des plis de moins de 50 grammes, dernière tranche de cette opération de dépeçage par quartiers du service public postal, à l’échelle européenne. Ce sera chose faite le 1er janvier 2009... si toutefois le projet est adopté en l’état.

Car de multiples résistances se font jour, au point de susciter l’inquiétude du commissaire McCreevy - qui n’a pas dû oublier les débats houleux que la précédente directive postale, en 2002, avait suscités. Sur le plan institutionnel, l’affrontement met schématiquement aux prises les pays d’Europe du nord contre ceux du Sud. Suède, Allemagne, Grande-Bretagne, Pays-Bas ont en effet privatisé depuis longtemps leurs services postaux, et défendent aujourd’hui les appétits de conquête de leurs champions, élevés sur les ruines du service public. A l’inverse, la France, l’Italie, la Belgique, l’Espagne, la Grèce, mais aussi la Pologne ou la Hongrie ont conservé de forts services publics postaux, auxquels ils savent leur citoyens attachés. Or n’en déplaise aux eurocrates, ni le « service universel » défini dans la directive qui garantit son application, ni son financement ne présentent de garanties de nature à rassurer tous ceux qui s’inquiètent des menaces qui pèsent sur des pans entiers de l’activité postale, jugés non rentables, comme la distribution du courrier en milieu rural. Ainsi ne seraient garantis qu’une levée et une distribution au domicile par jour, « tous les jours ouvrables et pas moins de cinq jours par semaine » - contre six jours sur sept, en France aujourd’hui. Et aucune garantie ni sur les délais de distribution, ni sur le prix du timbre. Pour ce dernier, il est seulement question d’un tarif « raisonnable », ce qui n’engage à rien. Quant aux délais, La Poste prétend qu’elle garantit de mieux en mieux le « J+1 » (distribution le lendemain du dépôt)... mais compte-tenu des heures de levées de plus en plus précoces, il serait plus honnête de reconnaître que ce délai ne cesse de s’allonger.

Quant au financement de ce service universel, il demeure dans le flou. « Fonds de compensation » abondé par les opérateurs privés et versé à l’opérateur historique en charge du service universel, passage par une procédure d’appel d’offre, ou encore versement de subventions d’Etat à l’opérateur concerné : telles seraient les solutions envisagées, la première ayant les faveurs de La Poste et de l’Etat français. Mais dans tous les cas, aucune garantie n’est apportée ni sur la longévité d’un tel dispositif, par définition anti-concurrentiel et donc fragilisé dans le cadre européen, ni sur le niveau suffisant du financement apporté. A ces craintes s’ajoutent celles sur l’emploi, qui accompagnent toute libéralisation. Ainsi, même si elle prétend aujourd’hui qu’elle ne licencie pas et qu’elle a au contraire converti « près de 15 000 contrats à temps partiel en CDI » à temps complet depuis 2005, selon son PDG Jean-Paul Bailly, La Poste maintient l’objectif de réduction de 30 % de sa masse salariale, inscrit dans le contrat de plan 2003-2010. A raison de 10 000 départs en retraite par an en moyenne, jusqu’en 2012, dont la plupart ne seront pas remplacés, cet objectif devrait être atteint. Le secteur courrier, facteurs et guichetiers, paierait le plus lourd tribut à cette saignée qui mettrait à mal la qualité du service. On comprend mieux, dans ce contexte, l’appel à la mobilisation lancé pour le 14 novembre par les fédérations CGT, CFDT, FO, SUD et CFTC de La Poste, « contre la libéralisation et pour le développement du service public postal ». Un appel qui s’adresse aussi aux usagers, aux élus, à tous ceux qui, gardant en mémoire l’exemple de la directive Bolkestein, savent que l’engagement de chacun est la condition de la défense des intérêts de tous.


http://www.laterre.fr/article.php3?id_article=144
vérité
 
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Message par charpital » 29 Août 2008, 19:45

De la lcr morlaix :

a écrit :
Mardi 22 juillet 2008
Touche pas à ma Poste
une2261.jpg


Ces derniers jours, les analystes libéraux ont pavoisé à l’annonce du possible changement de statut de La Poste. Selon eux, il était temps que le tabou de la privatisation de l’établissement public soit enfin levé. Toutefois, ces experts de mauvais augure ne prennent même pas la peine d’argumenter sur la nécessité d’une telle évolution. Il leur suffit d’asséner que la plupart des autres postes ont déjà été transformées en sociétés anonymes et de conclure leur démonstration en louant la « mue » réussie de France Telecom. Un comble ! Cette attitude, relevant plus de la méthode Coué que de l’analyse économique, n’est pas pour nous surprendre. Un examen plus sérieux des enjeux d’une privatisation donnerait, sans aucun doute, trop de grain à moudre aux défenseurs du service public.

Il y a, tout d’abord, un paradoxe chez les tenants de la privatisation. Afin de rassurer postiers et usagers, ils ne cessent de répéter qu’il n’y a pas matière à s’inquiéter, puisque l’État restera l’actionnaire majoritaire. Mais si l’introduction de capitaux privés était un acte vertueux, créant les conditions de développement d’une entreprise au service des populations, pourquoi faudrait-il s’inquiéter de la perte de contrôle de l’État ?

Au-delà des aspects financiers évidents, la transformation de l’entreprise publique en société anonyme est aussi d’ordre idéologique. Pour les libéraux, son statut actuel représente un frein à l’évolution, qui est malheureusement en marche depuis plusieurs années, à travers la libéralisation du courrier, la marchandisation des activités des bureaux de poste et la création de La Banque postale. Ces évolutions ont déjà des conséquences très concrètes dans notre vie quotidienne.

Ainsi, le nombre de bureaux de poste a fortement décru, plus de 5 000 des 17 000 bureaux ayant été transformés en agences postales communales ou en relais postes chez les commerçants, où seulement quelques opérations primaires sont réalisables. De plus, dans 8 000 autres bureaux, les horaires ont été réduits. Tout autant que les zones rurales, les quartiers populaires sont les victimes de cette évolution. En effet, les réductions d’ouverture dans ces bureaux ont comme conséquence directe une baisse de la qualité de service et d’accueil. Mais dans les pays où la poste est privatisée, la situation est encore beaucoup plus désastreuse. Au Royaume-Uni, par exemple, la poste détient, directement, seulement 3 % des « points de contact » et leur nombre devrait encore diminuer dans les prochaines semaines.

Cette raréfaction de la présence territoriale télescope également l’accessibilité bancaire. Pourtant, avec plus de 1 million d’exclus du système bancaire, cette activité est vitale. Évidemment, une privatisation de l’établissement public, combinée à la banalisation du Livret A, remettrait totalement en cause le rôle joué par La Poste. Ce rôle est d’autant plus important que les parlementaires ont avalisé la fin des missions d’intérêt général des caisses d’épargne de l’Écureuil.

En ce qui concerne le courrier, les conséquences directes peuvent apparaître moins évidentes, il n’en reste pas moins qu’elles seraient bien réelles, avec la facturation des activités aujourd’hui gratuites. Par exemple, en Suède, le courrier est déposé dans des relais, la distribution au domicile est devenue un service payant. La fin de la péréquation tarifaire défavoriserait les habitants des zones les moins rentables, c’est-à-dire que ce serait une nouvelle fois à celles et ceux qui ont le plus besoin de service public de passer à la caisse.

Socialement, les conséquences seraient également dramatiques pour les salariés des entreprises de ce secteur. Déjà, depuis le début du processus de libéralisation du courrier, 300 000 emplois ont été détruits en Europe. Cette période a également connu un énorme développement du temps partiel. Au Pays-Bas, par exemple, ce type d’emploi est la norme, y compris chez l’opérateur historique, TNT. C’est pourtant un opérateur de référence pour les autres dirigeants du secteur et pour les gouvernements !

Aujourd’hui, le président de La Poste tente de rassurer les postiers et leurs syndicats en leur consentant des garanties sociales élevées. Il se moque du monde ! Pour s’en convaincre, il suffit de rappeler le débat qui a eu lieu en Allemagne. La création d’un salaire minimum à 9,50 euros de l’heure a fait sortir les tenants de la libre concurrence de leurs gonds. Cette pratique serait un frein à l’entrée sur le marché de nouveaux opérateurs, l’obligation de payer un salaire minimum ne garantissant pas un taux de rentabilité suffisant !

Socialement, les populations et les salariés ont tout à perdre de la privatisation de La Poste. Dès maintenant, il s’agit de travailler à l’élaboration d’initiatives unificatrices. Lors de la fermeture de bureaux, cette unité a déjà été possible dans un nombre significatif de localités, le plus souvent dans des petites communes. Au vu des enjeux, ce mouvement doit se nationaliser.


et l'interview d'Olivier

a écrit :La Poste : interview d’Olivier Besancenot

Interview fait par Stéphane Alliès, site Médiapart (http://www.mediapart.fr)

Que vous inspire l’annonce de la transformation de La Poste en société anonyme ?

On le pressentait, on était déjà dans un processus de privatisation depuis plusieurs mois. La Poste fonctionne déjà par bien des aspects comme une entreprise privée. On nous demande de faire du chiffre et du rendement, on appelle désormais son receveur "manager" et on ne parle surtout plus "d’usager" mais "de client"...

Ça n’enlève rien à la violence de l’annonce de l’ouverture du capital, qui n’est rien d’autre qu’une privatisation déguisée, sous couvert d’une adaptation législative à la directive européenne qui devrait entrer en vigueur au premier semestre 2009. C’est une vraie déclaration de guerre, et notre riposte doit être à la hauteur.

Mais comment échapper aux contraintes imposées par une directive européenne ?

Les organisations syndicales demandent depuis longtemps la réalisation d’études d’impact sur le bilan des libéralisations de services publics en cours. Ce bilan est catastrophique en Europe. On se rend compte que ça ne fonctionne pas et que ça ne satisfait que quelques actionnaires au détriment des usagers.

Ça s’est partout concrétisé par des dizaines de milliers de suppressions d’emplois, mais aussi pas une augmentation de tarif. En Suède, la privatisation de la poste a entraîné la suppression de 25% des effectifs et 70% d’augmentation des tarifs. Aujourd’hui, l’action de la Deutsche Post se casse la gueule.

Comment aller contre ?

En plus de ne pas marcher, c’est une stratégie complètement hypocrite. Ce n’est pas une loi invisible du marché qui s’abat sur l’Europe, mais des décisions purement politiques. En France, La Poste est concurrencée par de nombreuses entreprises publiques ou ex-entreprises publiques qui se déguisent en opérateurs privés à l’étranger. Derrière DHL, il y a la poste allemande. Et La Poste fait exactement la même chose hors de France. Cela signifie qu’on pourrait très bien, par le biais d’une nouvelle directive courageuse, envisager une coordination des divers acteurs publics de l’Union pour mettre en œuvre un service public postal européen.

« Rabais de service public »

Comment voyez-vous l’opposition à cette réforme ?

Il va se nouer dans les prochains jours toute une série de contacts pour mener à bien une reconquête globale de tous les services publics menacés de privatisation. Pour parler clairement, les postiers seuls n’arriveront pas à s’opposer, mais auront besoin d’une convergence avec la population et du combat des élus des petites communes et des quartiers populaires, car ce sont eux qui sont dans le collimateur.

Sur les 12.000 bureaux de postes qui fonctionnent à plein aujourd’hui, il est évident qu’il y en aura la moitié qui seront fermés. Enfin, on a besoin de faire aussi converger ce combat avec celui engagé contre la privatisation du service public hospitalier. On doit être capable de mener cette grande lutte de défense des services publics, et même de l’étendre à des domaines comme le quatrième âge, la petite enfance ou la gestion de l’eau.

Ni la poste ni la santé ne doivent être cotées en bourse. Car il va y avoir des conséquences très concrètes pour les usagers. Par exemple, la péréquation tarifaire n’aura plus lieu d’être, puisque d’un point de vue rentable, c’est complètement absurde.

Les engagements pris dans le cadre du contrat de service public signé par La Poste et l’Etat d’ici un mois ne vous semblent pas suffisants ?

[Pour mémoire, assurer le courrier 6 jours sur sept, assurer la continuité territoriale du service public, garantir l’accessibilité bancaire, assurer le maintien du statut de fonctionnaire]

Il s’agit là du "service universel" tel qu’il est défini par l’Europe, mais qui n’est rien d’autre en réalité qu’un rabais de service public, le minimum de prestations. En réalité, on aura un système à deux vitesses, avec d’un côté la Banque postale qui sera « la banque des pauvres », et de l’autre une organisation de placements financiers.

Tout ça n’est qu’un grand bluff. Aujourd’hui, il y a des "opérateurs" qui font exactement le même boulot que moi, qui sont habillés exactement comme moi avec le même vélo, mais qui travaillent pour Adrexo. En fait, on sera bientôt autant à faire le même boulot, mais dans plusieurs entreprises différentes. Et sous la règle du moins-disant social.

Que pensez-vous de la proposition avancée par certains sénateurs de réorganiser les postes en "guichet unique allant au-delà des services postaux" dans les campagnes ?

Je n’ai pas lu dans le détail ce type de proposition. Mais c’est aussi d’une hypocrisie totale. Les postiers n’ont pas attendu les sénateurs pour apporter de l’argent, du pain ou des paquets de cigarettes aux usagers, notamment les personnes âgées. Et certains se font même sanctionner pour ça, comme dans la Creuse. Mais lors de la canicule, on a utilisé les postiers pour faire du recensement de "petits vieux". Et cette prestation était facturée par La Poste auprès des collectivités territoriales.

Derrière cette question de la polyvalence, on va demander aux commerçants d’assurer le travail d’un bureau de poste dans les endroits où il sera fermé. Je n’ai rien contre les commerçants, mais ils n’assureront pas des prestations comme le suivi du courrier ou les retraits bancaires. Et puis, sans en faire des tartines, on prête un serment de probité et on ne divulguera jamais le fait qu’un tel est abonné à Playboy ou un autre à Rouge ! Idem pour le secret bancaire.

« L’intéressement, c’est de la carotte »

En tant que postier, quel regard portez-vous sur l’évolution des dernières années ?

J’y suis rentré il y a pratiquement 10 ans, et c’est déjà le jour et la nuit. Un exemple tout bête : à mon arrivée, on accompagnait un titulaire pour faire deux à trois jours de "doublure", afin d’apprendre le métier, de savoir où sont les boîtes aux lettres… Cela n’existe plus et, pire, on demande aujourd’hui à des "rouleurs", c’est-à-dire des remplaçants, de faire des tournées "à découvert", c’est-à-dire qui ne sont pas assurées par manque de personnel depuis une semaine, sans aucune journée de "doublure"…

Aujourd’hui, il y a des "rouleurs" qui embauchent à 6h et qui reviennent à 16 heures et quand ils voient leurs payes à la fin du mois, ils démissionnent. Et puis je vois aussi les prestations qu’on n’assure plus. Le "J+1", c’est-à-dire la certitude de recevoir son courrier le lendemain du jour où il a été posté, n’est plus garanti. Car il n’y a plus assez d’employés et qu’on a fermé la moitié des centres de tri, pour les "reconcentrer".

A l’intérieur de la boîte, on a établi des priorités. Le "cedex", c’est-à-dire les entreprises, passe en premier, devant le "ménage", c’est-à-dire les particuliers, et "l’import", c’est-à-dire l’étranger.

Qu’attendez-vous du PS sur cette mobilisation ?

On va déjà les écouter, pour savoir ce qu’ils ont à dire sur le sujet. C’est évidemment une mobilisation de toute la gauche sociale. Mais je pense que c’est par le bas que ça va prendre, au niveau des maires de milieux ruraux, au-delà de la gauche. On a tous les ingrédients pour avoir un mouvement populaire, pas que de salariés, qui peut même aller jusqu’à la désobéissance. Si l’Etat s’entête à enlever les services publics à certains, pourquoi paieraient-ils des impôts pour les financer ?

Il est évoqué dans la réforme des mécanismes d’intéressements des salariés. Dans certaines réunions du NPA, on a vu des oreilles attentives à ce type de propositions, comme "réappropriation de l’entreprise". Qu’en pensez-vous ?

C’est une carotte qui développe les inégalités de salaires entre les gens. Les professions les mieux rémunérées en profitent plus et plus vite que les autres au sein d’une entreprise. Et c’est un moyen de ne pas augmenter les salaires. C’est vrai que c’est enveloppé d’une reprise de notre discours sur le partage des gains.

Que répondez-vous à Sarkozy quand il déclare qu’on « n’entend même plus les grèves » ?

Que ça sent bon l’arrogance de classe. Cela revient à dire : « Je vous marche dessus, je vous le dis bien en face et je vais continuer à le faire. » Mais peut-être qu’il surestime un peu trop son rapport de force. Quand on commence à parler fort, ce n’est pas forcément une preuve de force. Pour le gouvernement, le plus gros n’est pas derrière, mais devant lui.
charpital
 
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Message par charpital » 29 Août 2008, 21:15

a écrit : Transformation de la Poste en société anonyme : Olivier Besancenot dénonce une "privatisation" programmée

AP | 29.08.2008 | 21:04.

Le changement de statut programmé de La Poste, annoncé la veille par son président, va faire perdre à l’entreprise son caractère public avec "l’ouverture du capital en perspective, c’est-à-dire la privatisation", a dénoncé vendredi le porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) Olivier Besancenot.

"Le gouvernement s’est inscrit dans une logique de libéralisation et d’application de la directive européenne de mise en concurrence totale des activités de marché postal", déplore-t-il dans un entretien publié vendredi sur le site Internet du "Point".

"Les bénéfices dégagés par La Poste ces dernières années ne seront pas investis sous forme de salaires ni en qualité de services, mais au profit de quelques actionnaires", estime M. Besancenot, lui-même salarié de La Poste.

"On sait maintenant que dans les pays où les libéralisations et privatisations ont été enclenchées, ça a un coût social énorme", note-t-il. "Des dizaines de milliers de suppressions d’emploi ont eu lieu à l’échelle européenne. Ça entraîne aussi une augmentation des tarifs", souligne l’ancien candidat à l’élection présidentielle.

"On milite sur le terrain pour qu’un mouvement populaire voie le jour, car celle des salariés de La Poste ne suffira pas", selon M. Besancenot. La "bonne solution", est de "combiner un mouvement qui rassemble les salariés, les usagers et les élus", estime-t-il. AP

Interview d’Olivier Besancenot au Point.fr

Lepoint.fr : Le gouvernement réaffirme qu’il ne veut pas toucher au caractère public de La Poste. Cette mise au point vous rassure-t-elle ?

Olivier Besancenot : Bien sûr que non ! Le gouvernement s’est inscrit dans une logique de libéralisation et d’application de la directive européenne de mise en concurrence totale des activités de marché postales. C’est l’ouverture du capital en perspective, c’est-à-dire la privatisation. Concrètement, les bénéfices dégagés par La Poste ces dernières années ne seront pas investis sous forme de salaires ni en qualité de services, mais au profit de quelques actionnaires qui vont aller jouer tout cela au "casino de la bourse" pour éventuellement gagner de l’argent - voire en perdre, dans le contexte de crise financière internationale.

Lepoint.fr : Le gouvernement peut-il faire autrement que de permettre à La Poste de changer de statut et d’ouvrir son capital afin de faire face à l’ouverture totale à la concurrence du marché en 2011 prévue par cette directive européenne ?

O. B. : Une directive européenne ne vient pas dans le dos des gouvernements ! Elle a été adoptée sur la base d’un mandat donné par une réunion du Conseil des ministres européen. C’est donc bien les gouvernements nationaux, y compris le nôtre, de gauche soi-disant, qui ont, à l’époque, mandaté la Commission pour libéraliser La Poste. Ce qu’un gouvernement demande de faire, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas revenir dessus ensuite. On ne sortirait pas de l’Europe pour autant, d’autant plus qu’il y a une alternative pour un service public européen : on pourrait imaginer une coopération immédiate de tous les opérateurs publics pour faire un premier pas vers un service public postal européen.

Lepoint.fr : Justement, un contrat de service public strict a été signé par La Poste et le gouvernement pour la période 2008-2012...

O. B. : Le cahier des charges strict signé avec La Poste, on le connaît trop bien, ça n’empêche pas des centaines de bureaux de fermer, que ce soit dans les zones rurales ou les quartiers populaires. De nombreuses prestations assurées par les bureaux de poste ne le seront pas par un petit commerçant ! Le cahier des charges signé par le gouvernement, c’est une grande déclaration de principes qui n’a strictement rien à voir avec ce qu’on vit tous les jours. Des études d’impact ont été commandées par le Parlement européen à plusieurs reprises : on sait maintenant que dans les pays où les libéralisations et privatisations ont été enclenchées, ça a un coût social énorme. Des dizaines de milliers de suppressions d’emploi ont eu lieu à l’échelle européenne. Ça entraîne aussi une augmentation des tarifs. En Suède, la libéralisation s’est conclue par 25 % d’effectifs en moins et 70 % d’augmentation des tarifs. Même les plus libéraux sont en train de revenir sur leur jugement, car le prix de l’action de la poste allemande est en train de s’effondrer.

Lepoint.fr : Comment comptez-vous vous opposer à ce que vous appelez la "privatisation" de La Poste ?

O. B. : Une journée de grève se profile. Tout cela va être discuté par les organisations syndicales. Nous, on milite sur le terrain pour qu’un mouvement populaire voie le jour, car celle des salariés de La Poste ne suffira pas. La bonne solution, c’est de combiner un mouvement qui rassemble les salariés, les usagers et les élus.
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Message par vérité » 02 Sep 2008, 10:34

la directive postale: est ce que oui ou non, pour contrer la privatisation, le monopole, public postal doit il impérativement être rétabli? oui ou non, ce monopole public a t-il été brisé par la directive européenne 97/67/CE du 15 décembre 1997 (gouvernement de "gauche")?
Oui ou non, faut il dès lors en exiger l'abrogation, ainsi que des décrets et lois qui en ont été la transposition?

Sachant que: ""les directives lie tout état membre destinataire quant au résultat à atteindre, tout en laissant aux instances nationales la compétence quant à la forme et aux moyens. La décision est obligatoire dans tous ces éléments pour les destinataires qu'elle désigne."
Article 249 du traité d'Amsterdam."

"Pour France Telecom: directives 2002/22/CE. La contrainte a été pour l'essentiel législative et réglementaire. Le système reposait et repose encore sur l'imposition d'une règle par l'État français ou l'Union européenne. Des encadrements économiques lourds ont été mis en place par le réglementeur (validation des tarifs d'interconnexion, validation des offres tarifaires proposées par France Télécom pour s'assurer que la société ne bénéficie pas d'avantage lié à sa position dominante sur le marché). Un contrôle du strict respect de la règle (entre autre par dénonciation des concurrents) est en place et a conduit France Télécom a être condamnée à plusieurs reprises à de lourdes amendes pour entrave à la libre concurrence."
"Remboursement des aides versées à France Télécom ? : la Commission européenne a annoncé, le 20/07/2004, que France Télécom a bénéficié d'un avantage concurrentiel violant les règles du droit communautaire de la concurrence. Est en cause le régime dérogatoire à la taxe professionnelle dont France Télécom a bénéficié jusque fin 2002, et qui représente selon les calculs de la Commission, une aide de l'ordre de 800 millions à 1,1 milliards d'euros (plus intérêts). Ce régime de faveur est assimilé à une aide d'état incompatible avec les règles communautaires de concurrence. Par conséquent, France Télécom devra rembourser l'équivalent de cette aide à l'état français."

"1er janvier 2001
Télécommunications. Ouverture totale de la concurrence sur le marché européen et français des télécommunications avec la fin du dernier monopole de fait de France Télécom sur le réseau local et l’accès à l’abonné. "

"Télécommunications. Publication par la Commission européenne des directives du « paquet télécom ». "

"Télécommunications. Promulgation de la loi relative aux obligations de service public des télécommunications et à France Télécom. Cette loi adapte les obligations de service public des télécommunications aux nouvelles règles communautaires fixées par la directive européenne « service universel ». Les missions de service universel seront à l’avenir attribuées à l’issue d’une procédure d’appel à candidatures. Le statut des fonctionnaires de France Télécom est maintenu. La loi rend juridiquement possible une évolution du capital de France Télécom. "

"Télécommunications. Aides d’État. La Commission européenne exige que France Télécom rembourse à l’État une aide évaluée entre 1,2 et 1,7 milliard d’euros (intérêts compris), représentant un avantage lié à la taxe professionnelle dont France Télécom a bénéficié jusqu’en 2002, mais renonce à exiger un remboursement pour la mise à disposition, par l’État, d’une ligne de crédit de 9 milliards d’euros en 2002 (crédit non utilisé) et pour son soutien verbal à l’entreprise."

"Télécommunications. Communiqué du ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie sur la cession de 10,85% du capital de France Télécom, ramenant la participation de l’État à 42,25% du capital de l’opérateur. Cette opération va rapporter à l’État 5,1 milliards d’euros et doit permettre de réduire la dette publique. "

"Présentation du projet de loi ratifiant l’ordonnance du 17 juin 2004 sur les contrats de partenariat public-privé. Cette ordonnance institue des contrats de partenariat qui sont, aux côtés des marchés publics et des délégations de service public, une nouvelle forme d’association de l’entreprise privée aux investissements et à l’exploitation d’équipements ou de services publics. Le même jour, présentation du projet de loi ratifiant l’ordonnance du 17 juin 2004 portant modification de la loi du 12 juillet 1985 relative à la maîtrise d’ouvrage publique et à ses rapports avec la maîtrise d’œuvre privée. "

"Télécommunications. Avis favorable de l’Autorité de régulation des télécommunications à la nouvelle politique tarifaire de France Télécom. L’opérateur prévoit une augmentation du prix de l’abonnement au téléphone fixe de 23 % d’ici à 2008 en contrepartie d’une baisse d’au moins 26 % du tarif de ses communications. "..........

Appliqué par la "gauche" comme par la droite.
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