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Message Publié : 07 Mai 2009, 12:42
par jeug
Dans le journal LO de cette semaine, je découvre que les actionnaires peuvent toucher des dividendes sans que l'entreprise ait fait de bénéfices.
CAC 40 : 35 milliards de dividendes
Quelqu'un peut-il nous en dire plus sur le tour de passe-passe svp ?
Parce que normalement, les dividendes c'est le reversement aux actionnaires d'une partie des bénéfices. Alors certes, le montant est décidé par le CA, mais si le bénéfice est nul ou négatif, je ne vois pas bien...

Message Publié : 07 Mai 2009, 13:16
par redsamourai
ben l'entreprise peut très bien puiser dans ses réserves de trésoreries pour verser des dividendes quand même non? et le faire d'autres manières aussi...

de toutes façons je ne crois pas qu'il y ait de règles contraignantes là-dessus ;)

font ce qu'ils veulent quoi.

Message Publié : 07 Mai 2009, 13:19
par redsamourai
:33: après ça n'est ptet pas le moyen le plus courant... pour ma part je n'ai pas encore lu l'article en question [nan pas tapper: je vais le faire avant demain, promis :secret: ], il y a peut-être moyen de faire des recherches cas par cas...

Message Publié : 07 Mai 2009, 13:42
par jeug
Je me place du point de vue comptable, légal. Je croyais que le versement des dividendes c'était un des usages des bénéfices, à partir du bilan annuel. Et que donc, si pas de bénéf, pas possible de distribuer des dividendes.
Mais ça doit être plus compliqué.

Message Publié : 07 Mai 2009, 20:19
par Groza
Il semble que cela ne soit pas nouveau. Lorsque l'économie capitaliste est en crise, les capitalistes sont plus individualistes que jamais et cherchent soit à récupérer leurs capitaux perdus soit à continuer à s'enrichir. Au détriment, bien sur, de la classe ouvrière mais aussi, parfois, du fonctionnement même de leur économie et de leurs entreprises.

J'illustre mes propos par un extrait d'un article de la LDC d'octobre 2008 :


(Etats-Unis - Le New Deal de Roosevelt : le sauvetage du grand capital par l'Etat a écrit :L’effondrement de l’économie 
[...] Lorsque Roosevelt prit ses fonctions de président le 4 mars 1933, il prononça ces mots devenus célèbres : « La seule chose que nous ayons à craindre, c’est la peur elle-même ». 
Et de fait, il y avait de quoi avoir peur. Le krach de la Bourse d’octobre 1929 avait fait éclater une crise économique sans précédent. En trois ans, les actions avaient perdu 83 % de leur valeur maximum. Les énormes montants de valeurs fictives qui s’étaient accumulés lors de la bulle spéculative des années 20 s’étaient évaporés, engendrant ainsi une crise générale de liquidité, réduisant considérablement l’accès au crédit pour les entreprises. Ces dernières ne pouvaient plus payer leurs factures et les salaires. La production s’effondra et les faillites se multiplièrent brutalement. L’ensemble du système financier commençait à s’effondrer, entraînant avec lui les activités de production dans un cercle vicieux qui s’alimentait de lui-même. 
La dépression s’étendit à travers tous les États-Unis et se propagea sur le plan international car les États-Unis étaient déjà le centre de l’économie mondiale. La chute économique eut un impact exceptionnel. Entre 1929 et 1933, le Produit National Brut des États-Unis déclina de 33 % ; les investissements de 89 % ; la valeur des constructions résidentielles de 75 % ; la production de fer et d’acier de 59 % ; et la production automobile de 65 %. 
Les entreprises avaient réalisé près de dix milliards de profits en 1928. En 1932, elles enregistraient des pertes nettes de plus de trois milliards de dollars. Les petites entreprises furent les plus durement touchées. Plus les entreprises étaient importantes, plus grandes étaient leurs chances de faire tout de même un profit, bien que souvent moins élevé qu’avant la Grande Dépression. 
Au milieu de cet effondrement, la classe capitaliste se protégeait des conséquences de la crise de son propre système. Au cours des quatre premières années de la Dépression, les sociétés payèrent 17 milliards de plus en dividendes que ce qu’elles avaient réalisé comme profit après impôts. C’est-à-dire qu’elles vidaient les sociétés de leurs actifs et affaiblissaient la santé financière de leurs entreprises. Les capitalistes utilisèrent leur contrôle sur les sociétés pour les cannibaliser. [...]


Message Publié : 11 Mai 2009, 20:29
par zejarda
(jeug @ jeudi 7 mai 2009 à 13:42 a écrit : Je me place du point de vue comptable, légal. Je croyais que le versement des dividendes c'était un des usages des bénéfices, à partir du bilan annuel. Et que donc, si pas de bénéf, pas possible de distribuer des dividendes.

tu confonds pas dividende et participation?

Parce que la participation n'est possible que si il y a bénéfice.

Message Publié : 12 Mai 2009, 07:45
par jeug
Non, je ne confonds pas. La participation, c'est pas pour les actionnaires !
J'ai appris à l'école, mais ç'a du changer depuis ( :sleep: ), que les dividendes sont une répartition des bénéfices.

Message Publié : 12 Mai 2009, 08:24
par Dorvek
"En économie, le dividende d'une action est un versement d'argent aux actionnaires d'un montant identique pour chaque action détenue, prélevé sur le bénéfice net ou sur les réserves de la société."

Wikipedia

Message Publié : 12 Mai 2009, 08:26
par Lao She
Sur la question de la ditribution de dividendes supérieurs aux bénéfices relire l'article de la LDC N°119 - "États-Unis. Automobile : une attaque en règle qui vise l’ensemble de la classe ouvrière" http://www.lutte-ouvriere.org/spip.php?article1274

extrait : ... Pendant des décennies les entreprises de l’automobile ont fait des profits énormes, mais elles en ont distribué plus qu’elles n’en avaient. Même leur bilan truqué le montre. Lorsque Ford a réalisé 23,8 milliards de profit, entre 1996 et 2007, il a payé 19,2 milliards de dollars en dividendes et a utilisé encore au moins 10 milliards pour racheter ses actions. En d’autres termes, Ford a versé 29,2 milliards aux principaux investisseurs, y compris la famille Ford, soit 5,4 milliards de dollars de plus qu’il n’avait fait de bénéfice.