Sarkozy et les syndicats

Message par Vérié » 11 Nov 2009, 18:54

a écrit : Agence Reuters
Face à la crise, Nicolas Sarkozy mise sur les syndicats

Par Reuters, publié le 04/11/2009 à 14:

PARIS - Face à la crise et à la montée du chômage en France, Nicolas Sarkozy mise sur les relations inédites qu'il a établies avec les grandes centrales syndicales pour désamorcer les tensions sociales.

Face à la crise et à la montée du chômage en France, Nicolas Sarkozy mise sur les relations inédites qu'il a établies avec les grandes centrales syndicales pour désamorcer les tensions sociales. (Reuters/Vincent Kessler)
Dans ce domaine comme dans beaucoup d'autres, l'Elysée est devenu le centre névralgique du processus de décision, sous la houlette du très influent conseiller social du chef de l'Etat, Raymond Soubie (voir portrait ).
Rompant avec les habitudes de ses prédécesseurs, le président avait reçu les partenaires sociaux dès les premiers jours de son quinquennat, en mai 2007, pour leur proposer de les associer à l'élaboration d'une série de réformes.
Il a multiplié depuis les rencontres avec les dirigeants de la CFDT, de la CGT, de FO, de la CFE-CGC et de la CFTC, séparément, ensemble ou lors de sommets sociaux.
"On n'a jamais vu un président de la République consulter aussi souvent les organisations syndicales en France", souligne Guy Groux, du centre de recherches politiques de l'Institut de sciences politiques de Paris, le Cevipof.
"Il y a une sorte de désacralisation des rapports entre le président de la République et les directions syndicales, ce qui est incontestablement nouveau", ajoute-t-il.
Les responsables syndicaux font état d'échanges "directs" et "sans protocole" avec Nicolas Sarkozy.
Dans un livre qui lui a valu d'être un temps en froid avec l'Elysée, le patron de la CFDT, François Chérèque, raconte les tentatives du chef de l'Etat d'établir une connivence, lors de déjeuners au restaurant ou à sa résidence de la Lanterne.
RAPPROCHEMENT AVEC LA CGT
Mais c'est sans doute avec le leader de la CGT, Bernard Thibault, que Nicolas Sarkozy appelle par son prénom, selon un ministre, que le rapprochement a été le plus spectaculaire.
"Il y a toujours des relations très confiantes avec la CFDT. Mais on a instauré pour la première fois des relations de même nature avec la CGT", explique Raymond Soubie.
Quand ce n'est pas avec Nicolas Sarkozy, c'est avec son conseiller social que les dirigeants syndicaux traitent.
Ce dialogue continu n'a pas empêché le bras de fer de fin 2007 sur la réforme des régimes spéciaux de retraite ou les accusations de trahison de la parole gouvernementale lors de celle de la semaine de 35 heures, début 2008.
Mais à mi-mandat, s'il y a un front sur lequel Nicolas Sarkozy semble pour le moment gagner son pari, c'est celui-là.
Les dirigeants des grandes centrales syndicales disent certes ne pas être "dupes" de ce qui participe à leurs yeux de la stratégie de communication du chef de l'Etat.
Ils n'en apprécient pas moins qu'il ait repris l'idée de la CFDT d'un Fonds d'investissement social, celle de la CGT d'états généraux de l'industrie, ou obtenu que l'Organisation mondiale du travail soit désormais invitée aux sommets du G20.
Les syndicats ont aussi été associés à la mise en oeuvre de l'extension du chômage partiel, pour éviter les plans sociaux, ou au traitement local des restructurations industrielles.
Quitte à crier à la récupération en faisant valoir qu'ils n'ont pas attendu le gouvernement pour signer des accords de chômage partiel dans des entreprises touchées par la crise.
PLUS DURE SERA LA SORTIE DE CRISE
La CGT n'a dit mot lors de la désignation du patron de Veolia Henri Proglio pour prendre la tête d'EDF, si ce n'est pour espérer que son arrivée permettra d'assainir le climat social dans l'entreprise.
Le fait qu'Henri Proglio ait de bonnes relations avec les syndicats a été "un élément" de la décision, confirme l'Elysée.
Les grandes centrales ont-elles indirectement rendu service au chef de l'Etat en canalisant l'expression des salariés lors des journées de manifestations de janvier, mars et mai ?
Une thèse rejetée par François Chérèque : "Je sais très bien que certains essayent de distiller l'idée dans l'opinion qu'on aurait organisé des manifestations pour empêcher les gens de se révolter. C'est une galéjade", a-t-il dit à Reuters.
Le président de la CFE-CGC, Bernard Van Craeynest, n'est cependant pas loin de penser qu'il y a "une forme de cogestion des risques d'explosion liés à la crise".
Raymond Soubie se félicite, lui, de ce que les syndicats aient eu "depuis le début de la crise un comportement totalement responsable" et qu'ils aient "condamné les extrémistes".
"Il faut comprendre que les syndicats ont besoin d'occuper le terrain contestataire. C'est une de leurs missions et s'ils ne l'occupaient pas, d'autres le feraient", souligne-t-il.
L'Elysée et la plupart des dirigeants syndicaux n'en récusent pas moins toute idée de "cogestion", terme qui renvoie aux relations entre patronat et syndicats allemands et reste tabou dans le monde syndical français, où il est associé à celle de compromission avec le pouvoir politique.
Tous s'accordent en tout cas à prédire une sortie de crise plus dure à gérer pour le chef de l'Etat que la crise elle-même.
Nicolas Sarkozy "en est conscient, j'en ai discuté avec lui", souligne le secrétaire général de FO Jean-Claude Mailly, dont le témoignage recoupe celui d'autres dirigeants.
"La crise calme les ardeurs et il y a en France un système d'amortisseurs sociaux qui fonctionne", estime pour sa part un ministre. "Mais quand les bonus flamberont et quand la bourse remontera, les syndicats retrouveront leur vigueur."
Vérié
 
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Message par Cornulier » 11 Nov 2009, 19:40

(Vérié @ mercredi 11 novembre 2009 à 18:54 a écrit :
a écrit :

Mais c'est sans doute avec le leader de la CGT, Bernard Thibault, que Nicolas Sarkozy appelle par son prénom







:blink:
Cornulier
 
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Message par quijote » 12 Nov 2009, 11:46

Thibaut mérite bien l 'appréciation que Xavier Mathieu qui n 'a pas la langue dans sa poche a porté sur lui
quijote
 
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Message par Crockette » 16 Nov 2009, 20:43

les bigs chefs de la CGT demandent aux adhérents militants d'être neutre politiquement...de ne pas faire de politique dans les commissions afin d'ouvrir la CGT à des personnes de tout horizon...la CGT devient la pâle copie de la CFDT, un syndicat sans aucune valeur ou idée, tout juste bon a faire la serpière du capitalisme.

et eux au sommet de la CGT pendant ce temps là ils font tout (y compris de la politique) sauf du syndicalisme :
- défendre la démocratie ds les boites
- se battre pour de meilleures conditions d etravail
- interdire les licenciements

je sais maintenant pourquoi la CGT ne dit mot sur les entretiens individuels d'évaluation, la flexibilité des plannings, l'annualisation du temps de travail, les plafonds des 48h hebdo crevés, le travail au forfait, le shoraires en coupé sur 13 heures etc.
la CGT s'occupe de sa flexsécurité d'ailleurs, les grands esprits THIBAULT PARISOT CHEREQUE SARKOZY vont se rencontrer sur un superbe concept encore pour rouler ds la farine les travailleurs...

qu'est ce que je m'achèterai bien une citroen C6 grand luxe avec chauffeur personnel... ;) encore un point commun entre Sarkosy et Thibault je crois.
Crockette
 

Message par com_71 » 16 Nov 2009, 22:00

(Crockette @ lundi 16 novembre 2009 à 20:43 a écrit : les bigs chefs de la CGT demandent aux adhérents militants d'être neutre politiquement...

De manière nettement moins expéditive qu'il y 40 ans. Faut dire qu'à l'époque ils ne connaissaient pas encore la crise des vocations... :roll:
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par artza » 17 Nov 2009, 08:50

(Vérié @ mercredi 11 novembre 2009 à 18:54 a écrit :"Mais quand les bonus flamberont et quand la bourse remontera, les syndicats retrouveront leur vigueur."

Rien n'est moins sûr.

En tout cas ce n'est pas démontré par le passé.
Prenons la France, les fameuses trente glorieuses n'ont pas suscitées une grande combativité des syndicats.
Les grandes grèves ne sont pas le fruit du travail préparatoire des confédérations qui d'autre part ont oeuvré à limiter les mouvement en 1953, en 1956...

Et puis toutes les années De Gaulle 58-68 ou pour la CGT et le PC, à l'époque c'était la même chose, la même politique servie par les mêmes hommes sous des casaques différentes, il ne fallait pas bouger une oreille pour ne pas provoquer la "répression du pouvoir fort".
La CFTC suivait le train en offrant un visage plus "ouvert" c'est à dire en fait plus adapté aux préjugés réactionnaires, méfiance de la politique et FO dénonçait la "colonisation communiste" en fréquentant assidument Matignon et l'Elysée.

Les propos du "ministre" ne sont pas innocents.
Il tient à valoriser pour les utiliser encore à l'avenir ses partenaires.
artza
 
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Message par Vérié » 17 Nov 2009, 09:22

a écrit :
(Vérié @ mercredi 11 novembre 2009 à 18:54)
"Mais quand les bonus flamberont et quand la bourse remontera, les syndicats retrouveront leur vigueur."

Euh... Ca n'est pas moi qui ai dit cela, mais le journaliste de Reuters...
Et, pour une fois, Artza, nous sommes bien d 'accord.
Vérié
 
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Message par Crockette » 17 Nov 2009, 09:54

la CFTC a toujours été un syndicat classé à droite de nbeuses personnalités ont fait du "syndicalisme" CFTC avant de devenir sénateur ou maire à l'UMP ou au rpr ou à l'udf par exemple.

pour FO son histoire est qu'elle a été sponsorisée un momment par la CIA avec la bénédiction de De gaulle, pour contrer l'influence du PCF...dans la CGT.

ses actions les plus éclatantes ont eu lieu sur Marseille ou FO avait balayé la CGT dans toutes les administrations pratiquement et les grosses boites de la région.


Crockette
 

Message par artza » 17 Nov 2009, 10:04

(Vérié @ mardi 17 novembre 2009 à 09:22 a écrit :
a écrit :
(Vérié @ mercredi 11 novembre 2009 à 18:54)
"Mais quand les bonus flamberont et quand la bourse remontera, les syndicats retrouveront leur vigueur."

Euh... Ca n'est pas moi qui ai dit cela, mais le journaliste de Reuters...
Et, pour une fois, Artza, nous sommes bien d 'accord.

OK.

C'est le problème d'une citation dans une citation, que je manipule peut-être mal.

J'avais bien lu que ce propos n'était pas le tien, mais celui du "ministre" (cité par le journaliste de Reuters) comme je l'ai écrit:

a écrit :Les propos du "ministre ne sont pas innocents...
artza
 
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Message par jeug » 17 Nov 2009, 12:33

On avait bien compris, grâce aux guillemets à l'intérieur de la citation.
jeug
 
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