Suicide à la CCAS

Message par Vérié » 21 Nov 2009, 12:20

Evidemment, Libération est satisfait de mettre en avant ce genre de drame quand il nuit à la CGT. D'après ce que je sais de la CCAS (et des CCAS, car il y a des structures décentralisées), avec qui j'ai eu l'occasion de collaborer, le travail n'y est pas, en général, harassant et les relations tout de même plus conviviales que chez France Telecom. Mais il peut évidemment y avoir des endroits où c'est plus hard. Et ce n'est pas le premier conflit au sein d'un comité d'entreprise avec les salariés, que le CE soit géré par la CGT ou par tout autre syndicat.

a écrit :
ARTICLE DE LIBERATION.
EDF-GDF : le suicide qui embarrasse la CGT
Social . «Harcelé», un salarié du CE a mis fin à ses jours.

C’est un suicide sur lequel la CGT s’est abstenue de communiquer. Et pour cause : la structure qui employait la victime n’est autre que la caisse centrale d’activités sociales (CCAS), autrement dit le comité d’entreprise d’EDF-GDF Suez… dirigé par la CGT. Vendredi 6 novembre, Philippe D., salarié de la région Paris-Nord de la CCAS, s’est donné la mort, peu de temps après avoir envoyé un mail aux motifs plutôt explicites : «Depuis dix ans, je suis sous la responsabilité de [Y], celui-ci me dénigre et me harcèle moralement régulièrement.» S’ensuivent des reproches sur certaines pratiques, puis l’évocation d’une récente affaire, avant de terminer par ces mots : «Je ne retrouve plus nos valeurs avec ce genre d’individus. Je n’en peux plus, je suis à bout, c’est la raison pour laquelle je préfère m’effacer.» Phillipe D. se pendra un peu plus tard dans la matinée, sous un appentis situé au fond de son jardin.
Malaise, depuis, au sein du syndicat-employeur. «Il allait être de nouveau grand-père, il avait tout pour être heureux, nous sommes vraiment catastrophés, se désole le responsable régional, Gérard Rost, qui affirme que personne ne comprend ce geste.» La famille de la victime, elle, semble partager les accusations relatées dans le mail. Dans un compte rendu interne réalisé suite à un entretien avec les deux filles et le gendre de Philippe D., deux responsables de la CCAS expliquent ainsi que la famille se réserve le droit «de porter plainte contre l’organisme et contre [Y], jugés responsable du geste de leur père. […] Ils considèrent à 100% l’employeur responsable». Evoquant ensuite le témoignage d’un collègue auditionné, les deux cadres ajoutent : «Philippe D. a exprimé sa fatigue, sa lassitude et son inquiétude sur la qualité du travail, qui s’en ressentait dans la période actuelle de transition des organisations.»
Car la CCAS, qui compte près de 3 000 salariés permanents, connaît également de profondes mutations, dont la conduite par la direction syndicale reste diversement appréciée. «Sans aucune explication, des gens se retrouvent placardisés du jour lendemain, dénonce ainsi David Borguet, de Force ouvrière. Des enquêtes du CHSCT [comité d’hygiène et de sécurité] font aussi état de vrais problèmes de management.»
Pour le supérieur hiérarchique mis en cause dans le décès de Philippe D., les deux dirigeants auteurs du rapport recommandent «un soutien personnel sans faille», complété «bien évidemment d’une aide juridique». En attendant, le supérieur mis en cause a été invité à rester chez lui.

Vérié
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Sep 2007, 08:21

Retour vers Dans le monde du travail

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 1 invité