Les salariés des raffineries de Total votent la grève illimi

Message par Sterd » 18 Fév 2010, 22:21

(Reuters a écrit :Les salariés des raffineries de Total votent la grève illimitée

Jeudi 18 février, 18h01

Les salariés des raffineries de Total en France ont durci leur mouvement de grève en votant un arrêt de travail d'une durée illimitée, a annoncé jeudi la CGT.

Le syndicat a précisé, dans un communiqué, que toutes les raffineries, qui fonctionnaient au débit minimum depuis mercredi, seraient arrêtées.

Initialement prévu pour une durée de 48 heures, un mouvement de grève national a débuté mercredi dans les six raffineries que le groupe pétrolier exploite en France, en solidarité avec les salariés de la raffinerie de Dunkerque (Nord), menacée de fermeture.

"Nous allons aller jusqu'à la pénurie de carburant", a déclaré un représentant national de la CGT.

Aucun arrivage de pétrole brut, ni d'expédition de produits pétroliers ne rentre ou ne sort des raffineries depuis deux jours, que ce soient par oléoducs, trains, camions, voie maritime ou fluviale.

La grève, qui touche aussi six dépôts de produits pétroliers, n'a toutefois pas d'impact significatif sur l'approvisionnement des clients, a dit un porte-parole de Total.

L'Union française des industries pétrolières a déclaré, de même, que la grève n'avait pas d'impact sur l'approvisionnement des stations-service et que le nombre important de dépôts en France permettait de faire face à la situation.

Total détient en propre, ou a des participations dans 31 dépôts servant à stocker carburants et fioul domestique et à approvisionner les stations-service.

Selon la CGT, 15 dépôts de produits pétroliers étaient en grève jeudi. "Total approvisionne 53% du marché hydrocarbure en France. Si on coupe les vannes, les stations autoroutières vont se retrouver asséchées au bout de deux jours", a dit à Reuters un syndicaliste de la CGT.

Selon lui, les régions qui seront touchées en premier sont celles éloignées des zones fortement industrialisées

CLÉ DES NÉGOCIATIONS: L'AVANCEMENT DU CCE

Les salariés de la raffinerie des Flandres, près de Dunkerque, sont en grève depuis plus d'un mois. Ils craignent la fermeture du site, à l'arrêt depuis le 15 septembre dernier.

Une centaine d'entre eux occupent depuis mardi le siège administratif de la raffinerie après avoir lancé un ultimatum demandant la reprise des activités avant le 15 février.

Une vingtaine de personnes ont dormi sur place, a dit un représentant de Sud Chimie.

La raffinerie des Flandres représente 13% des capacités françaises de raffinage de Total. La direction du groupe juge ses marges insuffisantes et ses débouchés trop faibles.

Total a fait savoir mardi que le projet industriel pour le site de Dunkerque, qui emploie 620 personnes, serait dévoilé lors d'un comité central d'entreprise extraordinaire (CCE) le 29 mars. Les syndicats voudraient être fixés sur leur sort avant cette date.

La fermeture de la raffinerie de Dunkerque entraînerait environ 600 suppressions de postes, selon les syndicats. Total assure qu'aucun emploi ne sera supprimé.

Le gouvernement exerce une forte pression sur la direction du groupe, exigeant des solutions en cas de fermeture. Le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, a réaffirmé mardi que l'emploi salarié serait garanti sur le site.

Les raffineries européennes sont actuellement en difficulté en raison de la chute des marges de raffinage et du manque de débouchés pour l'essence.
Sterd
 
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Message par interluttant » 03 Mars 2010, 12:53

A l'éditorial de LO du 22 février, LO a ajouté ceci :
a écrit :Cet éditorial a été rédigé le lundi 22 février, et il ne pouvait évidemment pas prendre en compte l'évolution du conflit Total depuis cette date. Mais quels que soient la raison et les calculs qui ont amené la direction de la CGT Pétrochimie à suspendre le mouvement, il n'en reste pas moins que la généralisation de la lutte à laquelle elle a appelé était la meilleur réponse à apporter à Total et au gouvernement.

Dans l'édito de ce lundi 1er mars, pas d'allusion à Total.
Par contre, dans l'édito des bulletins l'étincelle, une critique dure de la CGT et une invitation - dans le titre ! - à manifester avec les salariés de Total le 8 mars.

Et pour le fun, un article du journal très bourgeois "Les échos". Une analyse très alambiquée, mais qui dit aussi quelques vérités sur la CGT, en citant au passage "La pitoyable affaire Total cette semaine". Certains :wacko: de la CFDT s'en servent même pour casser la CGT :emb: .
interluttant
 
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Message par Crockette » 03 Mars 2010, 18:52

ah les permanents de la CGT.... :wacko:

remarquez ça confirme ce que je dis ici depuis de smois : DUIGOU MANSOURI les intellectuels de la CGt ont bien dit dans leurs dix propositions économiques pour sortir de la crise qu'il ne fallait pas faire d'antilibéralisme primaire...

décreter une greve sectorielle pour anticiper des licenciements c'est de l'antilibéralisme primaire...désolé de le dire... :sleep:

Crockette
 

Message par Sterd » 04 Mars 2010, 07:56

Dans LO cette semaine


a écrit :La direction de la CGT et Total : Les travailleurs de Dunkerque lâchés pour quelques tables rondes avec les patrons

Dès le mardi 23 février, à l'issue de la négociation avec la direction de Total et avant même le vote des grévistes, la direction des syndicats CGT du groupe Total annonçait sa décision de « suspendre » le mouvement déclenché dans l'ensemble des raffineries. Mais qu'est-il donc sorti de ces négociations de si positif, justifiant une décision aussi rapide ?

Un tract signé par la coordination des syndicats CGT du groupe Total tente de l'expliquer, répétant le mot « obtenu » en caractère gras dix fois sur les deux pages.

On trouve ainsi, dans les soi-disant avancées, la promesse faite par la direction de Total d'un « plan d'investissement sur cinq ans pour l'ensemble des raffineries, présenté et discuté avec les représentants du personnel ». Mais quel plan et quel engagement ? Dans combien d'entreprises ce genre de plan d'investissement a précédé un plan de licenciements ?

On peut relever aussi, dans cette longue liste de ce qui a été « obtenu » par la CGT : « une table ronde sous la présidence de Monsieur le préfet de la région avec l'ensemble des acteurs économiques, sociaux, politiques et syndicaux du bassin dunkerquois », « une table ronde nationale avec le ministère de l'Industrie, l'UFIP, les organisations syndicales, sur l'avenir du raffinage et ses enjeux pour la France et nos emplois », « un comité européen, avec la possibilité de désigner une expertise portant sur l'ensemble du raffinage européen ».

Et comme ce texte ne pouvait pas ne pas parler des travailleurs de la raffinerie de Dunkerque, il proclamait fièrement que Total s'était engagé « à ce que toutes les options, y compris celle de la poursuite de l'activité de raffinage à Dunkerque, soient abordées ». Un engagement de Total qui ne l'engageait en fait à rien, mais qui était lui aussi suivi d'un « obtenu » triomphant.

Autrement dit, il n'a été question que des réunions autour d'une table avec la direction de Total sur la politique que les patrons entendent mener. La direction de la CGT entend faire passer pour une victoire le fait qu'elle puisse discuter avec les patrons, qui feront évidemment ce qu'ils veulent, de leur « stratégie industrielle ».

Et c'est pour cela que les dirigeants syndicaux ont laissé seuls les travailleurs de la raffinerie de Dunkerque face aux patrons de Total. Au moment où le mouvement solidaire des raffineries du groupe montrait qu'il aurait peut-être été possible d'imposer la garantie de l'emploi et du salaire pour l'ensemble des travailleurs.

Aline RETESSE


a écrit :Raffinerie - Feyzin (Rhône) Une reprise au goût amer

Les travailleurs de la raffinerie Total de Feyzin s'étaient mis en grève le 17 février, en solidarité avec ceux de la raffinerie des Flandres, décidant la grève illimitée et cessant la production. Lundi 22, ils avaient même mis en route les procédures d'arrêt total de la raffinerie, qui s'est donc retrouvée complètement arrêtée mercredi 24 février au matin.

Mais c'est ce jour-là, alors que la grève se durcissait et tenait bon, qu'est arrivée la consigne des dirigeants syndicaux nationaux de Total de la suspendre. À l'assemblée générale de 13 h 30, la nouvelle était déjà connue par les médias et les 300 grévistes présents voulaient comprendre.

En fait, beaucoup n'ont guère été convaincus par les arguments syndicaux prétendant que tout avait été obtenu. Un certain nombre de grévistes se sont exprimés pour dire leur mécontentement, dire qu'ils étaient partis pour aller jusqu'au 8 mars, jour de la réunion du Comité central d'entreprise, que les dirigeants syndicaux disent une chose un jour et autre chose le lendemain, que l'objectif de faire redémarrer les Flandres n'était pas atteint, que Total avait mis un genou à terre et qu'en continuant il était possible de lui faire mettre les deux, et qu'ils étaient sceptiques quant à la possibilité de redémarrer le mouvement après le 8 mars.

Tous ceux qui ont ainsi exprimé leur sentiment de ne pas être allés jusqu'au bout des possibilités de la grève ont été applaudis. Mais les travailleurs ne se sentaient pas de poursuivre la grève sans le soutien des directions syndicales nationales, et éventuellement seuls (à part les Flandres), puisqu'ils ont appris à l'assemblée générale que la raffinerie de la Mède, dans les Bouches-du-Rhône, avait déjà décidé de reprendre le travail.

Ils ont donc voté la suspension de la grève à 95 %. Mais beaucoup l'ont fait avec amertume et un grand sentiment d'inachevé.

Correspondant LO



a écrit :Raffinerie des Flandres - Dunkerque : Pour la garantie de l'emploi et des salaires, la grève continue !

Les travailleurs de la raffinerie des Flandres Total de Dunkerque ont voté la grève jusqu'au 8 mars, date à laquelle doit se réunir le Comité central d'entreprise (CCE). Ils sont toujours nombreux aux assemblées de grévistes. Bien sûr, beaucoup d'entre eux ont pris comme un coup de massue le 23 février l'appel par la CGT, après la CFDT, à suspendre le mouvement de grève des cinq autres raffineries Total commencé le 17 février.

Celui-ci, qui bloquait toute une partie de la production française de carburant et inquiétait fortement les patrons et le gouvernement, semblait pouvoir s'étendre aux raffineries d'Exxon-Mobil et peut-être à l'ensemble du secteur pétrolier du pays.

Cela tendait déjà à montrer la force qu'a la classe ouvrière, quand les travailleurs s'engagent dans des luttes qui tendent à se généraliser, surtout dans un secteur déterminant du fonctionnement de l'économie. Si le pays s'arrêtait faute de carburant dans les stations-service, les profits capitalistes pouvaient être menacés. Et surtout cela pouvait aussi servir d'exemple à d'autres travailleurs dans d'autres secteurs.

Le coup d'arrêt donné au mouvement par les directions syndicales n'en a été que plus durement ressenti. D'autant plus que la proposition de reprendre le travail a été lancée par la CGT avant même le vote des grévistes... Quant à la principale justification invoquée pour appeler à reprendre le travail - la pérennité pour cinq ans des raffineries autres que Dunkerque - elle apparaît pour le moins légère. L'objectif premier de la grève était l'avenir de Dunkerque et n'a pas été atteint. Et aussi qui peut faire confiance à l'engagement des dirigeants de Total ? Le coordinateur central de la CGT de Total lui-même déclarait lors de la manifestation du 1er février que « Total est le champion des promesses non tenues » !

Alors, si les dirigeants de Total se sentent en situation de force, ils pourront invoquer n'importe quel prétexte pour revenir sur leur parole et tenter de fermer une ou plusieurs autres raffineries, s'ils pensent que cela augmentera les profits des actionnaires.

Tout le monde attend maintenant le CCE du lundi 8 mars à Paris, au cours duquel la direction doit annoncer son plan pour l'avenir des salariés de la raffinerie des Flandres. Une manifestation groupant des travailleurs de toutes les raffineries Total du pays est prévue.

Pour les grévistes de Dunkerque, il n'y a qu'un projet acceptable : la réalisation du grand arrêt initialement prévu en mars pour mettre les installations à niveau, et le redémarrage de la raffinerie.

Total y perdrait de l'argent ? Mais cette année il s'apprête à verser aux actionnaires le même dividende que l'an passé, alors qu'il a fait des profits de 8 milliards, contre 14 en 2008. Il garantit donc les revenus des actionnaires malgré la baisse de ses profits. Alors pourquoi ne répartirait-il pas le travail entre les différents sites, en garantissant leur emploi et leurs salaires aux travailleurs de Total Dunkerque et aux sous-traitants ?

Serge VIARD


a écrit :8 milliards pour Total : Et ils n'en ont pas assez !

La direction de Total a tenté de justifier son projet de fermeture de la raffinerie des Flandres de Dunkerque par les « surcapacités » de raffinage face à une « consommation en baisse ». Total « perdrait » ainsi tous les mois, selon ses dires, environ 100 millions d'euros dans le raffinage en France. Mais cette séparation au sein du groupe, entre un secteur qui serait en perte et d'autres qui ne le seraient pas, a tout de l'arbitraire. À ce qu'on sait, Total gagne de l'argent, et pas qu'un peu.

Même si cela était vrai, ce dont on peut douter, sur une année la supposée perte s'élèverait donc à 1 milliard 200 millions. Or les bénéfices globaux de Total pour l'année 2009 se sont élevés à 8 milliards d'euros, et depuis l'année 2000 le groupe a réalisé 100 milliards d'euros de bénéfices. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il reste largement de quoi maintenir tous les emplois.

Mais, comme le déclarait Christophe de Margerie dans le Figaro du 2 mars : « L'important c'est d'avoir une société qui se porte bien. 8 milliards d'euros en 2009 c'est peut-être, sans provocation, pas assez. » C'est bien cela le problème : les capitalistes n'en ont jamais assez.

A. R.
Sterd
 
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Message par jeug » 30 Juin 2010, 15:19

La justice ordonne le redémarrage de la raffinerie de Dunkerque

(© REUTERS / Pascal Rossignol a écrit :Coup dur pour le pétrolier français Total : la Cour d’appel de Douai (Nord) a ordonné le redémarrage de la raffinerie des Flandres près de Dunkerque sous 15 jours, pour non-respect des prérogatives du comité central d’entreprise. Cette décision de réouvrir un site industriel constituerait une première judiciaire.
La raffinerie des Flandres à Dunkerque. En mars dernier, Total a annoncé sa décision d'y cesser l'activité.

La raffinerie des Flandres va-t-elle retrouver son activité ? C’est en tout cas ce que vient d’ordonner la justice. Prenant le contre-pied de la décision de Total, qui a annoncé en mars dernier vouloir cesser toute activité de raffinage sur le site de Dunkerque, la cour d’appel de Douai, dans le Nord, vient d’ordonner le redémarrage des installations. Motif : défaut d’information des représentants du personnel et non respect des prérogatives du comité d’entreprise.

Selon l’avocat du CE, le pétrolier devra payer une astreinte de 100.000 euros par jour en cas de non-respect de la décision. La justice a donné 15 jours à Total pour s’exécuter. Ce serait la première fois en France que la justice ordonne ainsi la réouverture d’un site industriel fermé

Total a procédé à une fermeture provisoire de la raffinerie en septembre sans consulter le CCE. La société a ensuite transformé le provisoire en définitif et ouvert la consultation alors que l’usine était déjà fermée. La Cour a donc estimé qu’il y avait un “trouble manifestement illicite”.

Pour la CGT, c’est une “victoire historique”. Mais Charles Foulard, le coordinateur CGT, ne s’attend pas à ce que Total obéisse sans discussion. Le groupe va chercher “tous les artifices pour se sortir de ce mauvais pas”, prévient-il. Philippe Wullens, délégué Sud, majoritaire sur le site, a estimé qu’il fallait maintenant “se battre pour que ce sursis devienne réalité”.
La CGT a expliqué qu’elle allait appeler à la grève dans toutes les raffineries de Total si Dunkerque n’était pas redémarrée.

Début mars, alors que Total se préparait à annoncer la fin du raffinage à Dunkerque, les pouvoirs publics évoquaient la possibilité de créer un terminal méthanier sur place. Mais depuis, le projet a connu quelques incertitudes. EDF a déclaré qu’il était reporté sine die. Mais hier, le ministre de l’Industrie, Christian Estrosi a juré qu’il serait entériné par EDF et Total avant la fin de l’année. S’il voit le jour, il ne compensera de toutes façons pas en intégralité les pertes d’emplois dues à la fermeture de la raffinerie.
jeug
 
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Message par Crockette » 30 Juin 2010, 16:44

le plus marrant dans cette histoire c'est que demander l'avis d'un CCE ça coûte rien et ça n'oblige à rien...pour unpatron, c'est toujours lui qui a le dernier mot à la fin...il risque au mieux un vote positif pour sa fermeture au pire une expertise comptable. pas de quoi rééquilibrer le spouvoirs patrons/travailleurs.

si ça coûte du temps et apparemment pour les patrons c'est déjà trop...

à quand la CGT revendiquera des comités d etravailleurs à égal pouvoir aux patrons...ça coûte rien en plus puisque le gouvernement n'écoute pas les salariés. :sleep: mais meme ça la CGT en a peur...

ça fait trente ans que la CGt vole de victoire éclatante en victoire éclatante...à se demander pourquoi la france a le taux le plus bas de syndiqués d'europe et pourquoi la CGT stagne à 600 000 adhérents sur plus de 20 Millions de travailleurs.
Crockette
 

Message par Crockette » 20 Juil 2010, 09:25

ils ont repris le boulot après 6 mois d egrève !

le dégazage va se mettre en route, mais est ce pour reprendre l'activité ou vider les cuves définitivement ?

je pense quela direction a fait appel...car si l'usine ne reprenait pas l'activité c'était du 100 000 euros de pénalité par jour je crois
Crockette
 


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