VIVANCO Neuilly le Réal

Message par Aumance » 05 Mai 2010, 16:08

MOULINS
Social
jeudi 8 avril 2010 - 15:55
Les salariés de Vivanco, dans l'Allier, menacent de faire exploser leur usine
vivanco


L'agneau est devenu loup. Très modérés depuis la liquidation de Vivanco, il y a tout juste un mois, les ex-salariés brandissent la menace de faire exploser leur usine de Neuilly-le-Réal : « La seule façon d'être entendus ».


Dévorés tout crus par un groupe allemand « sans scrupules », les ex-Vivanco avaient pourtant tout accepté dans l'unique espoir de sauver leur emploi. Gel des salaires, absence de formation et licenciements économiques n'ont pas enrayé la marche forcée vers la liquidation judiciaire.


Le couperet est tombé lundi 8 mars au tribunal de commerce de Meaux : « Un sabordage économique et une liquidation finement orchestrée par notre direction pour faire payer nos licenciements par l'État ». Vivanco étant insolvable, les contribuables supporteront ainsi les licenciements et la cellule de reclassement. La facture pourrait atteindre 588.000 euros :

« C'est le comble. Vivanco est un groupe mondial très puissant. Il est financé par la Lone Star, un fonds de pension américain qui pèse 24 milliards de dollars ».

" Nous sommes des salariés fatigués "




Les quarante et un salariés ont alors occupé leur usine pour négocier de meilleures indemnités de départ. Vivanco proposait des miettes : 4.000 euros par salarié s'il renonce à toute action en justice. Ils ont refusé et c'est depuis le silence radio. Vivanco Allemagne a abandonné son site d'emballage de Neuilly-le-Réal et ses salariés à leur triste sort :



« Nous sommes des salariés fatigués. Nous occupons l'usine dans l'ignorance presque totale. Nous tirons le constat que notre action toujours très civique et digne n'aboutit pas ». L'agneau s'est transformé en loup. Il est devenu prédateur : « Vivanco pensait se débarrasser de nous à bon compte et croyait qu'on allait fléchir dans notre action. Il a fait un très mauvais calcul ».

" Le ministre fait la sourde oreille "




Les ex-Vivanco ont bloqué, ce matin vers 7 h 30, tous les accès à Neuilly-le-Réal, puis la Nationale 7 à Bessay. Un hors-d'oeuvre :

« Le ministre de l'industrie connaît depuis deux mois notre galère. Il fait la sourde d'oreille. Nos actions vont devenir plus virulentes ». Les ex-Vivanco ont décidé de brandir l'arme de l'intimidation. Comme les salariés de l'équipementier automobile Sodimatex, qui en fin de semaine dernière, ont menacé de faire exploser une citerne de gaz dans leur usine dans le but d'obtenir de meilleures indemnités de départ :



« Leur menace a trouvé un écho. La direction a décidé de reprendre les négociations. La nôtre continue de nous ignorer, malgré la plainte déposée au pénal pour escroquerie. C'est la seule façon d'être entendus. Il nous reste encore sur le site nos meilleures cartes : des bonbonnes de gaz ».

" On peut faire sauter la baraque "


Les ex-salariés regrouperont, dans les prochains jours, les bonbonnes au coeur de l'usine et disposeront des palettes sur la citerne de gaz, située à l'extérieur des bâtiments : « On nous prend pour des guignols. Mais attention, on peut faire sauter la baraque ! Il y a désormais de la haine en nous. Ils ont détruit nos emplois et nos vies. Après la dignité, il y a la rage. L'usine est au bord de l'explosion ».



Ils laissent la porte ouverte à leur direction pour renouer le dialogue : « Les négociations sur le plan social ont échoué. Ils ont encore une dernière chance et doivent la saisir au plus vite. Sinon on n'hésitera pas un instant. On a été trop longtemps des gentils. On ne veut plus de cette étiquette ». Les ex-Vivanco ne sont plus des agneaux. Les dents ont poussé, la mâchoire est plus puissante et la détermination plus grande...





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MOULINS
Justice
mardi 20 avril 2010 - 19:58
Première victoire des ex-CRC en justice
vivanco


Licenciés avec le strict minimum, les ex-salariés de CRC menaçaient leur ancienne direction de diffuser un document à ses clients pour rouvrir les négociations. Vivanco n'a pas obtenu gain de cause.


Pierre Raynaud Les ex-salariés de CRC et leur ancienne direction ne se parlent plus, depuis la liquidation du site de Neuilly-le-Réal début mars et une entrevue en préfecture. Ils échangent par mail ou se croisent au tribunal de grande instance de Moulins.



Les trente-trois ex-salariés ont été assignés, hier matin, en procédure d'urgence (référé), au TGI par Vivanco France. Pour Me Jean-Louis Deschamps, l'avocat des ex-CRC, « la direction a trouvé que les actions en justice comme seul terrain de négociations ».

L'avocate parisienne de Vivanco a plaidé la bonne foi de son client « qui a maintenu l'activité de CRC en injectant du cash et a envisagé un plan de cession de CRC pour éviter les licenciements ». Au final : aucune offre de reprise formulée, trente-trois licenciements et une proposition d'indemnités de 4.000 ? à chaque salarié s'il renonce à toute action en justice.



Les ex-Vivanco réclament 60.000 ?, soit 2 millions d'euros au total. Ils l'ont signifié dans un mail adressé à leur direction le 7 avril. Dans ce message électronique, ils ont joint un document, expliquant le « sabordage économique de CRC », qu'il diffuserait aux filiales de Vivanco et à ses clients en cas de non reprise des négociations :

« La volonté de nuire est réelle. Ils menacent d'adresser ce document diffamant et mensonger à nos clients stratégiques (Fnac, Auchan, System U, etc). Dans cette volonté de nuire, ils ont utilisé le papier à en-tête avec le logo de la société. C'est un sabotage, car ce mail aurait l'effet d'une bombe pour Vivanco, qui est toujours concernée par un plan de sauvegarde mais qui reste un partenaire fiable ».



Pas si fiable pour Me Deschamps. Notamment pour les négociations « qui se font à deux, comme les enfants ». Pour l'avocat des ex-salariés, Vivanco ne serait pas un bon père :

« La direction se refuse à nous rencontrer. Sa seule réponse, c'est une procédure. Ce document fait partie d'un combat légitime de salariés qui demandent réparation ». Des ex-salariés qui occupent leur ancienne usine depuis la liquidation. Illégalement pour l'avocate de la direction : « Il reste sur le site les archives, des documents comptables et de la marchandise. Cette occupation est un trouble manifeste ».



Vivanco ne peut pas « s'offusquer de cette occupation » pour Me Deschamps. Car le bâtiment, qui fait désormais partie des actifs, est sous la seule responsabilité du liquidateur judiciaire.

Le président du tribunal a rejeté les deux demandes de Vivanco et a condamné l'entreprise à des indemnités de frais de défense.
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Message par Aumance » 05 Mai 2010, 16:16

MOULINS
Grève
vendredi 23 avril 2010 - 16:12
« La grève de la faim, la dernière chance »


Vivanco France tourne le dos à ses ex-salariés de Neuilly. Le dialogue est rompu. Ils étaient tous volontaires pour entamer une grève de la faim. Trois l'ont débutée jeudi dans un seul espoir : rouvrir les négociations.


Farid Sbay
Ils avaient brandi la menace de faire exploser leur usine liquidée, début mars, par le tribunal de commerce de Meaux. La direction de Vivanco France n'avait pas sourcillé. Ils gardent cette munition au chaud « par pacifisme ». Trois ex-salariés de CRC ont opté pour la grève de la faim.



Florence Beranger, seule femme des trois grévistes de la faim, a les yeux plein d'espoir malgré les quarante-six jours d'occupation : « Pour nous, c'est notre dernière chance, une de nos dernières cartes, on est toujours resté "réglo" malgré la lâcheté et la mauvaise foi de la direction ! »

Mansour Medda, autre gréviste, insiste sur la volonté de rester pacifiste : « On a préféré la grève de la faim que de faire sauter notre usine. On a toujours privilégié la parole et le dialogue mais face à une direction fantôme? »



Un silence rompu, hier, par la visite de deux huissiers au domicile des deux délégués du personnel, leur remettant une assignation d'expulsion de l'usine.

Yvan Baure a donc reçu la visite d'un huissier : « On regrette d'employer une méthode extrême comme celle-là pour rouvrir les négociations et obtenir de vraies indemnités de licenciement. Mais personne, ne nous répond et même les pouvoirs publics restent silencieux. Nous avons envoyé un courrier au ministère du Travail et au Premier ministre, personne ne nous répond, on se sent seul ».



Les trois grévistes de la faim, ont reçu hier, la visite d'un médecin. Il a proposé de mettre en place une cellule médico-psychologique. Dans la lutte du pot de terre contre le pot de fer, les ex-Vivanco n'ont certainement pas dit leur dernier mot.
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Message par Aumance » 05 Mai 2010, 16:18

MOULINS
Economie et finances
mardi 4 mai 2010 - 19:22
Vivanco : « des salariés piétinés par des financiers »
crc-vivanco


Ils occupent leur usine depuis presque deux mois. Mais pourraient la quitter contraints et forcés. Le liquidateur judiciaire réclame l'expulsion des ex-salariés de CRC-Vivanco. Décision mardi.


Pierre Raynaud La direction de Vivanco s'était cassée les dents, le 20 avril, au tribunal de grande instance de Moulins. Elle réclamait l'expulsion de ses ex-salariés qui occupent l'usine de Neuilly-le-Réal, depuis sa liquidation. Deux mois presque jour pour jour.

Mais le bâtiment, qui fait désormais partie des actifs, échappe à son contrôle. Il est placé sous la responsabilité du liquidateur judiciaire. Alors à son tour, il a assigné les ex-CRC au tribunal. Dans le même but : faire place nette dans l'usine.



Me Laurent Gard, l'avocat du liquidateur, a demandé, hier, au président, de prononcer l'expulsion d'Yvan Baure et de Laurent Chamoux, qui « jouent un rôle actif dans ce mouvement d'occupation, et de tous les autres occupants du site ». Car cette action entamée le 9 mars, est, selon l'avocat, « une entrave à la bonne marche de la liquidation ».



Cette occupation nuirait aux intérêts des créanciers : « Mon client ne peut pas accomplir l'inventaire des biens et organiser la vente aux enchères publiques pour rembourser l'Unedic. Il pourrait aussi être tenu pour responsable en cas de disparition de marchandises ou de détérioration ».

Me Jean-Louis Deschamps, l'avocat des ex-salariés, a d'abord joué sur la corde sensible : « Décider d'une expulsion est la pire des choses ». Surtout dans le contexte des CRC-Vivanco, « dans la détresse et au bout du rouleau », qui occupent l'usine pour rouvrir les négociations avec leur ancienne direction. Peu encline à renouer le dialogue :




« Malgré nos demandes auprès de Vivanco Allemagne ou à Torcy (siège social France), on se heurte à un mur de silence ». Yvan Baure et de Laurent Chamoux, des salariés protégés dont le licenciement n'a pas reçu l'aval de l'inspection du travail, n'occupent pas, selon leur avocat, illégalement le site, « car l'usine est encore leur lieu de travail ». D'ailleurs, pour Me Deschamps, « il n'y a pas de délai pour réaliser les actifs et on pourrait ainsi attendre la fin de la procédure pénale. Nous avons porté plainte pour escroquerie ».

Les trois premiers grévistes de la faim, « très affaiblis » pour certains, « ils ont perdu jusqu'à 6 kilos », ont été relayés. Leur avocat est formel :



« Je ne vois pas d'issue à ce dossier, mais ils iront jusqu'au bout ». Avec l'énergie du désespoir, ils veulent contraindre leur hiérarchie à proposer de meilleures conditions de départ. Les ex-salariés ont décliné la seule offre de Vivanco : 4.000 ? d'indemnités de licenciement s'ils renonçaient à toute action en justice. Ils réclament 60.000 ? :

« S'ils en sont là aujourd'hui, c'est à cause de l'action d'une poignée de patrons voyous. Ces salariés ont été piétinés par des financiers ».

Le président tribunal de grande instance a mis son jugement en délibéré. Il sera rendu mardi 11 mai.

* - * - * - *


source : les 4 articles proviennent du site du journal La Montagne Centre France
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Message par Aumance » 11 Mai 2010, 16:08

Première bataille remportée par Vivanco
Le tribunal déboute la demande d'expuslion formulée par les dirigeants de Vivanco.

Menacés d'expulsion par leurs dirigeants et assignés mardi 4 mai en référé au TGI de Moulins, les salariés de CRC-Vivanco à Neuill-le-Réal échappent à la sanction.
Le TGI a rendu son verdict et a débouté la société SCP Angel-Hazane (le liquidateur) de l'ensemble des demandes.
Ils occupent depuis le mois de mars le site de l'entreprise. Depuis fin avril, ils mènent une grève de la faim pour se faire entendre.

Article rédigé par :
Pierre Destrade
source : hebdomadaire "la semaine de l'Allier"
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Message par Aumance » 12 Mai 2010, 05:49

MOULINS
Tribunal de grande instance (TGI)
mardi 11 mai 2010 - 20:00
Les ex-Vivanco ne seront pas expulsés
vivanco

Les ex-Vivanco ne seront pas délogés par les forces de l'ordre. Le siège de l'usine de Neuilly-le-Réal, entamée depuis 64 jours au lendemain de la liquidation judiciaire, n'a pas été jugé, hier, par le tribunal de grande instance de Moulins comme « une occupation illicite ».


Le liquidateur judiciaire avait assigné mardi en procédure d'urgence les ex-Vivanco au TGI. Son avocat, Me Gard, avait demandé au président de prononcer l'expulsion, estimant « l'occupation du site comme une entrave à la bonne marche de la liquidation » (voir notre édition du 5 mai).

Le tribunal l'a débouté. Comme la direction de Vivanco, trois semaines plus tôt. Pour Me Deschamps, l'avocat des ex-salariés, « ce n'est pas une victoire des avocats de la défense, mais la victoire de la justice et du droit ».

Une nouvelle victoire qui console tout juste les ex-Vivanco, condamnés depuis plus de deux mois au silence étouffant de leur ancienne direction :


« Elle se refuse à tout dialogue. On s'est rendus la semaine dernière dans les bureaux parisiens de nos anciens dirigeants. Sans résultats ». Vivanco referme toutes les portes à la négociation. Les ex-salariés ne se découragent pas pour contraindre leur hiérarchie à proposer de meilleures conditions de départ.

Ils se relaient nuit et jour dans l'occupation de leur usine et dans leur mouvement de grève de la faim. Les ex-Vivanco n'ont pas jeté toutes leurs forces dans la bataille. « Ces salariés piétinés par les financiers », surnommés ainsi par Me Deschamps, « iront jusqu'au bout de leurs actions ».


Ils ont placé une partie de leurs espoirs dans les mains du ministre de l'Industrie, Christian Estrosi. Il se serait engagé auprès du député Guy Chambefort « à prendre en charge le dossier pour débloquer la situation ». Elle est verrouillée depuis plus de deux mois?



article dans le journal La Montagne Centre France Edition de Moulins
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