Autour de moi et ailleurs

[artza]

Dans mon quartier parisien les bus sont rares et quasi vides.

Seuls les commerces d'alimentation sont ouverts aux heures habituelles et achalandés. Pareil pour les pharmacies

Un seul bureau de tabac est ouvert et un seul kiosque de presse. LO y est affichée.

Police invisible.
Les premiers jours il y avait deux voitures et une 1/2 douzaine de policiers à une porte de Paris.
Pendant une longue queue pour le pain, j'ai observé qu'ils n'interpellaient que les jeunes blacks. Tous avaient leurs papiers. Policiers visage fermé,les jeunes souriants, un poil guoguenard.

Dans l'Aisne on m'assure que c'est différent.
Policiers pointilleux, ouverture des sacs, commentaires désobligeants sur le contenu.
"Un journal ? Vous voulez savoir quoi?". " du shampoing! vous avez les cheveux sales?"...

Pas de courrier samedi, hier et aujourd'hui.
ça reprend demain? Quels facteurs? Combien? Dans quelles conditions?

Autrement quel silence.
Où sont passés les gosses qui jouaient nombreux dans la cour du patronage derrière chez moi.

Deux groupes d'ados silencieux, 4 ou 5 plaqués à l'entrée des immeubles à chaque bout de la rue.

[Zorglub]

Beaucoup moins d'avions, beaucoup moins de trains, j'habite à côté d'une voie ferrée, mon appart en est encore plus agréable.
Les chats prennent leurs aises, assis sur les routes ("Les louuups sont entrés dans Paris !" ).
Les derniers contacts humains, physiques mais à plus d'un mètre ou derrière une plaque de plexi, des policiers municipaux, une caissière qui, voici quinze jours, me disait n'avoir guère constaté de différence de fréquentation, l'hypermarché du coin. Plus proche, le supermarché faisait attendre les gens dehors pour ne pas trop remplir le magasin.

[Gayraud de Mazars]

Salut camarades,

Chez moi, le silence absolu aussi, Dijon est paisible, inquiète et calme presque morte. La ville bourgeoise de la cité des ducs de Bourgogne s'endort péniblement. Peu de trams et de bus, le calme avant la tempête dans des semaines, quand tout reviendra dans l'Ordre comme ils disent... Même le facteur est au abonné absent, je ne lui en veux pas bien sûr, il travaille un jour sur deux, le courageux...

Fraternellement,
GdM

[yannalan]

Petite ville, nord ouest du 56(1100 habitants). Quelques commerces ouverts, gens très disciplinés, pas de flics. Supermarché un peu dévalisé sur quelques produits.on se ravitaille en campagne, sans contact. La presse ouvre deux heures chaque matin. Il doit y avoir trois ou quatre personnes à passer dans la rue entre 8h et 20 h...
Dans la ville voisine, Pontivy, pareil, on ne voit personne dans les rues.
Les parents d'enfants scolarisés commencent à craquer parfois.
Le courrier arrive trois fois par semaine.

[Plestin]

Banlieues sud de Lyon.

Saint-Fons très calme, aucun policier en vue, juste parfois la police municipale. La Poste fermée, les magasins (LIDL, Aldi et Carrefour Market) se sont pliés avec retard aux règles de protection adéquates, sauf le supermarché turc Maxi Market et la boulangerie arménienne qui s'y sont mis bien avant tout le monde.

Fini le sympathique marché du samedi et la terrasse de chez Ferroux qui mettent une ambiance de village. Samedi dernier, juste un marché autorisé par dérogation municipale, composé de trois commerçants - fruits et légumes, produits laitiers, boucherie - entouré de barrières avec entrée-sortie contrôlée et filtrée, à ce qu'on m'a rapporté. On sait que le virus est bien présent dans la ville, l'équipe de campagne de la militante associative et candidate aux municipales Chafia Zehmoul ayant été "décimée" selon ses propres propos (pas de morts, mais 4 atteints dont la tête de liste, dont 2 à l'hôpital).

Au début du confinement, deux dealers désemparés cherchant le client. (Tout le monde sait où sont les dealers).

Vénissieux moins calme, c'est un peu le bordel aux Minguettes, ça dépend des moments. Poste fermée ici aussi. Courses au supermarché Casino des Minguettes : pour accéder à la file d'attente où les gens sont espacés d'un mètre environ, faire un détour pour éviter la "haie d'honneur" de quelques ivrognes qui apostrophent (et postillonnent sur) tous les passants ! Réflexion d'un jeune caissier (hélas) : "de toute façon le virus ne touche que des vieux de plus de 70 ans". La maire PCF réclame une présence policière (mais les flics sont tous à Lyon).

Notre fille qui rentre péniblement le soir vers 22h30 après sa dure journée de caissière de supermarché dans Lyon, et qui court après les rares transports, est de moins en moins tranquille car des groupes de jeunes qui se fichent totalement du confinement continuent de prendre le bus ou le tram et l'emmerdent parfois. Mais pas mal d'autres jeunes respectent les mesures.

[artza]

Peu de monde en vadrouille.
De plus en plus de personnes masquées.
Où les trouvent-ils?

Le kiosque à journaux ouvert, Canard enchaîné La Poste est ouverte, mais ferme plus tôt, 17h.

Très longue queue silencieuse, distances respectées devant le Super U..Entrée au compte-gouttes. Les rayons se vident...

Réflexion d'un vieux serbe (il y a une rue little serbia à cause de l'église orthodoxe serbe)
"c'est le communisme en France, on fait la queue et on peut pas acheter ce qu'on a besoin".

[com_71]

Il arrive de voir aux JT des gens qui se disent sidérés. Il faut avoir du temps pour ça. J'ai, comme retraité, un peu de temps, j'ai donc eu quelques étapes de sidération :
- quand j'ai vu, à la porte d'un petit hosto de province, 2 containers réfrigérés en guise de morgue de campagne.
- quand j'ai entendu ça :

Reportage glaçant il y a quelques minutes à France Inter. Une conversation en direct avec un centre répartiteur des lits de réanimation sur Paris - je crois, ça a été vite - :

"Allo ici le SAMU, vous avez une place ?
Non ? Vraiment pas ?
J'ai quelques cas un peu âgés alors...
Mais là c'est un patient de 65 ans, c'est embêtant..."

- quand j'ai vu un Hôpital de campagne à Central Park, à New York.

[Kéox2]

Très calme aussi, la petite ville de 4 000 habitants où j'habite située à 20km de Strasbourg. Des contacts réguliers et de loin avec les voisins proches dans le lotissement, chacun proposant de faire des courses. Pas un bruit si ce n'est celui de quelques tondeuses à gazon, la végétation pousse... La nature est belle, nous avons la chance de pouvoir contempler les collines sous vosgiennes depuis nos fenêtres...

[Plestin]

Ça y est, une caissière collègue de notre fille dans son petit supermarché (15 employés) tombée malade et arrêtée depuis quelques jours, est diagnostiquée positive au virus de la Covid19 ! Pour être près, le virus, il est près. Peut-être même qu'on l'a déjà tous chopé ce qui expliquerait les symptômes très mineurs que tout membre de la famille a présenté à un moment ou un autre.

A ce stade il n'y a rien d'autre à faire que de rester chez soi et notre fille n'a pas la possibilité d'être testée en l'absence de symptômes un peu sévères donc elle va tranquillement retourner voir ses clients...

[Plestin]

Elle ne peut même pas exercer son droit de retrait :

- Quelles mesures doivent être prises si un de mes collègues est contaminé ?

Le Code du travail prévoit que l’employeur doit prendre les mesures nécessaires « pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et morale des travailleurs » (article L. 4121-1 du Code du travail). A ce titre, l’employeur peut être fondé à prendre des dispositions contraignantes pour assurer la protection de la santé du personnel après évaluation du risque de contagion dans l’entreprise.

Il est rappelé que la transmission du virus se fait par un « contact étroit » avec une personne déjà contaminée, notamment par l’émission de gouttelettes infectieuses lors d’éternuements ou de toux qui pénètrent dans les voies respiratoires.

Si l’un de vos collègues est dépisté positif au COVID-19, alors votre employeur doit :
- Renvoyer de suite le salarié contaminé à son domicile avec un masque et lui demander d’appeler son médecin de traitant ;
- Informer les autres salariés d’un cas possible d’infection afin qu’ils soient vigilants à l’apparition éventuelle de symptômes et qu’ils restent à domicile si c’est le cas. Il n’y a pas lieu de faire un suivi particulier des cas contacts.

Dès lors, en cas de contamination, les mesures suivantes devront être prises par votre employeur, le coronavirus pouvant probablement survivre 3 heures sur des surfaces sèches :
- équipement des personnes en charge du nettoyage des sols et surfaces avec port d’une blouse à usage unique et gants de ménage (le port d’un masque de protection respiratoire n’est pas nécessaire du fait de l’absence d’aérosolisation par les sols et surfaces) ;
- entretien des sols, privilégier une stratégie de lavage-désinfection humide de sorte que :
o les sols et surfaces soient nettoyés avec un bandeau de lavage à usage unique imprégné d’un produit détergent ;
o les sols et surfaces soient ensuite rincés à l’eau du réseau d’eau potable avec un autre bandeau de lavage à usage unique ;
o un temps de séchage suffisant de ces sols et surfaces soit laissé ;
o les sols et surfaces doivent être désinfectés avec de l’eau de javel diluée avec un bandeau de lavage à usage unique différent des deux précédents.
- les déchets produits par la personne contaminée suivent la filière d’élimination classique.

Dans ces conditions, dès lors que ces mesures sont mises en œuvre par l’employeur – elles sont disponibles et actualisées sur la page suivante : https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus - - la seule circonstance qu’un collègue de travail a été contaminé ne suffit pas, sous réserve de l’appréciation souveraine des tribunaux, à considérer que je justifie d’un motif raisonnable pour exercer mon droit de retrait.

Dans le contexte actuel, dans la mesure où l’employeur a mis en œuvre les dispositions prévues par le Code du travail et les recommandations nationales (https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus) visant à protéger la santé et à assurer la sécurité de son personnel, qu’il a informé et préparé son personnel, notamment dans le cadre des institutions représentatives du personnel, le droit individuel de retrait ne peut en principe trouver à s’exercer.