Contrôleurs SNCF en grève...

Contrôleurs SNCF en grève...

Message par jamesdan » 20 Fév 2024, 13:47

LO, Éditorial des bulletins d’entreprise du 19 février 2024 a écrit :La grève, c’est l’arme de tous les travailleurs

La grève des contrôleurs de la SNCF, les 17 et 18 février, a entraîné une poussée de fièvre antiouvrière : les laquais de la bourgeoisie, qui applaudissent aux superprofits et trouvent normal que les actionnaires encaissent des dividendes en hausse de 20 ou 30 % par an, se sont déchaînés contre les prétendus « cheminots privilégiés ».

En première ligne, il y avait les sénateurs de droite. Ces messieurs viennent de se voter une augmentation de 700 euros de leurs frais de mandat, lesquels passeront de 5 900 à 6 600 euros mensuels car, expliquent-ils, l’inflation et les JO font augmenter les nuitées d’hôtel. Cela ne les a pas empêchés de calomnier les contrôleurs qui, à les entendre, « n’avaient pas à se plaindre ».

Ne leur en déplaise, les contrôleurs ne se « plaignent » pas, ils se battent, et ils savent pourquoi : 500 euros par mois sur la prime de travail, des mesures d’aménagement pour ceux qui approchent de la retraite et des embauches, pour qu’il y ait deux contrôleurs dans tous les TGV.

Comme n’importe quel travailleur, les contrôleurs de la SNCF veulent que leurs conditions de travail et leurs salaires ne reculent pas. Politiciens et médias ont tenté de dresser les usagers contre les cheminots, mais cela n’a pas marché auprès de bien des travailleurs, précisément parce que ces revendications font écho à celles de l’ensemble du monde du travail.

La flambée des prix que nous subissons est bien supérieure à l’inflation de 5 % officiellement annoncée. Quel est l’ouvrier, l’employé, la caissière, le technicien, l’aide à domicile satisfait de son salaire ? Cela fait des années que les suppressions d’emplois se succèdent. Alors, qui n’a pas de revendication concernant les effectifs et les conditions de travail ?

Les politiciens ont fait mine de se soucier des vacances des travailleurs, alors qu’ils sont, avec le grand patronat, les premiers à nous les pourrir en faisant reculer nos droits et notre pouvoir d’achat.

Si quelques familles ont été privées de ski, n’oublions pas que des millions d’autres n’ont jamais mis les pieds dans une station de sports d’hiver. Non pas faute de trains, mais parce qu’après avoir payé la facture d’électricité et le plein d’essence il ne reste plus rien.

Revendiquer l’augmentation de son salaire de base, c’est-à-dire le salaire qui tombe tous les mois, qui assure un minimum quand on est malade et qui compte pour le calcul de la retraite, est une préoccupation commune à tous les travailleurs. Et il faut que cette augmentation soit indexée sur le niveau réel d’inflation que nous mesurons tous quand nous allons faire nos courses et devons payer toutes nos factures.

C’est un combat à mener car, même si les milliards pleuvent dans les caisses du grand patronat, celui-ci ne lâchera rien de notable sans y être contraint par les travailleurs mobilisés.

Ce combat démarre parfois dans un service ou un atelier au moment des négociations annuelles obligatoires qui mettent en lumière la rapacité patronale. Mais, pour faire payer le grand patronat, il faut que l’action collective et la combativité s’élargissent et se répandent à tous les corps de métier et à tous les secteurs.

Les grèves de cheminots ont le don d’enrager les défenseurs du patronat parce qu’elles démontrent de façon spectaculaire le poids des travailleurs dans la société. Avec 70 % de grévistes dans les TGV, les contrôleurs ont désorganisé le trafic. C’est dire qu’ils sont indispensables à la bonne marche de la société. Cela donne une idée de la force que représenteront tous les contingents de salariés quand ils entreront en lutte ensemble, entraînant, espérons-le, les petits agriculteurs, artisans et petits commerçants écrasés par le grand capital.

Il y aura toujours des parasites pour nous faire la leçon et nous expliquer, comme l’a doctement fait le Premier ministre, que « les travailleurs ont le devoir de travailler ». Merci, Monsieur Attal, quand on appartient au monde du travail, on sait qu’on y est obligé !

Mais on sait aussi que le droit d’encaisser, c’est la bourgeoisie qui le détient, les grands actionnaires et le grand patronat, tel le patron de LVMH, Bernard Arnault, qui a gagné en 2023 l’équivalent d’un smic toutes les 15 secondes.

Alors, vive les travailleurs qui se battent pour défendre leur niveau de vie et leurs conditions de travail ! Quelle que soit notre branche d’activité, notre lutte est légitime. Marchons la tête haute et luttons pour nos intérêts, avec l’objectif de généraliser le combat, parce que c’est en s’unissant que les travailleurs pourront véritablement inverser le rapport de force avec le grand patronat.


Il manque toutefois un élément à cette bonne analyse: les contrôleurs ont dû se constituer en collectif autonome pour pouvoir combattre efficacement , compte tenu du rôle des directions syndicales avant tout protectrices du système capitaliste en place ! Rappelons nous les 15 journées d'action contre la "réforme" des retraites: certes ces directions étaient unies pour en demander le retrait, mais une fois de plus inefficaces, toutes unies pour le retrait mais toutes unies aussi contre la grève générale et le blocage du pays.
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Re: Contrôleurs SNCF en grève...

Message par com_71 » 20 Fév 2024, 17:24

Efficacement, il ne faudrait pas trop s'avancer à cette étape... L'existence du collectif n'est pas une garantie que les salariés en lutte gardent le contrôle sur celle-ci, même si ce sont des "contrôleurs"... ;)
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Contrôleurs SNCF en grève...

Message par jamesdan » 20 Fév 2024, 18:43

Très drôle !!
Efficacement, dans la mesure où ils ont pu entraîner plus de 70% de la profession et, pour l'instant, controler eux-mêmes leur mouvement (grève totale de trois jours).
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Re: Contrôleurs SNCF en grève...

Message par com_71 » 21 Fév 2024, 19:38

Lutte Ouvrière, 21 Février 2024 a écrit :SNCF : la grève des contrôleurs

Les contrôleurs SNCF étaient appelés à la grève du vendredi 16 au dimanche 18 février à l’échelle nationale à l’appel du CNA, le Collectif national Asct (autre nom des contrôleurs) avec le soutien des syndicats, en particulier la CGT et Sud-Rail. Elle a été largement suivie, à hauteur de 70 %.

Ce collectif, apparu à l’automne 2022, avait déjà organisé par les réseaux sociaux une grève en décembre 2022. Elle s’était largement propagée à la base, atteignant près de 80 % de contrôleurs à l’échelle nationale. La direction avait alors lâché une prime et certaines revendications catégorielles.

Mais le pouvoir d’achat a continué sa chute libre, car la SNCF n’a accordé que 1,8 % d’augmentation générale des salaires aux cheminots pour 2024 après 2 % en 2023, bien en dessous de la hausse des prix.

Chez les contrôleurs, comme dans l’ensemble des cheminots, le mécontentement grandit. La SNCF a lâché une prime exceptionnelle de 400 euros, mais il faudrait une telle augmentation chaque mois. C’est pourquoi ils revendiquent une augmentation de la prime mensuelle de travail, son intégration dans le salaire, permettant sa prise en compte pour le calcul de la retraite et son maintien en cas de maladie.

Nombre de contrôleurs ne pourront finir leur carrière dans le même poste. Pour raisons de santé et du fait du recul de l’âge de la retraite, ils sont de plus en plus nombreux à être « descendus de train », perdant alors une grande partie de leur rémunération constituée de primes. Ils demandent donc aussi un aménagement en fin de carrière afin de ne pas voir leur salaire brutalement amputé.

Les conditions de travail se dégradent en raison des suppressions de postes continuelles, d’embauches largement insuffisantes et de l’augmentation du cadencement des trains. Ils réclament donc de l’embauche, à commencer par celle de tous leurs collègues en CDD ou intérimaires.

La grève a été un succès, paralysant une grande partie du trafic ferroviaire, malgré les pressions de l’encadrement, le remplacement de grévistes par des chefs, prouvant une nouvelle fois que sans les travailleurs, rien de fonctionne.

Contrairement au mouvement de décembre 2022, cette fois-ci des assemblées générales se sont tenues. Si aucune autre action n’est encore fixée, le CNA et les syndicats disent être dans l’attente de nouvelles « tables rondes » avec la direction au mois de mars pour décider d’une nouvelle grève.

Les aiguilleurs prévoient aussi une grève le week-end du 24-25 février. Dans tous les secteurs, le problème des salaires est posé. C’est bien une lutte d’ensemble qu’il faut préparer.

Christian BERNAC
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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