Electrolux-Reims

Message par Screw » 06 Oct 2004, 09:09

a écrit :Reims : les salariés d'Electrolux font monter la pression

Electrolux-Reims doit fermer ses portes en mars 2005. Lundi, les 244 salariés ont ralenti l'activité de moitié. Commandée par l'intersyndicale, une expertise conclut à la rentabilité du site.

Depuis lundi, 11 heures, l'usine Soremam-Electrolux de Reims tourne au ralenti. Les 244 salariés du site produisent deux fois moins de fours à pyrolyse et catalyse que d'habitude.
Une lettre du ministre de l'industrie au sénateur de la Marne, Yves Détraigne, a mis le feu aux poudres. Dans ce courrier, Patrick Devedjan explique que l'entreprise, confrontée à une vive concurrence, ne dispose plus du monopole de la fabrication de fours à pyrolyse encastrables. « Ce qui fragilise le site de Reims », conclut le ministre, justifiant ainsi la fermeture programmée de l'usine pour mars 2005.
En réalité, le ministre reprend l'argumentaire de la direction du groupe. Le 7 juillet, Guillaume de Noinville, le président d'Electrolux France avait expliqué à l'union qu'une production annuelle de 240.000 appareils ne suffisait plus à Reims pour maintenir la comparaison face à ses concurrents, la plupart installés dans les pays de l'Est. Argument repris par Mathieu Fidel, le directeur du site : « Depuis un an, Reims a perdu la moitié de son volume de production de cuisinières. Globalement, fours et cuisinières, les perspectives passent de 240.000 produits en 2003 à 170.000 en 2005 », explique M. Fidel.
« Pas une fatalité »
Selon lui, le site rémois spécialisé dans les produits de moyen-haut de gamme ne peut résister face au développement croissant des produits bas de gamme.
Pour l'intersyndicale de l'entreprise (FO-CGT-CFE-CGC), la direction d'Electrolux procède à des « conclusions hâtives ». En juillet, elle avait fait appel au cabinet d'expertises Secafi dont les conclusions ont été rendues publiques hier : « Le site de Reims affiche des performances et des résultats plus qu'honorables : + 8,5 % en 2002, + 7,8 % en 2003. Il dispose de perspectives de croissance profitable sur le seul segment des fours. Une logique industrielle moins destructrice d'emplois reposerait sur le maintien d'une activité Fours qui garantirait le maintien de 100 à 120 emplois », estime la Secafi.
Nunzo Chiapenza, le secrétaire du comité d'entreprise évoque des « alternatives de développement portant sur la production de 160.000 fours en 2005, de 210.000 en 2006, de 260.000 en 2007 ». C'est dire que l'intersyndicale ne considère pas la fermeture « comme une fatalité ». « Pourquoi fermer Reims alors qu'il existe au Danemark, en Suède, en Suisse des usines plus petites et moins productives ? En réalité, nous faisons les frais d'une délocalisation de l'activité vers Forli (Italie) et Rothenburg (Allemagne) dont les productions ont été, elles-mêmes, délocalisées vers Samus en Roumanie. Un site où Electrolux vient d'investir près de 14 M€ ! », tempête un syndicaliste FO.
Hier, les salariés ont donc levé le pied et décideront ou non, ce matin, de la reconduction du mouvement. Le groupe Electrolux devrait faire connaître sa position sur le rapport de la Secafi le 18 octobre. La fermeture reste à l'ordre du jour. Mais les salariés ont choisi « de ne pas baisser les bras ». 148 d'entre eux ont entre 40 et 51 ans.
Gilles Grandpierre

L'Union, 6/10/2004
Screw
 
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