La grippe aviaire

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par Urriko » 12 Août 2005, 22:24

(CourrierInternational.com a écrit :Courrier international - 12 août 2005

Revue de presse

GRIPPE AVIAIRE - La grande peur du germe migrateur

Le virus de la grippe du poulet se répand en Sibérie et en Asie centrale dans sa forme transmissible à l'homme. Alors que la crainte d'une pandémie se renforce, le vaccin expérimental récemment mis au point reste en pratique inefficace.

De nouveaux cas de grippe aviaire ont été recensés en Sibérie, en Mongolie et au Kazakhstan, ce dernier ayant confirmé qu'il s'agissait bien de la souche mortelle H5N1", indique le Financial Times. Mercredi 10 août, les autorités russes ont d'ailleurs annoncé la mort de plus de 8 000 oiseaux et ont admis pour la première fois l'existence d'un risque de contagion par la grippe aviaire pour les habitants de certaines régions de Russie. D'après le médecin-chef du ministère de la Santé russe Guennadi Onichtchenko, "la zone de danger est composée des régions de Novossibirsk, de Tomsk et du Territoire de l'Altaï", rapporte le quotidien russe Nezavissimaïa Gazeta.

"Ces trois régions sibériennes se trouvent sur les principales trajectoires des oiseaux migrateurs sauvages venant d'Afrique du Sud, de la péninsule indochinoise et d'Asie du Sud-est", ajoute le journal. Au total, le virus de la grippe aviaire a été caractérisé dans cinq régions russes : outre les trois précitées, celles de Tioumen et de Kourgane, toutes deux en Sibérie occidentale.

Le journal Gazeta s'interroge : "La Russie serait-elle au seuil d'une pandémie de grippe aviaire ?". Selon le chef de l'organe de surveillance de la consommation en Russie, "conformément à la classification élaborée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la diffusion de la maladie dans la région de Novossibirsk et dans le Territoire de l'Altaï se trouve au stade 2, c'est-à-dire qu'aucune personne n'a été pour le moment contaminée mais que la possibilité existe. Il y a donc véritablement un risque de pandémie et non pas seulement un risque de contamination hasardeuse liée au contact avec des animaux malades."

Depuis 2003, plus de 50 personnes sont mortes de la grippe du poulet en Asie du Sud-Est. "La plupart de ces décès sont dus à une transmission de l'animal à l'homme", rappelle le Financial Times, "mais les experts craignent une mutation du virus en une forme transmissible entre humains, qui pourrait entraîner une pandémie". La propagation de la grippe aviaire en Asie centrale accentue d'autant leur préoccupation.

Jeudi 11 août, l'OMS et les gouvernements d'Asie du Sud-Est ont convenu d'un plan de stockage de millions de doses du médicament Tamiflu, uniquement fabriqué par la société suisse Roche. En cas de transmission de la maladie d'homme à homme, il faudrait distribuer en hâte quelque 3 millions de doses de cet antiviral, rien que pour l'Asie du Sud-Est. Ce qui incite les scientifiques à rechercher aussi des moyens préventifs.

Aux Etats-Unis, "l'Institut national de la santé a récemment annoncé les résultats préliminaires du vaccin contre la souche H5N1 de la grippe du poulet", selon le journal britannique Nature. Mis au point par la société française Sanofi-Pasteur, ce vaccin expérimental n'a pas encore été testé sur les personnes âgées et les enfants. "Les tests révèlent que deux doses importantes sont indispensables pour protéger un adulte de l'infection", précise Nature

Le quotidien estime qu'étant donnée la dose nécessaire, l'immunisation est pratiquement impossible. "L'actuel système de production américain est capable de produire chaque année 180 millions de vaccins contre la grippe classique. Et si on utilisait ce système uniquement pour fabriquer des grosses doses destinées à lutter contre la grippe aviaire, il ne serait capable de produire que 15 millions de vaccins. Tout juste de quoi protéger 5 % de la population américaine", relève Nature. D'après lequel "il faut de toute urgence produire des vaccins qui soient efficaces dans des quantités moindres".

L'éditorialiste du New York Times se réjouit de "l'annonce qu'un vaccin expérimental pourrait fournir une bonne protection contre une dangereuse souche de la grippe aviaire". Il s'agit évidemment "d'un développement encourageant". Toutefois, la relative inefficacité de la découverte "rappelle également combien le monde est mal préparé pour lutter contre une pandémie qui pourrait tuer des millions de personnes". En attendant, "il ne nous reste qu'à croiser les doigts pour qu'aucune pandémie n'advienne dans les années à venir".


JC Pascal, Philippe Randrianarimanana

Avatar de l’utilisateur
Urriko
 
Message(s) : 1
Inscription : 12 Avr 2004, 16:09

Message par raphael » 16 Août 2005, 20:26

Moscou annonce que la grippe aviaire dans l'Oural est dangereuse pour l'homme et pourrait se propager
LEMONDE.FR | 16.08.05 | 11h30

La Russie a annoncé, mardi 16 août, que la souche du virus de la grippe aviaire, qui s'est étendue de Sibérie vers l'ouest, à environ 1 000 kilomètres de Moscou, est potentiellement dangereuse pour l'être humain.

Le ministère des situations d'urgence russe a indiqué qu'en vingt-quatre heures, 497 volatiles sont morts du virus H5N1, dont la souche s'est révélée semblable à celle qui a tué plus de cinquante personnes en Asie et des millions de volailles depuis 2003. "Des mesures antiépizootiques et antiépidémiques sont prises pour empêcher la propagation de l'infection parmi les oiseaux domestiques, et exclure la possibilité d'une infection humaine", annonce son communiqué, précisant qu'aucun cas de transmission à l'homme n'a encore été détecté.

Embargos en Europe sur les volailles de Russie et du Kazakhstan

La République tchèque a suspendu lundi 15 août sine die les importations des oiseaux et de volaille en provenance de la Russie et du Kazakhstan, tout comme la Suisse vendredi 12 août - qui incluait les produits avicoles. A contrario, les autorités ukrainiennes ont partiellement levé leur embargo, jeudi 11 août, autorisant les produits venus de la partie européenne de la Fédération de Russie.

Ces différentes interdictions suivent la décision de la Commission européenne, le 8 août, qui demandait aux pays membres de l'UE d'interdire l'importation d'oiseaux vivants et de plumes en provenance de Russie et du Kazakhstan à partir du 12 août. L'interdiction ne touchait pas les œufs ou la viande de volaille, l'UE n'en important pas de ces pays. Ces deux pays sont ainsi venus s'ajouter aux neuf d'où il est interdit d'importer des volailles (viande, œufs et sous-produits cette fois compris) : la Thaïlande, la Chine, le Cambodge, l'Indonésie, le Laos, le Vietnam, la Corée du Nord, le Pakistan et la Malaisie.
- (Avec AFP et Reuters)
[-] fermer

Précédemment confinée à cinq zones reculées de Sibérie, l'épidémie s'est étendue vers l'ouest lundi 15 août, gagnant la région industrielle de Tcheliabinsk, dans les monts de l'Oural, qui séparent l'Asie de l'Europe. Ce même jour, Moscou a averti la communauté internationale que les oiseaux migrateurs risquaient d'exporter le virus mortel en Europe et au Proche-Orient dans les prochains mois. "En plus du sud de la Russie, les oiseaux migrateurs pourraient propager le virus dans les pays voisins (Azerbaïdjan, Iran, Irak, Géorgie, Ukraine, pays méditerranéens), car les routes migratoires partant de Sibérie passent également à travers ces régions en automne", a déclaré Guennadi Onichtchenko, principal épidémiologiste de l'Etat russe.

MIGRATIONS AUTOMNALES

Les autorités russes combattent la grippe aviaire depuis la mi-juillet. Lundi, elles ont fermé les routes autour de villages affectés et tué des centaines de volatiles pour contenir l'épidémie, qui a également frappé deux pays voisins, le Kazakhstan et la Mongolie. Acheminée par des oiseaux sauvages migrant de Sibérie vers des régions plus chaudes, la maladie s'est peu à peu déplacée vers l'ouest en passant par les zones sibériennes de Novossibirsk, de Tioumen, d'Omsk, de Kourgan et de l'Alta.

Dans une lettre adressée aux autorités sanitaires régionales, M. Onichtchenko souligne que la maladie peut aussi atteindre les grandes régions agricoles russes de Krasnodar, Stavropol et Rostov. "Le facteur d'infection le plus probable dans les régions fédérales de Sibérie et de l'Oural tient aux migrations d'oiseaux en provenance d'Asie du Sud-Est et à leurs contacts avec des oiseaux domestiques", dit la lettre diffusée sur le site Internet de l'agence de protection du consommateur.

Bien que personne n'ait été contaminé jusqu'ici en Russie et au Kazakhstan, la communauté internationale craint que la maladie touche des humains sur le continent eurasiatique, ce qui pourrait déclencher une épidémie de grippe mondiale.

Avec AFP et Reuters
raphael
 
Message(s) : 0
Inscription : 09 Mai 2005, 21:08

Message par lallemande » 20 Août 2005, 15:01

bonjour les amis (surtout les mieux informé(e)s)
Culpa mea, mea culpa: je ne me suis pas du tout tenue informée des méfaits de la grippe aviaire jusqu'ici, mais me suis par ailleurs inscrite à un stage d'ornithologie, plus précisément de baguage des oiseaux. Le stage commence demain et quels oiseaux bague-t-on à votre avis? Et bien les migrateurs, bien évidemment! :blink: j'ai réalisé ça aujourd'hui. Bon alors qu'est-ce que je fais? Ayant plein d'autres cchoses à faire pendant cette semaine de vacances et le temps étant assez moche, je suis tentée d'annuler. Que feriez-vous à ma place? :cry3:
lallemande
 
Message(s) : 0
Inscription : 20 Avr 2005, 18:00

Message par Crockette » 10 Oct 2005, 22:55

Bon c'est frappant comme le sujet devient récurrent.

Cela dit les premiers oiseaux contaminés sont arrivés en Roumanie et en Turquie.
Bon...octobre 2005.

Jusqu'à maintenant les russes n'ont rien pu faire pour stopper cette contamination. D'ailleurs pour être sérieux peut on vraiment empêcher un virus de se développer chez les volatiles ? la réponse est non, à moins de passer la moitié de la planète en flash-pasteurisation (car le virus est ultra sensible à la température).

Jusqu'à maintenant ce virus ne m'inquiétait guère car les principales victimes étaient des animaux,(y avait d'autres sujets plus graves comme la guerre, la famine etc) mais je viens de comprendre seulement maintenant que c'est une question de temps avant que le virus mute, et qu'il obtienne les codes d'entré génétiques de l'être humain pour envahir les cellules.

J'ai compris aussi qu'il y avait de nombreux cousins de ce virus étant capable de muter comme lui. ALors que faire ? Attendre la pandémie comme un fléau inéluctable ?



Crockette
 

Message par Harpo » 13 Oct 2005, 21:50

Je ne sais plus où j'ai entendu dire, ou lu, que la grippe espagnole (plus de morts que la première guerre mondiale) était une grippe aviaire transmise au porc puis à l'homme. Le passage par le porc ayant permis au virus de devenir, par mutation, contagieux d'homme à homme. Est-ce vrai ? Qui en sait plus ?
Harpo
 
Message(s) : 94
Inscription : 03 Jan 2004, 19:47

PrécédentSuivant

Retour vers Sciences

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 6 invité(s)