(canardos @ lundi 12 novembre 2007 à 16:27 a écrit : quand les avancées de la génétiques ont-elles semblé remettre en cause la théorie darwinienne...quels travaux...sur la base de quels éléments....
tout ça est du pipeau...des le départ les progres de la génétique ont au contraire été utilisés au fur et à mesure pour comprendre les mécanismes de la sélection naturelle et la spéciation....et l'horloge moléculaire est devenu un des principaux outils et une des grandes preuves de l'évolution....
certaines objections au darwinisme sont venues plutot de biologistes du developpement qui pensaient à juste titre d'ailleurs que les possibilités d'évolution des especes sont limitées par leur plan général d'organisation et les contraintes de developpement....ces contraintes ont été prises en compte et progressivement la théorie darwinenne de l'évolution n'a pas cessé de s'enrichir de tous les progres réalisés dans les principales branches de la biologie..
mais dire, la theorie de l'évolution a été abandonnée, , puis est redevenue valable c'est grossierement faux...
je rappelle que darwin avait seulement défini une trame et des lois générales, petit à petit les differentes disciplines de la biologie l'ont remplie de chair et ont résolu les innombrables problemes pendants....et ce n'est pas fini....
mais confondre les débats pour analyser et comprendre les mécanismes précis en oeuvre dans l'évolution darwinienne avec la remise en cause des fondements de cette théorie, c'est justement reprendre l'argumentation des tenants de l'intelligent design qui sous pretexte qu'il y a débat entre darwiniens sur certains des mécanismes mis en oeuvre dans le cadre de la sélection naturelle et de la spéciation font semblant de croire que c'est la théorie de l'évolution elle meme qui est remise en cause alors que cela fait 150 ans qu'elle est sans cesse confortée, prouvée, et précisé...
les relativistes encore une fois en faisant semblant de croire que le darwinisme n'est pas définitivement prouvé et peut encore etre invalidé, en faisant semblant de confondre les débats sur les mécanismes à l'oeuvre avec les débats sur la validité de la théorie générale elle meme, ils se font les fourriers et les alibis des anti-évolutionnistes...Sokal avait totelement raison ...
En fait si, il y a eu une période en gros jusqu'à la fin des années 20 où une partie des généticiens remettaient en cause le darwinisme (mais pas toute théorie de l'évolution, ça a été une période, par exemple en France de résurgence du lamarckisme).
J'ai pas le temps de faire une recherche poussée, mais c'est justement évoqué par ceux qui à ce moment là avaient le projet de "réconcilier" génétique mendélienne et darwinisme. Par exemple (comme je l'ai sous la main) chez J.B.S. Haldane dans Causes of Evolution, p.3 (1932):
a écrit :
By the time of Darwin's death in 1882, Darwinism had become orthodox in biological circles. The next generation saw the beginnings of a more critical attitude among biologists. It was possible to criticise Darwin without being supposed to be supporting the literal authenticity of the Book of Genesis. The criticism came from all sides. Palaeontologists, geneticists, embryologists, psychologists, and others, found flaws of a more or less serious character in Darwin's statements. But they almost universally accepted evolution as a fact.
Qu'on peut traduire par
a écrit : Au moment de la mort de Darwin en 1882, le darwinisme était devenu orthodoxe dans les cercles de biologie. La génération suivante a vu le début d'une attitude plus critique parmi les biologistes. Il était possible de critiquer Darwin sans être suspecté de défendre l'authenticité litérale du Livre de la Génèse. Les critiques venaient de toutes parts. Paléontologues, généticiens, embryologistes, psychologues, et autres, trouvaient des faiblesses d'un caractère plus ou moins sérieux dans les déclarations de Darwin. Mais ils acceptaient presque tous l'évolution comme un fait.
En fait, au tournant des années 30, les travaux de Haldane, ainsi que ceux menés indépendamment par Wright et Fisher, introduisant des modèles statistiques sur la composition génétique de populations, et retrouvant ainsi les résultats des théories de Darwin, allaient être une première étape vers la synthèse néo-darwinienne de Huxley, Mayr et Dobzhansky. D'ailleurs avec sur un certain nombre de points des divergences de détails avec la théorie initiale de Darwin, mais en en conservant le noyau fondamental (variation puis conservation par sélection naturelle).
Mais sur le fond toute cette histoire n'a pas le sens que lui donne Louis. Le darwinisme, comme beaucoup d'autres a été à un moment une théorie contestée par des théories concurrentes pour rendre compte de l'évolution. Le développement de la génétique, si, avec un certain nombre d'autre choses, il a pu donner des armes à ceux qui contestaient Darwin, s'est finalement avéré capable de fournir des confirmations expérimentales au darwinisme. Ce qui ne tranche d'ailleurs pas toutes les questions (il reste des débats parmi les darwinien, comme par exemple celui du ponctualisme de Gould). Mais ce sont des débats au sein du darwinisme. Et peut-être le darwinisme sera dépassé par autre chose, mais ce quelque chose devra englober tous les résultats expliqués par ce dernier.
Mais in fine, et même si dans le cours des bagarres scientifiques il y a des enjeux politiques, c'est bien le rapport à l'objectivité, aux faits qui tranche.
Louis cite l'affaire Lyssenko. Evidemment il y a des considérations politiques: dans le choix que fait l'appareil stalinien de soutenir Lyssenko, et d'utiliser ses résultats pour étendre la terreur à l'appareil scientifiques. Mais le résultat a quand même à un moment été rattrapé par le fait que le lyssenkysme était faux, ne décrivait pas la réalité objective, et toutes les falsifications, même à grande échelle, n'y changeait rien. Et ça a quand même joué un rôle déterminant dans le désaveu. En science et contrairement à un certain nombre d'autres productions sociales, la réalité objective fini toujours par être déterminante. Même si ça passe par des processus toujours complexes où interviennent notamment des intérêts politiques.