L'autisme mieux compris ?

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par luc marchauciel » 14 Fév 2012, 11:10

Quel communiqué catastrophique du PCF !!!! Il y a quelques décennies, dans les grandes heures du stalinisme, le PCF qualifait la psychanalyse de "science bourgeoise". Aujourd'hui, il continue à considérer que c'est une science (!), mais sans doute plus prolétarienne à ses yeux.

http://www.humanite.fr/fil-rouge/autisme-p...totalitaire-pcf

a écrit :

Autisme / projet de loi : «une ingérence totalitaire» (PCF)




Le PCF dénonce la campagne actuelle visant à interdire, par un projet de loi, toute référence à la théorie psychanalytique dans le traitement par les équipes de pédopsychiatrie, des troubles autistiques.

Cette campagne manie l’amalgame entre certaines outrances de certains psychanalystes et la psychanalyse en tant que corpus scientifique apportant un éclairage fondamental dans l’appréhension de l’inconscient.

Elle s’appuie également sur un désarroi réel de nombreuses familles qui ont le sentiment d’être abandonnées par la psychiatrie qui ne répond pas toujours à leurs besoins.

Le PCF rappelle, comme pour toute discipline médicale, son attachement au principe qui veut d’une part que toute équipe de soins ait le droit de se référer au cadre thérapeutique de son choix, et d’autre part, que le patient puisse avoir le choix de son praticien.

Ce projet de loi, constitue de ce fait une ingérence totalitaire inadmissible dans le champ de la médecine.

Le PCF estime que derrière cette attaque s'en cache une autre plus fondamentale contre une certaine conception de la psychiatrie qui considère que ce qui soigne c’est avant tout le relationnel. Or, les tenants de cette campagne prônent un traitement des troubles psychiques centré essentiellement sur la normalisation des comportements de ces sujets par un traitement chimiothérapique associé à des méthodes éducatives.

Pourtant l’immense majorité des personnes en souffrance psychique et leur entourage attendent avant tout un accompagnement relationnel et non une prise en charge normative centrée sur le symptôme.

Le PCF entend poursuivre son action pour engager une rénovation de la psychiatrie, pour une psychiatrie humaniste centrée sur le soin relationnel qui n’abandonne pas les patients par faute de moyens.
luc marchauciel
 
Message(s) : 73
Inscription : 12 Avr 2008, 18:37

Message par canardos » 14 Fév 2012, 11:37

y a plus qu'à attendre le communiqué du NPA qui devrait être du même tonneau. et celui du PS peut-être, sachant que Martine Aubry soutient le champion du packing, le professeur Delion.
canardos
 
Message(s) : 18
Inscription : 23 Déc 2005, 16:16

Message par canardos » 14 Fév 2012, 14:41

la CGT-Santé a apporté son soutien à deux médecins "convoqués devant les instances ordinales de leurs départements" suite à la plainte d'une association de parents d'enfants autistes contre la pratique du packing.

"Rien ne justifie des accusations excessives +d’actes de tortures ou de mauvais traitements+" et "l’indication des packs peut être envisagée dans les cas de comportements d’automutilation graves", écrit la fédération dans un communiqué.

"Que ce soit au sujet de la psychanalyse ou des packs, la prise en charge des enfants autistes sert de prétexte fort démagogique pour justifier l’ingérence de points de vue politiques et idéologiques dans les soins, au détriment de l’indépendance des pratiques et d’un réel débat scientifique", juge encore la CGT-Santé.

ça ne m'étonne pas de la direction de CGT Santé. j'ai fréquenté ces zozos autrefois sur le plan syndical...toujours du coté des directeurs d’hôpitaux à défendre leurs privilèges et leurs primes, mais beaucoup moins enclins à défendre les précaires, corporatisme oblige...et surtout la CGT santé s'est richement illustrée dans le secteur psychiatrique pour prendre la défense des infirmiers psychiatriques coupables de mauvais traitements sur les internés...pas qu'une fois... cette défense s'accompagnait au niveau local de d'intimidations et de menaces physique sur les agents qui dénonçaient ces faits. l'Omerta, quoi...
canardos
 
Message(s) : 18
Inscription : 23 Déc 2005, 16:16

Message par canardos » 14 Fév 2012, 18:33

voila le texte de la la déclaration de consensus "contre le packing" publiée à l'issue du 9ieme congres international Autisme europe par les principaux scientifiques intervenants. Cette lettre collective a été publiée dans le numéro de février d'une des plus grandes revues de psychiatrie infantile, le JOURNAL OF THE AMERICAN ACADEMY OF CHILD & ADOLESCENT PSYCHIATRY.

a écrit :

Against Le Packing: A Consensus Statement

To the Editor:

Coinciding with the Ninth International Autism– Europe Congress held in Catania, Sicily
from October 8 through 10, 2010, the undersigned keynote speakers of the meeting, a group of recognized professionals in the field, were greatly disturbed by the news that in some areas of the
world—notably francophone countries—an alleged form of therapy labeled le packing is being applied and recommended for children and adolescents with autism spectrum disorders, especially those showing associated severe behavioral problems.1

This alleged therapy consists of wrapping the patient (wearing only underclothes or naked in the
case of young children) several times a week during weeks or months in towels soaked in cold water (10°C to 15°C). The individual is wrapped with blankets to help the body warm up in a process lasting 45 minutes, during which time the child or adolescent is accompanied by two to four staff persons. The alleged goal of this technique, as defined by proponents of this therapy, is to “allow the child to rid him- or herself progressively of itspathological defense mechanisms against archaic anxieties,”2 by achieving “a greater perception and integration of the body, and a growing sense of containment.”3

The French Public Health High Council, although purposely avoiding reviewing indications and ethical aspects, has recently established that, although psychological risks have not been excluded, performing le packing does not carry risks that would justify its prohibition.4
We have reached the consensus that practitioners and families around the world should consider
this approach unethical. Furthermore, this “therapy” ignores current knowledge about autism spectrum disorders; goes against evidence-based practice parameters and treatment guidelines published in the United States, Canada, United Kingdom,Spain, Italy, Hungary, and Australia5-7; and, in our view, poses a risk of preventing these children and adolescents from accessing their basic human rights to health and education.


Simon Baron-Cohen, Ph.D. University of Cambridge Cambridge, UK

Thomas Bourgeron, Ph.D. University Denis Diderot Paris 7 Institute Pasteur Paris, France

Ernesto Caffo, M.D. University of Modena Reggio Emilia Modena, Italy

Eric Fombonne, M.D. McGill University Health Center Montreal, Canada

Joaquin Fuentes, M.D. Policlínica Gipuzkoa GAUTENA San Sebastian, Spain

Patricia Howlin, Ph.D.Michael Rutter, M.D., F.R.C.P. Institute of Psychiatry King’s College London London, UK
Ami Klin, Ph.D. Fred Volkmar, M.D.Yale Child Study Center New Haven, CT

Catherine Lord, Ph.D. University of Michigan

Ann Arbor, MI Nancy Minshew, M.D. University of Pittsburgh Pittsburgh, PA

Franco Nardocci, M.D. Regional Program for Autism (PRIA) Region Emilia-Romagna, Italy

Giacomo Rizzolatti, Ph.D. University of Parma Parma, Italy

Sebastiano Russo, M.D. Regional Program for Autism Sicily, Italy

Renato Scifo, M.D. Acireale Hospital ASD Centre Catania, Italy

Rutger Jan van der Gaag, M.D. University Medical CenterSt. Radboud, The Netherlands



traduction:

a écrit :

Contre le Packing : Déclaration de Consensus


Lors du neuvième Congrès International d’Autisme-Europe qui s’est tenu à Catane, Sicile, du 8 au 10 octobre 2010, les principaux orateurs, c’est-à-dire un groupe de professionnels reconnus dans le domaine de l’autisme, ont été fortement choqués d’apprendre que dans certaines parties du monde – notamment dans les pays francophones – une soi-disant forme de thérapie appelée « Packing » est appliquée et même recommandée chez les enfants et adolescents atteints de troubles du spectre autistique, en particulier chez ceux présentant des troubles sévères du comportement.

Le but présumé de cette technique, telle que définie par les promoteurs de cette thérapie, est de «permettre à l’enfant de se débarrasser lui-même progressivement de ses mécanismes de défense contre les angoisses archaïques pathologiques », par la réalisation «d’une plus grande perception et l’intégration du corps et un sentiment croissant de confinement. »

Cette prétendue thérapie consiste à envelopper le patient  (en sous-vêtements ou nu s’il s’agit d’un jeune enfant) dans des serviettes préalablement trempées dans de l’eau froide (10 à 15°c) plusieurs fois par semaine sur une période allant de plusieurs semaines à plusieurs mois. La personne est enveloppée dans des couvertures pour aider le corps à se réchauffer pendant 45 minutes, processus pendant lequel l’enfant ou l’adolescent est accompagné de 2 à 4 membres du personnel. Le prétendu objectif de cette technique, tel que défini par les protagonistes de cette thérapie, est de « permettre à l’enfant de se débarrasser progressivement de ses mécanismes de défense pathologiques face à des anxiétés archaïques » en acquérant une plus grande perception et intégration de son corps et un plus grand contrôle de soi ».

Les membres du Haut Conseil de la Santé Publique, conviés à examiner les indications et les aspects éthiques, ont récemment établi que, bien que des risques psychologiques ne soient pas exclus, le packing ne comporte pas suffisamment de risques qui justifieraient son interdiction. Nous sommes unanimes à considérer que les praticiens et les familles du monde entier doivent considérer cette approche comme étant contraire à l’éthique.

En outre, cette «thérapie» ne tient pas compte des connaissances actuelles sur les troubles du spectre autistique; elle va à l’encontre des paramètres des pratiques fondées sur des preuves et elle va à l’encontre des grandes lignes directrices des traitements reconnus aux États-Unis, Canada, Royaume-Uni, Espagne, Italie, Hongrie et en Australie. De notre point de vue, elle risque d’empêcher ces enfants et adolescents d’accéder à leurs droits fondamentaux à la santé et l’éducation.

[/B]les principaux orateurs, c’est-à-dire un groupe de professionnels reconnus dans le domaine de l’autisme, ont été fortement choqués d’apprendre que dans certaines parties du monde – notamment dans les pays francophones – une soi-disant forme de thérapie appelée « Packing » est appliquée et même recommandée chez les enfants et adolescents atteints de troubles du spectre autistique, en particulier chez ceux présentant des troubles sévères du comportement.

Le but présumé de cette technique, telle que définie par les promoteurs de cette thérapie, est de «permettre à l’enfant de se débarrasser lui-même progressivement de ses mécanismes de défense contre les angoisses archaïques pathologiques », par la réalisation «d’une plus grande perception et l’intégration du corps et un sentiment croissant de confinement. »

Cette prétendue thérapie consiste à envelopper le patient  (en sous-vêtements ou nu s’il s’agit d’un jeune enfant) dans des serviettes préalablement trempées dans de l’eau froide (10 à 15°c) plusieurs fois par semaine sur une période allant de plusieurs semaines à plusieurs mois. La personne est enveloppée dans des couvertures pour aider le corps à se réchauffer pendant 45 minutes, processus pendant lequel l’enfant ou l’adolescent est accompagné de 2 à 4 membres du personnel. Le prétendu objectif de cette technique, tel que défini par les protagonistes de cette thérapie, est de « permettre à l’enfant de se débarrasser progressivement de ses mécanismes de défense pathologiques face à des anxiétés archaïques » en acquérant une plus grande perception et intégration de son corps et un plus grand contrôle de soi ».

Les membres du Haut Conseil de la Santé Publique, conviés à examiner les indications et les aspects éthiques, ont récemment établi que, bien que des risques psychologiques ne soient pas exclus, le packing ne comporte pas suffisamment de risques qui justifieraient son interdiction. Nous sommes unanimes à considérer que les praticiens et les familles du monde entier doivent considérer cette approche comme étant contraire à l’éthique.

En outre, cette «thérapie» ne tient pas compte des connaissances actuelles sur les troubles du spectre autistique; elle va à l’encontre des paramètres des pratiques fondées sur des preuves et elle va à l’encontre des grandes lignes directrices des traitements reconnus aux États-Unis, Canada, Royaume-Uni, Espagne, Italie, Hongrie et en Australie. De notre point de vue, elle risque d’empêcher ces enfants et adolescents d’accéder à leurs droits fondamentaux à la santé et l’éducation.



canardos
 
Message(s) : 18
Inscription : 23 Déc 2005, 16:16

Message par Wapi » 14 Fév 2012, 18:47

(canardos @ mardi 14 février 2012 à 13:41 a écrit : et surtout la CGT santé s'est richement illustrée dans le secteur psychiatrique pour prendre la défense des infirmiers psychiatriques coupables de mauvais traitements sur les internés...pas qu'une fois... cette défense s'accompagnait au niveau local de d'intimidations et de menaces physique sur les agents qui dénonçaient ces faits. l'Omerta, quoi...

Fais un peu attention à ce que tu écris Canardos, c'est un forum public ici. Soit tu apportes des preuves de ce que tu allègues, soit cela peut-être à bon droit considéré comme de la diffamation pure et simple.
Wapi
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Jan 2005, 16:30

Message par canardos » 14 Fév 2012, 18:57

je connais l'hopital psy bien sur mais je ne sais plus où en sont les procédures judiciaires. en revanche j'ai entendu les agents qui se plaignaient des insultes des menaces de cassage de gueule, qui trouvaient leur voiture abimée, qui voyaient leur vie transformée en enfer..

il fallait du courage pour maintenir sa déposition. tu comprends que justement je ne puisse pas etre plus précis, pas sans l'accord de gens que je n'ai pas revus depuis des années.

mais je me souviens bien qu'il y a eu des gréves pour protester contre d’éventuelles sanctions disciplinaires et judiciaires. le directeur a même été séquestré.

autant je suis toujours du coté des révoltés contre l'état et les patrons autant je considère qu'on ne doit avoir aucune complaisance syndicale des qu'il s'agit de mauvais traitements sur personnes vulnérables malheureusement pas si rares dans les hôpitaux psychiatriques....

canardos
 
Message(s) : 18
Inscription : 23 Déc 2005, 16:16

Message par luc marchauciel » 14 Fév 2012, 20:49

Dans le Nouvel Obs
Très bon papier (sauf un peu la fin, où la journaliste se sent un peu obligée de renvoyer tout le monde dos à dos, technique oh combien gonflante pour avoir l'air d'être au-dessus de la mêlée)

http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/201...-ont-perdu.html

a écrit :
Autisme : pourquoi les psychanalystes ont perdu

Créé le 14-02-2012 à 18h19

Par Jacqueline Gonzales



Dans un rapport sur la prise en charge de l'autisme, la Haute autorité de Santé devrait recommander d'écarter les approches psychanalytiques.



"Libération" le révélait lundi 13 février : les approches psychanalytiques devraient être écartées des recommandations du rapport de la Haute autorité de Santé sur la prise en charge de l’autisme qui doit être rendu public le 6 mars. Pour les parents d’autistes dans leur quasi unanimité, c’est le résultat d’un long combat, d’une action de lobbying suivie et efficace et le sentiment d’être enfin entendus sur les traitements de leurs enfants. Une date. Voila des années qu’ils dénoncent une prise en charge de leurs enfants jugée inadaptée, scandaleuse, et surtout insuffisante.

Proposition de loi contre la psychanalyse

Un député UMP Daniel Fasquelle a même déposé une proposition de loi visant à interdire l’accompagnement psychanalytique des personnes autistes au profit de méthodes éducatives et comportementales. Il entend demander aux universités de ne plus évoquer la psychanalyse dans l’enseignement sur l’autisme. Excessive et probablement inefficace- on n’impose pas une vérité par une loi - la démarche est révélatrice de l’échec de la psychanalyse à imposer sa vision du traitement de l’autisme.

Les psychanalystes , quant à eux dénoncent , une "croisade", menée contre eux mais il est sans doute trop tard. Ils semblent bel et bien avoir perdu la bataille de l’autisme.



Un trouble neurologique, pas un désordre affectif

Longtemps l’autisme a été considéré comme un trouble affectif que les psychanalystes entendaient soigner. L’enfant autiste était considéré comme victime de mères pathogènes. Il avait choisi le "retrait" d’un monde trop dur, se retranchait dans une "forteresse vide" comme disait le titre d’un ouvrage du psychanalyste Bruno Bettelheim. C’était dans les années 70. Or en 40 ans, la révolution des neurosciences a totalement changé la donne. Des dizaines de gènes sont en cause dans l’autisme considéré désormais comme un trouble organique. Chaque jour de nouvelles découvertes font émerger les racines biologiques de la maladie.

Monopole de la psychanalyse

Malgré cela, par conviction ou tradition, La France est l’un des derniers pays à recourir à l’approche freudienne pour soigner l’autisme. La psychanalyse en France a réellement fait progresser la psychiatrie qu’elle continue d’influencer. Sauf que l’approche psychanalytique ne se révèle pas pertinente pour tous les troubles. Beaucoup de soignants continuent de traiter l’autisme comme s’il s’agissait d’un désordre affectif, d’un choix de l’enfant. Comme si les découvertes n’avaient pas radicalement changé les perspectives. Résultat : avec une belle unanimité, les parents dénoncent la manière dont ils sont traités eux et leurs enfants dans nombre de services psychiatriques où on les envoie. Ils se sentent mis en cause, exclus des choix thérapeutiques pour leurs enfants. Pire : dans de nombreux cas, le diagnostic n’a tout simplement pas été formulé, pour ne pas  "figer la situation", disent les psys. Certains se sont entendus dire que leur enfant avait une "psychose". Point final. "Les parents de leucémiques auraient droit au diagnostic et pas nous ?" protestent les parents.

Pas de thérapies alternatives

Les thérapies alternatives qui priment ailleurs dans le monde, surtout en Amérique du Nord ou dans les pays nordiques, sont peu développées en France. Il s’agit de méthodes éducatives basées sur l’entraînement et la répétition. Elles s’appellent ABA, TEACCH, PECS. Elles ne visent pas à guérir l’enfant autiste mais à l’adapter à son environnement. Les psychanalystes l’assimilent à du dressage, certains même aux méthodes barbares du film de Stanley Kubrick, "Orange mécanique". Un parent qui tombe dans des circuits psychiatriques influencés par les théories freudiennes ne se les voit pas proposer. D’où la colère de ceux qui les découvrent par Internet, ou par le bouche à oreille. Car beaucoup de ces parents qui les ont expérimentées les jugent beaucoup plus efficaces pour leurs enfants. "Avec ces méthodes Ils apprennent à parler, être propres, s’habiller" témoignent certains. Ce ne sont bien sûr pas des méthodes miracles, mais pour certains elles fonctionnent. Cette impossibilité de choisir a beaucoup poussé les associations les plus radicales à accentuer leur lobbying anti psy.

La bataille du packing

Le packing est une vieille technique utilisée en psychiatrie qui consiste à envelopper une personne en grave crise psychotique (automutilation par exemple) dans des linges froids (10 à 15 degrés) avec ensuite un réchauffement avec des draps et des couvertures. Elles sont utilisées dans certains établissements avec certains enfants autistes. Des associations d’autiste, surtout la plus radicale Vaincre l’autisme sont parties en guerre contre le packing, Ils ont porté plainte contre deux médecins, le professeur Pierre Delion, Chef du Service Psychiatrie Enfant et Adolescent du CHRU de Lille, et le professeur David Cohen, chef du Service Psychiatrie Enfant et Adolescent de l’Hôpital de la Pitié Salpétrière à Paris engagés dans une recherche sur le packing validée par le ministère de la Santé. Les deux praticiens ont été ou sont convoqués (la prochaine fois le 16 février) devant leurs Conseils départementaux de l’Ordre des médecins. S’ils sont la cible de cette association, c’est que la psychanalyse a théorisé le packing, sans convaincre: il aiderait le patient à retrouver une "image corporelle", "un sentiment d’entourance", "l’établissement d’une relation avec les soignants qui accompagnent attentivement l’enfant pendant les séances." Les familles d’autistes considèrent qu’il s’agit d’un traitement "inhumain et dégradant", que sa validité n’a pas été démontrée, que les parents ne sont pas consultés.

L’enjeu devient politique

En attendant le débat divise aussi les politiques. Martine Aubry qui avait parlé dans une lettre à une association de la "terrible pratique du packing", a finalement soutenu le professeur Delion (qui officie à Lille dans sa ville) , et annoncé à propos du packing qu’elle "laissait ce débat aux scientifiques et aux professionnels." Côté UMP , alors que Daniel Fasquelle est parti bille en tête contre la psychanalyse, sa collègue députée de Paris, la pédiatre Edwige Antier lui a fait parvenir une lettre ouverte où elle se désolidarise de sa position :

Laisser croire que les pratiques psychanalytiques sont utilisées au détriment des accompagnements comportementalistes des patients est un procès extrêmement dangereux faits aux pédopsychiatres des CHU(…) . Je trouve très aggravant d’alimenter, par une proposition de loi, le procès d’intention fait à de grands médecins qui vouent leur vie à la recherche et au soulagement de ces souffrances."

La cristallisation du débat sur l’autisme entre "pro" et "anti-psychanalyse" risque de faire oublier la grande misère de la prise en charge des autistes. De passer sous silence que nombre de parents démunis, faute de places en France, vont en Belgique où de l’autre côté de la frontière, les établissements se sont multipliés. Que les établissements pour autistes sont souvent portés à bout de bras par des associations elles-mêmes créées par des parents. En matière de handicap, la France a encore beaucoup à faire.


luc marchauciel
 
Message(s) : 73
Inscription : 12 Avr 2008, 18:37

Message par canardos » 14 Fév 2012, 21:20

une parodie de jacques lacan par jean-marie de lacan sur l'autisme:

a écrit :

Défécation normale et pathologique

Posted on 12 février 2012 by Jean-Marie de Lacan

Chères et mères,

Je prends aujourd’hui la ferme décision d’adopter une résolution non peu convaincue en rapport avec la nécessité profonde et parlante d’élever l’insuffisance préalable liée à la double condition féminine et de toxicité qui vous rattache à la nature et contrarie ainsi une élévation spirituelle à laquelle vous pourriez aspirer si ce n’était pas le cas.

En d’autres termes, je vais vous apprendre la vie.

Défécation normale et pathologiqueNous commencerons ce jour l’analyse en plusieurs partie d’un ouvrage de référence publié par la soeur « du grand Anus froncé » Tustin, et intitulé Autisme et Psychose de l’Enfant. Cette vénérable soeur dont le sexe féminin ne lui a, hélas, pas permis d’accéder au statut, pénien par essence, cardinalytique, a travaillé pendant près de trente ans auprès d’enfants psychotiques. Cette longue et riche expérience lui a permis d’élaborer une classification à partir de ses descriptions cliniques personnelles, puis d’attribuer des causes à ses différents types d’enfermement autistique, toujours sur la base de ses observations, et enfin d’en définir les principaux axes thérapeutiques basés encore et toujours sur son propre travail acharné auprès des petits d’Homme.

Nous voyons donc bien à quel point la soeur froncée faisait déjà honneur, dans les années soixante-dix, à notre sacrosaint principe de l’approche intégrative, et ce n’est surement pas pour rien que son oeuvre pionnière demeure utilisée de nos jours, chaque jour, et jour après jour, au sein de nos temples magiques et thérapeutiques de l’inconscient autistique.

Avant d’aborder le pathologique, il convient d’aborder le non pathologique, ou plutôt de rappeler que la maladie et la santé n’existent pas. Ce que les scientistes appellent autisme n’est qu’une particularité, un trait de l’existence, une façon de réagir au monde qui nous entoure, et dont nous partageons tous la responsabilité à un niveau bien moindre que la société facho-capitalisto-comportementale dont nous repoussons l’invasion depuis des siècles.

En d’autres termes, nous sommes tous des autistes.

En guise de preuve, nous traversons tous une phase que la soeur froncée dénomme autisme primaire normal (APN), et qu’il convient d’expliciter.

Au début, il n’y a rien, ou plutôt: il y a un tout. La « côtelette à peine pissée » selon une expression certainement très chère à Mélanie Klein (de laquelle s’inspire au passage la soeur froncée), n’a pas de limites, qu’elles soient propres ou sales, au niveau de l’intégrité physico-symbolique du ressenti de la peau et de ses écoulements. Voilà pourquoi, depuis des millénaires, les petits d’Homme sont emmaillotés selon les modalités de l’empaquetage non humidifié, de manière à leur procurer une contenance que toute mère ne peut résolument apporter en permanence, car fondamentalement défaillante par essence, ou diesel sur remise à la pompe à fric.

Je vous propose d’étudier un passage très signifiant de l’ouvrage de la soeur froncée, qui montre l’importance capitale pour une mère de bien gérer ses défaillances:

    Au cours d’une maturation normale, les réponses de la mère, attentive aux communications physiques de son bébé, sont différentes (dans les limites du supportable pour le bébé) de celles du nourrisson, du fait qu’elle peut réfléchir sur les expériences qu’elle a vécues. Elle n’est pas absorbée par ses propres préoccupations au point de ne pas pouvoir aider le nourrisson à affronter les siennes. Elle n’a pas de réaction empathiques exagérées, qui la conduiraient à être paralysée par les mêmes souffrances que lui. Grâce au détachement qui caractérise la sympathie, elle peut soulager l’enfant. Il semble que, lorsque la mère s’occupe bien de son bébé, lui prodigue des soins appropriés et l’aide progressivement à se débrouiller tout seul, elle lui permet par là de développer son psychisme; le nourrisson a alors l’impression que les éruptions de substances corporelles sont retenues et se modifient de façon à devenir quelque chose qui puisse être formé et modelé de manière réfléchie. L’identification à un être humain ordinaire commence à se substituer à l’identification à un objet extraordinaire, fabriqué à base de substances et de mécanismes corporels. Personnes et « choses » sont différenciées. Ainsi l’introjection d’une mère capable de supporter la douleur de la séparation physique et l’identification à cette mère commencent à intervenir. Le nourrisson se met à percevoir la mère comme une créature vivante et pensante.

Winnie le Coït n’aurait certainement pas mieux présenté sa théorie universaliste de « la mère suffisamment bonne », à savoir ni trop chaude ni trop froide. La soeur froncée constate en effet l’importance d’une tiédeur maternelle adaptée qui lui permettra, en premier lieu et avant toute chose, de lui inculquer l’art de la défécation.

J’insistais sur ce point lors de mon dernier prêche aux soirées libertines de la COPPA: « un développement normal ne saurait exister sans le préalable anticipatoire de quelques crottes bien moulées ». L’irruption de ces excréments, formés et modelés de manière réfléchie, marque officiellement la fin de cette phase d’autisme primaire normal, et consacre ainsi une mère dont la toxicité n’est pas autistisante.

Dans le cas contraire, l’autisme primaire normal ne sera pas qu’une passade, et le petit d’Homme sera précipité vers les territoires autistiques par l’insuffisance fécale maternelle. Mais ça c’est une autre histoire, que nous aborderons dans l’épisode suivant concernant l’autisme primaire anormal (APA).

Vous comprendrez aisément ce qui « poussa » les disciples de soeur Tustin à l’affubler de la si glorieuse particule « du grand Anus froncé », une particule qui en dit « long » également sur les principes thérapeutiques logiquement et légitimement préconisés en cas d’échec, non pas du langage, mais du moulage.

Si ces gredins de scientistes se penchaient davantage sur la formation des selles chez le nourrisson, plutôt que d’aller farfouiller dans des gènes que l’inconscient érige en grande diversion, ils s’approcheraient bien davantage de notre vérité, donc de notre amitié, et ainsi de la prise en charge de nos jeunes psychotiques de l’empire franco-argentin. Tant que ça ne sera pas le cas, nous ne libèrerons pas nos jeunes psychotiques!

PS: depuis plus de trente ans, la communauté psychanalytique internationale reconnaît l’autisme comme une psychose résultant d’une mauvaise relation maternelle. Tous les autistes présentent des difficultés à former et à modeler leurs matières fécales de manière réfléchie, des identifiés par la soeur « froncée du grand Anus » Tustin en 1972. Hélas, en France, la psychiatrie scientifique ignore résolument ces découvertes. Pour les scientistes, l’autisme serait un trouble génétique et neurologique entrainant un handicap dans l’interaction sociale, et associé à des anomalies dans une zone du cerveau.

canardos
 
Message(s) : 18
Inscription : 23 Déc 2005, 16:16

Message par luc marchauciel » 14 Fév 2012, 21:27

Comme c'est très "private joke", je précise : le "PS" de JMDL à la fin est un remake inversé des propos de Sophie Robert en intro du Mur.
luc marchauciel
 
Message(s) : 73
Inscription : 12 Avr 2008, 18:37

Message par luc marchauciel » 14 Fév 2012, 22:36

On constate que le débat public sur l'autisme prend de l'ampleur ces jours ci.
Sur son blog, Frank Ramus a commencé à réfuter certains arguments fallacieux donnés par les psychanlaystes.
Il faut aller sur le blog pour utiliser l'intertextualité et trouver les références qu'il utilise :

http://franck-ramus.blogspot.com/2012/02/p...t-elle-pas.html

http://franck-ramus.blogspot.com/2012/02/d...alide-tout.html

a écrit :
"Pourquoi diable la HAS n’a-t-elle pas pointé les disparités régionales de moyens et de traitement, plutôt que d’interdire la psychanalyse ?"
Claude Bursztejn, cité par Eric Favereau dans Libération, 13/02/2012.

Comme bien d'autres commentateurs acquis à la psychanalyse, Claude Bursztejn considère que le problème principal de la prise en charge des enfants autistes est un problème de moyens plus que de méthodes.

Qu'il manque des places et des moyens pour l'accueil des enfants autistes, tout le monde en convient, en premier lieu les associations qui dénoncent les pratiques psychanalytiques. Demander plus de moyens, très bien, mais pour faire quoi?
Plus de moyens pour attendre l'émergence du désir?
Plus de moyens pour faire des ateliers-pataugeoire?
Plus de moyens pour faire des ateliers conte?
Plus de moyens pour faire du packing?

Les psychanalystes seraient fondés à réclamer des moyens supplémentaires s'ils ne gaspillaient pas déjà des montagnes d'argent public dans des thérapies aux fondements théoriques vaseux et à l'efficacité jamais démontrée.

Plus de moyens, oui, plus équitablement répartis sur le territoire, bien sûr, mais pour des pratiques thérapeutiques évaluées!


a écrit :
"Dans l'autisme, rien n'est validé, tout marche si on met le paquet..."
"... c'est l'intensité de la prise en charge qui compte".
Bernard Golse, cité dans Libération par Eric Favereau, 13/02/2012.


Si Bernard Golse a réellement prononcé cette phrase*, il est important de souligner qu'il s'agit d'une affirmation incorrecte. Il est faux que dans l'autisme rien ne soit validé, il y a eu de nombreux essais cliniques qui ont montré l'efficacité significativement supérieure aux soins courants de certaines méthodes éducatives (notamment ABA, ESDM)**. Et il est faux que tout marche, puisque qu'un grand nombre de pratiques (notamment psychanalytiques, mais pas seulement) restent à ce jour non évaluées, on ne peut donc rien affirmer à leur sujet. Littéralement, bien sûr, il est nécessairement faux que tout marche (même en mettant le paquet), puisque « tout » inclut n’importe quelle pratique fantaisiste…

Soit Bernard Golse a connaissance des essais cliniques en question, et il ment sciemment à leur sujet pour désinformer le public, soit il n'en a pas connaissance, et dans ce cas cette démonstration d'ignorance met sérieusement en cause sa compétence de chef d'un service de pédopsychiatrie d'un centre hospitalier universitaire.

* Si jamais Bernard Golse n'a pas prononcé cette phrase, et qu'il a été cité de manière incorrecte par le journaliste, il est de sa responsabilité de publier un démenti clair. Tant qu'il ne l'a pas fait, on peut considérer qu'il a réellement dit cette phrase.

** Pour quelques références à l'appui de cette affirmation, on peut consulter par exemple la bibliographie rassemblée par Egalited.
En ce qui concerne les pratiques psychanalytiques pour l'autisme, c'est à ma connaissance le vide sidéral dans la littérature médicale et scientifique internationale. Ceci dit, si des études probantes m'avaient échappé, je saurais gré aux lecteurs d'en faire état ici en commentaire, qu'on puisse les examiner et en discuter.
luc marchauciel
 
Message(s) : 73
Inscription : 12 Avr 2008, 18:37

PrécédentSuivant

Retour vers Sciences

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 10 invité(s)

cron