(Louis @ vendredi 16 novembre 2007 à 01:34 a écrit : Je n'ai aucun avis sur Nietsche. Il est trop tard ! Maintenant, ton prof oppose "morale" et "liberté" Encore faut il se mettre d'accord sur ce que signifie "morale" et ce que sugnifie liberté. La seule chose que je connaisse de Nietsche c'est "la mort de dieu" : Dieu est mort, nous dit le philosophe. Personnelement, j'ai trouvé ça trés con (parce que pour moi, "Dieu" n'a jamais existé) Comme dieu est mort, la morale (indiscociablement liée a l'idée de religion chez lui) est une imposture. A mon avis, ce que ton prof a voulu t'expliquer, c'est que si la morale n'existe plus (dieu est mort) on peut la recreer a partir du concept de liberté : nous ne sommes pas des objets de nature, nous avons le choix, nous pouvons choisir de façon déterminée. Donc on a une morale qui n'est plus de nature religieuse, mais basée sur notre liberté (relative). Ce qui correspond d'ailleurs a tout un courant qui remplace l'idée de "morale" par l'idée "d'ethique"...
Non Louis, ce n'est pas précisément ça l'idée. Déjà, mon prof n'a pas opposé morale et liberté, mais a essayé de montrer la nécessité d'une liberté pour qu'il existe une morale : selon Nietzche, il est faux de distinguer l'homme qui tue quelqu'un et la pluie qui mouille les hommes, sous prétexte que le premier est libre alors que la pluie est déterminée.
a écrit :Aussi longtemps que nous ne nous sentons pas dépendre de quoi que ce soit, nous nous estimons indépendants : sophisme qui montre combien l'homme est orgueilleux et despotique. Car il admet ici qu'en toutes circonstances il remarquerait et reconnaîtrait sa dépendance dès qu'il la subirait, son postulat étant qu'il vit habituellement dans l'indépendance et qu'il éprouverait aussitôt une contradiction dans ses sentiments s'il venait exceptionnellement à la perdre. - Mais si c'était l'inverse qui était vrai, savoir qu'il vit constamment dans une dépendance multiforme, mais s'estime libre quand il cesse de sentir la pression de ses chaînes du fait d'une longue accoutumance ? S'il souffre encore, ce n'est plus que de ses chaînes nouvelles : - le "libre arbitre" ne veut proprement rien dire d'autre que ne pas sentir ses nouvelles chaînes.
De fait, Nietzche nous dit que quoique fasse l'homme, il fait le bien, parce qu'il répond à ses désirs. Limiter cette réalisation serait une ruse des faibles pour empêcher les forts d'exprimer leur volonté de puissance. C'est de là que viendrait l'apparition de la morale et le sentiment de libre-arbitre : on choisirait librement d'être humble, en suivant une morale, ce qui donnerait encore plus de crédit à la ruse des faibles : non seulement ils sont faibles, mais en plus ils l'ont choisi au nom d'un grand principe.
Perso, j'ai lu le bouquin de Lukacs sur Nietzche, c'est vraiment pas mal. Très éclairant sur le bonhomme, et ça offre un angle très pertinent sur sa philosophie : la philosophie anti-socialiste par excellence.